Sous-traitance

Via PSD blog, une étude sur les délocalisations par le Boston Consulting Group aboutit à un résultat intéressant : deux tiers des entreprises de l’étude ont constaté que les coûts de production sont aussi élevés en Chine que dans leur pays d’origine. En cause : la moindre qualité et des déséconomies d’échelle. Voilà qui pourrait intéresser Olivier Bouba-Olga.

Sur géographedumonde, une application concrète de la théorie du public choice, la construction de barrages et l’approvisionnement énergétique en Corse. Voilà qui pourrait intéresser Corse-économie

10 Commentaires

  1. Il ya deux ans, dans son "Made in Monde" Suzanne Berger avait déjà mis à mal cette idée d’économies systématiquement réalisés dans le cas des délocalisations en Chine.
    (Rentraient par exemple en lignes de compte, la moindre qualité de la main d’ouvre, un surcout dans l’établissement de nouveau standards, la corruption de l’administration,…)
    Une petite interview de la dame ici : http://www.seuil.com/contenu/ent...

  2. Cela ruine l’argument trop souvent entendu selon lequel il ne sert à rien de réduire le coût du travail, l’écart avec la Chine et les autres pays émergents étant trop important.

    En réalité, dès lors qu’on tient compte des coûts logistiques, des délais, de la perte de réactivité, du BFR, etc… on revient à des ordres de grandeur comparables pour beaucoup de produits/prestations.

    C’est pour cela que beaucoup choisissent de délocaliser en Tunisie. Les Tunisiens sont plus chers que les Chinois, mais ils sont beaucoup plus près.

  3. La réduction des coûts de main d’oeuvre n’est pas la seule nouvelle source de profit des entreprises qui choisissent de délocaliser : l’accès à de nouveaux marchés, un meilleur système environnemental, fiscal, l’accès au système local de recherche, la création de nouveaux besoins sociaux, répondre à des objectifs politiques de certains actionnaires, etc. peuvent être des objectifs tout aussi importants.

  4. voui, ca m’intéresse, merci pour l’info ! A noter que l’étude ne se focalise pas que sur la question des coûts de production, il y a des choses apparemment intéressantes sur l’implantation de centres R&D, et sur les questions d’accès à la demande.

  5. Une anecdote qui je l’espère peut éclairer le débat : un petit fabricant de petites éoliennes "né" en France est parti installer son site de production à l’étranger. Pour quelle raison ? Les acheteurs sont souvent motivés par l’envie de produire une électricité destinée à être utilisée à quelques mètres de l’éolienne. S’ils procèdent ainsi, c’est que l’électricité produite, chère, leur est vitalement utile. Ils veulent donc pouvoir réparer facilement ces machines dont ils dépendent, et veulent pouvoir disposer de réparateurs qualifiés de leur culture pour pouvoir dialoguer avec eux : le moyen le plus économique de parvenir à cela était de construire un site de production sur place et de laisser faire le temps. Et comme les ventes (et certaines conditions environnementales, comme les plaintes du voisinage) ne justifiaient pas l’existence de plusieurs sites de production. Une structure de commercialisation minimale en commerce électronique ayant été montée pour la clientèle française à qui ce système convient parfaitement, puisque la clientèle française n’a aucune difficulté à trouver des réparateurs capables d’intervenir sur les machines robustes de cette entreprise.

    Ici comme souvent, le coût du travail et les considérations financières n’ont rien à voir à l’affaire : il s’agit juste du developement normal des entreprises : autrefois, elles étaient attirées par les métropoles françaises : maintenant, elles sont attirées par le dynamisme économique des zones les plus dynamiques à niveau européen ou mondial.

    Même en baissant le coût du travail ou en montant la productivité ou en baissant les impôts sur les bénéfices, ce site de production ne reviendrait pas : son agenda est tout autre.

  6. Merci beaucoup. Je l’ai parcouru avec intérêt, même si j’ai tiqué sur la conclusion : "Le sens des responsabilités imposait – à défaut d’une libéralisation du marché – de forcer l’opérateur historique (EDF) à augmenter le prix de l’électricité : seule mesure efficace, mais O combien impopulaire !". Donc, en cas de grand coup de froid qui provoque une forte augmentation de la consommation (ce qui c’est passé en 2005), ce qui fait tomber le réseau électrique en carafe, la solution de long terme est qu’EDF augmente ses prix. Curieux quand même. Sinon, vous avez fait exploser mon compteur de visite…

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Le problème de prix trop bas, c’est qu’ils entraînent un cycle surconsommation-surcapacités-hausse de la consommation qui, parce que l’offre ne peut pas être indéfinie, finit par mettre la pression sur les capacités de production, et limitent les possibilités de réponse en cas de grosse hausse.

  7. A corse-économie.
    Il s’agit en Corse, comme sur le continent d’en venir à une régulation par les prix… Je vous accorde qu’à l’heure de la panne d’électricité, il est beaucoup trop tard pour cela ! Et pourtant, même si le barrage apporte + 10 % de kWh à l’île, la consommation suivra, et le problème se reposera dans quelques années. Mais je suis bien imprudent – étant bien médiocre économiste – d’énoncer maladroitement cet argument chez "éconoclaste"

  8. Les problèmes principaux de la Corse sur le plan énergétique sont :
    1/ un réseau vétuste. C’est un peu moins vrai aujourd’hui mais il y a encore 5 ans à chaque orage, il n’y avait plus d’électricité ;
    2/ une capacité de production sous-dimensionnée depuis très longtemps. Les micro-coupures incessantes dans certaines régions et l’absence de plan de "sauvetage" du réseau en cas de gros pépin en sont l’illustration (quand même, on est censé anticiper les pics de demande, non ?) ;
    3/ Une entreprise EDF qui a toujours freinée des 4 fers pour éviter de faire raccorder la Corse au réseau électrique sarde. Ben oui, quand on a le monopole et aucune incitation à améliorer le service… En plus la CGT voit ça d’un mauvais oeil…
    4/ la croissance (population et économique) vigoureuse depuis maintenant 10 ans entraîne logiquement une hausse de la demande qui peut certes être équilibré via une hausse des prix, mais on peut aussi reboucler avec le point 2 ;
    5/ Pour illustration la centrale électrique d’Ajaccio est vieille de près de 30 ans et a une dérogation préfectorale pour pouvoir polluer plus que les normes sanitaires nationales. Alors, le coup du sur-investissement…
    6/ Enfin, on peut aussi envisager que la rente de monopole d’EDF laisse de la marge à une baisse des prix.

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