Valérie Pécresse se moque du monde

Chacun connaît le prix Busiris, qui récompense l’usage abusif du droit dans les discours politiques. Rappelons que pour mériter ce prix, une personnalité politique doit énoncer “un propos juridiquement aberrant, si possible contradictoire, proféré de mauvaise foi, et mû par l’opportunité politique plus que par le respect du droit”.

Le prix Busiris est cantonné au droit. Mais les propos aberrants, contradictoires, opportunistes et de mauvaise foi, ne se limitent pas à ce domaine. La preuve, ce matin, par Valérie Pécresse, qui invitée sur Itélé, a gratifié les spectateurs de cette magnifique perle (à 3’30 dans la vidéo) :

La règle d’or, c’est une petite révolution. C’est la règle du bon sens. c’est demander enfin – parce que ca fait 35 ans qu’on vote le budget, les comptes publics, en déficit – donc, c’est demander à l’Etat de s’appliquer à lui même la règle que tous les français s’appliquent tous les jours, c’est à dire j’ai un euro à dépenser, je ne dépense pas plus d’un euro.

Bien, bien. Commençons :

Propos aberrant : la règle du bon sens, c’est que l’Etat s’applique la règle que tous les français s’appliquent.

Le “bon sens” permet pourtant de constater qu’un Etat est bien différent (en matière financière) d’un ménage. Première différence : un Etat a une durée de vie indéfinie, contrairement à un particulier ou un ménage. Ce qui lui permet, pendant beaucoup plus longtemps, de rester endetté : il lui suffit pour cela de payer indéfiniment les intérêts de sa dette, puis lorsque celle-ci arrive à échéance (si elle y arrive: il fut un temps ou existaient des rentes perpétuelles et transmissibles), de la payer en ré-empruntant.

Seconde différence : un Etat disposant du monopole de la violence légitime, lorsque ses recettes sont insuffisantes, il a la possibilité d’exercer la contrainte auprès des citoyens pour prélever plus d’impôts, augmentant ses recettes. Bien évidemment, comme le montre l’actuel exemple grec, ce pouvoir n’est pas infini. Mais je ne connais aucun citoyen qui peut aller voir son employeur, lui dire “je n’arrive pas à boucler mes fins de mois, j’exige donc une augmentation” et obtenir satisfaction. Par ailleurs, ce n’est souvent même pas nécessaire, puisque spontanément, les recettes fiscales augmentent sous l’effet de la croissance économique. Mieux, même: une partie significative des dépenses de l’Etat (infrastructures, dépenses régaliennes, éducation, etc) ont pour effet d’accroître ladite croissance économique. Il n’est pas aussi fréquent que les particuliers s’endettent pour accroître leurs revenus futurs.

Troisième différence : un Etat est souverain. Lorsqu’un particulier, ou une entreprise, ne peut pas payer ses dettes, on (les services de l’Etat, d’ailleurs) saisit leurs actifs. Rien de tel pour les gouvernements. Il fut un temps où l’on déclarait des guerres à des potentats orientaux impécunieux pour se payer sur la bête, mais cette époque est terminée depuis longtemps. Un Etat peut faire souverainement défaut sur tout ou partie de sa dette, en alléger le poids par le biais de son pouvoir sur l’inflation (par l’intermédiaire de la banque centrale). Ces solutions ont, bien évidemment, des coûts : les prêteurs sanctionnent les Etats qui ont fait autrefois défaut, en exigeant des taux d’intérêt plus élevés, pendant des périodes très longues. L’inflation trop élevée désorganise, parfois gravement, le fonctionnement du pays. Mais ces possibilités distinguent considérablement l’Etat du simple particulier surendetté qui voit l’huissier saisir ses biens.

Bref donc, il n’y a strictement rien de commun entre un particulier et un gouvernement en matière financière. Cette fausse analogie ne permet en aucun cas de comprendre les finances publiques.

Contradiction : j’ai un euro à dépenser, je dépense un euro

Quand bien même on accepterait l’analogie Etat-particulier, en quoi cela implique-t-il de ne dépenser un euro “que quand on a un euro à dépenser”? Moi, par exemple, aujourd’hui, j’ai dépensé un euro que je n’avais pas à l’aide d’un instrument fort pratique qui s’appelle une “carte de crédit”. Et des tas de gens font pareil, tous les jours. Les gens s’endettent pour acheter des séjours en vacances, des voitures, de l’électro-ménager, des logements. Ils dépensent des euros qu’ils n’ont pas, parfois en quantités très importantes : il n’est pas rare de voir des ménages s’endetter à hauteur de 5 fois leur revenu annuel (ce qui les conduit à être plus endettés que l’essentiel des gouvernements, à l’exception du Japon et de la Grèce).

Quasiment personne ne dépense autant qu’il ne gagne. Certains dépensent plus et s’endettent, d’autres dépensent moins et épargnent. En moyenne d’ailleurs, les gens ont tendance non pas à dépenser un euro “quand ils ont un euro à dépenser”, mais à épargner. Un gouvernement qui se comporterait “comme les français”, donc, aurait des moments d’extrême endettement, mais dans l’ensemble, dépenserait moins qu’il ne gagne. En langage clair, cela signifierait prélever plus d’impôts que l’on ne reverse sous forme de dépenses publiques. Outre que cela serait parfaitement intenable politiquement, je doute que l’on trouve une seule personne pour recommander aux gouvernements, sur le long terme, de prélever plus d’impôts qu’ils ne dépensent. Non seulement l’analogie Etat-ménage n’a aucun sens, mais elle est utilisée par la ministre de manière totalement illogique.

Mauvaise foi et opportunisme : Cette analogie vaseuse ne sert en fait qu’à justifier la proposition d’adoption d’une bien mal nommée “règle d’or” (ça fait sérieux…) qui vise à inscrire dans la constitution l’obligation d’une limite des déficits publics, permettant au conseil constitutionnel de censurer un budget voté par le parlement et présentant des dépenses en excédent, non financées par des recettes équivalentes. Cette idée me semble nuisible et inefficace. Nuisible parce qu’elle supprime une flexibilité qui peut devenir nécessaire, par exemple en période de récession où un déficit important et temporaire peut être utile. Inefficace parce que le constitutionnalisme budgétaire, on a déjà donné avec le traité de Maastricht, et que cela a surtout conduit les gouvernements à tricher avec les règles, où à adopter des politiques contre-productives. La sincérité des comptes publics, déjà bien malmenée, risque d’être la première victime de l’adoption de ce genre de règle, pour des bénéfices particulièrement douteux. Ne parlons même pas des USA, et du délire auquel aboutit la règle du plafonnement de la dette. Mais je reconnais bien volontiers qu’il y a là matière à discussion raisonnable.

Sauf qu’une discussion raisonnable devrait commencer par reconnaître les faits. Et il y a une invraisemblable hypocrisie dans ce gouvernement qui se découvre une vertu budgétaire, censée ne s’appliquer qu’après une élection pas gagnée d’avance. Le graphique illustrant cet article rappelle que le point bas de dépenses publiques sur PIB au cours des 15 dernières années était 1998-2001, et leur hausse spectaculaire commencée dès 2007, avant la crise. Que c’est en 2005 que le ratio de dépenses publique français a dépassé celui de la très socialiste Suède (qui donc était ministre des finances en 2004?). Ce graphique rappelle que les déficits publics les plus importants ont été constatés en 94-95 (qui donc était ministre du budget, déjà?) puis de 2008 à 2011. Le budget 2008 et le “paquet fiscal” creusaient déjà le déficit public, avant même la crise économique.

Ce n’est ni nouveau, ni surprenant : pour l’essentiel, dans les pays développés (France y compris), les déficits publics tendent à être moins élevés sous les gouvernements socio-démocrates que sous les conservateurs. Il n’y a pas de raison de conclure a priori que les socio-démocrates sont meilleurs gestionnaires publics que les conservateurs : les déficits sont lourdement déterminés par la conjoncture, tout comme les élections. Il est tout à fait possible que cela crée des cycles coordonnés dans lesquels les conservateurs sont élus en période de faible croissance (et donc de forts déficits) et les socio-démocrates en période de forte croissance.

Mais il y a une autre explication possible, que rappelaient Thesmar et Landier dans cet article de 2007 qui semble aujourd’hui, étonnamment prophétique. Le paquet fiscal et le budget mis en oeuvre à partir de 2007, dans cette perspective, relevait d’un calcul rationnel visant à lier les mains des successeurs en leur laissant des finances publiques lourdement plombées par l’endettement. Cet article rappelle opportunément que la réduction des déficits n’était pas du tout la priorité du candidat Sarkozy à l’élection présidentielle : il annonçait au contraire l’intention de réduire de 4 points le taux de prélèvements obligatoires en 5 ans, performance qu’aucun gouvernement (même M. Thatcher) n’avait atteinte.

Creuser les déficits, pour ensuite déplorer que “les caisses sont vides”, puis vouloir limiter les capacités d’action des successeurs n’est pas faire preuve d’une quelconque vertu, mais d’un calcul cynique que l’on pouvait anticiper dès 2007. La “règle d’or”, qui ne passera pas le congrès puisque l’actuelle majorité n’y détient pas les trois cinquièmes des votes, ne servira qu’un calcul électoral, en faisant passer l’opposition pour d’indécrottables dépensiers irresponsables. Mauvaise foi et opportunisme sont donc largement vérifiés. Cette campagne électorale promet.

Alexandre Delaigue

Pour en savoir plus sur moi, cliquez ici.

50 Commentaires

  1. Un commentaire sur la phrase "Rares sont les particuliers qui s’endettent pour accroître leurs revenus futurs". Au contraire, tout prêt destiné à l’achat d’une maison a pour but d’accroître les revenus futurs (ou, plutôt, de réduire les dépenses futures). Cela peut s’appliquer pour l’achat des véhicules à crédit. Votre remarque est en revanche vraie pour les crédits à la consommation.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Oui, c’était une mauvaise formulation due à l’heure tardive. Je l’ai modifiée.

  2. Je lisais régulièrement votre blog mais avais arrêté (parce qu’au bout d’un moment ça fait trop, avec celui de Lorion, celui de Lordon, celui d’Eolas, etc., pour un historien) et une "vigie" de Rue89 indique ce post simple et efficace. Je ne sais pas quoi faire face à ces mensonges réitérés sur toutes les chaînes et les médias (TF1, LCI, BFM, Le Figaro en tête mais pas les seuls) qui martèlent cette jolie novlangue de la "règle d’or" qui poserait problème aux socialistes. Rien sur qui possède la dette, d’où elle vient, pourquoi ses intérêts sont aussi importants, etc.

    Je me permets de coller ci-dessous le commentaire que j’avais mis sur Rue89.

    On appelle cela "faire une UMP" dans le jargon. C’est fait dans 95% des "débats" dans lesquels un élu ou un représentant ou un sympathisant UMP intervient et généralement cela s’accompagne de la stratégie dite "COUPER L’AUTRE EN PARLANT FORT ET SOUVENT ET EN L’ÉNERVANT JUSQU’À CE QU’IL EN PERDE SES MOYENS ET LA PHRASE QU’IL VOULAIT DIRE".
    Mais bon. Ce sont nos médias :-). Ceux dans lesquels l’ineptie qui consiste à vouloir constitutionnaliser la démission des politiques devant les financiers spéculateurs s’intitule "règle d’or" ; ceux dans lesquels "l’affaire DSK" mérite un segment par heure ; ceux dans lesquels la seule question valable quant aux guerres de la France est leur coût, ou le problème des soldats morts, pas les buts de guerre ni les civils tués.
    Tout va bien.

  3. "La "règle d’or", qui ne passera pas le congrès puisque l’actuelle majorité n’y détient pas les trois cinquièmes des votes".

    Cette prévision prend comme hypothèse que les députés et sénateurs PS ne voteraient pas en faveur d’un tel amendement de la constition. Ça semble, pour l’instant, pas évident, tant ce parti semble approuver toutes les suggestions européennes en terme de transfert d’autonomie des états vers l’Europe en matières sociale, fiscale, économique, budgétaire et statutaire.

  4. La célèbre stratégie "starve the beast"? Peut-être… Sur la campagne électorale je ne suis pas au courant 😉

    Mais je ne comprends pas votre entêtement à critiquer de manière scolaire tous les politiques qui déplorent l’endettement de l’Etat. Le discours convenu sur l’immortalité de l’Etat ne justifie pas qu’il s’endette, mais indique juste qu’il peut le faire, ce qui est différent.

    Pire, "l’endettement finance la croissance" : on se pince en lisant des âneries pareilles alors qu’un large part des dépenses sont des transferts qui ont exactement l’effet inverse.

    Pour finir : l’Etat a le monopole de la violence légitime, il n’est pas tenu de respecter ses contrats, etc. etc. Et à quoi sert une constitution ? A organiser l’Etat ? le processus électoral ? distribuer les pouvoirs ? Non : à limiter l’usage de la violence légitime. Il est donc normal qu’une règle comme la règle d’or figure dans une constitution, ou en tous cas que l’on se pose la question.

    Reste à voir ensuite quelle serait l’efficacité d’une telle règle. On peut faire des critiques sur ce thème, mais vous ne les abordez malheureusement pas.

    Si l’Etat vote systématiquement des budgets équilibrés mais ne respecte pas son budget ensuite, la règle ne vaudra rien. Pour cela, il faudrait commencer par confier les prévisions de croissance à une entité autre que le cabinet du MEFI.

    Ensuite, quelle serait la crédibilité d’une telle règle ? L’engagement d’équilibre porte-t-il sur un exercice ou sur un mandat ? Quelles sont les marges de manoeuvre en cas de "force majeure" ? etc. etc.

    Le moins que l’on aurait pu attendre, le minimum absolu, aurait été une discussion "avantages-inconvénients" des régles d’or, exemples historiques, etc. Mais sur ce sujet vous êtes resté bloqué sur le chapitre 5 de SDE…

    Cdt,
    GSF

  5. Votre propos me parait aussi… extrême, pour être poli que celui de cette ministre. Tout d’abord il me semble qu’un certain nombre de gouvernements, y compris le gouvernement Italiens jusqu’à récemment, dégageaient des excédents primaires importants, jusqu’à 6% du PIB. Cela ne veut il pas dire qu’ils prélèvaient plus en impôts qu’ils ne donnent en service public? Peut etre que rembourser des dettes (capital & interet) est une forme de service public.

    Ensuite je pense qu’il faut placer l’attitude de la droite dans un contexte historique. D’apres ce que je crois comprendre, mais vous avez meilleur acces aux archives, durant le gouvernement Chirac de 1986-88, Balladur a rempli les caisses de l’Etat pour les voir vidées par son successeur (Rocard?) après une défaite présidentielle. Il semble que M. Balladur ce soit juré que cette situation ne se renouvellerait pas. Apres tout les Français semblaient vouloir des alternatives politiques régulières alors tant qu’a faire autant se laisser aller.

    Je rappelle également que le gouvernement Jospin, en période de croissance de l’ordre de 3 a 3,5% p.a. a diminué le déficit en terme de pourcentage du PIB, mais l’a augmenté de 150 Md en terme absolu, la ou le reste de l’Europe remboursait son stock de dette. Le gouvernement suivant a donc du voir les deficit se creuser en periode de basses eaux. Le probleme du keynesianisme " a la Française" c’est qu’il est pro-cyclique.

    Pour finir, je pense que lorsque les dépenses publiques atteignent 56% du PIB alors que les recettes atteignent 44%, il y a clairement un échec. Ce qui me trouble, c’est que les deux partis en compétitions continuent a penser qu’on ne dépense ni ne prélève pas assez.

    Ce qui est désolant c’est que les chiffres sont simples et clairs, mais que les messages sont brouillés.

    Je sais que vous etes un fana de la dette, sauf que l’extremisme en la matiere mène la ou nous en sommes. Le niveau de dette "ideal" est inconnu, car il ne depend que de la volonte des preteurs a vous preter. Et cette volonte est sujette a des sautes d’humeurs violentes. Les entreprises le comprennent petit a petit, et malgre le "monopole de la violence legale" il faudrait que les Etats le comprenne aussi. La France esperont le ne sera pas l’Argentine.

  6. "mû par l’opportunité politique" : Ségolène Royal, elle aussi, avait poussé son discours vers du solidement concret : "un euro dépensé doit être un euro utile". J’y vois de la péda/démagogie d’école primaire, à l’intention des bonnes gens d’en bas : on croit "voir" un porte-monnaie, et des doigts, un peu déformés par l’arthrose, y plonger pour en retirer les sous du journal local. On connaît la formule "gestion de bon père de famille"; voilà les ménagères au budget de la France. Pas très reluisant pour les femmes politiques. Et, moi qui suis une femme, pour reprendre une formule d’Alexandre, "ça m’énerve".

  7. Sur l’endettement qui accroît les revenus futurs, le meilleur exemple est probablement l’éducation, même si chez nous, s’endetter pour financer ses études n’est pas forcément fréquent. On pourrait d’ailleurs discuter de ça, des vertus d’une telle pratique. Mais ce n’est pas le l’objet du post. Remarque en passant au crétin qui avait publié un commentaire aussi insultant que peu étayé : si tu veux le récupérer, va dans la poubelle.

  8. Je ne crois pas trop au calcul cynique sur l’accroissement délibéré du déficit. Je pense que le gouvernement croyait vraiment à l’époque que sa politique allait relancer la croissance et réduire les déficits en retour.

    Je crois aussi que cette proposition de "règle d’or" relève de la communication politique, à l’égard des électeurs inquiets de la situation de l’Europe du Sud, et peut-être à l’égard des "marchés".

    Le calcul visant à faire passer les socialistes pour de mauvais gestionnaires, en revanche, est probablement conscient. Au PS de faire preuve de pédagogie. Mais ce n’est pas non plus son fort: vous auriez pu décerner votre prix à Martine Aubry, qui promet que la suppression des heures sup défiscalisées créera de l’emploi, ou qui voudrait répondre à une hausse du prix de l’essence par une augmentation des impôts des groupes pétroliers.

    Ca ne m’empêchera pas de voter pour elle ou pour le candidat PS, par souci d’alternance. Mais sans grand enthousiasme.

  9. Si je ne m’abuse, c’est bien elle qui a proféré qu’une grande avancée sociale du présent quinquennat est le report de l’âge de la retraite.
    Les futurs retraités apprécieront, sans aucun doute.

  10. et la cour des comptes a mis en avant dans un récent rapport que l’aggravation du déficit public n’était imputable qu’à 38% à la crise et donc le reste à la "fabuleuse" politique économique de qui vous savez…

  11. Je suis futur retraité (dans quelques décennies). Je REMERCIE le gouvernement d’avoir repoussé l’âge légal de la retraite. Je précise que cette mesure est une des rares de ce gouvernement, que j’approuve. Désolé, pas le temps de m’étendre.

  12. @Stéphane

    "Sur l’endettement qui accroît les revenus futurs, le meilleur exemple est probablement l’éducation, même si chez nous, s’endetter pour financer ses études n’est pas forcément fréquent."

    Au contraire, c’est très fréquent, sauf que c’est l’état qui le fait, l’éducation (tous niveaux confondu) est le premier poste budgétaire de l’état. Et c’est bien d’ailleurs pour ça que la "règle d’or" n’est pas rationnelle: s’endetter pour financer un investissement dont la rentabilité est supérieure au coût du crédit est rationnel est c’est très probablement le cas de l’éducation.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ok sur le fait que l’Etat compense l’imperfection du marché du crédit. Mais ma remarque portait sur l’endettement des ménages.

  13. @Charles : ce site a 10 ans !
    J’en profite : Bravo et clin d’oeil aux 2 compères pour leur entente et leur persévérance!

  14. D’accord avec le fait que Pécresse tient des propos opportunistes en plus d’être faux; d’accord aussi sur la règle d’or qui ne sert à rien. Si les politiques étaient sérieux sur la réduction du déficit, ils nous diraient quelles mesures concrètes ils prendraient pour ce faire. Mais d’ici à juillet 2012, on peut toujours se brosser, ce qu’on va voir ce sont des promesses de dépenses ou de moindres recettes.

    Par contre, 0% convaincu sur le thème ‘la droite creuse les déficits par cynisme’. Je suis sûr que vous allez venir avec divers exemples, mais tous peuvent être discutés.
    * Clinton dans les années 90: il avait face à lui un sénat et une HoR républicaine au cours des 6 années de rectitude fiscale.
    * Le cas français: récession en 92, déficit en 91: -2% du PIB après une longue période de croissance. Forcément la gauche se prend une claque aux élections suivantes (93) ce qui donne à la droite le soin de gérer les déficits. Jospin après 97 réduit moins les déficits que d’autres pays et répond à l’appel de la cagnotte. Par contre, c’est vrai que la gestion sur la période 2002-2008 est scandaleuse. On voit aussi pendant les campagnes électorales que les 2 partis principaux font toujours assaut d’irresponsabilité fiscale.
    * Le RU sous Blair puis Brown: alors Major a fait des gros déficits pendant et après la récession de 92, Blair a rétabli la situation … avant de devenir super dépensier à partir de 2000 et de se pointer avec un déficit de -3% avant la crise financière…

    Dans le domaine fiscal, le problème c’est que tout le monde veut toujours plus de la part de l’état en payant toujours moins. La période passée permettait de le faire: il y avait de la dette pas chère à émettre. Jusqu’au moment où l’effet de levier devient vraiment trop menaçant. Mais on est renvoyé au point de départ, avec une demande de dépense toujours croissante et personne qui ne veut payer. Avec en prime cette fois-ci le poids de la dette.

  15. Là je sens que je vais piquer un coup de sang, et peut-être même être désagréable, tant j’en ai marre de cet argument éculé « un Etat n’est pas un ménage » et de sa variante "un Etat n’est pas une entreprise", qui ont pour fonction essentielle de planquer le véritable problème sous le tapis.

    Non que ce soit factuellement faux. En effet, un Etat n’est pas un ménage et un Etat n’est pas non plus une entreprise, et Alexandre expose bien les principales différences. Mais une fois qu’on a dit ça, il faut se poser deux questions :
    1. Une déontologique de philosophie politique : ces différences sont-elles légitimes ? Pour mémoire, la réponse libérale classique est NON.
    2. Une conséquentialiste d’économie : ces différences, et les actions qui en découlent, ne sont-elles pas justement la cause des crises économiques ? La réponse libérale classique est OUI.

    Donc oui, l’Etat ne se comporte pas comme un ménage ni comme une entreprise, mais c’est justement là l’erreur, car ce comportement est à la fois illégitime (même s’il est légal) et nuisible.

    Cela dit, c’est vrai que les ménages et les entreprises s’endettent, mais le plus souvent avec prudence car ils savent qu’en cas d’erreur, ils en supporteront les conséquences, alors que les gouvernements croient qu’ils peuvent le faire dans limite et sans risque, ce qui est hélas en partie vrai parce qu’ils peuvent transférer les conséquences de leurs erreurs sur les citoyens.

    Quant à l’argument « la dette publique c’est bon car ça sert à financer des dépenses utiles », il suppose implicitement que l’Etat fait systématiquement un meilleur usage des fonds que l’auraient fait ceux à qui il les a empruntés, ce qui reste à démontrer. Il peut arriver par exception que ce soit vrai, mais c’est bien loin d’être systématiquement vrai. Là aussi, l’Etat devrait bien se soumettre à la même discipline que les entreprises, c’est-à-dire à la concurrence.

    Bref, c’est Valérie Pécresse qui a raison et ses contempteurs qui se moquent du monde.

    @irfan
    « faire une UMP » ? C’est curieux, moi j’ai toujours pensé que les champions du genre étaient les communistes, avec Marchais champion toutes catégories, puis son clone Mélenchon, suivis de près par les socialistes. Comme quoi chacun voit midi à sa porte… De toute façon, tous les politiques apprennent les mêmes choses dans leurs écoles de communication, quel que soit leur parti.

  16. C’est la première fois que je lis ce blog, et je suis surpris par la teneur de certains commentaires. C’est étrange de reprendre l’auteur sur des choses… qui ne sont pas dans son billet. Par exemple: "Je sais que vous etes un fana de la dette…". Ah bon?

    Je ne suis pas économiste moi même, mais disons qu’intuitivement, je sais bien qu’il existe une différence entre l’économie d’un ménage et celle d’un état (ou alors ma mère mérite le prix Nobel d’économie). Je trouve l’explication donnée ici très claire. Et l’auteur n’exclue pas l’idée que la "règle d’or" puisse faire l’objet d’un débat ni qu’il s’agisse d’un choix politique possible pour un état (même si on sent bien qu’il est contre pour la France).

    En revanche, je ne suis pas tout à fait d’accord sur les mobiles annoncés. Qu’il s’agisse d’un calcul cynique, certainement. Mais comme la loi n’a quasiment aucune chance d’être adoptée, je pense qu’il s’agit plutôt d’orienter le débat en vue de la présidentielle. Ce choix ne doit d’ailleurs pas venir du camps Sarkozy car je me rappelle bien qu’en 2007-2008, un de ses proches conseillers disait que pour relancer l’économie (à l’époque on disait "cherche la croissance avec les dents", rappelez vous), il serait envisageable d’assouplir les critères de Maastricht, contredisant par anticipation la "règle d’or". Le choix de cette orientation viendrait plutôt du clan Fillon. On verra ce que ça donne en terme politique, mais je ne crois pas vraiment que ce soit payant et que la campagne portera là dessus. Ca m’étonnerait que Fillon arrive à long terme à imposer ses vues sur une chose qui constitue une choix politique aussi fort.

    Question pour les économistes: J’ai l’impression qu’une façon d’expliquer pourquoi ce raisonnement est faux est qu’on ne peut pas assimiler la richesse d’un état à ses rentrées fiscales. Ce qui constitue sa richesse, c’est précisément son économie, qui dépend de son industrie, son niveau d’éducation, etc… De toute façon, on sent bien la faiblesse de l’argument qui conclue que les banques ne servent à rien alors qu’on a dépensé autant d’énergie (et d’argent!) pour les sauver.

  17. C’est ce que j’avais pensé mais … les archives ne remontent qu’à octobre 2004.

    Je suis en train de me dire que je fréquente ce site depuis longtemps, peut-être avant 2004, je ne sais plus. Les archives sont-elles incomplètes ?

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Le blog date de 2004, le site de 2001.

  18. Je signale un papier récent de C. Reinhart "The liquidation of government debt" qui étudie par quels moyens et dans quelles proportions la répression financière a permis aux gouvernements (10 pays) de ne pas payer leurs dettes entre 1945 et 1980.

    Deux extraits significatifs :

    "in the era of financial repression that we examine here, real ex post interest rates on government debt did not reach three percent in a single year in the United States; in effet in nearly 2/3 of the years real interest rates were below one percent."

    "for the US and the UK the annual liquidation of debt via negative real interest rates amounted on average from 3 to 4 percent of GDP a year [around 20% of tax revenues]"

    Il est frappant de constater que les montants en jeu sont sensiblement les mêmes qu’en Chine aujourd’hui (3 à 4% du PIB). Ça en dit long sur ce qu’il faut penser de nos gouvernements démocratiques et civilisés.

  19. Quand on regarde le détail des politiques menées, on trouve des gestionnaires rigoureux et d’autres laxistes à droite comme à gauche

    Sinon, je trouve que ce blog a toujours défendu la possibilité pour l’État de faire du déficit et cela me parait du bon sens. J’aimerais qu’il défende aussi l’obligation de rester raisonnable dans le domaine, par exemple en s’organisant sur le long terme pour respecter les critères de Maastricht, qui reflètent eux aussi un certain bon sens

  20. @MB
    Je connais le papier de Krugmann sur l’Argentine. Il est simplement nul ou plutot comme d’habitude faux cul. Le PIB per capita Argentin est encore en dessous de celui de 1997.

    Ceci dit j’ai de la famille la bas depuis 1947, ils connaissent la musique, les dollars étaient a Miami. Gardez un compte en devise forte en France, ça pourra vous servir.

    @Marc
    Parce qu’il s’agit d’une vieille lubie de M. Alexandre. Sur le fond il n’a pas tort, mais en gros il dit a des alcooliques que se taper un vieux Marc ne peut faire de mal. C’est vrai, mais je préfère encore leur dire qu’il ne faut pas boire. Valerie Pecresse a dit qu’il ne fallait pas boire. Même si elle s’en siffle un ou deux en douce, je ne trouve pas ce discours si nul et méritant ce mépris.

    M.Alexandre confond me semble t il la dépense publique, qui peut être bonne ou mauvaise suivant l’usage qu’on en fait, et son mode de financement.

    La dette est indolore (avant la crise) donc anti-démocratique, dans la mesure ou elle évite a l’Etat de financer ses dépenses par l’impôt, direct de préférence.

    L’impôt direct est clair et transparent et est payé par tout le monde dans les pays démocratiques. Pas en France. Ni en Grèce d’ailleurs.

    C’est comme cela qu’on se trouve avec a la fois la dépense publique la plus élevée du monde, ce qui n’empêche pas une insatisfaction sur la qualité du service public, et un taux de prélèvement obligatoire pas triste quand même.

    Croyez vous que notre dépense publique serait a ce niveau, si la part de notre financement par l’impôt était celui du Danemark (au hasard)?

    La dette permet de faire plaisir gratuitement a ses clients voila tout, et c’est comme ça depuis Giscard.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    En fait on est assez d’accord. La seule différence, c’est que votre gout pour la vérité est a géométrie variable. Ça ne vous dérange pas, pour garder votre métaphore, qu’un poivrot vante les mérites de l’eau ferrugineuse pourvu qu’il enseigne la modération a la populace. Peu importe qu’ensuite il devienne ministre de la temperance. Le problème, c’est que vous finissez par confondre discours et actes, principes et réalités.

  21. Je suis donc bien au milieu d’une bataille qui ne date pas de ce post 🙂
    Sans vouloir prétendre jouer les arbitres, j’ai l’impression que votre désaccord vient du fait qu’Alexandre fait un post politique, et Merlin répond sur l’idée économique qui sous tend la position d’Alexandre. Bref, je n’aurais pas appris grand chose, mais je commence à me repérer un peu mieux dans la jungle de l’économie.

  22. … je n’ai jamais lu un tissu d’âneries pareil ! … je crois que nos pseudo économistes dont l’auteur de se blog ont totalement perdu pied sur terre ! …. je dirige des entreprises depuis 30 ans ! et bien entendu qu’on ne peut pas s’endetter indéfiniment.
    Et bien sûr qu’un état peut-être mis à genoux sans violence ! 90% des états sont dépendant de l’énergie et des emprunts !!!! .. bref ce blog est totalement naze et incompétent du mélanchon/écolovert pur jus! totalement déconnecté des réalités.
    Pour ceux qui savent encore lire dans notre pays ! surtout ne vous endettez pas ! on peut vivre et créer des entreprises sans s’endetter ! c’est ce que je me suis appliqué et je vis très bien ! faites des études et travaillez ! il n’y a que ça de vrai, c’est simple et efficace.
    Bref totalement Naze ce blog …au revoir

  23. Bonjour,
    Post très intéressant (comme toujours d’ailleurs…), qui plus est de salubrité publique.
    Une remarque incidente (n’ayant pas vocation à être publiée). Je vois que vous référencez, entre autres, le site de F. Lordon, dont je viens de lire un travail récent qui me laisse pour tout dire perplexe:
    http://www.fredericlordon.fr/tex...
    Comprendre l’Ethique est déjà un tour de force en soi… l’appliquer aux stress-tests bancaires relève du grand art (tendance suréaliste). Les réactions qu suscitent les travaux de F. Lordon sont généralement d’ordre disons idéologique, compte tenu de ses positions politiques bien connues. Mais je vois rarement des critiques de fond, sur le bien-fondé et la rigueur de son approche de l’économie. S’agissant d’une approche éconoclaste, vous êtes particulièrement bien placés pour nous éclairer à ce sujet. Vous avez justement pointé les aberrations distillées par notre chère ministre spécialiste ès finances publiques, mais pour sa défense elle n’a pas la prétention de justifier le déficit public par le Tractatus logico-philosophicus ou les Prolégomènes à toute métaphysique future 😉

  24. Bon, moi, je demande rien à ce blog. Rien d’autre que dire ce qu’ils veulent dire et qu’on puisse en discuter tranquillement.

    D’ailleurs, dans le domaine du procès d’intention, il me semble qu’il manque un élément : ce blog est en faveur de la dette publique ET du déficit commercial (histoire de parler des twin deficits).

    Sinon, qu’entendez-vous par revenus de l’État ? En France, en faisant une hypthèse Maastrichienne de 60% du PIB, et avec un budget de l’État de 550 G€ (dépenses) et un PIB de 1950 G€, on est plutôt à 2 ans. Or la dette est supérieure à 60% du PIB, donc on tourne probablement plutôt autour de 3 ans. Ce qui fait que la différence avec l’endettement immobilier des Etats est peut-être moindre que celle annoncée.

    Par ailleurs, il existe toujours sur le marché des émissions perpétuelles (le R-U est un spécialistes), même s’il me semble que les émissions récentes sont surtout le fait de structures privées.

  25. Merlin, la Banque mondiale n’est pas d’accord avec vous : data.worldbank.org/indica… L’Argentine a sans doute bien des problèmes économiques (notamment une inflation importante) mais il y fait meilleur aujourd’hui qu’il y a quatorze ans. Sinon, oui, bien sûr, les Argentins sérieux conservent des espèces en dollars ou en euros chez eux après la catastrophe qu’ils ont vécue. Exactement comme nos grands-parents ont continué à stocker du sucre et des pâtes après la Guerre.

    Alexandre, vous étiez encore plus éloquent ici : econo.free.fr/index.php?o…

  26. Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.

    Les politiques sont des cibles trop faciles et les économistes ne devrait pas jeter de pierres dans une maison de verre.

  27. M. Delaigue,

    Comment pouvez-vous, à quelques lignes d’intervalle, critiquer la règle d’or parce qu’elle priverait le gouvernement de marge de manoeuvre en cas de crise (ce qui est complètement faux, d’ailleurs) et critiquer le creusement du déficit en 2008-2010, précisément parce que le gouvernement a cherché à mettre en oeuvre une politique contracyclique (ce qui n’est pas si fréquent en France).
    On peut toujours faire mieux et toujours trouver matière à redire mais le fait est que cette politique de relance ait permis de maintenir une croissance positive du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages : en période de crise et de contraction du PIB, cela mérite d’être relevé.

    Alors que l’instauration d’une règle constitutionnelle de retour à l’équilibre a fait l’objet d’une unanimité transpartisane (cf. rapport Camdessus), je crois que l’opportunisme et la mauvaise foi ne sont pas là où vous le dites. Comment ne pas voir que la gauche est totalement empétrée dans ses contradictions, entre promesses irréalistes et impératif économique dictée par le contexte européen ? La mauvaise foi consiste bien en l’occurence à vouloir présenter cette réforme constitutionnelle comme une manoeuvre purement politique du gouvernement alors qu’elle est au contraire un impératif national.

    Rappel : la dette publique française est detenue aux 2/3 par des investisseurs étrangers. La dette externe de la France représente 200% du PIB (le double des US).

    Votre tentative de démolition de l’argumentaire de Mme Pécresse est par ailleurs complètement faux. La situation d’un Etat débiteur présente beaucoup de similitudes avec celle d’un individu. Un individu riche, de même qu’un Etat riche (comme l’est encore considérée la France) détient un levier puissant sur ses créanciers, qui acceptent dès lors de lui prêter de l’argent à taux faible… jusqu’au jour où les créanciers réalisent qu’ils sont allés trop loin. Et là, c’est la débandade. C’est ce qui se passe en Grèce, il n’y a aucune raison pour que la France n’y soit pas exposée. Arrêtons de nous mentir à nous-mêmes.

  28. J’ajoute que les arguments du type : "la droite a beau jeu de vouloir inscrire dans la constitution l’équilibre des finances publiques alors qu’elle a creusé le déficit en 2008-2010" sont absurdes. Pour rester dans les méthaphores éthyliques, iriez-vous reprocher à un alcoolique repentant de s’engager dans une cure de désintoxication au motif qu’il a encore vidé une bouteille la veille ?
    Au pire, au regard de notre laxisme budgétaire endémique, on peut douter de notre capacité à tenir cet engagement (et, vu de l’étranger, un tel doute est évidemment renforcé par le comportement de la gauche), mais disqualifier le principe même de la réforme pour une raison aussi mesquine, c’est là le summum de la mauvaise foi et de l’irresponsabilité.

  29. "Pour rester dans les méthaphores éthyliques, iriez-vous reprocher à un alcoolique repentant de s’engager dans une cure de désintoxication au motif qu’il a encore vidé une bouteille la veille ?"

    Non, mais je lui reprocherais de vouloir m’interdire par principe d’utiliser de l’alcool pour désinfecter une blessure alors que je n’ai jamais été pompette de ma vie (sorry Jojo). Et même si je l’avais déjà été, d’ailleurs.

  30. Pour répondre sur le fond : vous trouvez normal vous que la recette de l’impôt sur le revenu serve juste à payer le service de la dette ? Il n’y aurait pas comme un petit problème ? du genre actuellement on prélève plus d’argent que l’Etat n’en dépense utilement à cause des intérêts de sa dette ?

    La situation grecque ne démontre-t’elle pas le danger des déficits budgétaires à répétition ?

    Et l’Estonie, dont la constitution interdit les déficits n’a t’elle pas mieux résisté à la crise que la Lettonie voisine qui a du être secourue par le FMI ?

    Il est en revanche tout à fait exact qu’en cas de récession, l’Etat devrait pouvoir s’endetter. Il suffit juste de l’autoriser à avoir recours au déficit par exemple en cas d’augmentation annuelle du chômage d’un point, avec obligation de rembourser ces emprunts endéans les 5 ans.

  31. "Non, mais je lui reprocherais de vouloir m’interdire par principe d’utiliser de l’alcool pour désinfecter une blessure alors que je n’ai jamais été pompette de ma vie (sorry Jojo). Et même si je l’avais déjà été, d’ailleurs."

    C’est fou ce que la métaphore de l’alcoolique est féconde. Car voyez-vous, l’une des raisons pour lesquelles l’alcool à 90° n’est plus en vente libre, c’est que certains alcooliques venaient s’approvisionner dans les pharmacies en prétextant "avoir besoin de soigner une blessure".

    Si, de plus, par "désinfecter une blessure", vous entendez les 300.000 emplois jeunes, le retour aux 35h, la retraite à 60 ans et autres réjouissances promises par le PS, je n’ai aucune hésitation quant au diagnostic : c’est de l’alcoolisme à un stade très, très avancé !

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Marrant que la loi tepa, la reforme de l’isf, qui coutent bien plus cher que tout cela pour aucune efficacité économique, soient eux considères comme des politiques responsables.

  32. "Marrant que la loi tepa, la reforme de l’isf, qui coutent bien plus cher que tout cela pour aucune efficacité économique, soient eux considères comme des politiques responsables."

    Les exonérations d’heure supp prévues par la loi Tepa ont permis à 9 millions de salariés de gagner en moyenne 500 EUROS DE PLUS PAR AN ! Inefficace ? Durant la période de crise, la mesure a incontestablement contribué à soutenire le pouvoir d’achat des ménages, donc la consommation et a ainsi permis de limiter l’impact de la récession. La gauche est vraiment mal placée pour critiquer l’efficacité de cette mesure ! Pour autant, je regrette tout comme vous cette mesure coûteuse, en réalité conçue comme un pis-aller parce que N.Sarkozy n’a pas voulu supprimer les 35h (lesquelles coûtent 12mds par an à l’Etat).

    De quelle réforme de l’ISF parlez-vous ? Celle de juin dernier ? Elle ne coûtera rien à l’Etat puisqu’elle est entièrement financée par un alourdissement de la fiscalité successorale et d’autres taxes. Chaucun sait, de plus, que l’ISF est un impôt qui rapporte peu et qui coûte cher à collecter. Pure démagogie que de focaliser le débat sur cet impôt. Mieux vaudrait faire en sorte que les 50% de ménages français qui ne paient pas d’IR du tout soient enfin mis à contribution.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Ha, c’est cela votre critère “d’evaluation”? A cette aune la les 35 heures ont créé 600000 empois et n’ont en fait rien coute aux finances publiques. Marrant comme la soi-disant responsabilité en matière de dette n’est en réalité qu’une façon de légitimer des choix partisans. On en revient toujours la.

  33. Oui, c’est mon critère d’évaluation. Tepa, c’était "travailler plus pour gagner plus". 9 millions de salariés ont travaillé au-delà de la durée légale de 35h et ont de fait gagné plus. Cela a également permis de faire progresser la durée de travail hebdomadaire effective au-delà des 35h (on est désormais au-dessus des 39h désormais). Sur le fond, tout ce qui peut tuer les 35h me fait plaisir, en cela j’admet mon choix partisan. Sur la forme, je le redis, Tepa a coûté trop cher et il aurait mieux valu supprimer les 35h. Seulement voilà : plus personne n’a le courage de le faire et même les entreprises supplient de ne plus changer la durée légale du travail tant la mise en oeuvre de ces réformes est un véritable casse-tête pour elles en termes d’organisation.

    Voilà comment la démagogie a durablement handicapé notre économie. Et les 600 000 emplois auxquels vous faites référence ont été créés non pas grâce aux 35h mais parce que Martine Aubry a bien été obligée d’accompagner sa réforme inique d’allègements de charges patronales (les fameux "cadeaux aux entreprises" que décrie continuellement la gauche). Coût pour l’Etat : les 12mds par an que j’évoquais dans un précédent message. En fait, on peut même penser que les allègements de charge sans les 35h auraient eu exactement le même effet sur l’emploi…

  34. ‘Mieux vaudrait faire en sorte que les 50% de ménages français qui ne paient pas d’IR du tout soient enfin mis à contribution.’
    Ils le sont déjà par la TVA et plein pot vu qu’ils n’ont pas le pouvoir d’épargner.
    Salauds de pauvres…

    ‘Les exonérations d’heure supp prévues par la loi Tepa ont permis à 9 millions de salariés de gagner en moyenne 500 EUROS DE PLUS PAR AN !’
    Hmm vraiment, et combien de perdu en cotisations qu’ils n’auront pas faites quand il faudra se soigner, la retraite etc ? Hou la non ça compte pas ça c’est vrai…

  35. @Alexandre
    Dire que personne, et pas plus un Etat qu’un particulier ou une entreprise, n’a le droit de s’endetter au-delà des ses capacités (raisonnablement probables) de remboursement, et plus généralement de prendre des engagements qu’il ne pourra pas tenir, ça n’est pas un "choix partisan". C’est dire le contraire, à savoir que l’Etat peut s’endetter sans limites, qui en est un, au même titre que dire que 2 et 2 font 5.

  36. @Emmeline
    Sur le principe, bien d’accord : un Etat doit pouvoir s’endetter si nécessaire. Mais aussi bien d’accord avec Hector : vu l’usage qu’ils font généralement de la dette, il vaudrait mieux leur interdire complètement, par prudence.

  37. @Riendf
    Vous croyez vraiment que les 50% de ménages qui ne paient pas d’impôts sont tous pauvres ? Vous vous faites une trop haute opinion de notre système fiscal…

    Tepa, ce sont des exonérations sur les heures supps. Les bénéficiaires cotisent normalement sur leur temps de travail légal : ils ont exactement les mêmes droits que les autres en matière de remboursement.

  38. La "règle d’or", qui ne passera pas le congrès…

    Oui, c’est vrai. Mais cette règle d’or, aussi idiote soit-elle, à un réel pouvoir d’attraction auprès des citoyens. Et les commentaires sur votre posts le souligne.

    Alors, je me dis que si Sarkozy lit econoclaste, il peut continuer à l’utiliser après son rejet par les socialistes : il initie un référendum sur la question qui va sérieusement polluer la campagne des socialistes. Sarkozy, ou même Copé.

    Bon, les chances sont faibles, mais je prends le pari à un contre 100 🙂

  39. Grand lecteur et utilisateur d’éconoclaste, je dois dire que je suis avec le recul un peu circonspect devant votre pédagogie sur la question de la dette. Bien sûr, si on lit dans le détail, vos messages sur le sujet sont éclairants; mais au bout du compte ils sèment autant, voire plus de confusion qu’ils n’en dissipent.

    On peut avoir l’impression, en effet, en vous lisant, que la dette n’est jamais un problème, et que les politiques qui crient au loup depuis quelques années sont d’horribles démagogues opportunistes. Or il s’avère, aujourd’hui, il est difficile de le nier, qu’ils avaient parfaitement raison de le faire. Alors vous allez me dire, "oui, mais pas pour les motifs qu’ils avançaient; et leurs actes n’ont pas été en cohérence avec leurs paroles". D’accord. Mais alors c’est cela qu’il aurait fallu dire. Et pas forcément asséner une présentation purement théorique du "mythe du déficit public", un mythe qui pourrait bien aujourd’hui avoir des conséquences importantes sur la construction européenne.

    Vous ne pouvez pas reprocher aux hommes politiques d’être de mauvais professeurs d’économie, ce n’est pas leur travail. C’est le vôtre. Et je m’aperçois aujourd’hui que sur cette question, vous n’étiez pas si clairs que je l’ai longtemps cru, peut-être par un souci, visiblement récurrent chez vous et qui à vrai dire fait aussi votre charme, de ne pas avoir l’air de dire la même chose que les autres.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Je pense qu’il faut bien comprendre que nous n’avons jamais écrit nulle part qu’il ne pouvait pas y avoir de problème avec la dette publique. Nous avons, comme vous le dites, toujours expliqué que le problème était souvent pris à l’envers, que la dette et le déficit étaient présentés comme des fléaux en soi. Ce qui est absurde. Le chapitre de Sexe, drogue et économie qui traite du problème, reprend et réorganise les différents billets sur ce blog est très clair. Son message principal est : si vous ne tenez pas compte des dépenses et du système fiscal, vous ne pouvez pas avoir un avis correct sur le sujet. L’argument le plus extrême que nous ayons pu écrire sur le thème est en gros que même en cas de défaut de la dette, ce n’est pas la fin du monde (je résume ; ça ne veut pas dire que la fin du monde soit le seul évènement regrettable). Sur le fait que nous ne disons pas la même chose que les autres, il faut bien comprendre que nous réagissons. Si le discours ambiant correspondait toujours à de la bonne économie, peut-être que nous n’existerions pas ; ou différemment. Je sais que certains aiment dire que c’est une posture. Hélas, non. Quoi qu’il en soit, votre commentaire est instructif. Il est fort probable qu’en réagissant avant tout, nous ayons négligé de poser certains préalables dans nos positions.

  40. la règle d’or, idiote ? Pas plus que de mettre sous tutelle quelqu’un qui n’arrête pas de s’endetter de façon déraisonnable, et d’emprunter pour payer les intérêts de ses dettes précédentes.

    Ca n’est pas une question de principe ni de théorie économique, mais de simple prudence.

  41. Moi aussi grand lecteur et utilisateur d’éconoclaste, je m’associe à Logopathe pour dire que moi aussi, j’ai toujours compris vos positions (et encore plus ce dernier billet d’Alexandre) comme une défense inconditionnelle de la dette publique, ce qui m’a toujours beaucoup étonné compte-tenu de la qualité générale de vos analyses.

    Et comme je pense que ni Logopathe ni moi ne sommes des imbéciles, nous ne sommes certainement pas les seuls… Pour parodier Georges Fourest, "il ne messiérait pas que vous rectifiassiez"

    Réponse de Stéphane Ménia
    Même réponse qu’à Logopathe.

  42. @MB
    La Banque Mondiale et moi même ne sommes pas en désaccord. Vous utilisez simplement le GDP/tête a PPP qui est l’équivalent du Mc Burger index de "The Economist" alors que je vous parle real money: USD.

    La ou le peso valait 1 USD, il n’en vaut plus que 45cts. Ça ne vous empêchera pas d’avoir un steak local ou une coupe de cheveux a un prix raisonnable, mais les produits importés sont deux fois plus chers. Vous sentez vous plus riche après une dévaluation massive?

    Un autre petit point de détail, si quelque chose perd 50% de sa valeur, il peut ensuite croître a 5% par an, il ne lui faudra pas moins de 14 ans pour revenir au pont de départ. De la pauvreté dans la croissance pour paraphraser un admirateur des dentistes.

    En fait les classes moyennes locales se sont fait déposséder de leur devises fortes, en tout cas celles qu’elles avaient stupidement conservées au pays. Si mes souvenirs sont exacts, leur USD ont été de force transformés en peso au cours de 1 pour 1. Seuls ceux qui les avaient prudemment exportés s’en sont tirés.

    L’Argentine n’est tout simplement pas un état de droit.

    Apres avoir fait défaut sur la totalité d’une dette assez faible (50% du GDP) l’Argentine a renié ses contrats avec les entreprises étrangères, spoliés ses épargnants, nationalisé les réserves de change de sa banque centrale, et récemment nationalisé les pensions privées (les assurances vie locales). Bien sur l’inflation est de 25% mais le gouvernement la décrète a 12, ceux qui ne sont pas d’accord sont menacés des foudres judiciaires et les autres sont spoliés. J’en passe. L’Argentine est maintenant probablement au bout de ses expédients. Il va lui falloir soit revenir sur les marchés pour emprunter en espérant qu’ils n’ont pas de mémoire, soit serrer les boulons avec une politique plus orthodoxe. Un truc a la Grecque quoi.

    Si ce genre de politique est aussi sérieux que M. Krugman le prétend, on se demande pourquoi l’Argentine n’a pas le pouvoir d’achat de la Suisse, du Luxembourg ou de la Norvège.

    Mais c’est vous qui vous expatriez las bas. Vous avez du faire votre due diligence. Bonne chance.

  43. Merlin,

    Bon, vous préférez un joli graphique comme celui-ci, qui vous donne raison : data.worldbank.org/indica… Soit. Mais je ne suis pas très convaincu. Si l’économie locale me donne un steak et une coupe de cheveu à un prix raisonnable, ça me semble bien suffisant. Après, les fluctuations des devises sont telles que je crois plus raisonnable, bien que je ne sois pas spécialiste de la question, de regarder les chiffres en PPP plutôt qu’au taux de conversion du moment. Sinon, ça nous donne des trucs de ce genre, qui n’ont pas grand sens : data.worldbank.org/indica… La longue récession des années Jospin suivi par le boom des années Raffarin-Villepin, franchement, ça correspond à vos souvenirs ?

    Sinon, vous allez croire que je suis amoureux, mais Krugman a aussi répondu à vos objections : krugman.blogs.nytimes.com… Il ne s’agit pas de dire que l’Argentine est le pays le plus prospère du monde mais simplement de faire remarquer que, vu d’où ils partent, avec les régimes politiques qu’ils ont connu et les, disons, particularités locales que vous décrivez (on pourrait ajouter le rôle des syndicats qui me semble assez particulier…), ils s’en sortent plutôt bien.

    Et que la France n’a aucune chance de se retrouver dans l’état où s’est trouvé l’Argentine en mai 2003. Les structures économiques, sociales et politiques n’ont tout simplement rien à voir. Déjà, c’est quand même moins absurde de raccrocher le franc à l’euro, si j’ose dire, que le peso au dollar.

    Pour l’avenir, on verra bien. Enfin, je vous remercie de vos bons vœux et je ne manquerai pas de vous tenir informé. :oP

    Stéphane,

    Je ne souhaite pas passer pour un lèche-bottes mais franchement, la position de votre blogue m’a toujours semblée assez claire. L’endettement, ce n’est ni Mal ni Bien, c’est juste opportun ou inopportun. Et les moyens de financer une dépense n’ont rien à voir avec l’utilité de la dite dépense. A nouveau, la note de lecture d’Alexandre était très claire : « Si chaque français détenait dans son patrimoine, aujourd’hui, sous forme de bons du Trésor, plutôt que des Sicav, des actions Eurotunnel et des sinistres pavillons de banlieue, les quelques 20 000 euros de dette publique qui lui reviennent; si chaque français détenteur de titres de la dette voyait son nom, comme autrefois, inscrit au Grand Livre de la Dette Publique, comme créditeur; chacun d’entre nous pourrait se dire que la dette n’est pas en soi un problème, car c’est de l’argent que nous nous devons à nous-mêmes. Mais chacun aurait le devoir impérieux de se préoccuper de ce que son argent est bien employé. Plutôt que de déplorer l’apathie démocratique, nous devrions peut-être prendre les choses en main, et racheter avec nos deniers les titres de la dette publique, afin de ressusciter le citoyen authentiquement libre d’une Nation libre : le citoyen-créditeur ».

  44. @MB
    "Si chaque français détenait dans son patrimoine, aujourd’hui, sous forme de bons du Trésor, plutôt que des Sicav, etc…"

    C’est bien gentil mais il y a une sérieuse faille macroéconomique dans ce raisonnement. Notre déficit courant s’accroit à vitesse grand V, ce qui signifie que vous aurez beau appeler à un grand sursaut citoyen, notre pays a structurellement besoin de l’épargne étrangère pour financer son déficit courant. Si vous voulez y remédier, il faut d’urgence améliorer notre compétitvité (ce qu’a bien compris le PS en proposant de rétablir les 35h) ou bien il faut augmenter l’épargne nationale qui actuellement diminue (tiens, tiens) à peu près en rythme avec le besoin de financement de l’Etat. La solution la plus rapide semble donc bien de réduire le déficit public. Cqfd.

    En dehors de cette considération, il me paraît un brin irénique pour ne pas dire naïf de croire que la détention domestique de la dette publique résoudrait tous les problèmes. L’histoire regorge d’exemples de spoliation des épargnants français par le seignoriage et l’inflation.

    Réveillez-vous ! Une dette est une dette. Là seule chose qui entre en ligne de compte est l’évolution du rapport de force entre le débiteur et le créancier. Jusqu’ici, la puissance de la France (ou tout du moins son apparence) a tourné ce rapport de force à notre avantage (i.e. malgré notre endettement trop élevé, la prime de risque que nous payons est faible). Mais la déconfiture de la zone euro est en train de modifier en profondeur le tableau.

  45. Hector,

    "Il faut augmenter l’épargne nationale qui actuellement diminue (tiens, tiens) à peu près en rythme avec le besoin de financement de l’Etat", écrivez-vous. Sauf que non : http://www.insee.fr/fr/themes/ta...

    Vous affirmez : "La solution la plus rapide semble donc bien de réduire le déficit public". Pourquoi ? Pourquoi diminuer les dépenses qui sont utiles au bien-être de la population ou augmenter les impôts si des étrangers sont prêts à prêter à l’État de l’argent pas cher du tout ? S’il devient difficile d’emprunter, oui, la question se posera mais aujourd’hui, franchement : pourquoi ? Ou même si vous voulez, pourquoi ne pas diminuer les impôts et augmenter les emprunts ? A nouveau, cela ne veut pas dire que l’État doit faire n’importe quoi de l’argent qui lui est confié : que les ressources viennent de l’emprunt ou des impôts, il faut les utiliser utilement. La question est de savoir qui est le plus intéressé à contrôler sérieusement ces dépenses : le contribuable, le créancier étranger ou le créancier national ?

    "L’histoire regorge d’exemples de spoliation des épargnants français par le seignoriage et l’inflation", poursuivez-vous. Pouvez-vous me citer un seul exemple postérieur à 1815 ? C’est une question très honnête : mon sentiment, mais je me trompe peut-être, c’est que tous les gouvernements qui se sont succédés depuis ont toujours pris soin de ménager les intérêts des rentiers.

    "Là seule chose qui entre en ligne de compte est l’évolution du rapport de force entre le débiteur et le créancier", concluez-vous. Les loueurs d’argent auraient-ils plus peur du gouvernement du Canada que de celui des États-Unis, de celui de la Suisse que de celui de la Russie : http://www.tradingeconomics.com/... ?

Commentaires fermés.