Dani Rodrik sur Naomi Klein

Some things are very hard to understand, écrit Rodrik.

9 Commentaires

  1. Il est vrai que l’incapacité avouée d’un économiste de rang mondial comme Rodrik à ne pas comprendre est un élément important du paysage que regarde celui qui s’interroge sur la capacité de l’économie à aider à analyser le réel.

    D’une certaine manière, il est heureux que Rodrik sorte du bois et prenne parti aux yeux de tous. Ainsi, chacun pourra, librement, se positionner dans ce conflit.

  2. Que les gens virent leur gouvernement, ou du moins réduisent radicalement son emprise, et prennent leurs affaires en main, ça ne peut que réjouir le libéral/libertarien que je suis (mais que Naomi Klein se défend d’être – cherchez l’erreur).

    Par contre, ils feraient mieux d’avoir la sagesse de le faire quand tout va bien, au lieu d’attendre un désastre économique dont personne n’a le droit de se réjouir, même pas Naomi Klein

  3. Encore une fois c’est l’ironie qui s’illustre avant même la question posée.
    Est ce un mal endémique en science économique ?

  4. VilCoyote: j’en ai l’impression. Maintenant, exerçant une profession qui n’a rien d’intellectuelle, je n’ai pas à me dévaloriser de ne pas nécessairement comprendre ce qu’affirment mes semblables.

  5. Le problème (l’un des ?) avec Naomi Klein est dans sa manière de procéder.
    Comme Noam Chomsky, que j’ai beaucoup pratiqué fut un temps, elle commence par poser une vérité (ici le capitalisme utilise la terreur pour imposer ses vues, là la politique étrangère américaine est systématiquement invasive et dominatrice ; on remarquera au passage qu’on ne perd pas de temps à prouver l’existence du capitalisme ou de politique étrangère américaine comme acteur autonome et cohérent, se comportant comme un individu en somme) pour ensuite présenter tout une accumulation de faits choisis pour leur capacité à illustrer la thèse de départ (quitte à être parfois Procustéen avec les dits faits.)
    Alors, c’est peut-être très efficace au regard des critères du militantisme mais aussi souvent très pauvre en qualités démonstratives.

  6. aymeric : D’un autre côté, il me semble que toutes les critiques qu’on peut raisonnablement émettre en direction des idéologies dont Naomi Klein expose inlassablement certaines conséquences choisies ont été émises depuis longtemps.

    Et après tout, elle n’est pas la seule à tirer profit du ressassement incessant de la misère et de l’espoir, fond de commerce inépuisable s’il s’en fût.

    Alors, pourquoi perdre son temps à redire ce qui a déjà été dit, tant de fois, et avec beaucoup de sauce ? à la limite, le répéter à destination des jeunes générations, pourquoi pas : mais à l’attention d’un lectorat se définissant comme intéressé par l’économie ?

    Salanié avait une manière bien à lui de plaider en faveur de cette thèse en citant Turgot : suivons donc son avis.

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