Les blogs, à quoi ça sert?

Par quel autre moyen que la blogosphère pourrait-on obtenir un débat comme celui-ci?

Pas dans la presse, même pas dans une conférence-débat entre économistes qui aurait tourné au pugilat. Le fait de pouvoir disposer des informations et des propos de chacun rapidement, mais d’être ensuite obligé de s’asseoir pour écrire – tout en sachant que des confrères sont prêts à réagir en cas d’erreur – ce qui impose une certaine discipline est une façon de produire des savoirs sous une forme dont nous ne voyons que les prémisses. Oui, les blogs, c’est souvent le nombrilisme, le foutoir, la médiocrité satisfaite et les insultes : mais c’est aussi une façon d’élaborer et de communiquer des connaissances dont nous commençons à peine à saisir les potentialités.

Alexandre Delaigue

Pour en savoir plus sur moi, cliquez ici.

5 Commentaires

  1. "Les blogs, c’est souvent etc etc" – Je ne vois pas, dans cette liste pourtant plutôt complète, l’autopromotion? Est-ce un oubli? Une omission? Voilà pourtant un aspect qui devrait préoccupper un économiste, c’est à dire quelqu’un qui étudie avant tout les stimuli et leurs conséquences (et qui, accessoirement, d’après ce qu’il me semble, signe son blog de son vrai nom).

    L’autopromotion? elle va avec le nombrilisme, il faut en avoir pour penser qu’en racontant des choses sur internet on va assurer sa promotion vis à vis d’un lectorat conquis d’avance. Mais il est vrai que bien souvent, des gens viennent sur un blog y commenter uniquement dans le but d’assurer leur promotion. Pour cela, ils postent un commentaire totalement décalé par rapport au sujet. Il y a des pages remarquables de prescience dans la théorie des sentiments moraux d’Adam Smith sur ce sujet.  .

  2. Un deuxième commentaire un peu moins ironique : les Blogs publics vs Wikipedia, comme moyen populaire d’élaboration/discussion/diffusion des savoirs via internet.

    Pour simplifier, Wikipedia était une première étape, qui voulait unifier le lieu des présentations, échanges et commentaires.

    Malheureusement, l’anonymat généralisé y encourage toutes les pratiques antisociales qu’on trouve généralement dans un lieu public où l’anonymat est garanti. Les articles se couvrent de graffitis stupides, c’est sale, ça sent mauvais, on y est pris à parti par abrutis, des militants politiques ou des illuminés, etc.

    Le blog est une étape – très transitoire – suivante : c’est l’éclatement égoïste. Fini de traîner dans la rue pour construire le grand oeuvre utopique commun, c’est chacun chez soi et chacun pour soi, suivant ses petits moyens, égoïstement aiguillonné par l’envie de notoriété et de reconnaissance. Il faut de meilleurs moteurs de recherche, mais il y a effectivement là une mayonnaise qui peut prendre.

  3. le blog, c’est l’accés au savoir à la carte.
    Pris plaisir hier à regarder Hollande et Raffarin débattre sous la "férule" d’un économiste assez impartial.
    Rafraichissant de se dire que l’économie n’est pas limitée à un béat discours libéral.
    Qui osera se lever pour dire à Nicolas que son modèle américain est un colosse aux pieds d’argile.
    Parait qu’au 19ème siècle, la première étape de la colonisation de l’Egypte fut une mise sous tutelle financière.
    Il serait temps que le FMI "conseille" les Etats Unis
    Je sens que je vais encore être recalé.
    Tant que vous me laissez le droit de vous lire….

    Vous aviez envie de pousser un cri visiblement...

  4. Je suis d’accord que c’est extrêmement intéressant d’avoir un dialogue comme celui-ci et que c’est vraiment le blog qui le permet.

    En même temps ils mettent un peu de temps avant de penser aux gains dynamiques du commerce et sortir des modèles du manuel "undergraduate"! 🙂

    Oui, c’est parce que le sujet s’oriente plutôt sur des questions d’économie politique plus que sur les effets du commerce. Néanmoins à l’issue de la conversation, on est passé partout – est c’est là l’essentiel.

Commentaires fermés.