Donc, la Caisse des Dépôts n’a soi-disant pas informé l’Etat de sa décision d’acheter des titres EADS après les cessions de titres de Lagardère et de DaimlerChrysler; Thierry Breton prétend même avoir appris l’opération “par la presse“. Voici comment, le 12 avril 2006, The Economist décrivait l’opération :
Last week DaimlerChrysler and France’s Lagardère simultaneously raised €2 billion ($2.4 billion) each from the long-expected reduction of their stakes in EADS, a Franco-German aerospace-defence group that owns 80% of Airbus. (…) Within a few days the French government announced that a state bank (the Caisse des Dépôts et Consignations) will take almost a third of the 7.5% tranche of EADS shares being sold by Lagardère. This upsets the delicate Franco-German balance, with the French government and Lagardère holding nearly 25% of EADS, compared with the 22.5% now to be held by Germany’s DaimlerChrysler. It sets the scene for yet more bickering.
Etant donnée l’importance politique de l’équilibre entre France et Allemagne dans EADS, il est tout simplement impossible d’imaginer que l’Etat ait laissé Lagardère vendre ses participations sans avoir une solution de repli. Ils sont beaux, tous ces fins stratèges qui nous rebattent les oreilles de l’importance de la politique industrielle, et qui lorsqu’ils sont pris en faute se comportent comme ces enfants pris les doigts dans le pot de confiture, et qui affirment instantanément “c’est pas moi!” en essuyant négligemment leurs mains sur leurs jambes de pantalon.
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Difficile ensuite de s’étonner de la popularité des thèses ultra-libérales.
En clair, vous supposez que l’Etat aurait fait sciemment un cadeau à Lagardère en reprenant une partie de ces actions dans EADS au prix de 32.6€ alors qu’il, l’Etat, était au courant des problèmes ? Est-ce votre raisonnement ?
Napoléon disait qu’il ne faut jamais expliquer par un complot ce qui peut très bien s’expliquer par de l’incompétence. Lagardère voulait se désengager d’EADS depuis la mort de J.L et l’arrivée du fils aux commandes. Ce qui est possible, c’est que suite aux difficultés à prévoir d’EADS et les problèmes de la gestion franco-allemande, Lagardère s’est fait pressant, et la solution Caisse des dépôts a été prise faute d’autre chose. Je doute que l’Etat ait fait sciemment un cadeau. Enfin, on verra.
Je crains que le décès de Francis Mayer ne facilite pas l’émergence de la vérité.
à défaut du fameux article des Echos du 10 avril 2006 par lequel le gouvernement aurait appris le rachet des actions EADS par la CDC, le commentaire d’Izraeliwicz du même jour peut aider à confirmer ou infirmer certaines hypothèses :
blogs.lesechos.fr/article…
"Bref, à chaque fois, la Caisse des dépôts utilise ses fonds, et elle en a, pour défendre les intérêts supposés stratégiques du pays, pour répondre donc à des préoccupations politiques bien plus qu’économiques."
Je ne comprends pas l’acharnement mis à critiquer ce qu’aurait fait l’Etat ! C’est ce que semble faire le commentaire de Passant et tout ce que je lis par ailleurs. Pourquoi les questions ne se tournent elles pas vers Lagardère ? Est ce moins dangereux d’attaquer l’Etat que de se frotter à Lagardère ? Qu’a fait de répréhensible l’Etat au juste ? Quant au commentaire d’Izraeliwicz, n’est -il pas dans l’air du temps et des généralités du même style si abondantes dans Les Echos lorsqu’il s’agit de parler de l’Etat ?
Qu’a fait de répréhensible l’Etat au juste ? s’il a autorisé (poussé) la CDC à acheter les actions en cause, une gigantesque c… ; s’il ne l’a pas autorisée, un grave défaut de surveillance. Dans les deux cas, ce n’est pas une bonne nouvelle.
Didier : selon le rapport de l’IGF "dédouanant Bercy", Bercy savait dès février 2006 (ce même mois que celui au cours duquel Villepin avait publiquement exprimé l’avis selon lequel la Caisse des Dépôts devrait acheter plus d’actions françaises pour soutenir le capitalisme francet) que la CDC envisageait, d’un coup comme ça comme par hasard, d’acheter des actions EADS.
Source :
http://www.boursorama.com/infos/...
Par ailleurs l’état, premier actionnaire d’EADS, ici représenté par le E du MinEFi (ministère de l’économie), était à ce titre parfaitement informé des exercices faits par les détenteurs de stock-options de leurs options (c’est la loi), et donc, disposait d’informations objectives établissant les levées massives d’options par les salariés du groupe.
Observez les données détaillées du cours : vous y verrez un nombre de transactions en hausse simultanément à une tendance haussière du cours : ce qui implique, évidemment, une perte de confiance de certains investisseurs non-contagieuse à d’autres. Observez par ailleurs les conseils publics des spécialistes en investissements : qui s’est donc risqué à soutenir EADS depuis la prise de conscience par le marché de la forte exposition du titre au chantier del ‘A380 ?
sur eads on peut lire dans La Gazette de Berlin cet article :
http://www.lagazettedeberlin.de/...