“While Roubini and others who warned about weaknesses in the mortgage market and other parts of the financial system deserve credit for their foresight, experts predicted numerous disasters during the past several decades that never happened. For example, after the huge one-day stock market collapse in October 1987, Business Week and other magazines and newspapers warned that a Great Depression might soon be coming.
I argued against that view in a column I published in Business Week the same week as the market crash (reprinted in The Economics of Life by Guity N. Becker and myself). These dire forecasts turned out to be completely wrong. Similar highly negative but wrong economic forecasts were made during the internet bubble, after the Asian financial crisis of 1997-98 (on this see my post of September 21st), the aftermath of the 9/11 attack, and after other periods of economic distress. In an atmosphere where the world economy showed great capacity to withstand difficult shocks, it is not at all surprising that some forecasts of disaster that turned out to be more correct were ignored.
In addition, one should not minimize the great economic achievements of the past 25 years in the form of rapid growth in world GDP, low world inflation, and low unemployment in most countries. Perhaps these achievements will be overshadowed by a deep world recession, but that remains to be seen. If the impact of this financial crisis on the real economy is not both very severe and very prolonged, and time will answer that question, the combination of the past 21/2 decades of remarkable achievement, and the economic turbulence that followed, may still look good when placed in full historical perspective.”
Gary Becker, Why the Warnings were Ignored: Too many False Alarms
Mon commentaire : pour la première partie et le message global de l’article, d’accord sur le principe. Cela dit, l’hommage à Roubini est tordu. En gros, il le féliciterait de la même façon s’il avait gagné au loto. Ce qui n’est pas très urbain entre universitaires. Concernant la seconde partie, je suis quasiment convaincu de l’argument de Becker en ce qui concerne les Etats-Unis. Pour d’autres régions, comme la nôtre, même si c’est loin d’être exclu, il faudra essayer de faire les comptes plus tard. Pour le moment, ce n’est pas la priorité.
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Mais Roubini A gagné au loto (je viens de terminer la lecture du Cygne Noir, de Taleb)! Pour le reste, la "full historical perspective" de ces 25 dernières années ne se révélera, à mon humble avis, qu’à la lumière des 25 prochaines et ce qu’on en dit aujourd’hui, c’est du pipeau…
Réponse de Stéphane Ménia
Vous écrivez ce que je dis souvent, mais en pire. Oui, ce qu’on dit auourd’hui, c’est du pipeau. Et, en même temps, non. Oui, parce qu’on comprendra mieux plus tard. Non, parce qu’il faut bien commencer à y songer aujourd’hui pour comprendre dans 25 ans 🙂
Il y a un problème avec le lien, qui ne renvoie pas vers l’article mais vers la page d’accueil du blog.
Réponse de Stéphane Ménia
Merci, c’est corrigé.
Puisqu’on discutait des représentations collectives vis-à-vis des social scientists sur un autre blog… Il risque de ressortir de cette crise que les économistes prédisent x et son contraire, ce qui donnerait raison à toutes les blagues "on the one hand, on the other hand", etc. Quelque part cela semblera cruel pour la profession, même si en réalité c’est tout à fait normal.
C’est clair, Gary Becker n’a rien vu venir et a conscience qu’une crise grave pourrait remettre en question un type de capitalisme qu’il soutient. Il essaie donc de relativiser ce qui arrive.
C’est humain.
Réponse de Stéphane Ménia
Votre commentaire est très humain aussi…
Je pense que le message de Becker est plutôt de dire qu’il y a en permanence des gens qui prédisent des crises graves. Pour être équitable, il faudrait regarder quelle proportion de ces prédictions se sont avérées correctes.
Il se trouve qu’on ne peut pas savoir en l’occurrence si ceux qui avaient prédit la crise ont vraiment eu une intuition géniale ou juste de la chance !
De même, je doute que la crise actuelle ne remette en cause le "type de capitalisme qu’il soutient" (duquel s’agit-il d’ailleurs ?), de même qu’aucune des crises passées n’a fondamentalement remis en cause le capitalisme. Et ce qu’il dit est juste sur le plan méthodologique : il faut juger le système en prenant en compte les coût ET les bénéfices. Or, les bénéfices se mesurent dans la croissance, l’inflation, le taux de chômage, le nombre de pays qui sont sortis de la pauvreté, etc…
De ce point de vue là, le capitalisme reste la meilleure méthode pour s’enrichir, malgré tous les défauts qu’on peut lui reconnaître (y compris celui de provoquer des crises imprévisibles à intervalles réguliers).
Réponse de Stéphane Ménia
Oui, le message premier est toujours le même : se targuer d’avoir prédit est vain. Ensuite, je ne crois même pas qu’il faille regarder quelles “proportions” ont été correctes car, au fond, c’est rentrer dans la même logique du décompte. Ce n’est pas parce que quelqu’un prédit qu’il ne se passera rien et qu’il ne se passe rien, qu’il doit être considéré comme un grand prévisionniste.
Néanmoins, ce n’est pas contradictoire avec l’idée que pour avoir la compréhension d’un phénomène, il est peu utile de se livrer à un concours de pronostics et que le temps est indispensable pour dénouer le passé. le fait qu’on ait mis des décennies à trouver une base de lecture équilibrée de la crise de 29 en est un bon exemple.
Monsieur Becker est à l’image de la très grande majorité des économistes. Ne considérer que les aspects "positifs" du développement économique. La prise en compte des dommages écologiques des 25/30 dernières années générés par ce développement débridé relativisera de manière certaine les bienfaits évoqués.
A quand des cours obligatoires de sciences dures (physiques, biologie, écologie …) dans les écoles et les universités de commerces et de management ?
Réponse de Stéphane Ménia
Non, monsieur Becker sait très bien que l’espèce humaine a une aversion aux pertes qui lui fait percevoir asymétriquement le bien et le mal et qu’en ce moment, on serait facilement enclin à jeter le bébé avec l’eau du bain. Pour le reste, Nicholas Stern, William Nordhaus et bien d’autres sont économistes et leurs travaux sont connus. Dans les écoles de management, il n’y a pas beaucoup d’étudiants qui n’aient eu vent de développement durable, y compris dans les cycles à dominante financière. Bref, vous êtes à côté.
@sissa
ouep il n’a RIEN vu venir et maintenant il ne voit même pas le GRAND soir qui approche.
Quel nul !
Blagues à part, il y a tout de même de nombreuses banques en sursis et d’entreprises tournant à crédit qui vont y passer ou être renflouées par le con-tribuable (après la sidérurgie, le crédit Lyonnais et la SNCF on commence à être habitué en France).
Aux US des taux furieusement bas de 0.3% nous préparent la prochaine crise.
http://www.newyorkfed.org/charts...
De toute façon la demande de crédit semble largement inélastique dans l’incertitude actuelle.
Réponse de Stéphane Ménia
Le problème est de savoir quoi faire d’autres au niveau des taux…
@stéphane
pas faux, le 0,3% à au moins l’«avantage» de ne pas rémunérer les avoirs toujours croissant (si je lis bien) des banques de second rang sur leur compte banque centrale.
Bientôt ils vont facturer des frais.
http://www.federalreserve.gov/re...
(cf:Depository institutions)
28/08: 19 milliards de dollars
18/09: 89
23/10: 226
30/10: 425
Nombreux sont ceux qui reprochent aux économistes de ne pas avoir prévu tel ou tel événement, mais la prévision incontestable d’un seul scénario inéluctable est-elle possible en économie ? Ou bien les économistes ne peuvent, à un moment donné, qu’identifier une série d’évolutions possibles ? Ne fait-on pas l’erreur de croire que l’économie est une sorte de science physique de la société, capable de modéliser cette dernière et donc d’en prévoir avec précision l’ensemble des évolutions ?
James K. Galbraith se déchaîne:
gregmankiw.blogspot.com/2…
Yannick a écrit:
"De ce point de vue là, le capitalisme reste la meilleure méthode pour s’enrichir…"
Hum, enrichir en quoi? Si c’est en dettes ok, mais sinon je vois pas. Pas en lien social ni en ressourses naturelle en tout cas.
On aurais pas un problème de vocabulaire?
(On, englobe au moin les français, je connais pas assé les autres langues pour m’avancer.)