Deux lectures du jour

John Kay sur la titrisation :

A barrel of apples whose quantity and quality can only be guessed at should sell for less than the combined value of the apples, and does. There was never an economic rationale for structured products on the scale on which the financial services industry created them. They were the result of a frenetic search for commissions and bonuses.

Alors qu’Obama prend des accents Keynésiens, il est bon de lire, ou relire, “la grande crise de 1930” dudit Keynes. Un article tour de force pour expliquer la mécanique d’une crise déflationniste, contenant les célèbres extraits “we have a magneto problem” et “For—though no one will believe it—economics is a technical and difficult subject”.

Alexandre Delaigue

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4 Commentaires

  1. côté des banques, oui, il s’agissait de faire de la com et du bonus, et du côté acheteur, souvent des motifs peu avouables aussi (tricher avec les règles règlementaires, comptables ou fiscales, contourner les contraintes de son mandat…)

  2. "Banks should retire to the traditional and profitable business of taking deposits to make loans: the business we want them to do and the business they really understand."

    ’nuff said.

  3. Juste une question.

    Je croyais que Keynes préconisait, dans le contexte des années 30, la création de dépenses d’investissement (d’infrastructure me semble t il) par l’État.
    L’argument étant que seul l’État pouvait avoir la vision long terme et prendre le risque d’effectuer des investissement toujours nécessaires (routes, habitations, etc.)la ou l’investisseur privé était devenu trop frileux et réclamait une prime de risque insupportable.

    Comme l’économie est trop compliquée pour moi, j’ai du mal a comprendre pourquoi les politiques dites "Keynésiennes" telle qu’elles semblent être appliquées, notamment en France, consistent a favoriser la consommation – notamment dans un contexte ouvert ou la consommation de la France fait le bonheur du producteur des pays mercantilistes.
    Pourriez vous expliquer?

    Réponse de Alexandre Delaigue
    L’argument de Keynes était conjoncturel : en situation de dépression (telle que décrite dans ce texte) il faut utiliser la politique monétaire pour rétablir un équilibre plus proche du plein emploi. Si la politique monétaire ne peut plus marcher (trappe à liquidités) alors tout ce qui reste pour accroître la demande globale, c’est la dépense publique; mais peu importe laquelle (il proposait même d’enterrer des sacs d’argent pour que des chercheurs de trésor essaient de les trouver). L’argument du “secteur privé qui ne voit pas à long terme” n’était pas dans cette perspective conjoncturelle. Faire des grands travaux pour relancer l’économie, c’est ni keynésien ni nouveau : les pharaons faisaient la même chose. Dans le contexte actuel, vous avez raison de souligner le fait que les relances de la demande voient leur effet limité par les “fuites” vers l’importation (et vers l’impôt accessoirement). La réponse, c’est qu’il faut des politiques de relance simultanées dans les différents pays.

  4. D’accord avec Kay, à deux nuances près :

    – La titrisation ne fait pas que mettre des pommes en cageot, elle assure à un des acheteurs que s’il y en a des pourries, elles iront à ceux qui aiment le risque, et permet à l’agence de notation des pommes de mettre une bonne note au lot auquel il a droit. C’est donc les corrélations entre actifs (j’arrête la métaphore potagère ici) qu’il fallait voir, ce qui rendait le problème plus complexe qu’un simple "bundling".

    – Comme l’a montré Kindleberger, les manias sont suivies de paniques. L’une n’est pas plus rationnelle que l’autre. Et peut-être qu’il y a un moment où il sera rationnel de soutenir le marché de tels actifs.

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