Si Rachida Dati a usurpé des diplômes, alors, compte tenu de sa compétence reconnue en tant que magistrate (personne ne l’a mise en doute, à ma connaissance), on doit conclure que la théorie du signal a parfois un sens. Sinon, sa compétence vient de ses diplômes (au moins en partie). Et la théorie du capital humain est probablement valide. Une « ministre expérience naturelle », ça ne se boude pas. Et voir sans polémique ni morale, c’est peut-être discutable, mais qu’est-ce que c’est bon…
Sur les questions d’économie de l’éducation, voir ça, ceci ou cela.
A-t-elle seulement un Bac ES ? Et, en passant, pourquoi Alexandre a-t-il auto-censuré son billet sur ceci : http://www.apses.org/spip.php?ar... ?
C’est moi qui avais écrit ce billet. Comme il suscitait des commentaires sans intérêt, j’ai jugé qu’il devait l’être lui-même…
(mauvais esprit) Oui mais si en fait c’est la super formation dispensée à l’ENM qui fait toute la compétence des magistrats, on peut considérer que n’importe qui réussissant à y rentrer gagne plein de capital humain de malade ; et que le concours n’a pas pour but de sélectionner les seuls aptes à suivre cette formation, mais – la France n’ayant pas besoin de 100 000 nouveaux juges tous les ans – les heureux élus qui auront le droit de gagner les compétences en question.
Pour faire une vraie expérience naturelle, il faut donc swapper Mmes Lagarde et Dati : vérifier si Mme Dati, n’ayant pas eu un diplôme de gestion, est malgré cela bonne en <s>économie</s> gestion des ressources françaises ; et inversement pour Mme Lagarde, qui nous permettra en plus de vérifier ce que vaut la validation des acquis de l’expérience…
Il reste d’ailleurs à démontrer, statut par statut, que le concours produit de meilleurs fonctionnaires que le hasard.
Mme Dati n’a jamais eu la réputation d’être un bon magistrat. D’ailleurs elle ne pouvait même pas être juge du siège puisqu elle a été cooptée. Ses anciens collègues évoquent une certaine légèreté dans le traitement de ses dossiers, et une très haute opinion d elle même. On trouve toujours plus compétents ceux qui sont persuadés de leur propre compétence.
Personne n’a dit qu’elle était un « bon magistrat ». On dit simplement que sa compétence n’est pas mise en doute. Saisissez vous la nuance ? Et je persiste à le dire, puisque vous le confirmez implicitement par vos dires.
Si "magistrat à la compétence reconnue" doit s’entendre comme "magistrat n’ayant pas fait l’objet de procédure disciplinaire devant le CSM" (car c’est surtout là que se conteste la compétence d’un magistrat), elle l’est sans doute, jusqu’à plus ample informé. Si on prend par contre l’expression "magistrat à la compétence reconnue" dans son acception plus courante, c’est-à-dire magistrat dont la compétence est reconnue soit par le public concerné (avocats, justiciables, auteurs de doctrine, etc), soit par ses pairs, je n’ai rien lu de tel sur son compte, et mon petit doigt me dit que la presse amie (avez-vous lu Le Point de cette semaine?) se serait généreusement faite l’écho de remarques laudatrices de ce type s’il y en avait…
Bravo. Un condensé de ce que les spéculations autour de cette dame ont de douteux. Mais, au fait, et l’économie de l’éducation dans tout ça ? Avez vous appris quelque chose à ce sujet grâce à ce billet ? C’était mon but, au demeurant.
Je ne suis pas certaine que dans ce cas précis, la différence entre un banal détenteur d’un diplôme et le détenteur de toutes les UVs sauf une du diplôme soit suffisamment significative pour qu’on puisse en conclure quoi que ce soit.
Plus intéressant est le cas des escrocs célèbres (ils se font souvent prendre, et écrivent souvent des bouquins) qui parviennent à se faire passer tel jour pour des pilotes de ligne, tel autre pour des médecins, et qui parfois soignent ou font voler des avions.
Je suis d’accord. Madame Dati n’est pas une expérience naturelle très concluante. Donc, il n’est pas question de montrer quelle théorie est la plus juste à partir de cette anecdote. Mais je suis heureux de voir que quelqu’un perçoive le problème comme j’ai voulu rapidement le poser.
Il doit être agréable de penser en économiste, mais que dire des éléments non chiffrables? Où placer la volonté, l’ambition, le charisme, la manipulation?
Eh bien, ma foi, je vous renvoie à cette adresse. Vous y trouverez probablement des gens qui parlent plus facilement et avec plus de talent de ce genre de questions.