HADOPI : regarder là où il y a de la lumière

Le premier rapport d’activité de la HADOPI a été rendu public. On peut souligner que le nombre de mails d’avertissement et de procédures engagées est dérisoire pour un budget de fonctionnement qui ne l’est pas totalement. Mais comme le conclut cette brève, le plus spectaculaire est probablement le fait que l’on se concentre sur les réseaux de P2P, alors que l’essentiel des téléchargements illégaux ne sont probablement plus réalisés sur ces réseaux (je n’ai pas de chiffres, mais on doit pouvoir avoir des estimations), mais sur des espaces de stockage dont l’accès est plus ou moins gratuit (comme Megaupload, Fileshare, etc.) et – jusqu’à preuve du contraire – anonyme. Le référencement des fichiers est certes moins direct que sur les réseaux de P2P (il dépend de sites de type “annuaire”), les temps totaux de téléchargement moyens (recherche et téléchargement inclus) sur un grand nombre de fichiers plus longs, mais il est évident qu’on est loin de l’assèchement attendu. Vous connaissez peut-être la blague sur les économistes qui met en scène un économiste qui a perdu ses clés à 50 mètres d’un réverbère mais les cherche dessous parce qu’il y a plus de lumière. Le travail de la HADOPI commence à sérieusement ressembler à cela.

1 Commentaire

  1. Rassurez-vous, on ne fait pas cette blague que sur les économistes.

    Les cosmologues avouent parfois que rechercher les lois de l’univers à partir de l’univers observable, c’est exactement ça.

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