Mais avant le rebonds de Libé par Philippe Martin, on lira l’article de Wyplosz chez Telos.
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Le talent que révèle chez ces deux auteurs l’exploit d’éviter de parler de la question de la productivité (des emplois financés par les prélèvements obligatoires d’une part ou de la relation entre temps de travail et richesse produite de l’autre) m’impressionne.
J’aurais pourtant pensé que le débat public sur ces questions pourrait difficilement éviter ce sujet : j’en déduis que l’intention d’un auteur comme de l’autre n’est pas de traiter le sujet qu’il prétend traiter, mais simplement de vernir de l’apparence d’un raisonnement rigoureux la défense d’idées préconçues.
Mais ils en parlent, non ? Explicitement chez Martin et implicitement chez Wiplosz quand il évoque les investissements et plus généralement ce que financent les dépenses publiques.
Je proteste. Wyplosz m’a piqué mon idée d’illustration (extraordinairement originale) avec un cochon-tirelire pour parler de la dette!
Je me disais bien que je connaissais ce truc !!!
Il a lu mon post sur la dette Wyploz, non ?
http://www.voteragauche.org/?200...
Maintenant, il ne lui reste plus qu’à lire celui sur le chiffrage…
Oué ! il est méga cool ton posteeeuuuuu ! komen tu fé pour écrir dé truks tro class ça com ? ta réson, jvé lui dire à wip ! kil lise ton super skyblog !
Les arguments vantant les mérites de la dette publique pour financer des investissements productifs seraient un peu plus crédibles s’ils s’accompagnaient de l’inventaire des actifs qu’ont financé les 1200 milliards de dettes que nous avons aujourd’hui.
Quant à l’argument sur "l’impossibilité" d’interdire la dette publique, il doit faire se retourner dans leur tombe les citoyens et gouvernants qui, après les guerres mondiales, ont remboursé des dettes publiques écrasantes. Je ne vois par ailleurs absolument pas comment une telle interdiction empêcherait d’absorber les chocs des périodes de récession. A-t-on à ce point renoncé à imaginer une bonne gestion des fonds publics pour qu’on ne puisse concevoir de mettre à profit les périodes fastes pour dégager des excédents qui alimenteraient une cagnotte destinée précisément à cela ?
En revanche, Wiplosz a raison de souligner que les candidats se foutent du monde en prétendant s’intéresser à la dette tout en l’ignorant superbement dans leurs propositions. J’ai lu vos arguments contre l’hystérie de la dette ; je pense qu’ils ne tiennent pas assez compte du fait que le débat public et le contrôle de gestion des finances publiques sont loin d’avoir le degré de précision nécessaire pour des approches plus fines.
J’ai beaucoup aimé le papier de Martin : factuel, non-polémique. Il souligne un point qui m’avait échappé : le risque d’abus et de transfert d’heures normales en heures sup. Enfin, il rappelle le sacro-saint principe Keep It Simple Stupid, systématiquement piétiné par nos dirigeants.
Indirectement, il légitime cependant la démarche de Sarkozy. Sa réforme des heures sup n’aura sans doute pas un fort effet à court terme. A plus long terme, je suppose qu’il ne se trouvera pas 2 économistes pour être d’accord. Martin a raison : « Nicolas Sarkozy (…) semble emporté par des considérations plus idéologiques qu’économiques sur la valeur morale et quasi rédemptrice du travail »
C’est pour cela qu’on élit des politiques et pas des experts.
Bonjour,
J’ai une question qui n’a rien à voir avec le sujet du billet, mais je profite de la possibilité de commenter.
Désolé, mais je suis obligé de profiter de ma possibilité de couper au montage. Je mets néanmoins la question de côté. Peut-être y reviendra-t-on.
Disons qu’il me semble ennuyeux de voir ces raisonnements faire l’impasse sur le consensus qui fonde la liberté d’entreprendre, qui est cette idée par laquelle chacun est souvent bien meilleur patron pour lui-même que n’importe qui d’autre, et donc, de la question de la productivité individuelle, c’est à dire, de la quantité de richesse créé par chaque individu durant chaque heure qu’il affecte à cette activité. Mais il est vrai qu’il me semble également que les raisonnements associant la liberté d’entreprendre, l’organisation de la répartition de la production par les marché et prônant l’organisation du travail par la règle recèlent probablement tous quelques contradictions (sur l’utilité du libre-arbitre de l’acheteur lorsqu’il est en position d’acheteur sur le marché mais sur la dangerosité sociale de ce libre-arbitre dès lors qu’il s’agit d’organiser sa propre production, p.e.)
Sinon, je rejoins un peu le point de vue de Libéral : l’idée selon laquelle une dépense ou même un simple investissement public profite à la productivité n’est certes pas indéfendable, mais peut difficilement être considéré comme une hypothèse suffisamment crédible dans le cas général pour fonder un raisonnement. Enfin, me semble-t-il. D’ailleurs, au vu de l’abondance des données disponibles sur les dépenses publiques et de la faible difficulté à rassembler les éléments établissant les conséquences de cette action, j’ai tendance à penser que si la relation était si évidente, elle aurait depuis longtemps été établie.
Par ailleurs, comme aide à le (faire) comprendre (aux petits investisseurs) la tendance conjoncturellement baissière des bourses de valeur du moment, le capital ne peut aller que SOIT à la couverture de la dette publique, soit à l’investissement : augmenter la dette publique, c’est toujours rendre l’investissement productif plus difficile (même si ce n’est pas la seule source de renchérissement de l’investissement productif, je l’admets bien volontiers : le marché du légendaire immobilier qui ne perd jamais de sa valeur et les taux ayant eux aussi leur importance).
En conclusion, je m’inquiète de voir ce sujet pourtant absolument crucial (me semble-t-il) sembler poser tant de difficultés à faire l’objet de débats faisant l’effort d’essayer de rassembler à peu près l’emsemble des arguments à considérer, sans même parler de l’éventuelle sous-performance d’un acteur public par rapport aux acteurs nés de l’initiative individuelle en situation de quasi-monopole sur un secteur jugé critique pour la productivité globale de la société (santé, éducation, par exemple)