Ouh le coquin…

Un socialiste qui dit que la hausse du SMIC crée du chômage, ça existe. C’est Pierre-Alain Muet. Harlem Désir semble être d’accord, puisqu’il cosigne la tribune dans le monde. Ils sont donc contre la hausse du SMIC ? Ils considèrent donc que la hausse du SMIC a créé du chômage ? En fait, c’est plus subtil. Jugez plutôt :

“En empêchant l’apparition d’emplois à très bas salaires, le smic nuit-il à l’emploi ? Comme l’ont montré nombre d’études, les allégements de cotisations sur les bas salaires ont eu pour conséquence d’empêcher que les hausses du smic ne se répercutent en augmentation du coût du travail. De ce fait, même dans la première moitié des années 2000 où le smic horaire a progressé rapidement en raison de la convergence des différents salaires minima, la hausse est restée inférieure à celle de la productivité du travail.”

J’adore. Muet est encore économiste. Il est aussi un vrai politicien 🙂

Encore sur le SMIC : Askenazy sur le site la vie des idées.

Private Joke pour étudiants des années 90 : Eh, msieur Muet, j’attends toujours le tome 2 du tome 1 !

1 Commentaire

  1. Il me semble difficile de parler dans l’absolu de salaire, minimum ou non, sans évoquer la question de la productivité.

    Il est cependant vrai qu’un salaire de fait identique pour un ouvrier très qualifié à celui d’un ouvrier sans qualification n’incite pas l’employeur à rechercher cette forme particulièrement bénéfique pour la société de gains de productivité qui est la déqualification de certaines taches, déqualification sans laquelle il est illusoire d’imaginer résorber le chômage des travailleurs les moins qualifiés, les plus vulnérables, les plus fragilisés.

    Mais là, ce n’est pas uniquement une question de salaire minimum : c’est aussi une question d’accords de branche, de régulation fût-elle paritaire ou statutaire des salaires (clin d’oeil : par exemple pour les enseignants…), car il ne faut pas oublier que règlementer les salaires aide aussi et surtout l’employeur à maintenir les salaires plus bas que ce qu’un salarié productif ne parviendrait à obtenir s’il avait la liberté de négocier.

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