Shangaï surprise ?

J’ai lu un article de Libération aujourd’hui. Résumé et citations. Pour Nicolas Sarkozy, “pour la première fois depuis vingt-cinq ans, dans le classement des universités de Shanghai, les universités françaises remontent. C’était possible, nous l’avons fait.”. Premier hic : “la remontée des universités françaises au classement de Shanghai ne peut pas être la première depuis vingt-cinq ans, étant donné que ledit classement n’a que sept ans d’existence”. Deuxième souci : “en 2009, les universités françaises n’ont pas enregistré, par rapport aux années précédentes, de mouvement spectaculaire justifiant cet opportun enthousiasme présidentiel. Depuis 2004, la France demeure stable, à la sixième place du classement,”. Enfin, l’effet de la réforme de l’autonomie ne peut être aussi rapide : “le classement se fait en grande partie en fonction des publications des chercheurs. Or, la publication d’un article est un processus long, qui peut prendre plusieurs années.”.

9 Commentaires

  1. Warf ! Des fois, je me demande si c’est de la simple incompétence, du délire autosatisfait ou un simple calcul électoraliste froid. On peut faire remarquer par exemple que nos récents Prix Nobel (pris en compte dans Shanghai) ont été pour la plupart couronnés pour des travaux réalisés dans les années Mitterrant. Nous verrons bien les prix Nobel des années Sarkozy…

  2. en plus il y avait un article dans le monde qui disait que vouloir a tout prix progresser dans ce classement n’était pas une bonne chose

    le but c’est d’améliorer nos universités, pas de "progresser dans un classement"

  3. Les politiques utilisent des "statistiques" n’importe comment et toujours avec des visées électoralistes ? Je suis littéralement sous le choc d’apprendre l’existence de telles pratiques…

  4. Sarkozy ne confondrait-il pas avec la bonne place du CNRS dans certains classements ?

    Pour rebondir sur ce que dit Henry, je pense au contraire que progresser au classement de Shangai est important afin d’attirer les meilleurs étudiants étrangers. On ne peut que constater que le niveau d’une école ou d’une fac relève plus de la qualité de la sélection des étudiants que de la qualité des cours. Même si de petits changement peuvent avoir des impacts significatifs sur la montée au classement je serais plus dubitatif sur l’envie de promouvoir la recherche (pour les sciences dures je ne sais mais en économie quelle galère !)…

  5. Il y a de plus un effet pervers terrible, celui du "big is beautiful".

    Pour monter dans le classement on tend actuellement à faire fusionner des facs, regrouper des équipes sous divers labels etc. Effets immédiats : lourdeurs administratives en plus. Et ça permet aux pires crougnes de se planquer, de bénéficier de l’aura et des finances apportés par les "good sctientists" des alentours.

    Les étudiants et post-doc savent très bien repérer les bonnes fac ou les bons labos, même lorsque de petites tailles et donc peu ou pas visibles dans le classement de Shanghai.

    Vraiment n’importe quoi…

  6. Pour moi il applique simplement une reigle qui veut que la vérifiation à un coût (TEMPS) que peu de personnes veulent dépenser et que de tout de façon Libération n’est le vecteur de sa cible électorale. En communication il s’agit de griffer le ceveau de votre interlocuteur par des mots ou formules impactants et là il est à son affaire. La vérité première victime de la télécratie. Et c’est pil poil adapté bandes d’infos déroulantes.

  7. "En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai."
    — Charles-Maurice de Talleyrand

  8. > Je pense au contraire que progresser au
    > classement de Shangai est important afin
    > d’attirer les meilleurs étudiants étrangers

    J’ai demande a une collegue Chinoise, excellente, ayant fait son PhD aux Etats Unis et y vivant desormais comme moi, pourquoi elle avait choisi les US et non ce merveilleux pays qu’est la France.

    "… parce que je ne parle pas francais".

    Ah.

  9. Certes, mais vue la façon dont fonctionne les médias aujourd’hui, il y a fort à parier qu’une telle phrase sera reprise sans aucun esprit critique ou mise en perspective – de la même façon que les critiques pertinentes à l’égard du classement de Shanghaï (notamment le fait qu’il favorise les gros établissements et survalorise la présence de prix Nobel) seront évacuées car trop complexes à expliquer.

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