Larry Flint demande que l’industrie du porno bénéficie du même genre de subventions publiques que l’automobile aux USA. Il a entièrement raison, comme le relève Chris Dillow.
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D’abord c’est rigolo et facile à comprendre, fait rare en économie, ensuite c’est fort logique puisque tout ce qui fait travailler des gens est bon à prendre. Mais l’idée de "relancer l’appétit sexuel des Américains" ne fait pas très sérieux, c’est dommage.
Sinon, il y a une autre solution, qui aurait en plus le mérite de faire rentrer de l’argent dans les caisses étatiques qui en ont bien besoin : taxer les couples mariés ou en concubinage pour leur apprendre à faire du dumping sexuel. Simple, élégant, efficace.
Excellent!
Mais l’industrie du porno bénéficie d’un avantage unique. Elle produit le seul contenu que les gens sont prêts à payer sur le web.
Cela justifierait plutôt une taxation spécifique 🙂
Réponse de Alexandre Delaigue
Comme on l’a fait remarquer par ailleurs, le porno n’est pas la seule industrie pouvant faire payer ses services sur le web. Il est exact cela dit qu’elle a été l’une des premières à y être rentable, mais cela entre dans sa caractéristique décrite par Dillow d’industrie stratégique qui accélère la diffusion des nouvelles technologies et génère des effets de spillover.
Liberal: "Elle produit le seul contenu que les gens sont prêts à payer sur le web."
Ce n’est pas si évident que ça. D’une part tout le monde n’est pas prêt à payer, bien au contraire (je pourrais aisément développer, mais ce n’est pas l’endroit).
D’autre part, iTunes aussi est rentable. Prizee aussi. De même pour Meetic. Vous en voulez d’autres ?
Emmeline vient de redécouvrir Frédéric Bastiat et sa "Pétition des marchands de chandelles".
Comme quoi les termes dans lesquels le débat économique se déroule actuellement sont les mêmes que circa 1840 et bénéficieraient de la même pédagogie.
Le sexe, élément essentiel de la vie sociale, avec la baguette "Tradition" (bien cuite) me parait même avoir plus droit au titre de Service Public (surtout "a la Française")que la Poste, EDF, ou la RATP et le 3e cycle Universitaire (entre autres).
Bastiat (dont je ne raffole guère), Fourier… ils sont plusieurs à avoir eu cette idée lumineuse. La vraie question est de savoir pourquoi ils n’ont pas encore été suivis (et la réponse "parce que le commissaire européen à la concurrence n’existait pas encore").
Rhôôô, vous êtes rabat-joie, je pensais que c’était un billet léger 🙂
Assez d’accord avec le coté précurseur de cette industrie. Et ça ne date pas de l’internet. Le minitel était déjà le paradis du porno et le porno a aussi été un des premiers services de téléphonie surfacturée. Mais ça ne justifie toujours pas pour autant une subvention. Quid en effet des effets d’aubaine?
Un dernier élément que vous ne connaissez peut être pas sur cette industrie : c’est un des rares domaines qui a totalement échappé à la bulle de valorisation des actifs. A cause du coté sulfureux de cette industrie et des risques juridiques qui peuvent y être attachés, il y a très peu de candidats au rachat des entreprises qui ont cette activité. On est donc dans une situation de marché assez inédite avec un grand nombre d’acteurs très profitables mais qui s’acquièrent pour des bouchées de pain (genre 3 ou 4 années de résultat)
Le porno n’a pas échappé à la bulle internet ; voyez le cours de feu creanet (un temps un des monstres du minitel rose). Les grosses sociétés de charme sur internet auxquels vous faites allusion (et peut-etre une en particulier) viennent à peine d’entrer en bourse.
Le marché du porno change très très vite. Parmis les gros acteurs du minitel rose, le seul qui a su se reconvertir sur internet n’est plus du tout dans le charme (pour tout dire, il est même l’un des plus gros fournisseur d’accès internet). Les autres ont fait faillite ou ont vu leur bénéfice fondre comme neige au soleil. La chaîne de sex-shop allemande Beate Uhse voit son cours baisser très régulièrement depuis son introduction (25 € en 99 ; 0,60 € aujourd’hui).
Les sociétés à vendre pour une bouchée de pain, c’est souvent quand leurs produits et/ou leur business-model arrivent en fin de vie. C’est pas cher au regard des résultats passés, mais ca va pas rester des ‘machines à cash’ longtemps. Et sur internet, en particulier dans un secteur où 80% des acteurs ont moins de 20 employés, une année, c’est déjà une éternité.
Et comme par hasard, la conversion de Larry Flint et Joe Francis vers internet n’est pas non plus une réussite.
"industrie stratégique qui accélère la diffusion des nouvelles technologies" : voilà qui confirme ce que l’on pouvait deviner confusément à regarder simplement ce qui se passe. Cette industrie pousse en effet les consommateurs à utiliser les nouvelles technologies. Le fait nouveau pour moi, c’est qu’elle puisse être considérée comme "stratégique" : Larry Flint aurait dû avancer cet argument au lieu d’évoquer l’appétit des consommateurs…
@l’auteur inspiré de ce blog : je profite du fait que vous semblez animer d’une volonté pédagogique, pour me permettre de vous poser cette question : les économistes considèrent que la valeur d’un actif augmente quand il se trouve des acteurs disposés à le payer plus cher pour l’acquérir. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi ne pas considérer le fait de payer "plus cher" comme un coût ordinaire pour que l’actif "change de main", c.a.d. de propriétaire, mais sans qu’il change de valeur dans l’opération ? Autrement dit, une action émise à 100 euros vaudrait toujours 100 euros, même s’il faudrait payer le double pour l’acquérir.
Je voudrais remercier Emmeline pour m’avoir fait connaitre le Fourier Philosophe la ou je ne connaissais que le Mathématicien.
Personnellement je trouve que Bastiat a un sens de la formule et traite de sujets qui restent (malheureusement)d’actualité alors que j’ai sur la philosophie (socialiste ou non) l’opinion de Jean-François Revel: un raisonnement circulaire ou de glissement sémantique en glissement sémantique on arrive a cqfd.
Rien a voir avec le sexe, plutôt avec la théologie qui en est bien éloigné.
Mais je vous en prie Merlin. Je maintiens quand même que je ne suis pas folle de Bastiat et que Fourier est plus rigolo à lire.
Réponse de Alexandre Delaigue
Lire Fourier, il paraît que ça vous transforme. (désolé, je suis fatigué)
Un de mes profs d’économie m’a prédit que ce serait le porno qui permettrait l’éclosion de la télé en 3D.
Mais en-dehors de ces cas-là, je me demande si le porno n’a pas l’inconvénient de peu améliorer son contenu. Je veux dire, est-ce que les contenus vieux de 5 ans ne pourraient pas facilement faire concurence aux neufs ?
En fait il faudrait subventionner les films pornos avec des banquiers goutant aux charmes de leur secrétaire dans une voiture.
Question:
Quid de la lingerie fine et de l’industrie des aphrodisiaques, euphorisants et autres Viagra, de la chirurgie esthétique (spécialisée dans les parties charnues) et de la littérature érotique.
"il a entièrement raison" ?
Peut-être pourrait-on également réfléchir à quoi sert l’aide. Si c’est tellement à la mode de dissocier l’investissement du pouvoir d’achat, et si on réfléchissait deux seconces à quoi servirait l’aide ?
Dans un cas, il s’agit de couvrir le refinancement/amortissement/investissements/(n-importe-quoi-ent) d’un outil de production industriel et sa réadaptation, sachant que l’outil est en lui même un facteur de compétitivité (ou de désastre…) et que des entreprises bien établies ne sont pas capable de le faire seules(finances, stratégie, …). C’est autant du protectionnisme économique que
Maintenant, à quoi serviraient 5b$ à Larry Flint. Produire et vendre plus ? Oui mais le marché n’est pas extensible (les puritains, les mineurs, certaines communautés, …). Donc produire pas beaucouo plus et vendre gratuitement ? Le sexe pour tous, gratuit ?
Ou sinon, créer une inflation sur le prix de la pin up, une sorte de spéculation sur ces nouvelles "tulipes" protestantes du XXIè siècle.
Bref, vraiment pareil ?
Enfin, que cela ne vous empêche pas de continuer à traiter cette matière aussi aride (enfin, pas là…) avec cet humour et détachement qui vous caractérise.
Blagues à part, ces "plans" trouvent nombres de supporters, parmi les lobbyistes en tous genres, syndicats, associations, entreprises ou administrations.
Quant la facture va tomber tout le monde va pleurer et se renvoyer la balle.