Et j’vous parle même pas, d’la sécurité de l’emploi…
En lisant cet entretien / chat du meilleur quotidien du monde, je me suis dit que nos gentils syndicalos sont vraiment d’une nullité sans égal. Interpellé sur les deux mois de vacances d’été, privilège inacceptable, il faut qu’un internaute rappelle à ce représentant du corps enseignant que ses camarades ne sont en réalité rémunérés que 10 mois, mensualisés sur 12 mois. Sans quoi, la “défense” officielle aurait consisté à dire que des enseignants partent en vacances le 14 juillet (combien au juste ? pas beaucoup, c’est certain ; l’essentiel se joue – à la louche – sur le 30 juin-5 juillet) et que d’autres reprennent plus tôt. Bref, pitoyable argumentaire, qui ne me convainc pas même moi.
En revanche, oui, la question des 10 mois et du chômage technique estival mérite un temps d’arrêt. Je me souviens avoir évoqué ce point il y a quelques années. Un commentateur m’avait répondu qu’il s’agissait d’un mythe. Je n’avais pas de preuves qu’il inventait des mythes. Or, il se trouve que l’année dernière, un de mes collègues a demandé un mi-temps annualisé. Il a travaillé à temps plein entre septembre et janvier, pour un salaire représentant exactement la moitié de son salaire annuel. Jusqu’ici, rien de spécial, j’en conviens. En revanche, un document adressé par le Rectorat attestant de son état de service pour l’année en question était clair, lui. Le récapitulatif mentionnait sa rémunération pour un temps de travail de 5 mois. Oui, 5 mois, pas 6 mois (je tenterai de me procurer une copie du document pour les sceptiques). Il y a quelques conclusions à en tirer :
– la prochaine fois que vous me parlerez de mes vacances d’été, ne soyez pas étonnés que je vous réponde que si vous faisiez trimer vos gosses pendant l’été, je pourrais bosser pendant que vous allez “à Juan-les-Pins voir ta mère en maillot de bain”.
– la prochaine fois qu’un enseignant vous dit qu’il est mal payé, dites-lui que s’il est vrai qu’il est contraint à prendre deux mois de RTT non rémunérées en été, son salaire sur les 10 autres mois de l’année est cependant un peu plus élevé qu’il ne le dit. – les enseignants qui bossent au delà du 30 juin se font vraiment enfler.
J’en profite pour glisser une perfide remarque concernant le gel des salaires dans la fonction publique en 2011. Que chacun s’en réjouisse. Les augmentations de salaire collectives de la fonction publique – au moins dans l’enseignement – se font à coup de 0,5% depuis des années, à une fréquence exacte que je ne saurais vous donner, mais suffisamment ridicule pour que je ne m’en souvienne pas. L’essentiel des augmentations relèvent donc de la progression de carrière. Or, pas question à ma connaissance de s’attaquer à ça. Bref, côté idiots utiles, on se réjouira de voir les salaires des parasites gelés (même si ça représentera peanuts en économies budgétaires). Côté fonctionnaires, on pourra, à moindres frais, témoigner d’un immense effort pour restaurer les grands équilibres financiers de notre pays. Et côté gouvernement, on affirme déjà vaillamment s’attaquer au gouffre budgétaire, tout en montrant que chacun est mis à contribution dans une logique d’équité incontestable.
Sur ces bonnes paroles, je prépare ma valise pour l’apéro sexy du mois de juillet (sur Facebook) et je vais faire un plouf matinal, parce qu’il faut bien glander quand on est au chômage technique…
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Il me semblait qu’un salarié du privé percevait l’équivalent de la moitié de son salaire durant une période de chômage technique. Si quelqu’un ayant été concerné peut confirmer …
C’est si habituel que l’État néglige le droit du travail !
Réponse de Stéphane Ménia
Et pour cause… les fonctionnaires ne sont pas couverts par le droit du travail…
je suis tombé par hasard sur la lettre d’information d’un syndicat d’enseignants du second degré, qui consacrait un encart a ce sujet. D’après eux, la rémunération des enseignants est bien les 10/12 de celle d’un fonctionnaire d’échelon et de grade équivalent.
La raison, toutefois, n’est pas les vacances per se, mais qu’en 1946 (lorsque fut décidée cette quote-part), de nombreux instituteurs en zone rurale ne travaillaient pas en septembre, mais participaient, comme leurs élèves, aux moissons, travail rémunéré.
Naturellement, aucune revalorisation n’est intervenue lors du passage à cinq semaines de congés payés, ni aux 35 heures.
Parmi ceux qui se font enfler par la baisse du point d’indice en termes réels, il y a aussi les potentiels futurs fonctionnaires, à ma connaissance. Je crois que le salaire d’un fonctionnaire en début de carrière ne cesse de baisser, pour les raisons que vous mentionnez.
J’avais les mêmes informations que Mathieu P. notammment en ce qui concerne la justification. D’ailleurs c’est la nécessité même de permettre aux enfants de travailler "à la ferme" l’été qui me semble-t-il explique cette durée des vacances d’été (à vérifier).
Si je peux me permettre, il ne faut pas oublier que le temps de travail par semaine est de 18h fixe (les cours) plus le variable (la préparation des cours et la correction).
Sachant qu’après 5 ans de pratique il n’y a plus grand chose à préparer et que (dans le supérieur) il y a 2 voir 4 partiels dans l’année, la part variable doit rarement dépasser les 6h de travail par semaine. Je suppose que ce surcroit de temps libre compense les deux mois non payés.
Quant à la non augmentation des enseignants, tout les fonctionnaires sont à la même enseigne (ce qui ne résout en rien le problème). mais d’après ce que j’ai vu en entreprise (stage), les augmentations dans le secteur industriel sont du même ordre de grandeur.
Je sais que c’est un sujet sensible qui attire les trolls et les exagérations de toutes part 😉
Réponse de Stéphane Ménia
Oui, bel exemple de troll.
Ce qui m’a toujours étonné chez les enseignants, c’est qu’ils évaluent nos gamins et décident (sauf pour ceux qui s’appelle Jean Sarkozy) de leur avenir professionnel, mais refusent eux d’être évalués. Ce que je veux dire, c’est que dans une économie libérale qui fonctionne bien, pour être bien payé on doit accepter de l’être pour une part significative en fonction de ses résultats. Et je dis ça après avoir lu, je crois chez vous, que des études ont montré que les performances d’un enseignant (les progrès de ses élèves) sont très variables et ne dépendent ni de ses diplômes ni de sa formation.
Réponse de Stéphane Ménia
Les études montrent des tas de choses. Et notamment que s’il suffisait de claquer des doigts pour mesurer la performance individuelle, ce serait magnifique.
Je propose que l’on verse aux enseignants la totalité de leur salaire annuel au 31 janvier. Ainsi ils pourraient se plaindre à juste titre de n’être payés qu’un mois par an.
Réponse de Stéphane Ménia
et l’euthanasie des trolls, vous êtes pour ? bon, sinon, je trouve ça drôle.
Je débarque, là : "Sachant qu’après 5 ans de pratique il n’y a plus grand chose à préparer "…
C’est de l’humour de vacances ? Ou est-ce qu’il y a des gens qui pensent vraiment cela ? Je suis sincèrement perplexe.
Qu’on soit pour ou contre, c’est une grave question que vous soulvez-là!
S’il n’y avait pas ces 2 mois de vacances, il n’y aurait plus nos jeunes aux champs pour les récoltes, la France pourrait alors mourir de faim.
(ça tue ça comme argument)
C’est comme s’y l’on mettait l’éducation en concurence loyale avec les autres, il pourrait ne plus y avoir d’école du tout.
Gardons nous bien d’ouvrir la boite de Pandore.
Bonjour,
pour répondre à Gil, il ne faut pas oublier que les professeurs des écoles travaillent 26h fixes plus un variable. Il me semble que c’est un decret de 1951 (à verifier) qui fixe le temps de travail des enseignants à 39h. Bien evidement cela n’a jamais été revu, en particulier lors du passage des 35h. Ainsi, les professeurs font 4h sup non payés : travaillez plus pour … D’autre part, ces mêmes professeurs vont voir leurs formations réalisées durant sur congés ainsi il n’y aura bientôt plus de vacances pour les enseignants. Mais on les paiera toujours sur 10 mois alors que partout ailleurs les formations se font durant le temps de travail !
cela fait reflechir sur leur salaire, les droits du travail baffoués … mais bon c’est l’ETAT: faites ce que je dis pas ce que je fais !
Je suis enseignant, actuellement en chômage technique si j’ai bien compris, et j’ai utilisé mon temps libre pour chercher des infos sur l’immobilier et ajouter un commentaire au billet "deux idées en passant". Mon commentaire n’est toujours pas affiché aprés plus d’une semaine. Y a-t-il un délais après lequel les commentaires sont clos sur un sujet? aucun problème ne m’a été indiqué quand j’ai posté.
Réponse de Stéphane Ménia
Il avait été oublié dans un coin. C’est corrigé.
Sur la remarque de Gil à propos du temps de travail des enseignants: d’abord 18H00 de cours ne signifie pas 18H00 de présence effective (c’est infaisable,ne serait-ce que parce qu’on mange sur place). On peut avoir 5H00 de cours dans la journée et être présent de 8H00 à 17H00, parce que votre emploi du temps l’exige ! Par ailleurs, les programmes changent régulièrement, ainsi que les méthodes pédagogiques. Le calcul de Gil suppose que le service d’un enseignant est immuable : toujours les mêmes niveaux de classe dans le même établissement, à vie. Ce n’est pas la réalité !
Le nombre de réunions a explosé depuis quelques années. Dans mon collège, plusieurs par semaine, se prolongeant parfois jusqu’à 20H00.Il n’était pas rare non plus d’avoir une réunion à 13H00 et une autre à 17H00.
Cela va de pair de la mise en place de nouvelles tâches (non rémunérées): chaque enseignant doit désormais entraîner et évaluer les élèves à l’utilisation de l’informatique et à l’histoire de l’art, par exemple. Le professeur principal doit animer une heure de vie de classe rémunérée … à l’appréciation du chef d’établissement. Le coordinateur de matière doit animer son équipe sans percevoir d’indemnité. En temps que professeur de langue, j’ai compté pas moins de 5 évaluations différentes par élève de 3ème exigées par l’institution, dont certaines se divisent en plusieurs compétences.Inutile de dire que ce travail supplémentaire ne donne lieu à aucune indemnité.
De plus, il y a aussi le temps de transport : enseignants nommés sur 2 voire 3 établissements ou sur des postes éloignés de leur domicile (pour ma part, 500 km par semaine, pendant 4 ans).
Dans mon académie, ce ne sont pas des cas rares.
Enfin, beaucoup de gens ne réalisent pas qu’une heure d’enseignement n’équivaut pas en pénibilité à une heure de travail de bureau. Faire travailler 28 enfants ou adolescents en même temps ne va pas de soi ! Cela demande un engagement total de la personne et ceux qui ont un métier en rapport avec le public le comprennent sûrement.
Voilà pourquoi le mot de Gil m’a choquée.
Oscar : "Enfin, beaucoup de gens ne réalisent pas qu’une heure d’enseignement n’équivaut pas en pénibilité à une heure de travail de bureau."
Il me semble que ce seul argument suffit. J’ai travaillé quelque temps "dans le privé", des journées de 9h, aucune ne m’a éreinté comme peut le faire une journée de cours.
Imaginez que vous faites un one man show devant un public qui n’a pas demandé à être là, qu’il faut captiver quand même, et qui en plus doit ressortir de votre théâtre en ayant (autant que possible) compris et retenu ce que vous avez raconté.
Alors les beaufs planqués dans les bureaux "du privé" qui font du Facebook, du Démineur et du grattage de parties génitales pendant toute la journée, et qui nous font le laïus de l’évaluation au mérite et de la charge de travail du brave salarié, ça ira, merci (parce que le troll marche AUSSI dans l’autre sens).
Réponse de Stéphane Ménia
Non, là, tu ne trolles pas, tu nourris les trolls, qui vont s’empresser de répondre que eux-mêmes, leur beau-frère, la tante de la nounou de leur petit dernier et même la pute en bas de chez eux connaissent des profs qui se fatiguent pas beaucoup. Mais bon, je te laisse volontiers prendre du bon temps. L’été, c’est permis. 😉
Ca fil de discussion me fait rire. Chacun trouve que la profession de l’autre est plus avantageuse. "L’herbe est toujours plus verte ailleurs", c’est bien connu.
Il est clair que donner une heure de cours, ca ne ressemble pas a une heure de travail de bureau peinard… mais tous les travaux de bureaux ne sont pas peinards non plus. Et les ouvriers de la constructions qui bavardent a longueur de journee,.. ils ne sont pas peinards, eux? "Ah, ben, non, ca c’est trop dur, surtout avec ce soleil de plomb"…
Ce que je dis a ceux qui se plaignent de leur boulot, c’est de chercher autre chose. En ont-ils le courage, l’audace de se remettre en question… souvent pas. On sait ce qu’on quitte, pas vers ou on va.
Quand on choisi une carriere, il faut prendre tout en compte: les conges nombreux, les heures supplementaires/de nuit/les week-ends, le salaire, la promesse d’une bonne retraite, le stress, la difficulte physique…. Et si on a mal choisi, au lieu de raler, il faut se reorienter.
La loi du marche, meme si le marche de l’emploi ne reagit pas tres vite, fera que les professions moins interessantes (salaire/contraintes) seront desertees et qu’il faudra soit se passer de ces travailleurs (machines) ou les payer plus (ou imposer moins de contraintes).
Réponse de Stéphane Ménia
Je tiens à signaler que les profs ne se sont pas plaint (au pire, défendu en nourrissant les trolls)… Le but du billet était de montrer que les vacances d’été sont spéciales.
Wow, beaucoup de réponses (je ne dois pas être si troll que ca finalement).
Je rebondis sur Vil coyote: les branleurs il y en a dans tous les bureaux, public ou privé (j’ai pu le vérifier en tant que vacataire/stagiaire).
De même qu’il y a des profs qui ne font rien à part être en cours (même pas de correction de copie) et d’autres qui sont excellents et impliqués (j’en ai eu!). Mais il faut reconnaitre que ce métier est effectivement plus fatiguant que la moyenne (n’oublions pas les ouvriers,…).
@ Oscar: les temps de transport et la pause déjeuner ne sont inclus dans le temps de travail pour personne! Ma mère fait aussi 500 km en voiture chaque semaine pour se rendre et revenir du travail et mon père a 2h30 de transport par jour (quand tout va bien: bus+rer+métro): c’est le lot quotidien de nombreuses personnes en région parisienne.
Je n’ai pas grand chose à dire sur les heures d’évaluation et autre à part dire que l’éducation nationale est autant réputée pour la fainéantise de ses enseignants (joke 🙂 ) que pour son administration et ses règles ubuesque. J’ose espérer que toutes ces évaluations ne se font pas chaque mois et quelles sont utiles dans au moins 1% des cas (même si je doute de cela ;)).
Par rapport aux heures de cours et à la préparations de ceux-ci, je parlais essentiellement des maitres de conf et profs d’université (parceque j’y suis).
Pour les matières scientifiques ou techniques, le programme est quasi inchangé d’année en année et il y a bien longtemps que les profs ont conçus leurs exercices et powerpoint/poly)
Il n’y a guère qu’en communication que les programmes changent et où il faut renouveler les supports pour rester actuel. Et en économie peut être, mais je n’en ai pas encore fait.
Je suppose que c’est différend au collège/lycée (chaque ministre veut laisser son "empreinte" dans les programmes), mais je doute qu’il faille tout changer chaque année. De même, les conseils de classe, les formations et les heures de vie scolaire se sont toujours fait sur les heures de cours dans mon ancien lycée, je suis donc moyennement convaincus pas ces arguments.
(c’était vraiment troll mon commentaire précédent?)
Réponse de Stéphane Ménia
si, vous trollez, mais des gens nourrissent les trolls.
@Gil : "Je rebondis sur Vil coyote"
Je vous en prie, un peu de tenue ! Je ne vous permets pas ces familiarités avec ma fragile personne.
Précisions: 5 évaluations par élève de 3ème, c’est en fin d’année et c’est nouveau -depuis 2 ans-(mais l’évaluation sur les 5 activités langagières, toute l’année). Je doute aussi de l’efficacité d’une telle accumulation, mais ce n’est pas moi qui décide.
Les conseil de classe se font hors temps scolaire depuis Allègre, et c’est règlementaire (l’eau a coulé sous les ponts depuis votre passage en lycée). Les formations ont de plus en plus lieu hors temps scolaire aussi.
Les heures de vie de classe sont intégrées à l’emploi du temps de l’élève, mais pas aux états de services déclarés à l’administration. C’est légal !
Pour ma part j’estime que le temps de transport fait partie du temps de travail, même si ce n’est pas (encore) reconnu par la loi ! (et ne me parlez pas de choix, quand votre conjoint est nommé à l’autre bout de l’académie).
Et en effet, je ne cherche pas à me plaindre ou à me comparer à d’autres, mais simplement à décrire la réalité du métier pour corriger des fantasmes erronés sur la profession. Il y a plus de profs de collège et de lycée que de profs de communication !
Réponse de Stéphane Ménia
HS : je ne serai probablement pas en mesure de publier les commentaires sous 24h.
Bon, je m’étais retenu de nourrir le troll, mais je ne peux plus sachant qu’il cible principalement le supérieur maintenant.
Je passe sur l’extra-boulot qui est commun à tous, transports, réunion non comprise dans les temps.
Un E/C doit faire 192h par an de face à face pédago, en considérant qu’1h de F2F demande 3h de préparation. Soit 768h payées pour l’enseignement. Le reste (le double), est pour la recherche.
Combien de temps avez-vous redoublé dans le supérieur ?
Non parce qu’il est rare qu’un cours reste identique plus de 4-5 ans.
D’une part car nous avons une assez grande liberté sur les plaquettes, ce qui nous permet de la renouveler régulièrement. D’autre part, car avec le jeu des chaises musicales, un E/C change régulièrement de cours (on se refile les cours ennuyeux, et les cours intéressants deviennent libre quant il y a un départ en retraite, ce qui devient réguliers en ce moment).
À cela, le nombre d’heures sup (certes payées) fait augmenter nos salaires, mais c’est souvent pour aider à assurer un cours que personne ne peut faire…
C’est bien simple, là où je me trouve, un même cours est dispensé par 3 E/C différents car personne n’a ‘assez’ d’heures sup pour l’assumer en entier :S
Pour conclure, moi j’aime bien mon boulot par rapport à celui du voisin. Car, si j’ai bien compris, je bosse que — 192h/28semaines — 7h par semaine, et je glande rien ensuite. Mais je ne suis pas au chômage technique car moi je suis payé pour glander 🙂 quelle belle vie !
Sur ce, je vous quitte, je dois retourner à ma fainéantise; il ne faudrait pas oublier que ma progresser de carrière dépend uniquement de ma compétence à me gratter les couilles…
Réponse de Stéphane Ménia
Tiens, d’ailleurs, le lien entre le fonctionnement cérébral et le grattage de couilles n’est peut-être pas anodin. Après tout, dernièrement, Olivier Bouba-Olga soulignait une étude qui montrait que les meilleurs universitaires étaient aussi ceux qui lèvent le coude sans rechigner…
HS pour Steph : D’ailleurs, quitte à avoir moins d’heure de cours, ne serait-ce pas le moment de faire une thèse et passer McF ? 🙂
Réponse de Stéphane Ménia
C’est vrai que c’est tentant. Mais ce sont des choses qu’on ne fait plus à mon âge… 😉
Mais est-ce qu’un d’un point de vue économique cela change quoi que ce soit qu’un enseignant soit payé sur la base de 10 mois ou de 12 mois ? Ce qui compte en ce qui concerne le salaire c’est combien on touche à la fin, pas si l’Etat considère que les 2 mois de vacances d’été sont des congés payés ou du chômage technique, non ?
Et ce qui peut choquer dans les 2 mois de vacances en été des enseignants c’est qu’on a souvent l’impression que c’est une revendication des syndicats enseignants alors que l’intérêt des élèves (et souvent de leurs parents aussi) serait sans doute d’avoir des vacances d’été plus courtes.
@Gil
Vous êtes à la fac… Depuis pas longtemps non?
Parce que vous croyez réellement qu’un maître de conférence ne fait que ses 6 heures de cours par semaine plus la correction de 2 partiels par année?
La recherche, ça vous dit quelque chose, non?
En plus, vous êtes totalement hors sujet, puisque les profs d’université et les maîtres de conférence travaillent pendant les grandes vacances… (De là à dire qu’ils ont 5 semaines comme les autres, c’est un pas que je ne franchirai pas!)
Oh là, je ne me reconnais pas dans tous ce qu’on me reproches!
Quelques précisions:
_Je suis dans le supérieur (IUT pour être plus précis, avec des profs enseignants aussi en fac et en ing) depuis 2 ans et ai fait une année d’ingénieur, donc mon bac n’est pas si vieux.
_Les profs que j’ai eu étaient globalement compétents, je n’ai pas eu le "cas" ou le "boulet" qui fait honte à toute la profession. Certains étaient même très bon. Je n’ai donc aucune revanche à prendre.
_Je ne m’attaque pas au profs ni ne cible personne, j’avais tout d’abord abordé un point non traité par le billet (le nombre d’heures de travail) pour mettre mon grain de sel et éventuellement recevoir des explications dessus. Je ne me suis pas dit "tiens, et si je trollais un peu". Je ne vous vise pas, je ne vous connais même pas. Ce que je recherche, c’est par exemple ce que Oscar a répondu à mes arguments et exemples: des explications, des informations supplémentaires.
_Je parle de ce que je vois ou ai vu, je n’enjolive ni dans un sens, ni dans l’autre. Je suis également conscient de ne pas tout voir (par exemple les profs formés pendant les vacances, je ne suis pas au courant puisque je suis en vacance, je ne vois que ceux formés pendant les cours). Je me permet aussi quelques comparaison ayant un parent dans le privé mais au contact de profs de lycée, un autre parent fonctionnaire, et étant moi même étudiant ayant bossé dans le privé et le public.
Je sais que dans le supérieur la plupart des profs (maitre de conf ou autre) font de la recherche en plus de l’enseignement. D’après le CIDJ, ils ont 4h d’enseignement par semaine. Je crois savoir que c’est modulable, puisque certains de mes profs enseignaient plus que cela. Ou peut-être était-ce des heures sup. Mais le propos reste le même, pour 4h ou pour 24.
Je n’avais jamais entendu dire que les profs d’université bossaient pendant les vacances (je veut bien vous croire)et au repas de fin d’année les profs se félicitaient d’être eux aussi en vacance. Mon IUT ferme totalement le 15 juillet, plus personne n’y a accès. Peut être que la fac reste ouverte.
Je suppose qu’un "face à face pédago" ca veut dire un court magistral ou un TD. J’ai beaucoup de mal à croire que pour une heure de cours ou de TD il y a trois heures de préparation en amont. C’est un peu comme les fameuses 2h de révision le soir pour chaque cours reçus dans la journée c’est infaisable et surtout quasi inutile.
Pourquoi cela me parait peu crédible:
_Parcequ’un cours de maths sur les fractions est intemporel. Les notions ne changent pas. Le poly peut toujours être amélioré, changer d’exemples, mais le fond reste le même. Les poly des redoublants ne devaient pas différer de plus de 10% des poly de cette année.
_de même pour les TD (travaux dirigés): les exos changent peu. Dans certaines matières les profs créaient même les exos en temps réel (maths, méca, dds,…).
_Les profs savent de quoi ils parlent, et évoluent en général à un niveau bien supérieur à ce qu’ils nous enseignent (tout du moins en licence). Il n’y a donc pas de phase d’apprentissage dans la préparation du cours.
Mon IUT n’étant pas gigantesque, il y avait 2 voir 3 profs par matière, pas plus. Dans certaines matières ils échangent leurs cours d’une année sur l’autre mais comme c’est une habitude, ces cours sont déjà prêt, il n’y a pas à les créer.
Je ne sais pas si les profs bougent autant que certains fonctionnaires, mais si vous ne restez que 5 ans en place je peux concevoir que vous ne réalisez certains cours qu’une année et qu’il faille par conséquent le créer. Ce qui prend beaucoup de temps, j’en suis conscient.
Je m’arrête là de peur d’être trop long, j’espère n’avoir rien oublié.
Une dernière précision: je parle essentiellement des matières scientifiques, ce que j’ai dit s’applique moins à un prof de production, d’économie ou de biologie où les connaissances évoluent beaucoup plus vite et ou les cours sont donc à actualiser chaque année.
@Gil,
C’est globalement ça.
Quelques corrections encore 🙂
– Dans le supérieur, il n’y a pas de notion d’heure de cours/semaine…
Les McF et Prof doivent faire 192h par an.
On pourrait très bien imaginer 50h de cours par semaine pendant 4 semaines et le prof aurait fait son quota obligatoire de présence. premier point.
Est-ce qu’il est en vacance pour autant les 11 mois restant ?
Non, car ca m’amène au deuxième point.
Les profs sont évalués sur la recherche.
Dans ma phrase de 7 mots, où se trouve le mot enseignement ?
De tous les vieux profs qui partent en retraite et avec qui j’ai discuté (environ une dizaine), ils font tous un constat sur leur carrière :
"Je regrette de m’être autant investi en enseignement"
Ils reconnaissent que c’est triste, mais ils reconnaissent aussi que ca ne leur a strictement rien apporter du point de vue avancement-carrière.
Vient ma question finale.
Iriez-vous travailler, dans une entreprise quelconque, si votre avancement de carrière ne dépendait que de la façon dont vous occupez votre temps libre en dehors de cette entreprise ?
@ GIL
"Je n’avais jamais entendu dire que les profs d’université bossaient pendant les vacances (je veut bien vous croire)et au repas de fin d’année les profs se félicitaient d’être eux aussi en vacance. Mon IUT ferme totalement le 15 juillet, plus personne n’y a accès. Peut être que la fac reste ouverte."
Officiellement, ils sont peut être en vacance, mais un chercheur, passionné, n’arrête jamais de chercher. Un prof me racontait que certains de ses collègues emmenaient même sur la plage leur portable pour bosser.
Dis donc, vous êtes vraiment un membre de la France qui se lève tôt et qui veut "travailler plus pour gagner plus, ein?" 😛
Peut-être un peu hors sujet mais à titre de comparaison :
J’ai eu le privilège de diriger l’activité d’enseignement dans une entreprise privée capitaliste et même d’origine américaine (IBM) qui avait une très importante activité de formation, à la fois pour ses clients et ses employés.
Pour les raisons que donnent oscar et VilCoyote, il était admis, y compris par la Direction, qu’un instructeur ne pouvait/devait normalement pas passer plus de 100 jours par an en salle de cours, et tous nos plans étaient construits sur cette hypothèse.
Le contexte était évidemment différent : la difficulté n’était pas de garder l’attention des élèves mais de leur en donner pour leur argent, d’autant plus que le mode "présentiel" était réservé aux phases d’enseignement qui exigeaient une forte interactivité avec l’enseignant. Pour le reste, on renvoyait aux manuels Les cours était très évolutifs étant donné la matière (l’informatique), et de nombreux cours étaient en permanence en cours de développement.
Les instructeurs étaient rémunérés exactement comme tous les autres employés 12 mois 40h par semaine, avec 5 semaines de vacances. Comme tous les cadres c’était pour assurer une responsabilité (plus large que le seul enseignement en salle), et non pour effectuer un nombre d’heures précis, et encore moins pour un nombre précis d’heures de cours. Il leur restait donc plus de la moitié de leur temps pour la préparation des cours, le développement de nouveaux cours, leur formation personnelle, des interventions de support en clientèle, etc. L’affectation détaillée de leur temps était gérée par l’encadrement proche, comme pour tout le monde.
Je ne peux m’empêcher de penser que cette histoire de 10 mois et de "chômage technique" est tout à fait absurde, et que l’État traite ses employés particulièrement mal tout en montant pour ça des usines à gaz ridicules.
Réponse de Stéphane Ménia
C’est vrai que si vous aviez dirigé l’activité d’enseignement d’une une entreprise privée communiste, ça m’aurait laissé dubitatif. Ah, la rhétorique à deux balles…
"entreprise privée communiste"
Détrompez vous Stéphane, ça existe. Ou pensez vous que vont les gens qui sortent des écoles de journalisme?
Cela me fait bien marrer ces critiques contre les enseignants. Bon je ne suis pas prof mais fils de prof cela aide à avoir un jugement subjectif.
Ca ma rappelle mon premier boulot : presta en SSII dans une banque. Au passage mon salaire de débutant était à peine inférieur à celui de ma mère bi-admissible en fin de carrière.
Il y a 10 ans de cela, donc, mon chef de projet de l’époque me disait que c’était quand même hallucinant que les postiers aient une prime de chaussure sous prétexte qu’ils marchaient dans la rue. Je lui ai donc proposé d’échanger son poste de chef de projet et son salaire plus les primes (car nous étions rattachés à la salle des marchés) contre un emploi de postier à 8200 francs bruts mensuel plus primes de chaussures, plus vélo de fonction plus K-way de fonction pour les jours de pluie. Il m’a répondu que non, ça n’avait rien à voir.
Transposons cette brillante proposition au monde merveilleux de l’enseignement.
Pour ceux qui pensent que prof c’est super cool car personne vous évalue, vous avez deux mois de vacances l’été et passé la troisième année, il n’y a plus de cours à préparer donc paf on bosse 18 heures par semaine et c’est fini, pourquoi ne pas passer les concours (CAPES, Agreg) pour enseigner brave gens ?
Si vous vous plantez, vous pourrez toujours demander à être Maître Auxiliaire non titulaire à temps partiel dans deux ou trois établissements différents. Et comme vous n’êtes pas des grosses feignasses comme tous ces autres profs qui ne foutent rien, vous demanderez à aller en ZEP. En vous faisant traiter de bouffon ou de fils d’une dame arpentant la voie publique pour y faire le commerce de ses faveurs, tels Michelle Pfeiffer dans Esprits Rebelles ( fr.wikipedia.org/wiki/Esp… ), votre charisme et le support sans faille de votre hiérarchie vous permettront de changer cette classe en futurs prix Nobel grâce au rap et aux bons sentiments.
Ou bien vous aurez du bol, et vous enseignerez en classe prépa avec des élèves qui ont signé pour être devant vous et à qui il ne viendrait même pas à l’idée d’avoir ne serait-ce qu’une minute de retard. Et en plus de vos heures de cours vous toucherez plein de sous en assurant les heures de colles hebdomadaires les mercredi, samedi et soir de semaines.
Bon j’avoue mon Troll est velu mais quand je lis de tels commentaires, cela me fait bondir…
@Gil : Attention les IUT sont bien dans l’educ supérieure mais un poste de MDC ou Prof en IUT est considéré comme spécial car demandant beaucoup d’investissement en enseignement (heures sup pratiquement obligatoires) et en travail administratif. Du coup il est pas rare de voir les enseignants ne plus faire de recherche en IUT (sachant qu’en plus l’IUT est pas sur le lieu de labos). D’où votre ressenti.
@Gil : Les 4 premières années d’un MDC ne sont pas comptabilisées (lors de l’évaluations des labos) de la même manière par le CNRS justement à cause des enseignements.
@GregF Complètement d’accord avec vous. C’est sûr que vu comment l’Université va récompenser pécuniairement l’enseignement et le travail administratif on aura envie de se défoncer pour elle.
Arrêtez moi si je me trompe mais on parle ici de l’éducation. L’éducation n’entre pas dans le champs de l’économie, c’est le moyen d’accéder démocratiquement à une ouverture sur le monde et à la formation d’un esprit critique. Les enseignants pour y parvenir on besoin de moyens (j’entends du personnel, des locaux …)car gérer trente préadolescents et mener à bien des projets avec eux n’est pas une chose aisée (impossible?). Des rigueurs budgétaires OK, mais n’y a-t-il pas des mesures plus indiquées (sous-marins nucléaires, train de vie de l’Etat, bouclier fiscal pour des personnes vraiment dans le besoin (Bettancourt et ses 9% d’imposition)). Mettre en sursis l’éducation des enfants français c’est mettre en danger l’avenir de la France et s’assurer la formation d’une population peureuse (eh oui aujourd’hui on est dans le estime toi heureux d’avoir un travail) peu critique et surtout préoccupé par des préoccupation matérielles.
@citoyen : merci
bla bla bla Je suis prof, me suis toujours investie dans mon boulot; plein d’heures sup non officielles donc donc rémunérées. Si c’était si dur, les profs ne se battraient pas pour être coordinateur, pour faire des HSE, pour être prof principal, pour avoir des classes d’examen. Impossible d’accéder à toutes ces tâches, elles sont réservées! L’idéal: être délégué syndical!
Quant à la progression de carrière, elle ne dépend nullement de votre travail, de la réussite de vos élèves, de votre investissement personnel. C’est le chef d’établissement qui en décide arbitrairement. .. parfois au grand étonnement des intéressés, qui passent hors-classe sans s’y attendre! On fait fi de tous les concours, de toutes les formations, de toutes les innovations.
L’éducation des enfants, peu de gens y pensent. Tous sont préoccupés par leur emploi du temps (avoir son venddredi et son lundi matin) ou leur carrière (chefs d’établissement).
Et arrêtons de dire qu’il n’y a pas d’argent dans l’éducation nationale! C’est le comble! Sauf qu’il faut voir de quelle manière il est géré!
Dégoûtée!
Je tombe sur ce blog un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais; sans vouloir vexer personne, il reste pas mal de choses à préciser. On s’en tiendra au secondaire, ça va déjà être beaucoup trop long comme ça (vous pouvez sauter 3 écrans vers le bas pour trouver le post suivant, merci).
– les programmes changent tous les trois ou quatre ans dans les matières principales. La très grande majorité des enseignants ont tous les ans des niveaux et/ou filières différents, y compris en lycée. Même en faisant la part de ce qui peut se répéter, 1H de cours = 30 minutes de préparation, minimum, tout le temps, toujours, et c’est vraiment un plancher!
– deuxio, les corrections. C’est une charge variable, mais très lourde dans beaucoup de matières. Une copie de français de seconde (2 pages) se lit et se note en 7 à 8 minutes minimum (essayez…), et 8 copies par heure est un rythme qu’on ne tient pas longtemps. A 35 élèves, une interro, c’est 4 à 5H de concentration totale, sans pause pipi. Chaque enseignant(e) a au moins 3 classes de 30 à 35 élèves en lycée, et souvent beaucoup plus. Faites le calcul: un enseignant à 3 classes qui ne donnerait qu’un travail toutes les 3 semaines, soit 4 notes par trimestre au plus pour chaque classe, passerait 4 à 5H par semaine à corriger un paquet; pour un certifié, à 20H d’enseignement (car aux 18H s’ajoutent aujourd’hui 2 heures sups OBLIGATOIRES, on ne peut pas les refuser, eh oui…) plus 10H de préparation + 4/5H de corrections on est déjà aux 35 heures. Avec l’administration, l’encadrement des élèves, des collègues et des parents, et les formations, on est largement au-delà pendant les 32 semaines de cours + 3 semaines d’examen (brevet et bac, et là c’est 150 copies).
– pénibilité enfin. Il vaut mieux être prof que terrassier, c’est évident. N’empêche que personne ne reproche aux acteurs de ne pas faire plus de 18H de représentation théâtrale par semaine, ou explique que les chirurgiens doivent passer 35 heures au bloc (ce qu’ils font parfois d’ailleurs). Avec 18H de one-man-show, comme le dit l’un des intervenants, plus le reste, au bout de 3 mois nos amis enseignants sont sur les rotules. Je ne sais pas si l’histoire des 10/12e est exacte, je n’en ai trouvé trace nulle part, réglementairement parlant; mais il y a de bones raisons de laisser les enseignants au vert à intervalle régulier.
– pour les sceptiques, un peu d’économie comparée, c’est l’endroit. L’éducation aux Etats-Unis est totalement soumise au marché, c’est bien connu, donc on doiy y voir où se situe le plafond d’utilisation des enseignants. C’est celui des instituteurs: 1080 heures par an, soit 30 heures par semaine pour 36 semaines de cours -damned, les profs US aussi ont des vacances! En plus le prof US expérimenté (15 ans de carrière) gagne 40% de plus que son collègue français. Enfin, le prof US est moins formé que le prof français (diplôme équivalent BTS), et paye donc moins cher son entrée dans le métier. Le prof US a 30H, 50% de plus qu’un certifié à 20H, pour un salaire supérieur de 40% à celui du certifié. En gros, un prof US coûte donc 93% du prix d’un prof français (salaire 1,4 / heures 1,5). Et vu les performances comparées des systèmes secondaires en France et aux Etats-Unis, ces 7% de plus sont largement rentabilisés. Pour ceux qui y croient, la célèbre enquête PISA de 2003, la dernière complète disponible, donne les scores suivants: Maths France 511, USA 483; Lecture France 496, USA 495; Science France 511, USA 491; Compréhension France 519, EU 477. Score final France 2037, USA 1946. C’est du grand n’importe quoi de faire tous les calculs que je viens de faire, mais puisque c’est sur la base de ce genre de plaisanterie "chiffrée" que les directions du Ministère du budget dirigent la France, allons-y gaiement. Les scores variant de 1462 (Tunisie) à 2184 (Finlande), un écart de 722 point représente 100%. L’écart entre la France et les USA est de 91, soit 91/722 = 12,6%. Au final, les profs français rapportent deux fois plus qu’ils devraient!!! Une augmentation, vite!!!
Réponse de Stéphane Ménia
Le dernier paragraphe amène d’ailleurs une question : le statut de fonctionnaire des enseignants protège-t-il vraiment ceux qu’on croit ?
Merci pour ces données sur les profs US.
Je connaissais le rythme de travail dans le supérieur ou d’autres données comme le fait que les US possèdent 15000 universités dont seulement 1500 qui font de la recherche, les autres uniquement de l’enseignement. Que les profs font tout pour plaire aux étudiants qui notent les profs, ce qui amènent un certain biais inexistant en France mais également une obligation de remise en question, encore inexistante ici.
Mais je m’interrogeais vraiment sur les conditions équivalentes aux US (pays de référence de nos dirigeants).
Ce qui amène effectivement la question ci-dessus, plus que pertinente quand je parle avec des amis profs dans le privé.
Je refais un message après coup.
"Enfin, le prof US est moins formé que le prof français (diplôme équivalent BTS)"
Vous êtes sûr ?
Deux américaines que j’ai connu durant mon voyage faisaient leurs études pour être prof de math/éducation physique en high school (lycée), et elles devaient obligatoirement être undergraduate (Bac +4).
Alors, j’ai beau avoir longtemps discuté avec elle, je n’ai pas bien compris le cursus pour y arriver. Apparemment elles avaient des stages chaque années dont un long stage de 6 mois en 4ème année.
Ce qui par équivalence correspondait bien à notre niveau de CAPES (sauf que là où nous on a un concours, eux doivent trouver eux même un poste libre dans un établissement — en gros, une offre d’emploi d’enseignant).
@34 moi-même:
Désolé de commenter en monologue, c’est pour me corriger.
Je ne sais plus où j’avais vu ce chiffre de 15k université (établissement supérieur) mais il doit être faux. Ca fait beaucoup trop.
Wikipédia(US) mentionne plus de 4800 universités (dont environ 1400 unités de recherche). Je vérifierai mes sources plus tard.
C’était simplement pour faire mention qu’aux US un très grand nombre d’établissements dans le supérieur font de l’enseignement, sans exigence de recherche car ce n’est pas leur but. Et cette part constitue la grande majorité des établissements.
Cela correspondrai à nos agrégés, sauf que le gouvernements veut les supprimer.
Au final, même nos IUT ont des MdC qui doivent faire de la recherche.
@ GregF, précision
Moins formés, c’est certain, mais j’aurais dû dire Licence professionnelle plutôt que BTS. Pour commencer, le BA américain (Bac+4) est considéré comme l’équivalent de notre Licence (Bac+3), pour diverses raisons: spécialisation plus tardive, en 2e voire 3e année, niveau de départ supposé plus bas -encore maintenant les titulaires de baccalauréats français sont dispensés de 1e année par pas mal d’universités. La quasi-totalité des enseignants obtiennent un BA avec un "major" (majeure) éducation, c’est-à-dire une spécialisation en enseignement, mais pas dans un champ spécifique. Du coup le BA "education major" (ou Licence si vous voulez) est rangé dans la catégorie de BA "professionnalisants", et considéré comme de nettement moindre valeur que les majeures généralistes "nobles", scientifiques ou littéraires. Techniquement c’est une Licence professionnelle, mais socialement c’est nettement au-dessous d’un BA généraliste, d’où ma tendance à le rapprocher du BTS, mais j’exagère peut-être.
A noter que les enseignants doivent obtenir en sus une "teaching certification", via un examen dont le contenu varie selon l’Etat et le district scolaire. Il s’agit généralement d’un examen complémentaire à la portée assez limitée. Certains districts sont plus exigeants, des lycées privés très hauts de gamme exigent parfois des Mastères, mais ce sont des exceptions. En tout cas il n’y a rien d’équivalent à nos concours, du point de vue niveau.
apres 20 ans de carriere dans le superieur je reprends un poste en lycee college. Il est evident pour moi que la preparation et la correction de copie est sans commune mesure entre les 2.
Un point non aborde et seulement suggere par la comparaison primaire secondaire superieur serait celui de l heterogeneite du temps de travail de correction de copie et de preparation. Est ce qu un prof d art plastiques, d education physique de math et de francais ont le meme temps de travail???? sur la penibilite est ce la même entre petite section de maternelle, troisième de collège de banlieu ou grand lycée parisien???? bref l heterogeneite devrait etre pris serieusement en compte pour les horaires et remuneration qui de vrait etre faites par differents mode de forfait indexe sur le type d eleve et de difficultes…
J emets mon grain de sel lol.
Pour la rémunration sur 10 mois : Dans le privé, on parle souvent d’une rémunération annuelle…genre 25Ke, 30Ke…
car justement elle peut être versée sur 12 mois ou 13 mois suivant les entreprises.Peut importe qu’on soit payé sur un deux, dix ou 12 mois,l’important c’est ce qu’on touche en fin d’année.
A mon avis, l’histoire de, on est payé que 10 mois sur 12, c’est encore une belle entourloupe.
Il suffirait de répartir le même salaire annuel sur 12 mois et comme ça les profs seraient payés en été :).
Bien sûr, il ne faut pas croire qu’on va leur payer deux mois de plus au même salaire mensuel que les 10 autres :).
En attendant, en terme de rapport heures de travail/ salaires, les profs sont largement payé comme des cadres, voir cadres sup alors que pour la plupart ( hors universitaire),le niveau d’étude et de sélection reste moyen.
Avis très personnel, je trouve que l’un des problemes reste qu’il est difficle d’évaluer le travail réel d’un prof à l’autre. Certains fournissent un travail important pendant les heures où ils ne sont pas effectivement en cours, d’autres ne faisant rien du tout. Le pire restant pour moi, ceux qui profitent des heures non travaillées ( deux ou trois jours en collège etlycée) pour faire un autre emploi ( parfois au black). Pour moi, on limite le nombre d’heure de cours pour laisser le temps de les préparer et donc le prof est payé même pour ses heures plus ou moins libre. Je pense que sur ce point, il serait bon de faire des contrôles, car au final en plus, ça nuit à l’immage des profs dans leur ensemble.
Pour finir, vu le nombre de gens qui veulent aujourd’hui être prof, le statut reste tout à fait intéressant. C’est d’ailleurs regretable que beaucoup soit intéressé davantage pas le statut que la vocation en elle -même.
@max:
1- il s’agit justement de la comparaison entre le salaire annuel d’un prof et le salaire annuel d’un fonctionnaire de niveau équivalent qui fait dire que les profs sont payés sur 10 mois répartis sur 12.
2- le nombre de gens qui veulent être prof? c’est une blague?
l’an dernier au CAPES de math:
nombre de postes: 950
candidats présents à l’écrit: 1303
on est loin d’une affluence énorme.
les profs oui ! mais savez vous qu’il existe un corps appelé prof des écoles qui chaque année remet en cause son travail avec des élèves de 3 à 11 ans, qui fait 27 heures de cours et le reste à la maison; il faut absolument différencier les profs de collège et ceux du primaire , récré à surveiller , 27 h de présence devant élèves , réunions , conseils d’écoles , heures de formation , les vacances qui en effet ne sont pas payées sont tout de même les bienvenues !!!que ceux qui n’en sont pas certains viennent accompagner une classe en sortie scolaire ,une journée seulement …