Franchement, les mots me manquent. Tant d’âneries en si peu de lignes, ça dépasse l’entendement. Je voudrais faire un fisking, mais devant l’ampleur de la tâche, je n’ai pas le courage. Alors je laisse faire les commentateurs : relevez toutes les âneries et contradictions que l’on trouve dans cette interview. C’est pas compliqué : il suffit de compter les phrases.
J’aimerai qu’on m’explique comment on peut dire dans le même texte que « les revenus montent plus vite que la compétitivité » et que « la part des profits dans la valeur ajoutée a monté de 7 points depuis 10 ans ». Non seulement les deux sont faux, mais en contradiction complète. J’aimerai aussi qu’on m’explique comment on peut dire que « la hausse des revenus globaux creuse la tombe de notre pays » et dire qu’il faut « augmenter la croissance de la production d’un point ». Je crois bien que l’égalité revenus-production, c’est lors du premier cours de comptabilité nationale qu’on l’aborde. J’aimerai qu’on m’explique en quoi « la clé absolue, la liberté d’un pays, c’est sa compétitivité ». Si pour être compétitif, il faut baisser les revenus, quel est l’intérêt de la chose, exactement?
J’aimerais surtout enfin que quelqu’un m’explique comment cela se fait que le Point puisse encore trouver des acheteurs, quand on voit ce que ce magazine offre comme contenu. C’est pas en papier glacé qu’il faudrait l’imprimer, mais en papier de soie. Non seulement cela serait bon pour l’environnement, mais en plus, ça lui conférerait une certaine utilité.
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Une petite chose encore: cette interview (bourrée d’aberrations il est vrai! même Peyrelevade dans la fameuse tribune du Monde n’avait pas fait pire)a été cité en exemple par le journaliste Apathie sur le plateau du grand journal de c+…
A se demander pourquoi il n’y a pas davantage de cours d’économie à l’école…
Pathétique…
Pourquoi acheter Le Point : pour lire les points de vue éclairés des économistes Jacques Marseille et Nicolas Baverez.
Ok je sors
@Marc
J’ai d’ailleur cherché en vain sur le site de Canal+ un moyen pour écrire un mail à Apathie tant il a sorti d’absurdités économiques la semaine dernière… Le pire dans tout ça c’est que lorsque Apathie parle d’économie, on a le sentiment qu’il croit vraiment qu’il s’y connait. Et bien sur, jamais aucun contradicteur pour le remettre à sa place…
J’aime beaucoup "L’euro, de ce point de vue est une catastrophe. Non parce qu’il existe – je suis très fier d’y avoir contribué -".
L’euro c’est mal, mais pas trop, parce que ca existe quand meme un peu grace a lui.
Ce que j’aime bien c’est la manchette : "En attendant, il livre au Point sa vision iconoclaste sur le pouvoir d’achat. Décapant ! "
Pour communiquer avec Apathie, il vaut mieux utiliser son blog: blogs.rtl.fr/aphatie/
c’est vrai que souvent il est assez péremptoire quand il parle d’économie alors qu’il n’a visiblement pas forcément les compétences…
je préfère de loin ses analyses plitiques.
Bonjour,
pourriez-vous rassembler tout votre courage et expliciter en quoi tout ce que dit Attali est inepte ?
Car si je perçois que le propos d’Attali ressemble plus à un galimatia qu’à une pensée économique cohérente, il me manque les notions de base pour bien en comprendre la fausseté.
Merci
franchement, il y en a tellement, je ne sais pas par où commencer… tout est faux et se contredit.
Vous êtes vraiment pas gentils quand même chez Econoclaste (avec tout le respect que je vous dois s’entend), Attali ne dit pas QUE des bêtises : "la dépense publique et les prélèvements obligatoires : l’écart entre les deux creuse le déficit public de la France", c’est pas vrai peut-être ? Evidemment, M. de La Palice n’aurait pas eu à en rougir, mais enfin… (bon en plus ça n’est même pas vrai, les recettes de l’Etat n’étant pas constituées que de prélèvements obligatoires, mais là je ne suis vraiment pas charitable).
Comme vous dites, même ça, c’est faux 🙂
En plus vous m’avez piqué mon sujet, je voulais écrire un coin de Donald sur la question… cela dit je ne suis pas sûre que j’aurais eu le temps !
Au lecteur assidu qui a un pseudo très long : au hasard et pour reprendre quelque chose de presque subtil, prenons cet extrait, tout au début "c’est que le pouvoir d’achat augmente trop vite par rapport à notre compétitivité. Pour que cela soit tolérable, il faudrait à la France 1 point de croissance en plus de sa production. Sinon, comme aujourd’hui, la différence sera comblée par les importations."
Outre que cela fait ricaner dans la bouche d’un monsieur à l’origine de la fameuse relance Mitterrand (qui s’est traduite par un choc de croissance… outre-Rhin : l’appareil de production français ne pouvant pas absorber un surcroît de demande, celle-ci s’est transférée vers l’offre étrangère), on peut aussi se dire que la baisse (avérée ou non, c’est un autre problème) du pouvoir d’achat qu’il semble appeler de ses voeux (les smicards apprécieront) se traduirait AUSSI par un recours accru aux importations. C’est bien beau de faire du patriotisme économique (et/ou de se faire plaisir) en achetant français plutôt que chinois, mais quand on n’a pas les moyens…
* J’aimerai aussi qu’on m’explique comment on peut dire que "la hausse des revenus globaux creuse la tombe de notre pays" *
Challenge difficile. Je me lance : "Imaginons qu’il s’agissait de dire que théoriquement, ce qu’on nomme mondialisation est juste une intégration de marchés (trans-)nationaux en de plus grands marchés. Cette intégration a normalement un effet déflationniste. L’effet déflationniste n’a pas eu lieu. On postulera que cela vient de marges trop importantes réalisées par des acteurs en position de force, donc, de symptômes d’un mauvais fonctionnement du marché -> c’est mal pour la France puisque ce qui aurait été bien c’est que la mondialisation se traduise par une déflation qui aurait augmenté le pouvoir d’achat sans augmenter les profits."
Note Artistique du jury : ___
Note technique du jury : ___
Bien essayé, mais cela ne colle pas : le terme « revenus globaux » dans l’article fait référence aux revenus en France. Surtout, c’est la contradiction avec le fait de dire un peu avant qu’il faut « plus de croissance de la production » : si la production monte, les revenus montent d’autant, c’est bêtement comptable. Bon, je donne 5.7 en artistique et 5.4 en technique, en attendant de voir la prestation de Jennifer…
Je vous trouve un peu dûr avec Le Point. Il me semble que la plupart des journaux et magazines donnent la parole à Jacques Attali, ce qui me paraît normal vu qu’il est le président de la Commission dont j’ai même oublié le nom. Le vrai problème, à mon avis, c’est qu’un type comme Attali préside une telle commission et peut-être aussi, je vous l’accorde, que Le Point (comme d’autres) se contente de reproduire une interview sans prendre la peine d’expliquer que ce qui est dit dans l’interview n’est pas du tout sérieux.
Il n’y a pas que cette interview… Il fut un temps ou le Point était un magazine lisible, souvent même le meilleur des trois « généralistes » (nouvel obs, express, point). Depuis l’arrivée de Giesbert, c’est devenu épouvantable.
« Nous avons trop de pouvoir d’achat ! »
Moi je dis il est balèze le bougre : être capable de torpiller une des promesses du candidat élu… en même temps je me demande si ce n’est pas un habile stratagème pour faire prendre conscience aux gens que leur pouvoir d’achat ils vont pouvoir s’asseoir dessus….
En gros, il laboure le terrain avant que Sarko ne vienne récolter
* J’aimerai aussi qu’on m’explique comment on peut dire que "la hausse des revenus globaux creuse la tombe de notre pays" *
Pour cette tentative, on va faire plus simple : la hausse des revenus globaux des français peut provenir de leurs investissements (directs ou plutôt indirects) dans des entreprises étrangères (tous les autres revenus stagnant). Autrement dit : les revenus procurés par les marchés financiers sont trop élevés par rapport aux perspectives de profit offertes par l’investissement productif direct en France. Sans investissement, pas de gains de produtivité : la hausse de la production n’est qu’un symptôme, mais celle-ci ne s’accompagne de créations d’emplois que si elle est très élevée (car escortée de gains de productivité par postulat)
Ca non plus, cela ne marche pas. La France est excédentaire en entrées de capitaux, le second pays du monde pour l’accueil des capitaux étrangers.
"Commission pour la Libération de la Croissance" : vous arrivez à oublier un titre comme ça ?
Sinon, vous pouvez me citer un autre journal ou magazine qui donne la parole à Attali ? (je suis têtue, et j’ai bien envie de faire ce billet Attali-basher que m’ont à juste titre soufflé A. Delaigue & OBO ; alors préemption).
Cela dit, vous n’avez hélas pas tort : plus fort que tout, Le Monde (Le Monde !) a bien donné la parole il y a quelque temps dans sa rubrique "Economie" à Boris Cyrulnik. Cyrulnik, docteur en économie Sarkosis causa ?
Il a sa chronique dans l’Express. Cela dit, pas de chance, cette semaine, elle est plutôt de bonne qualité :-). c’est la montre arrêtée, à l’heure deux fois dans la journée…
Bonjour à tous,
Je ne suis pas pour deux sous économistes … mais ne faut-il pas comprendre du galimatia de Mr Attali, qu’il préconise de soutenir l’offre (compétitivité) plutôt que la demande (pouvoir d’achat) … ce qui est :
1/ révolutionnaire en France 🙂 ou plutôt 🙁
2/ plutôt proche de la pensée des économistes, nan ???
MyTwoCents,
NonsJoke
L’obsession de la compétitivité est une vieille connerie d’au moins trois siècles, qu’on a toujours adoré en France; et cela ne fait jamais que deux siècles que les économistes disent que c’est inepte. Donc non, pas vraiment.
Attali…Attali…., c’est pas le co-auteur de "l’anti-économique" ?
http://www.amazon.fr/LAnti-%C3%A...
Apparemment Attali utilise compétitivité comme synonyme de productivité.
g_remy : oui, Attali est docteur en économie…
Même pas. Sinon, il ne parlerait pas de « crise de compétitivité comme en 1983″… Et même cela est faux, puisque la productivité en France dans la période a rattrapé une partie du retard pris sur les USA dans les années 90
J’aimerais souligner que le fait que ce n’est pas parce que la France attire les capitaux que les français n’ont pas pour autant intérêt à investir, directement ou indirectement, à l’étranger. Ne serait-ce que par exemple pour des raisons fiscales (la fiscalité applicable aux français n’étant pas celle applicable aux investisseurs étrangers investissant en France ou ailleurs)
Et ça serait purement de l’incompétence due à un détachement des réalités ou juste un jugement partial de la part d’Attali ?
Quand on est une bille en économie parce qu’on était trop fainéant à l’école pour bien travailler mais qu’on le regrette aujourd’hui, il faut lire quoi (pas le point, ça j’ai bien compris :p)?
Effectivement c’est assez mauvais comme entrevue