Les 35 heures sont hélas sorties de l’évaluation sérieuse pour devenir un enjeu partisan. Elles sont honnies hors de toute mesure à droite – on a même vu récemment T. Breton reprocher au Medef de ne pas leur être assez hostile (sic). A gauche, elles ont acquis le statut d’icône, au point que toute remarque sur le sujet est disséquée et interprétée comme une déviation par rapport à la Vraie Foi. Tentative d’établissement d’un bilan, en essayant de prendre en compte des arguments rationnels pour et contre.
Arguments favorables :
1 – Les 35 heures ont trop souvent été présentées comme une énième politique inspirée de la lump of labour fallacy : l’idée qu’il y a une quantité de travail limitée dans un pays, et que réduire l’horaire de chacun permet de répartir plus justement cette pénurie, donc de partager le travail. Dans l’esprit de ses promoteurs, en tout cas, tel n’était pas le cas. L’objectif était d’augmenter la quantité totale d’heures travaillées dans l’économie française, en cumulant trois effets pour supporter le coût d’embauches supplémentaires : une réorganisation de la production élevant la productivité moyenne de l’heure travaillée (en partant du principe que les dernières heures travaillées sont moins productives que les premières, et en autorisant une flexibilité accrue des horaires de travail); une modération salariale, contrepartie de l’avantage obtenu par les salariés; et des allègements de cotisations sociales financés pour une bonne part par les gains réalisés suite aux embauches supplémentaires par le système de protection sociale. La mesure constitue donc une forme élaborée d’ingéniérie socio-économique plus que l’application d’une erreur économique.
2- Au total, durant la période de mise en place des 35 heures (fin des années 90 pour l’essentiel) le nombre d’heures travaillées dans le secteur marchand a augmenté à un rythme élevé, le chômage a significativement diminué. Quelle part peut-on accorder aux 35 heures dans ces évolutions? on considère en général que les 35 heures ont créé sur 5 ans (98-2002) environ 300-350 000 emplois. Le coût est lui aussi difficile à estimer : l’effet de la mesure sur l’économie dans son ensemble ne se limite pas au coût budgétaire de la mesure. Celui-ci traduit néanmoins un coût de la mesure supérieur aux gains du système social; cela fait des 35 heures une mesure d’aide à l’emploi coûteuse, mais avec un coût par emploi créé situé dans la moyenne basse des divers dispositifs.
3- Les 35 heures constituent un progrès social, permettant aux salariés de travailler moins et de vivre plus agréablement. Sur ce point, il faut être précis. Cette mesure ne peut correspondre à un progrès social que si deux conditions sont réalisées : premièrement, il existe une réelle aspiration à réduire son temps hebdomadaire ou annuel de travail de la part des salariés; deuxièmement, pour diverses raisons, ces aspirations ne peuvent pas être satisfaites spontanément : quelque chose fait que les contrats de travail empêchent les salariés de pouvoir choisir l’arbitrage travail/loisir qui leur convient. Comment expliquer ce mécanisme? L’idée est qu’isolément, un salarié n’a pas intérêt à demander une réduction de son temps de travail, car le loisir n’est satisfaisant que s’il est partagé avec d’autres (conjoint, amis). Si tout le monde bénéficie d’une diminution de temps de travail en même temps, ce problème disparaît et la demande de loisirs peut réellement s’exprimer : au total donc, cela augmente la satisfaction des salariés. Cette hypothèse est-elle plausible? Très difficile de le savoir. Elle pourrait néanmoins expliquer pourquoi les 35 heures sont en général appréciées des salariés.
4- on pourrait ajouter quelques éléments secondaires, comme par exemple celui-ci :cette mesure aurait permis de faire cesser le renoncement vis à vis du chômage (contre lequel “on a tout essayé”). Elle a remis la question de l’emploi au centre des problématiques politiques. Il y a peut-être d’autres arguments secondaires qui pourraient être invoqués mais sur le moment, je n’en vois pas. L’argument “cela a développé l’industrie touristique et la distribution de matériel de bricolage” n’en est pas un (il s’agit d’un simple transfert de consommation de secteurs à secteurs et on voit mal en quoi ces secteurs auraient besoin d’être spécifiquement encouragés).
Arguments défavorables
1- les 35 heures ont nui à la compétitivité des entreprises et du territoire français. C’est probablement l’argument défavorable le plus souvent entendu. Ce pourrait être un problème, si la compétitivité en était un. Mais la compétitivité est une obsession beaucoup plus qu’un problème économique. Sur le long terme, ce qui compte est l’augmentation de la productivité du pays, seul vrai déterminant du revenu de ses habitants. Les investissements étrangers peuvent contribuer à celle-ci de diverses façons (hausse de l’investissement, spillovers technologiques). Mais ils ne semblent pas avoir été particulièrement affectés par les 35 heures. La raison en est simple : pour les grandes entreprises très performantes (ce que sont les investisseurs étrangers) les coûts des 35 heures étaient très supportables via des gains de productivité et les diverses mesures de soutien. Cet argument “contre” semble donc plutôt “neutre” ce qui n’est pas le cas des arguments suivants.
2- Comme toute mesure d’ingéniérie socio-économique de grande ampleur, les 35 heures ont été remplies de conséquences inattendues, et leurs conséquences ont été très diversement subies, selon le secteur d’activité, la taille, les circonstances, etc. Le critère de taille a plus ou moins été pris en compte, mais il était impossible d’espérer prendre en compte toute la diversité des situations potentielles. On a beaucoup cité la difficulté de leur application dans le secteur hospitalier public par exemple. On peut y ajouter la complexité administrative, les coûts liés à la coexistence de divers niveaux de salaire minimum en même temps, les pertes de temps, etc. Tout cela génère un coût indirect qu’il est difficile d’évaluer mais qui est réel et probablement important. Il ne suffit pas pour en réduire l’ampleur de constater que la croissance en France n’a pas été faible pendant la période de mise en oeuvre de la mesure; personne ne sait ce qu’il en aurait été sans les 35 heures.
3- De la même façon qu’elles ont eu des effets différents en fonction des activités, elles ont eu des effets différents selon les salariés. Un point de vue présenté de façon lapidaire sous l’expression “les cadres partent en week-end le vendredi après-midi, les ouvriers travaillent le samedi”. Les conditions de travail des salariés, sous l’effet de divers facteurs – principalement ce qu’on appelle le “néo-taylorisme” – ont eu tendance à se dégrader au cours des dernières années. Quel a été l’impact des 35 heures dans cette tendance? Si l’on en croit Askenazy, pour l’essentiel, elles se sont traduites par une intensification du travail, avec tous les problèmes qui en découlent. On peut se réjouir de ce que les 35 heures ont été absorbées en partie par des “gains de productivité” mais on oublie la signification de cette expression : pour beaucoup de salariés, cela a signifié faire en 35 heures ce que l’on faisait auparavant en 39. A cela doit s’ajouter la modération salariale qui a accompagné la mesure, qui a été mal vécue à une période de croissance forte (et donc de multiplication de nouveaux produits attrayants). Certes, on a pu constater que les conditions de travail s’étaient moins dégradées dans les entreprises ayant rapidement fait le choix des 35 heures que dans les autres; mais cela peut simplement signifier que ces entreprises pouvaient plus facilement en supporter le coût, ou qu’elles ont fait supporter celui-ci par l’externalisation à des sous-traitants moins regardants.
4- Cette question conduirait à voir sous un autre jour la question du progrès social, et la satisfaction retirée par les français des 35 heures : elles font partie des diverses mesures qui ont rendu le monde du travail plus toxique en France qu’ailleurs (la satisfaction au travail en France est plus faible qu’aux USA). Au total, loin de créer un équilibre travail-loisir favorable aux salariés, cela crée un cercle vicieux : ces mesures rendent le travail désagréable, accroissant la pression sociale pour partir en retraite plus tôt et réduire son temps de travail; il en résulte une charge accrue sur le travail (sous forme d’impôts) exigeant des gains de productivité supplémentaires, rendant le travail encore plus pénible, etc. Il en ressort une hostilité vis à vis du monde du travail qui a pour effet d’amplifier le coût à venir de la transition démographique et l’accroissement du ratio de dépendance qui va en découler. Il est possible par ailleurs qu’à terme, le décalage de revenu par habitant entre la France et les autres pays riches devienne tel que les français préféreront alors un revenu supérieur en travaillant plus.
5- Un aspect proche de celui-ci : si ce n’était pas la “lump of labor fallacy” qui inspirait les principaux promoteurs des 35 heures, elles ont été assez largement comprises comme telles et ont entretenu dans la société française l’idée qu’il faut “partager le travail” pour lutter contre le chômage. De cette idée pourrait découler dans l’avenir des politiques réellement inspirées de ce sophisme (dissuasion du travail des femmes, préretraites généralisées etc). Accessoirement, elles ont politisé le débat sur les politiques de lutte contre le chômage, alors que c’est un sujet pour lequel l’esprit partisan est nuisible.
6- Enfin, se pose la question du bilan des 35 heures en matière de chômage. Dans la mesure ou les 35 heures ont été accompagnées d’allègements de cotisations sociales, il faut déterminer ce qui dans les emplois créés par la mesure est spécifique aux 35 heures, et ce qui aurait pu être obtenu en se contentant des allègements de charges. Il est probable que le débat entre spécialistes ne sera jamais clos sur ce sujet; mais le simple fait que ce débat perdure traduit bien la difficulté de l’évaluation. Car s’il était possible d’obtenir le même effet de réduction du chômage avec de simples allègements de cotisations sociales, cela implique qu’on pouvait éviter les coûts liés à la réorganisation du travail sans perdre les effets sur l’emploi.
Bilan final
De la même façon que 70 ans après, on discute encore en France des congés payés de 1936, on discutera encore très longtemps de l’effet des 35 heures, essentiellement pour de mauvaises raisons. La grande incertitude qui règne sur l’évaluation de leurs effets n’arrange rien, mais il est en pratique impossible d’évaluer correctement l’effet des 35 heures, parce qu’une mesure d’une telle ampleur a des effets beaucoup trop complexes pour pouvoir en faire un bilan chiffré de façon certaine. Denis Clerc, l’éditorialiste du mensuel Alternatives Economiques, prend régulièrement la défense de la mesure, qui fait l’objet de critiques le plus souvent disproportionnées. Sa défense a un peu trop tendance à se limiter au constat de coincidences temporelles, qui ne sont pas des causalités et ne permettent pas de conclure. Il a aussi un peu trop tendance à présenter les gens hostiles aux 35 heures comme des idéologues ou des valets stipendiés du patronat. Néanmoins, il a raison de constater que la performance économique française n’a pas particulièrement souffert durant la mise en place de la mesure. On peut noter aussi toute l’intelligence de la droite, qui pour contester les 35 heures a commencé par annuler les allègements de charges sociales qui y étaient attachées (trop cher) pour mettre en place… Des allègements de charges sociales.
Pour ma part, le bilan des 35 heures me paraît globalement négatif, essentiellement pour des raisons de principe : je suis foncièrement hostile à l’ingéniérie sociale de grande ampleur. Les plans miraculeux concoctés par des gens très intelligents aux grandes idées généreuses dans les cabinets ministériels génèrent des myriades de conséquences inattendues et difficilement détectables, et sont inaccessibles à la critique et à l’amélioration, parce qu’ils ne se prêtent pas à l’expérimentation à petite échelle, à l’évaluation précautionneuse de tous les effets, à la critique, et à la responsabilisation des acteurs chargés de leur mise en oeuvre. En bref, ce sont des mesures de planificateurs, pas de chercheurs. Le fait que cette mesure soit devenue un enjeu symbolique ne fait qu’encourager les mauvaises politiques, à gauche comme à droite. Elles n’ont certainement pas été la catastrophe que ses détracteurs ne cessent d’invoquer; mais elles constituent, en matière de conception des politiques économiques comme en matière de débat public, une régression; et ce, pour un effet positif assez maigre.
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Une partie des conséquences relevées des 35h ne seait-elle pas sensiblement attenuées à supposer que l’on revienne sur la principale des mesures d’accompagnement, c’est à dire, la modération salariale ?
Toute provocation mise à part, il me semble que c’est ce que proposent, selon des modalités certes très différentes de l’un à l’autre Fillon, Fabius et DSK.
Deux questions de néophyte à propos de l’extrait suivant :
"L’argument "cela a développé l’industrie touristique et la distribution de matériel de bricolage" n’en est pas un (il s’agit d’un simple transfert de consommation de secteurs à secteurs […])"
1° est-il certain qu’il y a seulement eu transfert de consommation de secteurs à secteurs?
2° si oui, est ce que cela n’invalide pas également un argument avancé en faveur de l’ouverture des grands surfaces le dimanche (argument qui prétend que cette mesure permettrait une hausse de la consommation)?
Pour une section du PS, un de ces partis de gauche pour qui "toute remarque sur le sujet est disséquée et interprétée comme une déviation par rapport à la Vraie Foi" j’avais tenté une évaluation : http://www.ps-gentilly.org/5-cat...
Merci pour ce billet intéressant, mais la phrase "Ce sont des mesures de planificateurs, pas de chercheurs." m’a fait tiquer. J’ai le sentiment que ce reproche fait aux 35 h pourrait être tout aussi bien fait à d’autres décisions économiques, y compris d’inspiration plus "libérales" , voire peut-être prises rationnellement à partir de modèles économiques "faux" ? Par exemple, vous citez les expérimentations localisées, mais ce qui marche localement peut ne pas marcher du tout lorsque c’est généralisé (l’analogie physique serait un système efficace lorsqu’il est couplé à un gros thermostat, pour être très terre à terre, on peut refroidir une pièce avec un climatiseur, mais on ne peut pas construire un climatiseur géant pour refroidir la planète). Il y a peu, vous aviez évoqué la déconnexion entre physique théorique et expérience : quels sont les résultats tangibles et validés de l’"économie expérimentale" ? (mes questions sont sans malice, je suis novice et intéressé )
Passant : non. D’abord la modération des 35 heures est finie. Et cela ne change rien aux problèmes liés à une énorme opération de réorganisation uniforme de l’emploi, qui ne se limitent pas à l’évolution des revenus des salariés. Et Fillon veut simplement libéraliser les heures supplémentaires, avec pour but (peut-être souhaitable) de rendre la durée hebdomadaire du travail sans signification : le but est lié à la compétitivité, à l’augmentation de l’offre de travail de la part des salariés, pas autre chose.
Elias : 1- il n’y a aucune raison que ce soit autre chose. C’était surtout pour contester l’argument "cela a favorisé tel ou tel secteur" qui néglige que cette "faveur" n’en est pas une pour l’économie dans son ensemble. Pour le 2-, ce n’est pas le cas dans la mesure ou avec l’ouverture le dimanche, il y a accroissement de l’efficacité du système de distribution des produits, et meilleure allocation du temps pour les consommateurs. C’est là qu’il y a gain pour l’économie dans son ensemble.
Guillaume : Vous n’avez pas manqué de remarquer que la remarque portait sur l’interprétation, dans le lien cité, faite par un article de journal sur une opinion émise par une candidate à l’investiture socialiste sur les 35h. Votre analyse est bonne, vous négligez cependant amha un point essentiel, à savoir que les coûts de la mesure ne se limitent pas à des coûts budgétaires mais sont pour l’essentiel des coûts diffusés dans l’économie. Et vous n’abordez pas l’argument "avec uniquement les allègements de charges, on aurait eu pareil avec moins de conséquences négatives". Par curiosité, comment s’est orienté le débat par la suite?
Tom Roud : en effet, l’argument est valide pour n’importe quelle mesure se fondant sur l’application à grande échelle d’une grande idée par une bureaucratie imperméable au doute. Les conséquences négatives de la décision de privatiser par un "big bang" une bonne part de l’économie russe par exemple ont été d’un ordre de magnitude infiniment supérieur aux fantaisies constructivistes pratiquées en France. Je le dis d’autant plus librement qu’à l’époque j’ai été très favorable à ce genre de mesure, et amené à battre ma coulpe par la suite. C’est ce genre d’expériences qui rendent méfiant envers les grands plans mirifiques.
Pour les expérimentations localisées, c’est aussi une attitude de planificateur que d’appliquer instantanément à grande échelle ce qui a fonctionné dans un contexte restreint particulier. L’attitude de chercheur, c’est de se centrer sur un problème précis et limité, et chercher à le résoudre en étudiant les effets localisés et délimités, et en corrigeant le tir en cas de besoin. Ce qui caractérise les 35 heures, c’est qu’il est impossible honnêtement de dire "je sais quel a été leur effet". C’est une mesure inaccessible à la critique rationnelle de ce fait. Pas par contre à la critique (ou la défense) idéologique. C’est cela qui est très nocif.
Pour l’économie expérimentale les résultats que l’on trouve sont du type de votre dernier post de blog sur l’ultimatum game; on y trouve aussi des travaux comme ceux de Vernon Smith sur les tests expérimentaux de fonctionnement de marchés. Il y a aussi des expérimentations sur simulateur menées en économie évolutionniste (voir sur le sujet le santa fe institute). N’oubliez pas non plus qu’en économie, il est plus difficile de faire des expériences qu’avec des souris et que c’est un problème épistémologique majeur; par ailleurs les résultats n’y ont pas vocation à avoir la durabilité que l’on rencontre dans d’autres disciplines.
Les 300 000 postes créés ne concordent pas avec ce que j’ai pu observer sur le terrain (et j’en ai observé beaucoup)
Le financement des 35 heures en 4 quarts (flexibilité, modération salariale, organisation et financement public) a globalement été vrai pour les entreprises passée sous le régime de la loi Aubry 1. Certaines ont même gagné beaucoup plus.
La généralisation a beaucoup moins bien marché. D’abord parce qu’une bonne partie des entreprises n’avaient pas d’enjeux liés à l’aménagement du temps de travail. Ensuite parce qu’il n’y a pas eu comme dans la plupart des précédentes accord collectif pour trouver des solutions organisationnelles gagnantes (encore que ces gains n’ont pas forcément été durables). Enfin parce que le contexte économique n’a plus permis la modération salariale.
Pour résumer ma pensée(et mes constats): la loi Aubry 1 a généralement été un succès et la loi Aubry 2 un échec. Le problème est qu’il y a eu beaucoup plus d’entreprises passées au 35 heures avec Aubry 2 qu’avec Aubry 1
Si j’ai le courage, je fais un article pour développer tout cela.
– Il me semble qu’au niveau des militants PS au moins la critique des 35h n’est pas tabou, loin de là. Mais il est vrai qu’à plus haut niveau c’est plus compliqué, le sujet étant utilisé (instrumentalisé) dans la campagne pour l’investiture et dans l’affrontement droite-gauche.
– les discussions suite à la présentation que j’avais faite ont plus porté sur la façon de renouveler les politiques en faveur de l’emploi, en considérant que les 35 heures étaient derrière nous et en ayant un regard lucide sur le fonctionnement de l’économie française. évidemment le débat aurait été moins ouvert dans d’autres lieux à l’intérieur du PS.
– d’accord avec vous pour mettre en avant le rôle de la réduction des charges dans la "réussite" de la RTT. Difficile de faire la part des choses. Toutefois il aurait été difficile au PS de proposer aux français la baisse des charges comme réponse au chômage sans l’accompagner d’une mesure plus progressiste. Les 35 heures ne sont pas pour rien dans la victoire de la gauche en 1997 et donc dans le remplacement de la politique économique de Juppé par celle de Jospin et DSK.
– sur les coûts qui ne se limitent pas aux coûts budgétaires je suis bien d’accord. je les évoque d’ailleurs. peut-être en les sous-estimant?
– finalement, je trouve le verre à moitié plein. soyons réaliste ce n’est pas demain que la démarche des chercheurs remplacera celle des planificateurs ou des technocrates (serait-ce toujours souhaitable d’ailleurs?). il me semble qu’on peut par contre espérer que les uns et les autres se parlent.
j’aimerais que la réduction du temps de travail (la prolongation d’une tendance séculaire, en dehors de l’objectif de lutte contre le chômage) se fasse à partir de décisions moins centralisées, mais nous sommes en France, pas dans un pays scandinave…
econoclaste-alexandre : bravo pour la réponse à Tom Roud. Je pensais exprimer la même remarque que lui, plus besoin.
J’ai repris votre article dans notre blog (en commentaire): http://www.mapausecafe.net/archi...
Bilan plutot négatif. Mais pas catastrophique . Pour moi l’impact le plus fort et durable reste surement la baisse de pouvoir d’achat qui en a été directement liée (et que beaucoup de gens mettent sur le dos de l’euro) et les dégradations des conditions de travail dans de nombreuses entreprises où passer aux 35 heures n’a jamais pu être transposé en création d’emplois simplement du fait des structures et des couts.