Interdire de fumer dans les lieux publics a pour effet d’augmenter le nombre des accidents de voiture, si l’on en croit cet article De S. Adams et C. Cotti. Les auteurs tirent ce constat de la comparaison, aux USA, des juridictions ayant mis en place une interdiction de fumer dans les bars et les autres; les premières connaissent une augmentation du nombre des accidents.
Les auteurs avancent deux explications : Premièrement, l’interdiction de fumer dans les bars pousse les fumeurs à rouler plus, pour trouver un endroit ou ils pourront boire et fumer (par exemple, un bar non-fumeur doté d’une terrasse chauffée avec sièges); deuxièmement, la sensation de manque de tabac a pour effet d’augmenter le désir de boire de l’alcool; les conducteurs à la sortie des bars sont donc plus alcoolisés suite à l’interdiction, ce qui augmente leur risque d’accident.
PS : comme chacun sait, il est permis de fumer (et de boire) au bar chez Jojo.
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Sans compter que l’interdiction de fumer est une catastrophe économique
http://www.scientistsofamerica.c...
Ok, je file au bar chez Jojo que je n’aurais pas du quitter.
Faudra-t’il en faire mention sur les paquets ?
Mais la vraie question est de savoir comment cet effet pervers (qu’on peut d’ailleurs supposer moindre en France, en l’absence de variations géographiques de la législation) se compare aux effets positifs de l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants (en terme de réduction du tabagisme passif et de baisse possible de la consommation de la part des fumeurs). Les auteurs le rappellent d’ailleurs en conclusion.
Bah, moi j’ai toujours pas réussi à arrêter de fumer, mais comme je n’ai pas de voiture…
Soit dit en passant, le point sur le désir d’alcool est très réel, je l’ai constaté il y a quelques années lorsque j’ai arrêté de fumer pendant trois mois et que ma consommation d’alcool a dérapé assez violemment (déjà que j’étais pas spécialement tempérant, mais là c’était grave). À ma prochaine tentative d’arrêter la clope, je pense combiner avec une pause éthylique le temps du sevrage.
S’t’asdemander s’il ne faudra pas *obliger* les fumeurs à fumer une cigarette avant de prendre le volant pour qu’ils puissent rouler en plein possession de leurs moyens. D’ailleurs, chuis sûr qu’yen a qui sont moins dangereux au volant après avoir bu qu’à jeun.
Pour rebondir sur le commentaire de Momo, je suis en train d’arrêter de fumer pour la seconde fois (2 ans d’arrêt et 2 ans de reprise), et j’ai réalisé que l’accident de voiture que j’ai eu dans les premiers jours de mon premier sevrage pourrais être due au due sevrage.
L’accident était due à un relâchement de l’attention (j’ai pas "vu" une voiture arrêtée à un passage à niveau ouvert, sur une nationale). J’avais mis ça sur le dos de la fatigue, mais cette deuxième expérience de sevrage m’ouvre les yeux. L’arrêt de la cigarette provoque des baisses de vigilance.
Et fumer au volant augmente la probabilité de ne pas réagir à une situation inattendue (arbre qui traverse, pieds qui s’endort sur l’accélérateur, gamins qui saute sous la voiture…) ou pas? Je pense à: main occupée, attention captée pour ne pas se bruler, gérer les cendres, ce putain d’allume-cigare qui se bloque…
L’étude que vous citez est signée Scott Adams… comme la bande dessinée "Dilbert". Ça ne serait pas un poisson d’avril, par hasard?
"The only statistics you can trust are those you falsified yourself."
(attribué à Winston Churchill)
Même si les règlements variaient de département à département, le prix de l’essence et l’absence découragerait les comportements opportunistes de type "rouler pour fumer". (La culture du volant est aussi différente.)
Dans tous les cas de figure, l’interdiction a probablement fait perdre de l’argent, du fait que les personnels de service achètent moins de médicaments pour troubles respiratoires. Les ORL, pneumologues et pharmaciens devraient défiler.
il est vrai que l’article date du 3 avril
http://www.uwm.edu/Dept/Economic...
Mais l’auteur existe vraiment
http://www.uwm.edu/~sjadams/cv06...
et il semble être très intéressé par la question de l”interdiction de fumer
J’ai toujours été estomaqué par les histoires de tabagisme passif (qui justifie l’interdiction du tabac dans les lieux publics) :
1) sur le plan de la physique, il me semble douteux qu’on puisse absorber beaucoup de la fumée émise par un fumeur à plus de 50 cm de vous (de plus, les poumons du fumeur filtrent la fumée !)
Si j’ai tort, la démonstration «à la grosse» (en tenant compte du volume de la pièce, désenfumée suivant la loi précédente, du temps d’exposition, etc …) doit pouvoir tenir en quelques lignes, que je n’ai jamais vues.
2) quant aux démonstrations statistiques, elles reposent sur un enchainement d’hypothèses que la fragilité d’une seule suffit à ruiner.
Tout cela s’inscrit dans une tendance forte au contrôle hygiéniste des populations (pour leur plus grand bien, évidemment) du plus mauvais aloi.
De plus, l’hystérie collective qui entoure ce genre de mesures me terrifie : un médecin avait eu le malheur d’écrire dans le journal Le Monde un article disant qu’il s’agissait là d’une privation excessive de liberté. Il fut symboliquement "lynché" par les abonnés-commentateurs en ligne, les insultes ne lui étant pas épargnées.
Enfin, une question : si le tabagisme passif est si désagréable et nocif, pourquoi les bars enfumés n’étaient-ils pas désertés ? Pourquoi ne s’est-il pas créé spontanément une chaine de bars non-fumeurs qui eut fait fortune ?
Je précise que je suis non-fumeur et que la fumée m’emmerde, mais je ne pense pas que ça soit une raison suffisante pour imposer une loi spécifique aux fumeurs.
Ne pas fumer provoque la cyrrhose du foi!
Je crois nécessaire d’en conclure qu’il faut retirer le permis aux personnes qui arrêtent de fumer.
J’ai bon ?
@Franck Boizard: il existe de nombreuse etudes epidemiologiques montrant l’effet nocif du tabagisme passif. Mais cela reste un point a discussion (vous pouvez facilement trouver des articles dans Nature sur la contreverse, par exemples). Par contre, votre consideration physique est pour le moins douteuse: il ne fait pas de doute que l’interdiction de fumer contribue a la qualite de l’air dans les endroits fermes (la aussi, etudes a la pelle: c’est beaucoup plus facile a faire, vu le nombre de pays ayant interdit le tabac dans les lieux publics; c’est beaucoup plus dur de faire une analyse statistique solide sur les consequences sur la sante).
"Enfin, une question : si le tabagisme passif est si désagréable et nocif, pourquoi les bars enfumés n’étaient-ils pas désertés ? Pourquoi ne s’est-il pas créé spontanément une chaine de bars non-fumeurs qui eut fait fortune ?"
Simple (je ne dis pas que ma réponse épuise le sujet) : parce que les non-fumeurs avaient des amis fumeurs, et réciproquement. Et que, le schéma social dominant étant le bar fumeur, on passait en demandant à se retrouver dans un établissement non fumeur pour un rabat-joie dans le pire des cas, pour un gentil chieur à la demande duquel on accédait en soupirant dans le meilleur. Dans un groupe, personne n’aime être le râleur, ni même le demandeur, celui qui est obligé de remercier…
Là je suis facilement satisfaite : l’Etat assume le rôle du relou, et je peux hypocritement plaindre mes amis fumeurs et éventuellement parfois jouer les grandes dames en acceptant de rester sur la terrasse-où-il-fait-froid, et c’est à moi qu’on dit merci. Et toc.
Je suis sûre que si dans 15 ans, lorsque le modèle se sera inversé dans les têtes, si la législation s’assouplit et que quelqu’un a l’idée de génie d’ouvrir une chaîne de bars fumeurs, il fera chou blanc. (Ou chou pommé en récupérant les désespérément accros, comme une chaîne non fumeuse aurait récupéré il y a quelques années les désespérément asthmatiques).
Si je n’étais aussi ignorante en droit, je tenterais bien une analogie avec le fait d’avoir la charge de la preuve, mais là je ne m’y risquerai pas.
Réponse de Alexandre Delaigue
Des établissements non fumeurs, il y en avait plein, notamment les bars issus de chaines (genre starbucks); ils ne comprenaient pas seulement les asmathiques. Quant à la norme sociale, si elle subsistait, c’est parce qu’elle était peu coûteuse pour ceux qui la subissaient : après tout, peu de gens passent leur vie dans les bars.
Sans vouloir chercher la p’tite bête… j’ai jamais vu Starbucks faire de la pub sur le thème "venez chez nous, on est non-fumeurs" ! et il reste que quand on visualisait un bar, un bar platonicien veux-je dire, y avait Marcel au comptoir avec sa clope au bec. Ou alors je suis encore plus bardée de clichés que je ne pense…
Cela dit, je pense aussi que la norme sociale était peu coûteuse (à titre individuel, ou plutôt à titre perçu si tant est que ça existe hein, parce que appelez-moi hygiéniste mais le tabagisme passif moi j’y crois), et c’est précisément pour cela qu’une chaîne non-fumeurs (dont la non-fumette eût été le principal argument marketing) n’avait pas une grande viabilité.
Réponse de Alexandre Delaigue
Oui, on en revient au même problème : la loi a traité un problème inexistant. Quand je serai président, pour ma part, j’exigerai que les établissements publics ne contiennent aucun fond sonore, pour préserver les oreilles des clients et des serveurs.
Emmeline : Au Maroc, il y a déjà bien vingt ans, l’immense liberté d’installation dont jouissaient de facto les cafetiers (refusant de vendre de l’alcool) sous le règne du pourtant féroce Hassan II faisait qu’il existait autant de types de "cafés" que de clientèles : y compris des laiteries, dont la clientèle était très majoritairement féminine et absolument non-fumeuse. Le fait ou non de fumer et le détail de la pratique de consommation du tabac y étant, comme souvent, un signe d’appartenance sociale, les différentes clientèles se regroupaient par établissements, tolérant les petites et rares divergences d’us à l’intérieur des groupes rassemblés par établissement.
Pas génial pour la mixité sociale, mais bon : on devrait pouvoir exonérer les bistrots de contribuer à ce service social particulier du moins, l’école et le cinéma étant déjà sensés s’y coller.
Alors bien sûr, il sera aisé de faire l’amalgame entre liberté d’entreprendre, abondance de l’offre, travail de différenciation des entrepreneurs et communautarisme, mais on doit pouvoir parvenir à plaider la possibilité de vivre ensemble sans pour autant nécessairement vivre chacun toujours les uns à côté de tous les autres, de la même manière, sous le même soleil de Satan, et de devoir toujours parler de tout et surtout de tout ce qui irrite chacun avec tout le monde.
Certains pensent aussi que les fumeurs se refugient dans leur voiture pour fumer. Hors fumer au volant provoque de l’inattention (comparable selon eux a celle du téléphone portable) et donc plus d’accidents.
bien des suppositions …