Reçu à l’instant :
« Professeurs,
Je vous ai écrit le 2 Août, en vain, même pas un accusé de réception. Il semblerait que vous ne vous intéressiez pas aux « chiffres » qui parlent d’eux-mêmes, >même pas à ceux qui se dénoncent eux-mêmes comme n’étant que désinformation ou noire ignorance. Il semblerait que vous soyez atteint du travers des >professeurs : ils sont là pour dispenser leur savoir aux autres, ils n’ont plus rien à apprendre, surtout pas des autres. Il semblerait que vous vous complaisiez, >comme presque tous vos confrères, dans des discussions académiques nébuleuses mais inépuisables, ce qui assure la permanence de l’activité des prétendus économistes.
Tout cela ne me chagrinerait pas si votre fonction fondamentale n’était pas de former les jeunes à l’intelligence du fonctionnement de l’économie.
Alors, cette relance, pas plus taquine que certains de vos propres propos, seulement pour le cas où l’aiguillage de mon message vers votre poubelle n’aurait été >qu’une facétie de votre ordinateur ou du mien. Cordialement,
XXXXXX »
Il est 9h18. Je suis levé depuis 7h. Dans l’intervalle, je me suis préparé, j’ai publié des commentaires sur le dernier billet, j’ai amené ma gosse chez sa nounou, suis passé dans mon lycée pour déposer des documents, me suis fait deux cafés et ai supporté des embouteillages. Le reste de ma journée va ressembler à peu près à ça, en continu, les embouteillages en moins. Bref, j’ai une vie comme tout le monde. Depuis quelques temps, nous sommes victimes d’une certaine crise de croissance. Les premiers touchés sont ceux qui nous envoient des mails. Nous ne pouvons tout simplement pas répondre à tous. Nous répondons autant que possible. Et, surtout, nous publions ici dès que possible. Je crois que c’est ce que les lecteurs attendent avant tout. Il faut quand même savoir que, par exemple, quand le Figaro a publié l’interview d’Alexandre, c’est une bonne vingtaine de mails accompagnés de questions, pas forcément simples, qui sont arrivés en une seule journée. Comment voulez vous qu’on fasse ?
Alors, ce genre de mail ulcéré, franchement, c’est injuste. Et, franchement aussi, c’est pas comme ça que j’avais prévu de répondre initialement…
Comment! Avec toutes les vacances que vous avez!
Mais, euh, c’est pour de rire…
Ah là là les dérives du numérique sont sans pitié.
Il s’agit bien d’un symptôme très répandu de la frénésie actuelle de la course à l’information ce me semble. L’instantanéité du courriel, comparé à la lenteur de la lettre manuscrite de jadis, réduit l’espace-temps à sa portion congrue.
Malheureusement, notre président ne montre pas l’exemple : il court au quatre coin de la France et de la planète, si vite, que même l’information (dématérialisée elle) n’arrive pas à suivre.
Retour nécessaire à l’éloge de la lenteur …
Mis à part ça, sa requête d’Aout valait-elle une réponse ? En tout cas, il a la mémoire longue ce XXXX
Mais je ne sais même plus de quoi il s’agissait ! Et, compte tenu de ce message, je ne risque pas de chercher… En plus, maintenant, il y a un forum pour les questions.
"Depuis quelques temps, nous sommes victimes d’une certaine crise de croissance"
Mince! C’est donc là qu’elle est!
Monsieur le Président, j’ai une bonne nouvelle…
Et moi, je fais quoi de tout ça ?
14 novembre 2007, XXX a écrit
Bonjour madame,
Je vous rappelle que je suis XXX […] et que vous êtes déjà excusée pour l’encadrement de ma thèse et je vous en remercie. […] Néanmoins je tiens à avoir votre avis sur la forme et le contenu du projet que je vous fais part dans ce mail.
J’espère que vous consacrerez un peu de temps pour la lecture du papier et je suis très reconnaissant pour votre aide.
Mes sincères remerciements,
XXX.
30 août 2007, YYY a écrit :
Bonjour
J’ai bien reçu votre mail et je vous en remercie.
Malheureusement, ma charge actuelle d’encadrement doctoral ne me permet pas de donner une suite favorable à votre demande, et je vous prie de m’en excuser.
J’espère que vous pourrez trouver un/e autre directeur/trice pour mener à bien votre projet.
Bien à vous
YYY
20 août 2007, XXX a écrit :
Madame,
Je suis XXX, titulaire de la Maîtrise HEC option finance (2003) de l’IHEC Carthage[…].[…]J’ai compté sur l’aide de monsieur WWW pour poursuivre ma thèse mais il semble qu’il va quitter bientôt l’enseignement et partir à la retraite, il m’a orienté vers monsieur VVV avec qui j’ai commencé à préparer un projet sur le thème de la libéralisation du compte de capital et la croissance, mais il s’est excusé de continuer car il se trouve lié par un contrat à l’étranger.[…] J’envisage de travailler sur le sujet de la mondialisation financière et je serai très heureux et fier de votre encadrement avec toute la volonté de continuer mes recherches.
Sincèrement avec tous mes respects
XXX
Ben… Si c’était du courrier papier, j’aurais bien proposé un stockage hivernal pour les barbecues 2008, voire pour les cheminées 2007-2008. Sinon, je vois pas… Ah, sinon, petite différence… En général, quand on répond à ce genre de personnes, on reçoit en retour un argumentaire de 4 pages, déjà prêt depuis un moment et qui, généralement, raconte que ce qu’on a dit était des conneries et que notre interlocuteur n’est pas d’accord. En fait, lui savait déjà, mais il avait besoin d’être adoubé par des « blogueurs influents ». Ca aussi, ça calme et incite à une sélection très scrupuleuse des mails auxquels répondre.
d’ailleurs je ne comprend toujours pas pourquoi des personnes s’evertue en envoyer des mails privés alors que les commentaires sont la pour cela /o\.
sur un autre blog l’auteur (tres gentil) poste les emails privé dans les commentaires puis apporte une reponse a ce commentaire o_0. c’est tres patient je trouve mais cela n’aide pas les personnes a utiliser un blog avec commentaires.
mes 2 cents
Franchement, quand le mail est sans rapport avec le sujet d’un billet, je trouve anormal qu’il soit posté en commentaire. Les commentaires commentent un billet. Ils n’ont pas à être brutalement HS. Ce qui n’est évidemment pas une raison pour envoyer des mails pour un oui et pour un non…