C’est ce que des petits malins tentent de faire (très marginalement) sur Ebay, en vendant leur voix pour des élections. Ne me demandez pas comment ceux qui paient sont sûrs du vote (ne me demandez pas non plus comment ça se passe quand on donne une procuration), mais force est de constater que c’est une sacrée rationalisation de l’acte de vote.
Une petite voix me dit dans ma tête que vendre des voix, ça s’appelle la société anonyme et que c’est mal de parler de ça pour la démocratie. Mais, eh, on n’est pas obligé d’être tous des démocrates exemplaires, non. D’ailleurs, qui l’est ?
Une chose est sûre : si ce genre de choses venaient à se développer (clandestinement, par exemple), il y aurait matière à réflexion économique.
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"Une chose est sûre : si ce genre de choses venaient à se développer (clandestinement, par exemple), il y aurait matière à réflexion économique."
Pas besoin d’eBay pour ça. C’était déjà pratiqué chez les Romains. Le patronage me semble toujours bien présent dans certains pays. Alors, je pense que le terrain d’observation existe déjà.
Réponse de Stéphane Ménia
Oui. Et c’est aussi présent dans les votes des assemblées, entre élus, même si le vote n’est pas monétarisé, mais troqué. Mais ici, l’intérêt, c’est l’absence de relation de proximité entre acheteur et vendeur. Ca pose un problème de réalisation du contrat d’autant plus intéressante. Ensuite, il y a le potentiel de taille du marché rendu possible par l’informatique en réseau.
Existe-t-il une réelle différence entre les promesses électorales démagogiques financées par la solidarité (non-fermeture d’un collège, baisse des impôts, financement de la recherche ou n’importe quelle autre politique publique) et l’achat direct de voix ?
Dans le premier cas, celui qui veut être élu paye directement l’électeur.
Dans le second, celui qui veut être élu met la solidarité nationale à contribution pour payer certaines catégories d’électeurs susceptibles de bénéficier financièrement de la mise en oeuvre de politiques démagogiques.