Les corps (intermédiaires) dans le placard

Lors de son second meeting de campagne, Nicolas Sarkozy a fustigé les « corps intermédiaires ». On imagine bien que les premiers visés sont les syndicats de salariés. Il n’est pas utile de tirer sur les ambulances et de rappeler à quel point la vie syndicale française et l’état de notre démocratie sociale en général sont déliquescents. Il n’empêche, le projet du candidat de l’UMP a de quoi surprendre (ou pas).

Alexandre avait fort pertinemment abordé ce sujet dans une chronique de décembre sur le site de Libération. Il rappelait ce que les économistes disent depuis longtemps : la démocratie sociale dans les sociétés européennes est un facteur de régulation du marché du travail puissant, qui permet d’atteindre des équilibres plus satisfaisants dans lesquels des négociations davantage centralisées sont favorables à l’emploi (voir cet ouvrage par exemple) et à la coopération. Le fait que l’image des syndicats soit lamentable, à juste titre, dans notre pays ne justifie pas de jeter le bébé avec l’eau du bain et appellerait, au contraire, des propositions sérieuses.

Alexandre se demandait si les partis politiques en campagne avaient l’intention de s’en soucier. En ce qui concerne l’UMP et son candidat, nous disposons maintenant de la réponse. Le projet de l’UMP proposait « l’invention d’une nouvelle démocratie sociale ». Visiblement, ce sera sans les corps intermédiaires. Ce qui laisse au mieux hilare, au pire inquiet.

4 Commentaires

  1. Le problème ce ne sont pas les corps intermédiaires. S’ils étaient des associations volontaires – syndicats, association professionnelle, etc. – ils seraient utiles et même indispensables. On ne va quand même pas revenir à la loi Le Chapelier : rien entre l’individu et l’Etat !

    Le problème ce sont leurs privilèges.

    Incidemment, Le Point a mis en ligne le rapport Perruchot il y a quelques jours :
    http://www.lepoint.fr/economie/a...

    Interview audio :
    http://www.lecri.fr/2011/12/05/n...

    Et une autre en vidéo :
    http://www.dailymotion.com/video...

  2. Sarko va tout faire pour qu’on ne parle pas de son bilan, donc taper sur les cibles habituelles va être son cheval de bataille. Sachant que les cibles seront celles qui de toutes façons ne voteront pas pour lui. Donc les fonctionnaires, les immigrés, les chômeurs, et autres n’ont pas fini d’en prendre plein la tronche. De tous ses discours, à chaque proposition « empreinte du bon sens », j’ai envie de lui dire : « 10 ans au pouvoir dont 5 au plus haut poste, pourquoi tu l’as pas fait avant ? »

  3. En quoi le chômage est-il un facteur pertinent à considérer ? lorsqu’on considère que sans croissance, les finances nationales ne sont pas soutenables ?

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