Avec l’UMP, c’est pas gagné

Le prix spécial de l’ignorance économique de la semaine est accordé… Aux propositions de la convention de l’UMP en matière économique. Ayant vu chez Versac qu’on pouvait aller se faire une idée (et même voter, si l’on est membre du parti) sur les propositions de la convention de l’UMP “pour la France d’après” je suis allé voir les propositions en matière économique. Et, là… On dirait qu’ils veulent faire un concours avec le parti socialiste : lequel proposera le plus de banalités et d’idées ineptes? Les 18 idées de l’UMP, en tout cas, traduisent une réelle volonté d’entrer de plain-pied dans la compétition.

1Atteindre le plein-emploi par une politique d’encouragement et d’incitation au travail de tous, car le travail des uns crée le travail des autres.

Car chacun sait que le chômage présente une explication simple : les chômeurs n’ont pas le courage de travailler. Et la crise de 1929 était un accès brutal de paresse des salariés mondiaux. Il existe certainement en France des trappes à chômage, des situations à partir desquelles il est peu avantageux de travailler. Les constater est une chose : les supprimer en est une autre, difficile à mettre en place, et surtout coûteuse. Mais ici, foin de ce genre de réflexion : il suffit de se dire que “le travail des uns fait le travail des autres”. C’est bien joli, mais concrètement, on fait comment, et ça coûte combien?

2Permettre l’augmentation de tous les salaires par l’accroissement du temps de travail sur une base volontaire et une politique de compétitivité de nos entreprises.

Ah, la compétitivité… on sent dans cette proposition l’odeur de la transpiration du chinois qui fait les 35 heures tous les jours, se fait payer pour cela un bol de riz le tout en disant merci; pas comme ces feignasses de français, screugneugneu! Que les gens puissent travailler plus s’ils le souhaitent, pourquoi pas; mais il est parfaitement absurde de faire reposer là dessus la hausse des salaires. Ce qui provoque la hausse des salaires, c’est l’amélioration de la productivité; et certainement pas la poursuite de la “compétitivité” dont le meilleur instrument est la baisse des salaires réels (soit de façon directe, soit sous la forme de subventions aux entreprises prélevées financées par l’impôt, soit sous forme de barrières douanières plus ou moins déguisées). Sur les dangers de l’obsession de la compétitivité, voir ce grand classique. La vraie recette pour augmenter les salaires, c’est de provoquer des gains de productivité par la concurrence interne et l’abaissement des protections douanières; pas un discours très porteur auprès des agriculteurs, petits commerçants et professions “libérales” (antiphrase française pour qualifier des corporation au statut protégé par l’Etat, en général depuis la période vichyssoise) qui constituent l’ordinaire des militants de l’UMP. Autant espérer voir une demande de gains de productivité dans l’enseignement dans une convention du parti socialiste.

3Réserver la poursuite de la politique d’allégement des charges sociales aux branches professionnelles qui font évoluer leurs grilles de salaires.

Là, je demande une explication. Réserver les allégements de charges aux branches qui font évoluer leurs grilles de salaires? Qu’est ce que cela vient faire ici? Je croyais, sans doute par erreur, que les allègements de charges visaient à réduire le coût du travail peu qualifié, l’une des sources importantes de chômage de cette catégorie de personnes. Je découvre donc que je me trompais : il s’agit en fait d’une récompense pour les entreprises qui “font évoluer leur grille de salaires”. Entre les socialistes et l’UMP, les allègements de charges sont mal barrés…

4Augmenter le degré de qualification de nos emplois par une politique d’éducation, de formation professionnelle et de validation des acquis de l’expérience.

Là, je dois me déclarer admiratif. Quelle audace, quelle imagination! que n’y a-t-on pas pensé avant! augmenter les qualifications l’éducation, la formation professionnelle, la validation des acquis de l’expérience! voilà des propositions révolutionnaires. J’aimerais savoir qui, en France, est contre cette proposition.

5Introduire dans la Constitution un taux maximum de prélèvements obligatoires à l’échelle de la nation.

Absurde. Si les français ont envie un jour de vivre comme les suédois, on voit mal en vertu de quoi la constitution devrait l’interdire. Un tel seuil de prélèvements obligatoires sera donc soit tellement élevé qu’il en perdra tout caractère significatif, mais permettra d’augmenter la dépense publique indéfiniment en déclarant “nous sommes dans les clous”; soit trop bas. Car personne ne sait exactement ce qu’est un “bon” niveau maximum de prélèvements obligatoires. Un tel chiffre n’existe pas.

6Créer un bouclier fiscal à 50 %, afin que chaque Français soit assuré de ne pas payer plus de la moitié de ses revenus en impôts directs.

Une vraie mesure sociale, qui devrait concerner les 0.5% de français aux revenus les plus élevés. Il peut y avoir une légitimité à réduire les taux marginaux élevés de l’impôt sur le revenu, voire de supprimer l’ISF : mais maintenir ces taux et cet impôt, sauf pour les plus riches, c’est de l’extorsion pure et simple.

7Permettre à chacun de transmettre à ses enfants, en franchise de droits, le fruit du travail de toute sa vie.

ce qui traduit en français veut dire “supprimer les droits de succession” (mais il ne faut pas le dire comme ça). Thomas Piketty, vous avez la parole.

8Instituer une règle d’or en matière budgétaire consistant à n’autoriser aucun déficit budgétaire, sauf pour financer des dépenses d’investissement.

Car il est bien connu que lorsque l’Etat finance la construction d’une autoroute vers Trou-les-Ouillères, sympathique bourgade du massif central (son maire UMP, sa place Jean-Pierre Pernault, son clocher du village typique), cela devrait être financé par de l’endettement; par contre, lorsque l’Etat paie des instituteurs, cela devrait être uniquement financé par l’impôt. Telles sont les règles saines des finances publiques. Ce genre de mesure est doublement aberrant : d’abord parce que la distinction entre investissement et dépenses courantes n’a pas grand sens en matière de dépenses publiques; et surtout parce qu’à peine prise, elle aura pour effet de déplacer mystérieusement des dépenses auparavant de fonctionnement vers la case “investissement”. Au total, on n’y gagnera rien en matière de dépenses, on aura simplement un budget de l’Etat encore moins sincère qu’avant.

9Dans un souci de maîtrise des finances publiques, engager une revue générale des programmes permettant de faire le point sur l’efficacité réelle de chaque politique publique et de décider en conséquence de la renforcer, de la maintenir, de la réduire ou de la supprimer.

Encore un choix politique fort et engagé, un engagement fort et clair contre le consensus mou! Ce genre d’idée d’une originalité foudroyante, on l’a depuis à peu près l’époque de Philippe le Bel : cela n’a jamais empêché les dépenses inutiles. Tout le monde veut le faire, mais c’est fait bien peu souvent. Il serait peut-être temps de se demander pourquoi…

10Faire converger le taux de l’impôt sur les sociétés sur celui de la moyenne des pays de l’Union européenne à 15, supprimer l’imposition forfaitaire annuelle, harmoniser l’assiette de l’IS au niveau européen, et réformer la taxe professionnelle tout en maintenant le principe d’une taxe locale sur les entreprises.

admirez l’usage du “à 15” : un esprit distrait pourrait croire que l’on veut réduire le taux de l’IS à 15%. Un vrai chiffre montrerait que la promesse n’a rien d’extraordinaire. S’il peut y avoir un intérêt à réduire le taux de l’impôt sur les sociétés en France, celui-ci ne constitue certainement pas l’impôt le plus pénalisant, ni l’impôt le plus marqué en France. Pour le reste, la réforme de la taxe professionnelle est un vieux serpent de mer, et la formulation signifie qu’on veut à la fois séduire les entreprises et les élus locaux. C’est en cherchant ce compromis impossible qu’on a soigneusement maintenu le système en l’état depuis des années.

11Exonérer davantage, voire totalement, la résidence principale de l’ISF car la résidence principale n’est pas l’expression d’une fortune, mais du besoin de se loger et de sécuriser sa famille.

J’adore cette formulation. La résidence principale n’est pas l’expression d’une “fortune” mais du besoin de se loger et de sécuriser sa famille! on en pleurerait presque… Oui RMIste, toi aussi, tu as le droit d’habiter dans un 7 pièces du 16ème arrondissement pour loger ta famille! La vraie lâcheté, c’est d’avoir maintenu les seuils de déclenchement de l’ISF inchangés alors que les prix de l’immobilier ont pratiquement doublé, assujettissant automatiquement de ce fait des ménages appartenant à la classe moyenne supérieure à cet impôt. Etait-ce de la lâcheté, ou un calcul volontaire pour pouvoir supprimer l’ISF? l’hypocrisie, tant à droite qu’à gauche d’ailleurs, vis à vis de cet impôt est proprement écoeurante.

12Spécialiser les impôts locaux en attribuant un impôt local par collectivité territoriale.

Pourquoi pas, cela ne mange pas de pain. Pourquoi, depuis 2002, ne pas l’avoir fait? Et surtout, pourquoi maintenir autant de collectivités territoriales dont les compétences se chevauchent, dont les coûts administratifs s’additionnent, et dont l’utilité est contestable? (communes-communautés de communes-départements-régions…).

13Créer une taxe libératoire unique à taux unique, regroupant tous les impôts et toutes les cotisations pour les PME.

Pourquoi pas, avec la même remarque que ci-dessus. Et pourquoi uniquement les PME?

14Permettre à nos PME de grandir en suspendant pendant deux ans l’application des différents seuils et tirer les conséquences de cette expérience.

Quels différents seuils? Il est exact que les PME en France ne grandissent guère. Mais c’est essentiellement parce que les entreprises en place sont surprotégées par la réglementation limitant la concurrence des nouveaux entrants, beaucoup plus que par la fiscalité. Et quelle leçon devrait-on tirer de cette expérience? Qu’en fournissant un avantage spécifique à une catégorie des entreprises, celle-ci en profite?

15Réserver une partie des marchés publics et des crédits publics de recherche aux PME.

Une belle recette pour le clientélisme électoral. Les marchés publics, les crédits de recherche, doivent aller là où ils sont efficaces et peu coûteux : ils ne doivent pas servir à entretenir des clientèles électorales de patrons de PME. On retrouve encore ce culte malsain de la “petite entreprise” qu’il faudrait favoriser.

16Développer un actionnariat français et populaire pour que les Français soient propriétaires eux aussi d’actions de firmes multinationales.

L’intérêt de la chose étant quoi, exactement? Les français, s’ils le veulent, peuvent dès aujourd’hui aller acheter les titres qu’ils veulent, des entreprises qu’ils veulent. Pourquoi “eux aussi” dans ces conditions? Même aux USA, les actionnaires représentent moins de 50% de la population : et les français placent leur argent dans ce qui est le moins plombé fiscalement. C’est à dire l’immobilier, dont la bulle spéculative est attisée soigneusement par des dispositifs fiscaux portant tous des noms de ministres de droite. Pour en revenir à l’actionnariat “français et populaire d’actions de firmes multinationales” cela fleure soit le gaullisme dans sa version la plus ringarde, soit le gadget.

17Permettre aux consommateurs de se regrouper pour faire valoir leurs droits dans le cadre de procédures collectives (class action à la française)

On va pouvoir porter plainte contre les fabricants de cuvettes de WC qui glissent quand on monte dessus et du coup on se casse la jambe, comme les américains? Chouette alors.

18Donner aux maires la possibilité d’autoriser l’ouverture des commerces le dimanche sous réserve de l’accord des salariés, pour que chacun soit libre de consommer ou de travailler le dimanche.

Là, rien à signaler.

Au total, donc, banalités, idées creuses et clientélisme hypocrite. Entre sa gauche idéologique et sa droite clientéliste, la France d’après va visiblement avoir beaucoup de points communs avec la France d’avant.

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Alexandre Delaigue

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29 Commentaires

  1. "J’aimerais savoir qui, en France, est contre cette proposition."

    Moi, à la limite, et ce n’est pas une blague. S’il y a inflation scolaire en France (comme ailleurs sans doute), il n’est pas stupide de préconiser une désinflation.

  2. " parce que la distinction entre investissement et dépenses courantes n’a pas grand sens en matière de dépenses publiques"

    Si vous aviez la bonté de m’indiquer un lien ou de m’expliquer en quoi cela n’a pas de sens, je vous en serais reconnaissant.

    La seule différence avec le privé est que le CA est connu, à peu de choses prés, et que l’Etat dispose de l’éternité pour rembourser ses dettes. Je ne suis pas sur que cela induise une mentalité saine.

    Enfin, il est clair qu’on a eu l’habitude de changer ces dépenses de statuts, en fonction des priorités, de l’humeur des décideurs, etc. Donc que les choses soient clairement distinctes est peut-être une bonne idée, non?

  3. > Etait-ce de la lâcheté, ou un calcul volontaire pour pouvoir supprimer l’ISF ?

    C’est une question rhétorique ? Je revois encore les reportages des JT racontant le calvaire des pauvres gens de l’île de Ré dont les propriétés sont estimées à un million d’euros et qui risquent de se voir dépossédés de leurs biens familiaux à cause de cet impôt injuste.

    Par contre, ils ont oublié une proposition qui devrait apparaître dans tous les programmes :

    19. Créer ab-nihilo des grands champions nationaux (ou éventuellement européens si c’est nous qui restons aux commandes) dans le domaine de l’informatique afin que la France (re)trouve la place qui est la sienne dans la société du savoir que nous promet le XXIème siècle.

  4. Antoine : antisocial :-). Plus sérieusement, le problème est beaucoup plus qualitatif que quantitatif. Par ailleurs je vous laisse le soin de constituer un programme de réduction de la qualification moyenne…

    Polydamas :prenez cette liste :
    http://www.educnet.education.fr/...
    Si on considère qu’un investissement est une dépense immédiate apportant un revenu futur, toute la liste peut correspondre à cette définition. Dans une entreprise, les choses sont différentes parce que ses dépenses ne contribuent pas en général à accroître le revenu potentiel à long terme de ses clients. Dans le cas de l’Etat, le principe de la dépense publique est de contribuer à l’accroissement du revenu futur des habitants, donc des contribuables. D’où une définition différente. Aujourd’hui d’ailleurs, on adopte une définition de l’investissement public plus restrictive que celle du privé (notamment en matière d’investissement incorporel).

  5. Coujou : effectivement, cette proposition irait bien dans la liste de l’UMP. Ressusciter Bull et le plan calcul, il ne leur manque que ça…

  6. > Si vous aviez la bonté de m’indiquer un lien ou de m’expliquer en quoi cela n’a pas de sens

    Pour prendre un exemple, les dépenses de l’éducation nationale peuvent être considérées comme des dépenses courantes puisque ce sont principalement des dépenses de fonctionnement mais il s’agit aussi d’un investissement puisque l’objectif est que les générations futures aient été correctement formées.

    En plus, décider que seuls les investissement publics peuvent donner lieu à de l’endettement est (dixit l’hôte de ces lieux) << le meilleur moyen pour que la transparence du budget – qui s’est améliorée avec la lolf – disparaisse : on verra aussitôt des myriades de dépenses publiques mystérieusement transformées en "investissements".>>

    econoclaste.org.free.fr/d…

    Bernard Salanié prend un autre exemple, celui de la lutte contre la pollution :

    http://www.telos-eu.com/2006/11/...

  7. AD : "je vous laisse le soin de constituer un programme de réduction de la qualification moyenne…"

    Fastoche : un chèque de fin d’études aux étudiants, d’autant plus gros que les études sont courtes, nul à partir de bac+5, et remboursable en cas de reprise des études. Financé par les économies réalisées sur la baisse des effectifs.

    NB : tout est plus ou moins humoristique dans ce commentaire, surtout le "fastoche". Mais enfin…

  8. "pourquoi maintenir autant de collectivités territoriales dont les compétences se chevauchent, dont les coûts administratifs s’additionnent, et dont l’utilité est contestable? (communes-communautés de communes-départements-régions…)."
    Voilà bien un point où je suis d’accord avec toi!

    La proposition 4 est peut être bateau, mais j’ai été heureusement surpris qu’ils connaissent la VAE, surtout quand on voit le niveau du reste

    L’insistance sur les PME rejoint le discours socialiste pour qui PME= gentils patrons et grandes entreprises = méchants patrons
    Avec ce genre de base forte, on est bien parti!

    Plus généralement, j’ai finis par penser qu’une action publique efficace supposait de la cohérence entre les actions (quelle imagination de ma part, non?)
    Faire choisir par les adhérents les 5 meilleures idées dans chaque domaine est certainement un bon moyen pour atteindre cette cohérence!

  9. Tiens, rares sont les économistes qui trouvent l’idée de la Small Business Act d’un clientélisme ridicule.

    sérieusment, votre article transpire la mauvaise fois. Et parfois vous vous contredites.
    Votre critique du point 14 devrait vous faire aprécier le point 15, mais non, attaque derechef.

    Autant certains points sont contestables, autant beaucoup sont parfaitement défendables.
    1) Pas idiot d’essayer de se faire élire sur une opposition frontale avec le partage du temps de travail. C’est plus politique qu’économique certes, mais bon, ça donnerat une légitimités à plusieurs reformes libérales
    2)Alors là, mauvaise foi. Vous parlez des chinois pour renvoyer vers un article disant que la lutte est entre pays industrialisés. Vous faites le débat tout seul :). So what ?
    Moi je lis dans la proposition "souplesse des heures sup, et amélioration de la productivité". Productivité dont vous rappelez à juste titre qu’elle est la clé. La j’ai pas compris ce que vous reprochez, à mon sens votre critique abonde dans celui de la proposition
    3)Contestable, évidement. Un abaissment de charge, c’est fait pour embaucher plus, pas embaucher mieux.Le mieux vient effectivement de l’augmentation de productivité.
    4)Phrase bateau, mais il me semble qu’en matière d’éducation tout au long de la vie, l’ump propose du lourd. Donc à aprofondir
    5) Débile, ok
    6)Autant virer l’ISF, ok avec la critique
    7)Entièrement d’accord avec la position de Piketty et de Lambert. pourtant, il faudrait en savoir plus. Je ne pense pas que l’ump pense proposer une suppression pure et simple sans condition tellement ça parait absurde. Ca ma l’air d’être un slogan avec des petites lignes. Mais pas envie de chercher de quoi il retourne
    8)9) Mouais. la LOLF est faite pour ça, ça ne sert à rien de gesticuler avec des belles paroles (mais c’est une manie, à droite comme à gauche , de proposer des trucs déjà en place comme des révolutions.)
    10) harmonisation fiscale des 15… Même si c’est pas extraordinaire en variation, pas de quoi moquer l’idée
    11) Fautpas tourner autour du pot de l’isf
    12))Je trouve aussi qu’il y a trop déchelons
    13) ok avec votre remarque
    14 et 15) SBA. il paraît que ça se décide au niveau européen. Autant le dire clairement. Je ne vois pas de raison d’être contre, et vous vous contredisez dans vos 2 critiuqes
    16) Pourquoi se moquer ainsi ? C’est pas déconnant de favoriser l’actionnariat salarié, sans que ça soit ringuard.
    17) pff, votre critique est ridicule. Par contre, les actions collectives ça risque d’être coton à mettre en place dans le droit. Mais je fais confiance aux gens qui travaillent dessus pour empêcher les travers américains
    18)RAS

    Bref, si certaines propositions sont banales, certaines franchement à coté de la plaque (slogans démagos ?), il y a à boire et à manger. Votre critique, par contre, souffre des mêmes qualificatifs.

  10. Sur la proposition concernant les "seuils" en matière de PME, l’UMP ne fait-elle pas référence au droit du travail ? Le +/- 20 salariés qui permet ou non de recourir au CNE ? Le +/- 50 salariés qui oblige ou non à la création d’un comité d’entreprise, la désignation d’un délégué syndical… Etc.

  11. Paxa : oui, sans doute, mais c’est d’autant plus incompréhensible. Ca veut dire qu’au bout de deux ans, on va imposer tous les seuils d’un coup aux PME qui ont grandi? Ca veut dire que "si l’expérience marche" on va avoir des entreprises sans délégué syndical et d’autres avec? Cela n’a pas de sens.

    GTO : Mauvaise foi? Soyons clair : il y a, en ce moment, en France, une série de problèmes économiques. Ils sont probablement exagérés et la capacité d’action des politiques sur ceux-ci assez limitée, mais ils existent. La question du vieillissement et de ses conséquences; la question de la productivité en sont les principaux exemples. Aucune, je dis bien aucune, de ces propositions ne va dans le sens de la solution, ou même de la prise en considération de ces problèmes. Apparemment, les seuls problèmes sont l’ISF, les droits de succession, et l’impôt sur les sociétés, et les déficits (au passage, la contradiction entre tous ces éléments ne semble pas vous avoir perturbé outre mesure). Alors oui, il y a de quoi être énervé face à cela. Parce que là dedans, en 18 propositions, il n’y a RIEN. D’ailleurs vous le constatez vous-même, malgré vos efforts, vous avez bien du mal à trouver quoi que ce soit à vous mettre sous la dent. Deux précisions toutefois :
    – il y a une contradiction frontale entre "travailler plus et compétitivité" et une politique visant à accroitre la productivité. Lorsqu’on dit que c’est par la hausse du nombre d’heures de travail qu’il faut faire monter les salaires, cela signifie tout simplement que les salaires deviennent déconnectés des gains de productivité pour accroitre la compétitivité, sur le dos des salariés. Ben oui, c’est une grosse, grosse, connerie : qui n’est cohérent que dans le discours "il faut faire des efforts pour résister dans la compétition mondiale", lequel discours, bien que très répandu, est stupide.

    Sur le 14 et le 15, il n’y a aucune contradiction. Il est vrai qu’en Europe, on a du mal à s’imaginer qu’il existe un autre engrais que la subvention pour faire pousser quoi que ce soit; on comprend donc que l’idée d’appliquer le génie de la politique agricole commune aux PME soit née dans une cervelle bruxelloise avec des applaudissements français. Voyez-vous, ce n’est pas en subventionnant artificiellement les petites entreprises qu’on les fait grandir; de façon générale, ce qui est désirable, ce n’est pas de voir "des entreprises grandir", c’est l’origine de cette croissance. Là encore, le mot "productivité" est absent. Vous avez vu quelque part dans ces 18 propositions le mot productivité, vous? Moi je cherche encore.
    C’est dommage, hein : la productivité, c’est le seul déterminant de la prospérité à long terme. et non, "compétitivité" ce n’est pas un synonyme de productivité. Les salariés du Malawi sont très compétitifs, mais très peu productifs. Les salariés suisses sont très peu compétitifs, mais très, très productifs. Vous préférez quel modèle?

  12. Je ne suis pas sûr de bien interpréter vos propos, mais peut-être dois-je préciser que, pour des raisons prêtant certes le flanc à la critique, il s’avère que la question de l’immigration, et donc, des pyramides des âges ou celle de la définition des territoires de l’économie ne sont pas considérées comme des sujets "économiques" dans les conventions UMP.

    Ceci dit, prenant une défense anticipée de la lecture qu’on pourrait faire d’un tel découpage, je préfère encore cette attitude consistant à intégrer les militants aux raisonnements réducteurs dans les rangs du parti de gouvernement plutôt que de les laisser promettre monts et merveilles à la fraction crédule mais fort heureusement réduite de l’électorat dans l’espoir de ramasser quelques strapontins. Ce qui, je l’admets là aussi, se discute.

  13. ”Augmenter le degré de qualification de nos emplois par une politique (…) de validation des acquis de l’expérience.”

    > J’aimerais savoir qui, en France, est contre cette proposition.

    Et bien, moi, je le confesse. Je ne vois pas en quoi la "”validation”" des expérience accroît la formation. En revanche, on pourrait spéculer sur les artifices d’une telle information sur le marché du travail.

  14. Jules : le principe, c’est que si quelqu’un avec le bac en progressant dans une entreprise finit par faire le même boulot qu’un salarié avec une licence, moyennant éventuellement quelques formations, cela devrait pouvoir être pris en compte pour décerner un niveau licence au premier. Rien que de très anodin, d’ailleurs cela se fait déjà.

  15. Sur le fond, je suis à peu près parfaitement d’accord avec GTO (merci de m’avoir mâché le travail !). Un petit ajout, quand même : la question de la productivité renvoie en grande partie à celle de l’enseignement supérieur et de la recherche, et il y a une convention UMP qui lui est réservée.

    Au fond, c’est pas étonnant qu’il y ait des lectures très différentes de propositions électorales de ce type (floues, simplistes, etc.). Si par exemple on pense que Sarkozy est au fond un libéral, on regardera ces propositions d’un oeil différent que si on le voit comme un gaulliste autoritaire. Si on a des sympathies pour l’UMP, on mettra les propositions débiles sur le compte d’une petite démagogie qui ne mange pas de pain et qui ne prête pas à conséquences, et on se concentrera sur les propositions intéressantes. Et ainsi de suite…

    Sinon, Alexandre, on vous a traumatisé dans votre enfance avec les mots "compétitivité" et "dette publique" 🙂 ?

  16. J’entends bien.

    Mais je ne vois pas en quoi la constatation d’un niveau déjà acquis concourre à la formation – qui, je le suppose, permet l’aumentation de ce niveau.

    En tout état de cause, rien qui n’augmente le capital humain. Sauf à dire, peut-être, que l’octroi d’un niveau licence constitue une information pour les employeurs potentiels.

    Mais le niveau d’expérience requis ne suffit-il pas ?

    Bref, je ne vois ici que le plaisir de caresser le fantasme du diplôme ; et également le moyen de tronquer l’information qu’il produit.

    Car si un diplôme universiatire constitue bien une information sur les compétences d’une personne, il ne renseigne guère sur ses aptitudes pratiques.

    Bref, au mieux, cela ne coûtera pas plus cher. Mais au pire, il faudra payer le coût de la certification.

  17. Xavier : non, mais on me traumatise tous les jours avec la compétitivité et la dette. Cela dit, s’il s’agissait juste de mon confort mental, ce ne serait aps trop grave. Mais les mauvaises idées ont des conséquences fâcheuses. Alors même si cela devient obsessionnel, cela continuera.

  18. Tout d’abord merci pour autant d’éclairage. On apprend beaucoup en lisant cet article, je me sens tout de suite moins nul en économie. Bravo pour cette démarche scientifique… Prendre 18 titres de chapitre et dire en dessous que c’est nul/c’est bien. C’est extêmement intéressant.

    Franchement, quel intérêt ?? La Convention de l’UMP sur l’économie ne se résume pas aux 18 propositions, elle était accompagné d’un dossier de plus de 80 pages détaillant le comment de chaque proposition. Mais c’est moins drôle, parce que là il faut de vrais arguments à contrer (cf la remarque "mais concrètement, on fait comment et ça coute combien ?" -> va lire le dossier).

    J’attendais plus de ce site. Les seules analyse économique sont dans les liens vers d’autres sites, sinon ce ne sont que des petites phrases sur les bols de riz, Jean-Pierre Pernault, cuvettes de chiottes, etc…

    Ce que tu nous fais là c’est plutôt de la politique nulle que de l’économie pour les nuls…

    La revue générale des programmes de dépenses publiques a été faites au Canada et a bien marché. Ce n’est pas parce que Philippe Le Bel a foiré qu’il ne faut pas réessayer !
    A plusieurs endroits, tu dis que tout le monde est d’accord avec ce genre de proposition, mais que personne ne s’y est jamais vraiment attelé… Est-ce que cela en fait de mauvaises propositions ?

    – En ce qui concerne le nombre de collectivités territoriales, leur diminution et l’évaporation progressive des départements dans les régions étaient dans le programme de 2002. Chirac a supprimé cette réforme du programme le lendemain de l’élection. L’UMP actuelle y est-elle pour quelque chose ? Encore une fois, cet argument ("ils auraient du le faire avant") revient plusieurs fois dans ton texte, ça ne fait pas plus avancer les choses. Es-tu d’accord avec ces propositions et surtout pourquoi ? Que tu dises "pourquoi pas" ou "c’est nul", on s’en fout !! Le but de ton site, si j’ai bien compris est d’expliquer et d’analyser…

    – je ne vois pas pourquoi s’occuper des PME serait un culte malsain. Elles représentent environ la moitié des emplois en France… La encore, tu n’expliques pas pourquoi. As-tu déjà travaillé dans une PME, connais-tu des "petits patrons" ?

    – L’actionnariat populaire : c’est "soit gadget, soit ringard". OK, merci t’as réfléchi longtemps pour arriver à cette conclusion aussi pointue ? Tu dis que les français investissent dans ce qui est le moins plombé fiscalement… tu ne crois pas que c’est ce que la proposition veut modifier ?

    Je reprend donc ta conclusion :

    "Au total, donc, banalités, idées creuses, …". Quand tu es d’accord tu ne dis rien, et quand tu n’es pas d’accord tu parles comme Besancenot…

  19. Jerome : si je vous suis bien, il a fallu une convention et 80 pages de texte pour qu’à l’UMP on en conclue qu’il faut continuer à avancer des banalités et des idées creuses, ou des propositions qui traînent depuis 30 ans et qui n’ont jamais été suivies d’effet, et qu’en attendant, il était urgent de subventionner et de réduire les impôts des électeurs de l’UMP? Et ensuite soumettre ces “idées” à un vote bidon dans lequel n’importe qui peut participer en tapant 6 chiffres au hasard? Désolé, mais cela ne mérite rien d’autre que la corbeille à papier. Au moins en 1995 Chirac avait eu la bonté de limiter ses banalités à un livre de 100 pages écrites au format Oui-Oui : ça usait moins de papier et d’encre pour le même résultat.

  20. à econoclaste-alexandre :

    Désolé, j’espère ne pas avoir raté la réponse à ma question ailleurs.

    Les gains de productivité sont clairement les déterminants attendus de la croissance de long terme, le temps de travail ne pouvant croître indéfiniement; et personne ne sait (enfin, je suppose) si une diminution du temps de travail favorise ou défavorise les gains de productivité. (Je parle de vraiment savoir, pas d’avoir une conviction personnelle. Il est tout à fait possible que Thierry Breton dise savoir, ne le croyez pas. Par ailleurs, il est possible, voire probable, que cette question posée sous cette forme n’ait pas de réponse unique.)

    Une augmentation du temps de travail dans un pays donné serait-elle pour autant compensée par des pertes de productivité, de sorte qu’il n’y ait plus aucun gain à se distribuer sur le coup?

    Pourquoi est-ce alors une absurde d’accroître le temps de travail pour accroître les salaires sous réserve que les salariés gagnent en bien-être au passage (je passe sur les hétérogénéités entre personnes), et qu’ils soient conscients que cet accroissement du salaire ne sera pas poursuivi par une croissance de long terme de leurs revenus (je passe sur l’honnêteté intellectuelle potentielle du gouvernement en lançant ce type de mesure, ce qui n’est pas une petite hypothèse au regard de la scène politique française).

    Par ailleurs, que penser du lien entre subventions aux PME et encouragement à l’actionnariat dans les grandes (voire soutien aux "champions nationaux", mais qui n’est pas dans la liste). Y gagne-t-on réellement à subventionner séparément (plus ou moins indirectement) deux types d’entreprises? Ne perd-on pas tout bénéfice à subventionner deux types d’entreprises concurrentes?

    Peut-on se poser une question similaire pour un état qui stimulerait l’investissement en actions et l’accession à la propriété (soit l’investissement en immobilier) en même temps, l’épargne n’étant pas infinie? (sachant que le but avoué de la manoeuvre n’est pas de réduire la consommation)

  21. Juste un petit mot, ce dimanche matin avant ma promnade en forêt;
    Programme de l’UMP, manifeste du PS,propositions de l’UDF, voeux pieux des VERTS, harangues du PC, ne cherchez pas, il n’y a rien à chercher.
    Nous sommes dans le vide, car il n’y a de fait aucune vraie vision, sauf le soucis de se maintenir, au pouvoirs et dans les mandats électifs, qui générent de ressources, pour continuer.C’est le mouvement perpétuel appliqué à la démocratie;
    J’écoutais ce matin, F BAZIN, chroniqueur politique, je crois qu’il est au "nouvel obs" et qui passe pour un fin connaisseur de PS;A propos des débats du PS, pré-désignation interne, en substance cela a donné:"Celui qui sera au pouvoir sera obligé de tout changer, car à défaut il ne pourra se maintenir". Hier sur FRANCE 5 chez FOG, Mmrs JUPPE,ALLEGRE et FERRY,autre version qui donnait a peu prêt:" il faut tout changer, être impopulaire, et annoncer qu’en dépit des vociférations et gesticulations de rue, l’équipe au pouvoir le sera pour 5 ans (une législature)! Formidable mener à bien le programme annoncé, dans la forme le fonds et la chronologie, nous sommes preneurs, mais pour cela il faut revoir le statut des élus, et le fonctionnement de l’ETAT.
    Nous sommes de plus en plus nombreux a le penser, à le dire, cela va finir par être entendu, pour permettre en 2007, une vraie candidature de renouveau.
    Si les jeunes comprennent cela, un PAPY comme moi(pas trop quand m^me), sera comblé, et fera mentir Alfred SAUVY.Pour une fois un pays composé de personnes agées, prendra le risque de ne pas camper sur le statu quo!
    Bon dimanche et rejoignez nous ou vous savez.

  22. Pierre : comment peut-on imaginer que l’heure supplémentaire de travail pourrait être plus productive que les 7 précédentes ? Toutes les études sociologiques au travail montrent le contraire,la productivité horaire chute systématiquement avec le nombre d’heures travaillées. Si vous même n’avez pas constaté cela personnellement, vous êtes certainement un surhomme !
    Et comment le fait de travailler plus pourrait-il accroitre le bien être ? en supprimant du stress ? en donnant plus de temps pous s’occuper de ses enfants ?

    Sur les PME : je serais très intéressé par une xeplication sur le manque de "grosses PME" en France comme on en rencontre en Allemagne ou en Suisse et qui font en grande partie la richesse et les exportations de ces pays. Est-ce un problème de culture ? d’accès aux financements pour investir ? de règlementation favorisant les multinationales en place ? de colbertisme ? Je ne vois pas de mesures dans le programme de l’UMP allant dans ce sens. Les pôles de compétitivité qui devait favoriser l’innovation dans les PME permettent simplement de justifier l’aide donnée aux grandes entreprises en leur associant des PME qui servent de faire valoir et qui craignent de voir absorber leur innovation par les grosses. Quelles mesures faut-il prendre concrètement ?

  23. Thierry: la théorie d’augmentation globale de la productivité d’une structure avec la libéralisation des heures supplémentaires repose sur l’idée selon laquelle des heures supplémentaires ne seront proposées par l’employeur (et acceptées par le salarié) que par les salariés les plus productifs.

  24. Thierry:

    Sur le temps de travail, ma question (peut-être mal exprimée) n’était pas là. Ma question était: si nous travaillons 35h par semaine, la productivité augmentera de x% d’ici 2010. Si nous travaillions 39h, cela aurait été y% (je parle de tout le reste que le temps de travail: progrès technique, meilleure organisation du travail …). x est-il plus grand que y? Il se trouve (du moins si j’ai compris Alexandre, et ça me semble assez intuitif) que x et y sont les déterminants principaux de la croissance de long terme d’un pays, et donc de notre richesse à long terme. En effet, c’est la productivité et non les écarts de temps de travail qui causent la différence entre pays riches et pauvres. Je n’ai aucune idée de x et y, et il est très probable que personne ne puisse me dire de manière fiable lequel est le plus grand.

    Pour le rapport entre temps de travail et productivité horaire, il est tout à fait possible que vous ayiez raison, je n’ai aucune référence sur les études sociologiques que vous citez.

    A court terme, nous ne pouvons changer exprès notre manière de travailler (à moins d’être volontairement très peu productifs, ce qui serait stupide). Nous devons donc réaliser un compromis (à l’échelle de la société, ce qui complique les choses) entre travailler plus et gagner plus ou avoir des loisirs. C’est ce que j’entendais par améliorer "le bien-être". On peut préférer gagner 2500 euros par mois en travaillant 39 heures que gagner 2300 en travaillant 35. On peut aussi choisir le contraire. Le bien-être ne dépend pas seulement du temps de loisir mais aussi de nos revenus (ou plus largement notre aisance matérielle), qui sont fonction du temps de travail. Présenter l’effet du temps de travail sur le bien-être en ne parlant que des loisirs supplémentaires en oubliant que ça peut avoir une conséquence sur le revenu est faux a priori.

  25. Je vais me permettre de défendre la 17.

    17Permettre aux consommateurs de se regrouper pour faire valoir leurs droits dans le cadre de procédures collectives (class action à la française)

    Que les class actions aux États-Unis aient données lieu à quelques dérives, c’est certain. Mais ces dérives sont bien canalisées depuis plusieurs années, sont dûes pour l’essentiel aux jurés populaires et ont permis l’émergence et la protection des droits des consommateurs.

    Les petites « arnaques » de grand groupes à l’encontre de milliers (ou de millions) de consommateurs sont légions en France en particulier dans les secteurs de la téléphonie, d’internet, des banques etc…

    Pour ces groupes, c’est tout bénéfice. Le client ne proteste pas et tout va bien. Le client proteste et on fait un geste commercial (ce qui permet paradoxalement de le fidéliser). Et très rarement (1 fois sur 100 ou moins) un tribunal donne raison au client et ces groupes enregistrent une perte de l’ordre de 10 fois le gain estimé de l’arnaque initiale.

    Avec des class-actions, ce genre de choses deviendrait extrêmement risqué. Pour le plus grand bien des consommateurs.

    Typiquement, ce genre de mesures : concrètes, avec des effets directs et rapides, me parait la meilleure façon de réformer la France. Ne leur tirez pas dessus !

  26. Gla : cela repose surtout sur l’idée que les chômeurs seront peu productifs lorsqu’il seront remis au travail, en tout cas moins que les salariés en place. Ceci n’est pas forcément faux à court terme (formation, temps d’adaptation à un nouveau poste de travail,..) et explique, avec les problèmes de flexibilité de l’emploi, la réticence des entreprises face aux 35 heures. Mais les 35 heures ont précisément cherché à améliorer ces points (réduction des chagres, annualisation du travail,…).

    Pierre : dans mon post je ne parlais pas de loisirs, terme souvent peu correct. Croyez vous réellement qu’une mère de famille ait beaucoup de temps libre même en travaillant 35 heures par semaine si elle doit faire 1 heure de trajet par jour, s’occuper des enfants, des taches ménagères, des courses,… Si l’augmentation du temps de travail, en lui apportant plus de pouvoir d’achat, lui permettait de sous-traiter ces taches, cela permettrait effectivement de créer de l’emploi à domicile et de la soulager. Helas, cela ne concerne à mon avis que des salariés relativement aisés qui profitent déjà de ces aides. Augmenter la durée de travail dans la vie (avant 25 ans et après 55 ans) augmenterait globalement nos revenus sans prendre du temps aux actifs d’aujourd’hui et améliorerait sans doute plus la qualité de vie de tous.

    Le produit productivité x temps de travail donne effectivement la richesse d’un pays. Mais on sent bien qu’il vaut meiux que ce produit soit lié à une forte productivité plutôt qu’à un temps de travail important. Prenez un exemple comme le Japon où le temps de travail est très important (dans l’année comme dans la vie), que voyons nous : la natalité a chuté d’une façon dramatique et c’est bien compréhensible. Tous les amis japonais que je connais disent qu’il faut être fou pour avoir un (un seul) enfant dans une telle société. L’absence de temps "libre" (hors temps de travail) n’est certes pas seul en cause (frais de scolarité, absence de crèches, coût de l’immobilier, grands parents actifs jusqu’à un age avancé,…) mais est un facteur important. Une femme active au Japon ne peut pas concilier sa vie professionnelle avec sa vie familiale.

  27. "15Réserver une partie des marchés publics et des crédits publics de recherche aux PME."

    Encore un référence au célèbre Small Business Act, politique américaine de soutien aux PME. Actuellement, les règles de l’OMC et de l’UE interdisent ce genre de politique en Europe (les USA disposent d’une dérogation car le SBA date des années 50 et donc est antérieur à l’OMC).

    L’impact de cette politique est jugée très positive sur les entreprises innovantes (cf. le rapport à l’adresse suivante http://www.cbr.cam.ac.uk/pdf/SBI... notamment grâce aux contrats de défense et de R&D.

    De plus, en France les PME ne sont pas assez soutenu par le capital-risque (cf. groupe.socgen.com/html/ec…

    Ainsi, je ne pense pas que la mise en place d’un SBA en Europe soit un acte de clientélisme éhonté ou bien que la R&D doivent se faire à moindre coût et en ne tenant pas compte des externalités positives liées à un programme type SBA.

  28. Tout d’abord merci, une bonne occasion de se dérider. Mais je vais être plus sérieux car, après tout, si ces propositions sont vaseuses, celles actuellement publiées par la concurrence ne valent guère mieux (j’assume). Tiens, je prends l’exemple de DSK : il a une compréhension certaine de l’économie, des bonnes idées, des propositions valables et courageuses, mais quand il s’exprime devant une audience grand public, floup ! il ne reste (presque) que les généralités vaseuses et les rideaux de fumée.

    Je serais moins sévère que vous (alexandre) sur le Small Business Act et l’idée de privilégier la petite entreprise, à condition peut-être de préciser la définition de celle-ci. Nous avons longtemps eu, et avons encore, un système qui privilégie des entreprises selon leur statut (associatif, économie sociale etc.), ce qui est tout aussi digne d’être remis en question.

    Je trouve la proposition de class actions très importante et intéressante, et je constate qu’elle a été largement débattue depuis deux-trois ans et que c’est l’UMP au pouvoir qui l’a vidée de tout contenu. Donc bonne proposition, mais peu crédible.

    Je la trouve très importante parce que, à mon avis, le "pouvoir des gens" qui équilibre celui de l’argent, et qui était au XXème siècle le pouvoir des salariés, est désormais celui des consommateurs. Mais ils n’ont pas de mécanisme juridique pour le faire valoir, contrairement aux salariés qui ont pléthore de mécanismes, mais (faute de rapport de force favorable) vides d’impact sur la décision.

    Et pour la même raison, je doute fort de la seule proposition que vous épargnez, celle de l’ouverture dominicale des commerces. Il est à peu près évident que celle-ci n’augmenterait guère le volume total des ventes (de la consommation), donc pas non plus la rémunération globale des vendeurs. Ceux-ci vont simplement être obligés, dans les faits, de travailler le dimanche ; donc (à rémunération totale constante) moins dans la semaine … Il est vrai que laisser la question "à la disposition du maire" transfère l’arbitrage sur la démocratie locale …

  29. Economie corse : bravo pour une idée originale de blog; je ne peux que vous encourager à continuer. Pour revenir sur le sujet, je suis quand même toujours un peu navré de constater que les mauvaises idées et institutions américaines traversent toujours l’atlantique plus vite que les bonnes. Il faudrait déjà voir la différence de nature des marchés publics entre les deux zones. Qui va au bout du compte bénéficier de ce genre de choses? Aubusson-poubelles qui aura le marché des ordures ménagères au détriment de Veolia? Il ne suffit pas de constater que des subventions sont versées et que les entreprises qui en bénéficient, oh surprise, réussissent parfois, pour en déduire que c’est de bonne politique. Qu’on commence donc par appliquer la directive bolkestein avant d’amplifier encore un peu plus le corporatisme, la manie des subventions et le clientélisme européens.

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