Merci à Christophe pour ce lien : L’économie française en observation.
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Rassurez moi, vous êtes quand même d’accord pour dire que c’est un beau rammassis de conneries ou pas?
Merci.
Ca dépend des propos. Ils sont tous très raccourcis. Mais, personnellement, je distingue largement les uns et les autres :
– celui de Samuelson est inaudible tant il est caricatural présenté de cette manière ;
– celui de Prescott est bien trop court aussi. Comme toute réflexion unilatérale sur les impôts (c’est-à-dire sans tenir compte de ce qu’ils financent et comment), elle est sans intérêt telle quelle (mais Prescott a développé par ailleurs et c’est plus intéressant. Alexandre avait fait un billet là dessus) ;
– ceux de Becker sont à préciser : sur le capital humain, 100% raison. Nous avons un bon stock, c’est certain. Je rappelle que cela inclut non seulement l’éducation, mais aussi la santé. Globalement, les français sont intégrables dans de bonnes conditions à un processus de production, ça ne fait aucun doute. Concernant les facilités à licencier, eh bien il y a débat et je penche plutôt dans son sens. Manque les institutions pour rendre cela acceptable. Concernant les charges sociales, un gros effort a déjà été fait et le propos est donc, à mon sens, assez assimilable à celui de Prescott ;
– Phelps : je suis totalement d’accord avec lui. Le travail est vécu chez nous comme une charge, pas comme un élément d’épanouissement. J’ai déjà exprimé ce point de vue récemment. Je ne crois pas que ce soit un point de vue ultra-libéral. On est supposé passer nos journées au boulot. Si plein de gens n’aiment pas ça, en tirent plus de souffrance que de plaisir ou de fierté, on pourrit sur place, collectivement. Si ceux qui ont un job sont mal et que ceux qui n’en ont pas le sont aussi…
Bref, globalement, la présentation des propos est trop lapidaire. Seul celui de Phelps me parle tel quel. C’est très subjectif.
Le lien utile :
http://www.auditdelafrance.fr/au...
– Vaut-il mieux selon vous réformer la France brutalement ou avancer par étapes ?
– Prescott : Comme dans les années 1920, il faut à la fois un consensus sur le besoin de changer et un leader capable de mener des réformes financières. En 1926, la France s’est ainsi appuyée sur Poincaré. Dans les années qui viennent, un consensus devrait progressivement prendre forme et une réforme menée par un Poincaré, un Reagan ou une Thatcher pourra intervenir. L’économie française n’en sera alors que plus forte.
– De quoi la France a- t-elle besoin ?
– Samuelson : D’un leader populaire et persuasif capable de déplacer le curseur de l’équilibre de la société vers moins d’égalitarisme. La France a besoin de rencontrer son Ronald Reagan, ou plutôt son Tony Blair, qui est moins à droite du point de vue économique. Le Tony Blair des débuts, pas celui, discrédité, d’aujourd’hui ! Ce leader devrait réformer le pays pas à pas, et non pas de façon radicale. L’histoire du monde montre que la réforme graduelle est beaucoup plus efficace.
Le problème est qu’aucun d’entre eux,à ma connaissance, n’est réellement un spécialiste de l’économie française ( à part Phelps et encore, lui mème reconnait qu’il ne maitrise pas entiérement le sujet). Ils sont donc obligés de rester à un haut niveau de généralité.
De plus, ces analyses assez générales doivent étre simplifiées pour coller avec le format interview ( je les vois mal s’y livrer à une analyse détaillée du résidu de Solow dans le cas de la France). Cela réduit déja pas mal l’intérét de ces propos.
Si à cela vous ajouter des citations décontextualisées et pas forçément bien traduites, il était difficile d’avoir autre chose que des propos café du commerce.
Ce genre d’interview n’apporte pas grand chose au débat et nuit plutot à la crédibilité( déja bien entamée) des économistes et de leurs prix nobels.
Précisez “en France”, pays champion du monde de la branlette anti nobel d’économie.
C’est dommage car cela ne donne pas envie d’aller voir quelles sont les raisonnements qu’il y a dérriére ces propos et qui ne sont surement pas dénués d’intérét au vu du "panel" ( plutot équilibré d’ailleurs deux économistes plutot de gauche (Samuelson, solow) deux plutot de droite (Becker, Prescott) et un inclassabe ( quand je dis de droite et de gauche, c’est sur l’échiquier politique américain).
C’est une mauvaise chose que des prix Nobel critiquent l’économie française de manière aussi simpliste. Ils sont censés représenter l’élite des économistes, et ils s’expriment comme de "vulgaires" hommes politiques. Du coup, ça accrédite l’idée que les économistes ne servent à rien, qu’ils sont approximatifs et idéologiques, que l’économie n’est qu’un discours politique, etc.
Bah, peut-être. Mais s’ils “critiquaient l’économie américaine” ?
On peut aussi penser que ces interviews n’"accréditent" pas le fait que l’économie est idéologique (ou politique) mais le démontrent.