Mise à jour – 06/12/2008


Un nouveau livre du mois. Pour un nouveau système de retraite, d’Antoine Bozio et Thomas Piketty.

7 Commentaires

  1. "en termes de stress et d’insécurioté ressentie"
    "Insécurioté", un terme ,qui sucite ma curioté! (pas très fin mais bon le samedi soir à 2h…)

    Réponse de Stéphane Ménia
    Merci. J’ai tapé la note sur un petit clavier… J’ai vu qu’il y a une ou deux fautes d’orthographe aussi.

  2. "Fondamentalement, le problème des retraites est sans solution."

    Le "problème fondamental" c’est que les gens vivent plus longtemps, c’est ça? Un moyen de le "résoudre" est de travailler plus longtemps. Un autre moyen est de faire des gains de productivité. L’un dans l’autre j’ai du mal à voir ça comme un "problème". D’autant que l’on ne serait même pas en train d’en parler si les gestionnaires actuels avaient appris le calcul actuariel…

    Ce qui m’a frappé dans l’étude c’est au contraire le peu de temps consacré que les auteurs consacrent à discuter de l’équilibre du système. Ils étudient surtout plusieurs autres défauts du système actuel, plus rarement abordés :
    – la redistribution inverse
    – l’opacité et l’incertitude anxiogène qui en résulte
    – les incitations parfois perverses
    – la confusion entre contribution et redistribution
    – et j’en oublie

    Bozio et Piketty les présentent de façon très sérieuse et très claire. C’est la grande qualité de cet opuscule. Que l’on soit ou non en faveur de la répartition, un système sans ces défauts serait meilleur qu’un système avec.

    Je regrette qu’ils n’aient pas abordé la question de la concurrence, d’une clause d’opt-out pour ceux qui souhaiteraient sortir du système ou réduire leur contribution. De plus, l’idée d’un rendement garanti me paraît source de problèmes, et mériterait une discussion plus approfondie sur le lien entre retraites par répartition et marchés financiers.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Vous ne voyez pas de problème ? Vous suggérez que “travailler plus longtemps” et “faire des gains de productivité” suffira à régler le problème. Je comprends la logique. Ce n’est pas notre manière de voir.

  3. J’ai oublié une troisième voie : faire plus d’enfants pour s’occuper de nous pendant nos vieux jours. C’est une très bonne solution – et très agréable! – à condition qu’elle ne se transforme pas en élevage en batterie. Mais on s’éloigne du sujet…

    Sur le "problème fondamental" au fonds nous disons la même chose avec des mots différents : rester en vie demande des ressources; vivre plus longtemps requiert donc plus de ressources; ce "problème" est "sans solution". Il n’y a pas de formule magique pour équilibrer les comptes du système actuel sans effort, ou alors ce serait un scoop! 😉

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, voilà. En effet, nous sommes d’accord.

  4. Au lieu de dire que le problème n’a pas de solutions, ne doit on pas dire que, au contraire, il en a une infinité? La retraite n’est qu’un système de transfert de richesse avec un nombre limité de variables: de qui, a qui, combien, combien de temps.

    Que le système actuel correspond a une "fonction objectif" délibérément choisie qui consiste a transférer du faible au fort (globalement).

    Que faire plus d’enfants ou importer plus de main d’oeuvre ne résoudrait rien du tout. Dans le dernier cas, même si ils étaient "cash-flow positive" immédiatement, ce qui est loin d’être acquis (viennent ils seuls ou en famille et dans ce cas a quel coût?) ils accumuleraient des "droits" qui certes ne sont que des promesses mais qui équilibrent le bilan "retraite".

    Finalement, la retraite n’est qu’une promesse qu’un homme politique a fait pour être élu et qu’un autre, si il y a est contraint, ne tiendra simplement pas et ne sera donc pas ré-élu. Il faut donc s’attendre a ce que l’on marche essentiellement sur la tête de ceux qui ne peuvent se défendre.

    Tout ceci pour dire que ce n’est pas d’un nouveau système dont on a besoin (après tout pourquoi ne pas adopter le système Suédois qui a le mérite d’exister), mais de courage.

  5. La note de lecture me conforte dans l’idée de lire le livre… mais est-ce que vous le conseilleriez à un public familier de l’économie mais pas des questions de retraite ? est-ce qu’il est aussi abordable qu’Algan et Cahuc ?

    Et sinon, une petite coquille : il manque deux liens dans le 1er paragraphe (liens vers "la liste des opus" et vers la chronique d’Algan et Cahuc).

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, c’est lisible pour à peu près n’importe qui. Merci pour la coquille.

  6. "Finalement, la retraite n’est qu’une promesse qu’un homme politique a fait pour être élu et qu’un autre, si il y a est contraint, ne tiendra simplement pas "

    Et dont auront essentiellement profité les industriels de l’époque, qui se retrouvaient alors dispensés de fournir à leurs ouvriers les revenus qui leur auraient été nécessaires pour financer de telles garanties par eux-mêmes, reportant sur les générations alors à venir l’effort à fournir.

    Ainsi subventionnés, ces mêmes industriels étaient moins incités à substituer le capital au travail et moins incités à rechercher leur avenir dans le progrès technique.

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