Une nouvelle édition intéressante

J’avais acheté la première édition de La théorie des jeux de Gaël Giraud. Ce premier jet était déjà très intéressant, abordable intellectuellement et financièrement. Quelqu’un chez Flammarion, qui m’avait déjà fait cadeau du bouquin de Dan Ariely, a eu la bonne idée de m’adresser un exemplaire de la nouvelle édition (la troisième, je pense) du livre de Giraud. Edition significativement augmentée, par rapport à celle que j’ai. Je l’ai un peu parcourue. Et je dois dire que c’est une bonne surprise. Conseillé comme introduction à la théorie des jeux, pour ses qualités d’exhaustivité croissante, de simplicité et pour son style peu austère. Et pourtant… Gaël Giraud est un authentique jésuite.

6 Commentaires

  1. Et vla donc pas les curés qui se mettent à faire des maths… Tout fout vraiment le camp ma pauvre dame…

  2. J’avais trouvé que l’objectif de vulgarisation n’avait été que moyennement atteint dans la première édition. Par exemple, on trouve quand même la définition mathématique du coeur en théorie des jeux coopérative !

    Mais bon, c’est aussi ce qui fait le charme du personnage. J’adorais quand pendant ses cours, il ajoutait au milieu d’un discours parfaitement clair et compréhensible, une phrase qui scotchait tout le monde du type "Mais l’existence de l’équilibre est très sensible à la topologie sous-jacente, car le choix de celle-ci n’est pas arbitraire quand on raisonne en dimension infinie.".

    J’ai adoré ce bouquin, mais je ne le recommenderais pas à qqun qui n’a jamais touché à la théorie des jeux.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Je suis partagé. Je vois ce que vous voulez dire. Mais l’édition courante me semble plus illustrée que la première, ce qui la rend plus digeste. Au total, dans toutes ses éditions, sa valeur ajoutée est précisément d’être une introduction exigeante. Disons que je ne le conseillerais pas à n’importe qui, mais à bien plus de monde que la première. Et puis, à ce prix là, il mérite d’être mis en avant. C’est pas comme si on avait affaire à un manuel à 45€.

    En ce qui concerne les phrases de la mort, ça me rappelle mes cours avec le regretté Louis-André Gérard-Varet : par moment, je me disais “Waow, là, je comprends rien, mais c’est génial.”. J’en déduis que ce doit être un truc de théoricien des jeux. Et comme disent les footballeurs (c’est pour des matchs comme ça qu’on joue au football), c’est pour des moments comme ça qu’on fait des études…

  3. Au fait, la famille Giraud est spécialisé dans la réédition, puisque Le commerce des promesses de Pierre-Noël Giraud est reparu en version poche, actualisée et augmentée.

  4. @Yannick : pas d’accord. Ce livre (première édition) a été mon introduction à la théorie des jeux coopérative (qui n’a pas grand-chose à voir avec son homologue non coopérative), et je l’ai trouvé remarquablement pédagogique. Il y a probablement [beaucoup] trop d’information pour une simple "introduction", mais cela vaut mieux à mon avis que le contraire, et elle est toujours remarquablement bien présentée.
    En fait, je pense que nous n’avons juste pas la même définition de la vulgarisation…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Pour un étudiant, pas de doute, c’est très bien. Pour les autres, ça dépend de la personne. On parle de lecteur motivé, je pense.

  5. Clairement. Je ne le donnerais pas à ma mère (à la limite, pour les gens intéressés-sans-plus le Guerrien chez Economica peut faire l’affaire).

  6. Ben ce livre est très bien pour avoir une idée générale de tous les aspects de la théorie des jeux et pour chacun de savoir ce que cela recoupe (surtout si on cherche pas à rentrer dans les détails des calculs). Moi j’ai commencé avec celui-là et je suis content d’avoir lu celui là avant celui de tyrolle.

    De toute façon acheter un livre de théorie des jeux c’est pas acheter un livre de cuisine. Le public est très spécifique (que des economistes ou des matheux en gros 🙂 !!

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