Vivre sans le droit d’auteur ?

Le Journal of Economic Perspectives est une revue de l‘American Economic Association (AEA pour les intimes). Chaque numéro a pour objectif de faire le point sur un ou plusieurs thèmes spécifiques, sous une forme très peu technique. C?est une revue très connue des “initiés”,qui gagne à l’être du grand public. Dans sa dernière livraison, Hal Varian publie un article très accessible sur le droit d?auteur. La mauvaise nouvelle, c?est que se la procurer, comme la plupart des revues académiques, nécessite hélas un accès à une bibliothèque universitaire ou de débourser des sommes assez conséquentes pour un journal. La bonne nouvelle, c?est que la version préliminaire du texte est disponible sur le site de l?auteur.

Dans la dernière partie du texte, Varian analyse les possibilités de « vivre sans droit d’auteur », dans un monde où celui-ci ne serait plus applicable (en raison de la technologie). Pour ceux qui n’ont pas le temps, je retranscris en version courte les alternatives évoquées :
– rendre l’original moins cher que la copie. En fixant le prix de l’original assez bas, on rend la copie (source elle-même de coûts) moins attractive.
– rendre les copies plus chères que les originaux. C’est la voie du Digital Right Management (DRM) ;
– vendre avec l’oeuvre des compléments physiques. Tel qu’un porte-clé, un T-shirt etc.
– y joindre des compléments informationnels. C’est le modèle des distributeurs Linux lorsqu’ils fournissent des contrats de maintenance payants en parallèle avec la distribution gratuite ou presque du système d’exploitation ;
– vendre sous forme d’abonnement. La disponibilité de masses d’informations importantes pourrait créer une demande suffisante ;
– commercialiser une version personnalisée. Varian prend l’exemple d’un journal aux rubriques payées personnalisées.
– l’autopromotion. La disponibilité gratuite peut assurer la promotion d’un exemplaire physique.
– la publicité. C’est le modèle de la télévision gratuite (ou de Google, Yahoo etc.)
– la surveillance de la diffusion. Sur le principe de l’activité de la SACEM.
– les licences de site. Une organisation paie un abonnement collectif.
– une taxe sur les supports. Comme pour les CD et DVD vierges. Le but est de taxer un bien complémentaire à l’oeuvre.
– rançonner ! Les usagers intéressés proposent chacun une contribution. Si la somme des contributions est suffisante, l’oeuvre est libérée.
– Prix, récompenses et travail à la commande. Proche de la logique du mécénat.

Est-ce viable ? Bien malin qui peut répondre. Mais les alternatives de principe existent.

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