Deux billets : un ici et un là.
Elmendorf (cité dans le second) :
“Professors are generally people with the inclination to think long and deeply and carefully about specific problems, not people with the inclination to take a few general principles and wade into a complex mess of problems changing daily. Thus, professors tend to be good at developing fundamental new truths but not at offering practical policy advice. On the bright side, that leaves a lot of running room for policy-oriented economists like me! On the dark side, that means that economists are often under the streetlight rather than closer to where their keys might be. This problem may be especially acute when the problems are new and hard. The profession took a decade, perhaps, before we got our minds around stagflation.”
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N’est-ce pas le cas de pas mal de chercheurs en sciences théoriques ? Je pense notamment à l’abondante littérature sur les verres de spin en physique, dont je serais bien en peine de donner ne serait-ce qu’une application concrète (peut-être la mise au point d’algorithmes pour résoudre les problèmes NP-complet, et encore c’est très récent).
Ce n’est certainement pas l’endroit pour ce débat, je m’en excuse par avance, mais, je doute que résoudre les problèmes NP-complet ne soit pas une justification suffisante à faire quelques efforts de recherche en direction des verres de spin.
Qui plus est, j’ai plutôt l’impression que c’est le contre exemple par excellence : les physiciens ont plutôt eu l’habitude de concentrer leurs recherches sous les lampadaires (on prévoit bien mieux le mouvement des planêtes que l’écoulement de l’eau du robinet, car ce dernier est plus "complexe", au sens qu’il faut prendre en compte plus d’interractions complexes pour modéliser le phénomène global)
Il me semble que la recherche sur les verres de spin est plutôt destinée à creuser des questions liées aux systèmes désordonnés, et sont donc un pas à l’extérieur de l’éclairage des lampadaires.
Cela dit, le propos est en effet généralisable à toutes les disciplines scientifiques.
L’idée selon laquelle tout financement public ou collectif, de la recherche ou de tout autre chose d’ailleurs, ne saurait se justifier que par quelque service social rendu me semble quand même profondément haïssable.
Car derrière cette idée, de prime abord séduisante, se tient une autre idée selon laquelle tout ce que chacun peut parvenir à penser serait intrinsèquement compréhensible par tous pour peu qu’on veuille bien faire l’effort de l’exprimer correctement. Alors, soit, admettons cela : mais n’oublions pas d’en tirer toutes les conclusions, notamment institutionnelles ou sociétales, qui s’imposent. Là, d’accord.
La science est certainement l’un des secteurs de l’économie dans lequel la concurrence est la plus féroce et la mieux organisée, même si l’on pourrait longtemps débattre de la question de l’accès au marché (ce qui est un faux problème : n’importe qui pouvant se donner la conviction d’avoir un avis sur tout sujet) : laissons-les donc faire : Markets talk.