Un livre que j’ai lu

Le temps des immigrés de François Héran. La démographie n’étant pas un domaine que je connais suffisamment pour m’exprimer précisément sur l’ouvrage, je n’en ferai pas une chronique. Mais j’ai apprécié d’y apprendre des choses sur la méthode du démographe, d’y retrouver des explications détaillées déjà aperçues dans les environs ou ailleurs, la clarté des démonstrations et un côté dépité d’avoir à écrire des choses qui semblent à l’auteur si évidentes et pourtant si peu connues. J’ai aussi le sentiment que l’auteur montre sur quels points son argumentation peut être débattue. Ce qui est très positif.

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4 Commentaires

  1. dans la série des ouvrages de sciences humaines qui se mêlent d’économie, je me demande quel avis les économistes ont sur "le nouvel esprit du capitalisme" de boltanski et Chiapello, devenu en peu de temps un classique de la sociologie. Est-ce que c’est un ouvrage dicuté, accepté, honni? ou est-ce qu’il n’a pour vous aucun intérêt?

  2. Etudier les fondements intellectuels de manuels de management pour essayer d’y distinguer des évolutions au cours du temps, très bien. Le faire en s’extrayant des évolutions de contexte me semble limiter la portée de l’exercice. Surtout, s’imaginer qu’on trouve là "l’esprit du capitalisme" me semble à plusieurs titres un exercice vain. "Capitalisme" est un concept foireux, "esprit du capitalisme" ne signifie pas grand-chose. Ni discuté, ni accepté, ni honni, je crois que ce livre est surtout ignoré en dehors du monde de la sociologie.

  3. ah… il y a quand même une large partie qui précise comment entendre ce concept "d’esprit" du capitalisme, et le contexte est présenté, il me semble, dans plusieurs chapitres, mais apparament, ça ne vous a pas convaincu. En tout cas, merci pour la réponse, j’en retiens donc que ce livre est globalement ignoré des économistes.

  4. Un peu étonné de la vigueur de la réponse d’Alexandre. Deux remarques : je ne suis pas si sur que le concept de capitalisme soit "foireux" même pour l’économiste "mainstream", le retour de Schumpeter dans les années 90 semble l’indiquer. Les institutionnalistes préfèrent parler de capitalismes, et ça fournit des débats intéressants.
    Quant au "Nouvel Esprit", il est vrai qu’il reste ignoré chez la plupart des économistes (même quelqu’un qui n’hésite pas à donner dans l’interdisciplinarité comme Daniel Cohen ne le cite pas, il me semble) mais il a été surtout repris par l’école conventionaliste (Favereau, Eymard-Duvernay…) qui voit dans les travaux de Boltanski son pendant sociologique et attaqué très durement par Bruno Amable.
    Mais ce livre n’est pas une exception : la sociologie économique est très peu lue par les économistes, même les stars comme Granovetter ou Swedberg.

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