Du bon journalisme

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On se plaint souvent des journalistes. On a raison. Certains font un travail dégueulasse. D’autres, régulièrement, rendent du boulot honnête. Et puis, moins souvent, c’est vraiment bien. C’est le cas de Jean-Louis Dell’Oro, dans Challenges, au sujet de l’immobilier. Il nous offre un article clair, pédagogique, informatif, détaillé, méthodologiquement honnête et modeste. Et qui fait réfléchir. C’est donc avec plaisir que je le mentionne ici.

En deux mots, l’article explique que le volume des transactions immobilières est encore plus bas que ce qu’on ne le voit à l’oeil nu (en observant les données brutes des transactions), quand on tient compte du fait que le nombre de ménages croît sous l’effet de divers phénomènes (vieillissement, séparations plus fréquentes, etc.). En théorie, puisque le nombre de ménages croît, on devrait avoir davantage de transactions. Dell’Oro tente d’évaluer le phénomène.
Au surplus, puisque le texte m’a fait réfléchir, il serait intéressant de pouvoir évaluer le nombre de couples qui sont en “colocation” pour des raisons financières (qui sont séparés mais contraints à partager leur logement). Je n’ai aucune idée de l’ampleur du phénomène. Mais l’idée est que, suite à la hausse du prix des logements dans la première partie des années 2000, un certain nombre de couples ont pu acquérir en commun un logement à prix élevé. Dans un contexte de tassement voire de baisse des prix, même légère, il peut être difficile pour eux, de ” décohabiter “, d’autant que les revenus croissent peu depuis des années. Si vous avez acheté à la limite de vos capacités à deux et que le prix de votre logement a sensiblement baissé depuis, impossible de revendre et rembourser le prêt contracté en commun. Or, étant à la limite de vos possibilités de financement au moment de l’achat, impossible de compenser la moins-value pour rembourser. Ce qui est d’autant plus compliqué s’il y a des enfants (cela accroît les coûts individuels de relogement). Il y a déjà quelques années, mon banquier m’avait parlé d’un couple de clients dans cette situation. Je me demande combien sont dans une telle situation. En attendant, si ça ne pèse probablement pas beaucoup dans la balance, cela ne fait rien pour fluidifier le marché…