Enrico Moretti publie un document de travail dans lequel il constate la concentration des diplômés dans les zones où le logement est cher. Il en déduit que la hausse des revenus réels est plus faible que mentionné habituellement, ce qui réduit de facto le creusement des inégalités avec les moins diplômés. Reste à savoir si cette concentration est due à une volonté de vivre dans ces zones ou si la demande de travail pour cette catégorie se situe uniquement dans ces zones. Dans le premier cas, la hausse de revenu se transforme en bien-être, malgré un coût en logement élevé. Dans le second, c’est une perte réelle. Son article penche vers la seconde option. Un écho à d’autres recherches, comme celle de Laurent Davezies qui se penche sur le sujet à l’échelle des grandes métropoles en général (Paris en particulier), sans distinguer explicitement entre diplômés et non diplômés.
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S’il est bien un moyen efficace de discrimination tarifaire, c’est bien par la géographie : difficile d’exercer de hautes fonctions dans, par exemple, la finance internationale et de résider à Epinal au motif que c’est moins cher. Difficile, pareillement, d’adhérer à une AMAP, d’accéder aux meilleures offres commerciales sur le territoire.
Exacerber la concurrence d’une manière générale dans le commerce des biens et des services a une conséquence : accroitre la part des commerçants pratiquant de la manière la plus efficace possible la discrimination tarifaire de sorte à rester rentables malgré l’effet déflationniste de la concurrence là où elle est possible.
Du point de vue de l’entrepreneur rationnel, cela plaide pour une stratégie d’intégration verticale des offres commerciales, notamment de services : intégrer au sein d’une même firme (ou d’une coalition locale, familiale, culturelle, communautaire) logement, alimentation, services de proximité dans une même zone géographique, de sorte à réagir à l’apparition de la concurrence dans un secteur par une discrimination tarifaire dans un autre. C’est à dire, pratiquer la stratégie économique d’une zone géographique, mais en direction des actifs victimes de contraintes particulièrement liées à leur activité professionnelle plutôt que des touristes de passage.
Cela me paraît très proche de la problématique du "ghetto français" (une fiche de lecture par ici : econo.free.fr/index.php?o… !), qui montre que le regroupement social est très prisé.
Soit le quartier de la Défance à l’ouest de Paris, avec ses tours abitant des sièges sociaux avec des tas de cadres.
Pour se loger, a égale distance :
– au nord, Argenteuil, sa dalle, sa zone …
– au sud, Sait-Cloud, son parc, ses villas de luxe … Nettement plus cher !
Qui a un doute sur celle des 2 comptant le plus de diplomés
Intéressant, il en va de même pour les entreprises qui embauchent ces cadres ? finalement embaucher des cadres coute doublement cher 😀
C’est claire que coucher dehors ou dans un couloir, ça coute moin cher qu’un 100m carré…
:/
"Reste à savoir si cette concentration est due à une volonté de vivre dans ces zones ou si la demande de travail pour cette catégorie se situe uniquement dans ces zones."
Ca n’est pas à oposer pour moi, car si la demande de travail pour cette catégorie se situe uniquement dans ces zones, alors on vas accroitre la volonté de vivre dans ces zones…
Le foncier paye aussi. Si vous vous installez à Argenteuil, vous aurez plus de mal à vous y faire des relations utiles à votre ascension sociale que dans le XVIème arrondissement, où par ailleurs vos enfants seront dans de bonnes écoles, à l’abri du racket et des coups.
J’arrive un peu tard sur le sujet, mais j’ai cette reflexion depuis longtemps, il en va de l’amménagement du territoire. En effet si la concentration des sièges sociaux était moins "jacobine", le problème serait surement différent. Les moyens de communication actuels permettent quand même d’échanger assez facilement sur un même territoire comme le nôtre. Je parle en connaissance de cause puisque j’habite moi même une moyenne métropole régionale ou se situe le siège d’une grande manufacture de pneumatiques..!!!!