Du bref, du léger, du sarcastique, sans fond. Pas le temps pour autre chose. A vous de voir qu’en faire…
Tout le monde très content du lancement du premier A380, « fierté des salariés d’Airbus ». Ceux qui restent, je présume. Et ceux qui ont pu gagner pas mal de voyages gratuits en revendant des titres EADS.
La commission Attali, qui aura donc compilé des mesures préconisées de longue date, sans autre valeur ajoutée que de faire mousser des ego et agiter la presse. Pour info, les mesures en matière de distribution étaient contenues, entre autres, dans le livre de Delpla et Wyplosz. Elles sont reproposées, sans indemnisation des perdants. Mais l’essentiel n’est pas là[1] : Charles Wyplosz est par ailleurs membre de l’équipe de conseillers économiques de Nicolas Sarkozy. On aurait pu penser qu’il n’était pas nécessaire de mettre en place une commission pour qu’il soit entendu sur cette réforme, assez consensuelle parmi les experts. Je ne pense pas qu’un tralala médiatique change le point de vue des opposants et serve plus à diffuser l’idée dans la population, qui attendait plutôt un prozac pour la croissance qu’une mesure technique. Sérieusement, je regrette presque de ne pas travailler moins pour avoir le temps d’en perdre plus sur Attali. Apparemment, on est un peu tous dans cette optique. Ne mérite guère que quelques lignes.
I-Phone vendu avec une licence exclusive en France, bloquée sur un opérateur. Ah, et la commission Attali, elle s’énerve pas ? Bon, elle a décidé de mettre en place une autorité de régulation de la concurrence. Quoi on a déjà un conseil de la concurrence ? Et alors, ça crée des emplois ! Et puis, il est pas indépendant, lui ! Oups, euh… Bon, allez, bonne nouvelle. Enfin, si vous voulez acheter cette cochonnerie…
Retombées économiques de la coupe du monde de rugby : 8 milliards d’euros, dont je sais plus combien de centaines de millions pour l’hotellerie. Rien à foutre, c’est pas du net. La prochaine fois, je préfère leur filer mes impôts directement. Bonne nouvelle cependant : ça faisait longtemps qu’on n’avait pas perdu une compétition d’ampleur organisée chez nous dans un sport collectif. Si ça calmait un peu les ardeurs… Au fait, c’est où l’euro 2008 déjà ?
Notes
[1] Elles font partie de celles qui touchent le moins de lobbyistes potentiels
Objectivement, Attali avait quand même eu depuis trente ans l’occasion de faire des propositions "en faveur de la croissance" (donc, en théorie, disons pour simplifier "pour le bien public" avec plein de guillemets par souci du consensus).
On sait fort bien ce qu’Attali a préconisé depuis trente ans (hormis avoir formé Ségolène Royal à l’économie s’entend) : sa pensée a toujours été au coeurs des arbitrages présidentiels de l’ère Mitterrand face aux thèses des proches de Delors, Rocard. Son influence n’aura guère décliné que sous Jospin/DSK, avec "l’inventaire du Mitterrandisme".
Il faut donc croire que ce qu’espèrait faire Sarkozy, c’est du Mitterrandisme : non seulement telle révélation risque de choquer ceux qui auront voté pour lui, mais encore observera-t-on avec quelqu’amusement que cette politique fût, globalement, un cuisant échec, fondé autour du recours systématique à la dette et aux recrutements massifs de fonctionnaires, couronné par la plan Jospin pour l’éducation de 1989.
Maintenant, Sarkozy avait-il le choix ? Après tout, puisque son objectif est évidemment de durer et qu’il a quand même été élu pour mettre fin au chiraquisme, difficile de trouver une autre stratégie pour durer deux quinquénats qu’adopter la stratégie du seul autre président ayant fait deux mandats.
Pour être honnête, il faut bien reconnaître que puisque le monde a quand même beaucoup changé depuis, ce n’est pas parce que l’Attalo-Mitterrandisme, a échoué hier qu’il échouera aujourd’hui : ça a donc à peu près autant de chance de produire le résultat escompté que n’importe quoi d’autre voire rien. On sait aussi, et cela rassurera l’extrème-gauche, que ce n’est pas du libéralisme. Ainsi pourra-t-on continuer en toute bonne conscience à se dire de gauche et voter Sarkozy, du moins, si les effluves de la cuisine faite autour de l’identité nationale restent suffisamment appétissants pour l’électeur degôche.
C’est assez amusant la disparition (quoi que j’ai pas lu le rapport) de Cyrulnik dans cette histoire. Lui qui devait nous apprendre à être heureux…
Et les économistes citées ne s’énervent pas de voir un type taper sur l’économie pour ensuite repomper leurs théorie? Je devrais prendre exemple sur eux 😉