Une nouvelle note de lecture. Petits principes de langue de bois économique, de Bernard Maris. D’autres à venir (Neuroéconomie, par Sacha Gironde ; Bozio-Piketty sur les retraites, Nations et mondialisation de Dani Rodrik).
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Est-ce que finalement Maris n’est pas un peu hypocrite… Il est professeur d’économie quand même non ? Est-ce qu’il continuerait à l’être s’il était persuadé de la non-scientificité de ce qu’il enseigne ?
C’est dommage, je le trouvais sympathique Maris, quand il se tapait Sylvestre le vendredi matin…
qui s’intéresse encore à B. Maris?
Réponse de Stéphane Ménia
Moi.
Mais vous êtes ironique, ou vous pensez sérieusement qu’il ne raconte pas que des âneries ?
Réponse de Stéphane Ménia
Ecoutez, vous avez lu ma chronique de son livre. Je pense qu’elle est très claire.
Euh…elle pas si claire que ça votre chronique
Réponse de Stéphane Ménia
Ah ? Il me semblait. Désolé.
J’approuve tout à fait stéphane de s’intéresser à Bernard Maris car je m’y intéresse aussi. Les gens qui racontent des âneries dans les media et qui trouvent des éditeurs pour les publier ont hélas une audience considérable, et il faut bien les connaître pour essayer de les contrer.
"aussi modeste dusse-t-elle se faire"
Ouille ! Il eût fallu que consultâtes leconjugueur.com
A part ça Bernard Maris, comme tous les économistes de la veine "altermondialiste", a intérêt à dénier à l’économie tout caractère scientifique, à présenter toute recommandation d’économiste comme une simple opinion, parce que ça permet de recycler des théories condamnées sans rémission par l’expérience historique (ie l’économie administrée dans le bloc de l’Est).
Ce livre étrange est l’avatar d’un mouvement général bien décrit par Revel dans "La Grande Parade" : une sorte de communist revival paradoxal, après la chute du mur de berlin.
Voyez la haine pour l’économie qu’ont à peu près tous les sociologues. Eux aussi cherchent à déconstruire l’économie en tant que science.
Récemment l’Académie des sciences a porté un jugement sévère sur les manuels de SES du secondaire : ils enseignaient tous une forme de relativisme laissant toute légitimité à n’importe quelle opinion.
L’économie, ça doit être tout le contraire : une science, ou rien.
Réponse de Stéphane Ménia
Je vous remercie d’avoir relevé l’erreur de conjugaison.
Je n’osais pas le dire… mais en fin de compte, vous ne tranchez pas dans l’ambiguïté du personnage, qui peut proposer des raisonnements (en tout cas pour avoir lu son Antimanuel 1…) intéressants, sans trop vouloir m’avancer, mais aussi sombrer dans des vulgarisations grossières (sa critique de l’expert).
Enfin, il me semble quand même que vous voulez dire, que malgré un aspect un peu désordonné et allèchant dans le raisonnement (il veut être agréable à lire tout de même), il est quand même un peu plus fin qu’il ne veut le laisser paraître.
Bref, je m’achèterai ce petit bouquin, pour mieux comprendre de quoi vous voulez parler.
Réponse de Stéphane Ménia
Il est plus fin que ce que certains le disent. Mais il est parfois plus caricatural que ce qu’ils le disent.
et il commet des erreurs de fait grossières en matière d’histoire de la pensée économique. Mieux vaut le savoir quand on n’est pas soi-même très calé sur le sujet.
Maris possède certainement quelque finesse, mais sous une couche épaisse de mauvaise foi assez flagrante.
J’ai bien peur qu’effectivement ce soit une perte de temps de s’y intéresser… le problème est l’audience qu’il a, ce qui renvoie à l’inculture économique crasse des français, comme deux excellents auteurs l’ont si bien expliqué dans un ouvrage récent.
Donc essayons d’éduquer les masses, sans nous soucier des Maris et autres!
Réponse de Stéphane Ménia
Nous n’avons pas la prétention d’éduquer les masses, cependant. Honnêtement, je ne pensais pas que cette chronique susciterait autant de commentaires.
Je vais un peu trancher par rapport aux commentaires que je viens de lire, mais j’ai trouvé le livre assez frais et ludique. Je préfère B. Maris lors de sa chronique sur France Inter … question de goût. Petite déception concernant le livre, un peu léger (3 à 4 heures de lecture maxi).