Ma trombine partout

Dans le Libération d’aujourd’hui, une petite interview, qui reprend des éléments du dernier post.

Demain matin, à 6h49, je passe sur France Inter dans la chronique “l’économie autrement” présentée par Alexandra Bensaid. Au programme, comment faire ses cadeaux de Noel et comment devenir riche (du moins, c’est ce dont on a parlé dans l’interview).

Alexandre Delaigue

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11 Commentaires

  1. "Pourquoi acheter aujourd’hui ce que je peux acheter moins cher demain"

    On pourrait tout autant dire en période d’inflation : pourquoi acheter maintenant alors que je pourrais payer plus tard et garder les intérêts.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Pas si les intérêts sont négatifs…

  2. Et vous les trouvez où ces études sur les ca-cadeaux de Noël ?

    Réponse de Alexandre Delaigue
    L’étude de base est de Waldfogel (the deadweight loss of christmas); il y en a quelques autres dont on avait parlé ici à noel dernier.

  3. Comme d’habitude très clair, même si le bien d’expérience a visiblement amusé la présentatrice (Patricia Martin je crois).
    Confirmation supplémentaire, Alexandra Bensaid est une journaliste économique qui me semble bien meilleure que la moyenne de ses confrères…

  4. Tout ceci fait penser que l’inflation est le moteur de l’économie. Achetons vite avant que cela n’augmente.
    J’ai un peu l’impression que avec le crédit gratuit les modèles de business encouragent le gaspillage, le changement rapide de modèle, la mode au détriment du robuste, de l’efficace et du pas cher. Bref a faire de la cavalerie. Notre vision de la "déflation" vient de ce que ce modèle nous parait naturel.

    Après tout la déflation "Japonaise" correspond a une baisse des prix de 2 ou 3% s’étalant sur une période de 5 ans et parait moins la cause de leur déboire que le necessaire "work-out" de leur bulles immobilières et autres qui avait propulsé leurs actifs a des niveaux d’une stupidité abyssale.

    Il me semble par exemple que l’industrie automobile ne peut continuer a fabriquer des produits chers, pleins de gadgets inutiles, avec des moteurs orientés vers la performance pure etc. alors que il y a une demande colossale pour du robuste qui fait le boulot. Ditto pour les ordinateurs et l’électronique de consommation.

    Comme la plupart des gens ne possèdent que leur résidence principale (et encore), une baisse drastique des prix de l’immobilier ne ferait qu’enrichir tout le monde (sauf la brigade du Père Lachaise) et non les appauvrir.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Le problème de votre raisonnement, c’est que vous vous fondez sur une sorte de monde imaginaire dépourvu d’erreur comme point de référence. Mais ce n’est pas la réalité. Que veut dire le “work out” de leur bulle immobilière? Pourquoi faut-il que cela se fasse au prix d’un doublement, pendant 10 ans, du taux de chômage?Ce que vous dites sur l’industrie automobile est aussi vrai, mais pourquoi ces ajustements utiles devraient-ils se faire dans un contexte de demande brutalement en baisse d’entre un tiers et la moitié, pour des raisons qui tiennent plus aux difficultés des gens à acheter à crédit qu’aux caractéristiques intrinsèques des véhicules? Il y a des aujstements dont le prix, tout simplement, est trop difficile à tolérer. L’argument pour l’inflation, c’est que son coût est probablement moins grand que celui d’ajustements se faisant sans elle. Cela mérite d’être discuté, certainement, et autrement que sous la forme actuelle du “le gouverment-zorro doit venir nous sauver”. Mais vouloir subir des souffrances sous le seul prétexte qu’il faut être puni d’avoir péché, c’est de la morale, pas de l’économie.

  5. Encore des commentaires de débiles (2) chez Libé… Alexandre, je vous souhaite sincèrement bon courage, car l’exposition médiatique qui est en ce moment la vôtre vous soumet à la vindicte de la fange, de la médiocrité intellectuelle dans ce qu’elle a de plus haineuse et obscurantiste. On a beau savoir que l’opinion défavorable des débiles est plutôt un compliment, c’est quand même lourd à porter… Courage donc, les gens normaux sont avec vous (ou en tout cas pas contre).

  6. M. Delaigue, vous avez absolument raison. L’objectif devrait être de passer d’un modèle économique et financier insoutenable a un modèle soutenable avec le minimum de casse pour les innocents.

    Mais je suis simplement inquiet, lorsque je suis l’actualité, de constater que ce que l’on nous présente est bien différent. Il s’agit simplement de surmonter son accident cardiaque et de se remettre a bouffer trop salé comme d’habitude parce que c’est plus sympa.

    Autrement dit au lieu de nous dire: Nous sommes au point A, nous allons au point B parce que ceci ou cela, c’est difficile mais on va essayer que cela soit le moins douloureux possible, il semble que on nous demande une fois de plus de faire une confiance aveugle a Tarzan qui n’a pas l’air de savoir exactement ou il va. Bernanke ou Sarkozy d’ailleurs.

    Dans le cas Français pour être honnête je ne vois que le corporatisme productiviste habituel a l’œuvre ou l’argent de la collectivité va servir a améliorer les marges de certains intérêts privés définis comme stratégiques; forcément stratégiques sans rien leur demander en retour.

    Quelles sont les modifications fondamentales au fonctionnement des banques, au fonctionnement du lobby bagnole, que va t on faire pour construire les logements qui manquent au lieu de soutenir l’immobilier, etc.?

    Bon j’arrête maintenant. Il est vrai que je deviens moraliste.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Je pense que personne ne sait ce qu’est le point B, en fait… D’ailleurs, on comprend souvent le point A uniquement a posteriori. Cela dit, ce n’est pas une raison pour négliger la question. Dans le cas français et allemand, il y a clairement en tout cas l’idée que “nous on allait bien, on n’avait pas de problème, c’est tout la faute des autres, maintenant on doit juste temporairement limiter les dégâts liés à une catastrophe dont nous ne sommes aucunement responsables”. Oubliée, la hausse de l’immobilier en France, supérieure à celle des USA. Oublié, le moindre jugement critique sur le cynisme allemand consistant à faire payer sa relance économique par les autres. Ceux qui ont des problèmes, ce sont ces salauds d’américains (et d’Islandais). Alors, pourquoi se géner?

  7. J’adore absolument le type qui demande qu’on interview les "vrais" spécialistes, comme Lordon, Sapir ou Généreux, des mecs "qui produisent de la pensée" et font des recherches…
    Généreux?
    Lordon?
    Sapir?
    Quelqu’un peut-il me citer les recherches de Généreux, à part ses opuscules de vulgarisation pour étudiants de Sciences Po?
    Comme quoi on en arrive toujours au même problème : pour les hétérodoxes, dans toutes les disciplines sont-il considérés come les seuls à être dans le vrai, alors qu’ils disent souvent plus platement et faussement ce que le courant mainstream a conceptualisé depuis longtemps…
    En ce dmaine, la philo n’a rien à envier à l’économie (et la France est la patrie de "l’hétérodoxie" philosophique, à son grand malheur… Les blogs philosophiques français sont d’une médiocrité effrayante)

  8. Je partage vos conclusiosn avisées : offrir des expériences plutôt que des objets…mais votre intervention du jour sur les ondes hertziennes ne tenant pas d’un vademecum du pragmatisme heureusement que d’autres y remédient 🙂

  9. (Et en plus, ni madame Bensaïd, ni Madame Martin n’ont cité ce site…)
    Bon, donc, j’ai acheté à Madame une place à Disney plutôt qu’un collier Dior : j’ai bon ?

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Si Disney est susceptible de lui plaire, pourquoi pas. En tout cas c’est bien l’esprit. Au passage, pour vous prouver que les économistes sont d’accord entre eux : http://blogs.ft.com/undercover/2008/12/dear-economist-what%E2%80%99s-the-best-christmas-present/

  10. Bonjour,

    j’ai trouvé tres intéressante votre interview sur F.Inter. Moi qui croyait entendre une n-ième chronique sur "comment acheter moins cher pour Noel ?" ou "faut-il attendre les soldes ?", j’ai été bien agréablement surpris !

    Je regrette simplement que les sources de l’étude (Waldfogel, lui meme repris d’un site internet) n’aient pas été citées durant l’interview, ne serait-ce que le nom. Je conçoit bien que tout le monde se fiche que l’article vienne du JPE ou de l’AER (je ne m’en souviens plus moi meme…), mais il faut rendre à César … mais cela a peut etre été coupé au montage …

    En tout cas, merci pour votre effort et talent pour vulgariser (au sens le plus positif du terme) et diffuser les concepts et raisonnements éco !

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