Brève de hausse des prix

Luc Chatel est formel, les prix ont trop augmenté. Moi-même, je vous le confirme : ils ont augmenté sur des produits que j’achetais (cas typique de phrase qui ne sert à rien, mais put… c’est vrai, là, y en a qui ont violemment augmenté !). Et j’ai plusieurs nouvelles : une ou deux presque bonnes et une mauvaise. On commence par quoi ?

Attaquons par la presque bonne : les gens réagissent aux incitations. Je l’ai constaté pour vous. Quand le prix du ficello augmente, les gens achètent de la vache qui rit (en version premier prix s’il le faut). Et monsieur ficello, qui voit bien ce qui se passe, fait des promos (pensez donc : 8 achetés, 4 gratuits, j’ai des preuves si ça vous intéresse; idem pour le bledidej, 6 achetés, 2 gratuits, j’en ai pris 40). Alors, bien sûr, ce n’est qu’une presque bonne nouvelle, puisque cela ne touche que les produits dont l’élasticité est élevée. Pas de mouvement sur les yaourts nature et autres produits pour lesquels les substituts sont probablement peu prisés. Par ailleurs, on pourra me reprocher ce touchant naturalisme économique, que je reproche assez souvent au français moyen (mais, put…, là, ils ont bien augmenté; c’est pas du ressenti ! Bref…). Disons que ça colle bien avec ce qu’on m’a appris à l’école, donc j’ignorerai volontairement les éventuelles subtilités de la fixation des prix et promos dans la grande distrib. A suivre.
L’autre presque bonne ou franchement bonne nouvelle, c’est la fin des marges arrière, ce qui donne potentiellement un peu de mou aux prix. Mais pas tant que ça.
Car, le vrai problème, reste le degré de concurrence sur le marché de la grande distribution. Le gouvernement le sait et a souvent manifesté sa volonté de faire évoluer les lois sur l’urbanisme commerçant en la matière. Mais manifester n’est pas agir. Et, quand on se penche sur le sujet, on constate que Luc Chatel est nettement plus flou sur ce qui sera fait. Alors que concernant la loi Galland et les marges arrière, le discours est assuré et définitif, la question Royer et Raffarin semble bien moins avancée. Qui sait ce qui arrivera, mais aujourd’hui, on peut s’inquiéter. C’était la mauvaise nouvelle.

5 Commentaires

  1. "Le gouvernement le sait et a souvent manifesté sa volonté de faire évoluer les lois sur l’urbanisme commerçant en la matière."

    Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le choix, la législation européenne rendant inévitable une évolution en la matière…
    http://www.etudes.ccip.fr/archra...

    Réponse de Stéphane Ménia
    Très juste. Mais il aurait pu dire qu’il le regrettait…

  2. Problème de concurrence ?
    Le gouvernement veut une mesure d’affichage rapide ?

    -> Il impose à chaque distributeur de même en place dans chaque magasin un affichage mis à jour chaque jeudi soir des 50 produits de consommation courante les plus vendus dans le magasin au cours du dernier mois ‘en volume d’une part, en valeur d’autre part (hors secteur electronique et video) et d’indiquer la progression de prix sur 1 mois, et sur 1 an.

    + un affichage spécial des 10 produits ayant le plus augmenté au cours du dernier mois et au cours de la dernière année.

    Mesure alternative : plusieurs affichages, par famille : Fruits et légumes, produits laitiers, etc..

    Et bien sur toute ces données doivent être mise en ligne le jeudi soir sur un site, chaque français ayant la possibilité de personnaliser un compte sur ce site, avec son profil de consommation, et ces magasins de préférence.

    Les petits commerçants (surface et CA < à un certain seuil n’étant pas concernés par cette mesure)

    Vref une mesure améliorée de quiestlemoinscher.com + un affichage local

    Pas sur que cela soit efficace réellement sur les hausse des prix, lorsqu’elles ont une origine structurelles + la hausse des mat. premières…

    ..Mais en tout cas une mesure Com visble par tous … et peut-être qui sait incitative pour contrer les hausses abusives.

  3. C’est quand même bizarre qu’il faille attendre que nos hommes politiques aient le sentiment d’être discrédités et nos institutions fragilisées pour que le gouvernement daigne effectivement faire le service minimum auquel, effectivement, l’europe le contraint par ailleurs, c’est à dire ce que vous évoquez : nettoyer les règles byzantines qui sous couvert de protéger le petit commerce, ont diverses conséquences certainement mal maitrisées, mais auxquelles les distributeurs en place ont appris à s’accoutumer au détriment d’éventuels entrants.

    Peut-être faut-il finalement aller militer au FN ou du moins le laisser penser pour simplement obtenir de nos hommes politiques les mesures rationnelles et consensuelles que le consensus de la réflexion sociale suggère, comme, par exemple, une certaine réflexion sur les lois Royer et Raffarin. Ce serait triste, mais certainement moins douloureux que devoir sans cesse cracher et médire sur nos gouvernants du moment pour de fausses raisons.

  4. @ Laukar : Forcer à afficher le "Top 10" des produits ayant le plus augmenté serait sympa, mais cette fixation sur le prix pourra avoir des conséquences encore plus fourbes, comme par exemple le rouleau de papier toilette Auchan qui est moins épais, ou la lessive Le Chat qui est plus diluée (c’est la nouvelle formule, 25 % plus chère en passant). Une hausse de prix, c’est quand même plus facile à constater que 20 feuilles en moins sur ton rouleau.

    Mais finalement, ce genre de fourberie est déjà pas mal employé…

  5. Encore faut il que le consommateur ne se comporte pas comme un homo sovieticus moyen.

    Si je prends l’exemple de mon quartier Parisien avec 3 supermarchés, et si je prends le prix du litre de lait (ma femme achète le savon a barbe, je constate qu’il variait entre 1€ (lait frais demi écrémé) a 1,1€. Le lait entier valait environ 4 a 5 centimes de plus.

    Aujourd’hui j’achète du lait entier a 1,04 au lieu de demi écrémé a 1,00 car le demi écrémé varie entre 1,19 et 1,47. Ce rayon lait ne me parait pas dévalisé et je dirais même que le demi écrémé disparaît d’abord. Tout ceci dans un rayon de 300m.

    Voila un marche qui est liquide mais singulièrement inefficient.

    Si le consommateur veut pas se bouger le c** et changer légèrement ses habitudes de consommation et attends que le gouvernement "augmente son pouvoir d’achat" en décrétant une hausse générale (et généreuse des salaires), il ne va pas se passer grand chose.

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