Retourner se coucher

Une option qui me titille, après avoir écouté la chronique éco d’Emmanuel Kessler sur France Info. Jugez plutôt :
– Les restaurateurs sont heureux.
– La quatrième licence de téléphonie mobile quasi enterrée.
C’est bien d’avoir des amis hauts placés sur des talonnettes.

EDIT : Et maintenant, Barroso qui se prononce, très spontanément, pour une taxe Tobin… En plus, il pleut.

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16 Commentaires

  1. Il y a un moment où ça ne fait vraiment plus rire de lire ce genre de truc :

    « Je suis assez sceptique et réservé sur le choix d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n’est pas forcément le meilleur » …

  2. Les incitations, c’est important.

    Prenons par exemple le cas d’un avocat d’affaires étant parvenu à accéder à une fonction élective importante. Cet avocat d’affaires est encore jeune, et, de notoriété publique, n’est pas parvenu à satisfaire sa soif de signes extérieurs de richesses avec son actuelle fortune.

    Cet avocat d’affaires est bien conscient que sa fonction élective ne sera pas la dernière de sa carrière : il peut donc, logiquement, espérer exercer des fonctions plus lucratives lorsque, tôt ou tard, ses mandats prendront fin.

    N’est-il pas logique qu’il sache pendant son mandat ménager les plus grands employeurs d’avocats d’affaires ?

  3. … et Marc Touati qui claironne que la récession est finie et bien finie…

    Réponse de Stéphane Ménia
    N’écoutez plus Marc Touati. Il n’est plus que la voix de ses clients. Je me demande simplement quand on ne l’invitera plus à C dans l’air.

  4. pour la licence 3G, rien n’est fait. Notre ami président n’a pas d’influence sur ce dossier qui se trouve entre les mains de l’ARCEP.
    Allons fêter ca au restaurant !

  5. Heu… Pourquoi c’est grave, la 4ème licence ?

    Je m’explique : en quoi un marché oligopolistique à 3 sera significativement moins oligopolistique à 4 ?

    Est-ce que l’arrivée d’un 4ème opérateur entraînera une concurrence quand les tarifs demeurent, indirectement, contrôlés par l’ARCEP (pour la TA) et l’Autorité de la concurrence (qui impose, de facto, aux gros de maintenir des tarifs élevés (même s’ils voudraient parfois s’aligner sur la concurrence).

    Dit autrement : passer de 3 à 4 va-t’il changer la capacité d’entente des acteurs ? Est-ce que cela va changer la capacité d’action du régulateur ?

    Mon feeling (je n’appelle aucune théorie à l’appui de ma thèse, que je reconnais donc comme assez faible), c’est que cela ne va rien changer d’autre que la répartition de la rente, non ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    En fait, on ne peut pas savoir exactement. Ce qu’on sait, c’est que les capacités d’entente baissent quand le nombre d’offreurs augmente, du simple fait de la hausse des coûts de coordination du cartel. Or, passer de 3 à 4, c’est un de plus, mais 1/4 de la rente à renégocier. Pas sûr que le nouvel équilibre soit aussi stable. Ensuite, dans ce cas précis, il y a un acteur potentiel qui a déjà fait ses preuves dans d’autres domaines en matière de tarification et de niveau de service et d’innovation, à savoir Free. Je ne saurais en dire plus sans prendre le risque de raconter n’importe quoi. Quoi qu’il en soit, j’aime autant qu’un quatrième larron vienne prendre sa part. Cela ouvre davantage de possibilités qu’un statu quo Pour les autorités de régulation, vrai. Mais ce ne sont pas forcément les prix qui feront la différence. La différenciation des offres est en soi une source de bien-être, à prix égal.

  6. nos socialistes doivent etre heureux… et que personne ne m insulte plus en disant que cet avocaillon est liberal. il est socialiste, et a pris tous les travers de ce mot sans en prendre les bons cotés (si si il y en a, personnelement j’en connais pas mais on m’a dit que cela existait). affairisme, demagogie,confusion des genres. Free n est peut etre pas LA solution, mais face au cartel de cette commodité ca permettrait en tout cas pour un temps, de briser la rente honteuse de nos trois larrons.

  7. Je sais pas si ca a economiquement du sens, et ça fait un petit peu théorie du complot pour les nuls, mais il y a tellement de freins à l’ouverture de cette troisième licence. En admettant que ce soit à cause de pressions des trois autres opérateurs, pourquoi auraient-ils aussi peur si ça ne devait pas bouleverser un peu la donne. Free a déjà démontrer qu’il savait imposer un modèle économique différent. Il suffit d’aller faire un tour chez nos voisins belges pour s’en rendre compte.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ça change forcément la donne pour les opérateurs, puisque si le marché reste en situation de collusion, ils doivent néanmoins partager le gâteau avec un autre. Donc, au final, on voit mal aussi pourquoi priver l’État des recettes d’une licence de plus, alors que tout ce qui risque au pire d’arriver pour les consommateurs est une forme de statu quo. Enfin, si, on voit pourquoi s’en priver éventuellement : Free pourrait utiliser ça pour un meilleur usage. Mais qu’en serait-il vraiment ?

  8. Je suis assez intéressé par le fait que la comm’ de free marche finalement assez bien. A part le concept de "box", c’est quoi l’innovation de free ?

    J’ai l’impression que nous sommes d’accord pour constater que l’enjeu se limite, finalement, à discuter des termes du partage de la rente de situation.

    Sinon, j’ai quand même quelques remarques, concernant notamment la théorie du complot.

    En particulier concernant les 3 autres, il faut savoir qu’ils ont acheté une licence, et beaucoup plus cher que celle qu’achètera (peut-être) free. Du coup, on a un problème de distortion de concurrence.

    Par ailleurs, les obligations de couverture seront-elles les mêmes ? Selon quelles modalités ? Il est beaucoup plus rentable de prendre une mini-licence qui permet de couvrir "seulement" les grandes agglomérations qu’une licence "globale" qui imposerait un déploiement fort coûteux (le gain marginal apporté par l’installation d’une nouvelle antenne décroît très vite, et devient même vite négatif). D’où la question : les mêmes contraintes doivent-elles peser sur free que sur les autres (qui sont arrivés, en quelques années, à pas trop mal mailler le territoire) ? Si oui, alors comment organiser la période transitoire ? Free va avoir accès au réseau de ses concurrents ? A quel prix ? Dans quelles conditions ?

    Il me semble que dans un certain livre, on présente une proposition de racheter les "privilèges" des personnes lésées par une réforme. Mais le problème demeure le même, en creux : combien valent les licences vendues il y a dix ans (et donc partiellement amorties) ?

    Vaste problème…

    Réponse de Stéphane Ménia
    La box évolue depuis sa création et toujours avant celle des autres. C’est incrémental, mais de modem, on est passé à un truc qui intègre des fonctionnalités telles que le serveur d’impression, l’enregistreur numérique, le serveur de fichiers, etc. Je pense que c’est un fait indéniable. Pour avoir affaire à d’autres boxes régulièrement, je trouve la freebox assez remarquable, en termes relatifs. Le tarif de 29,99€ a été une étape fondamentale. Mais il est resté la référence. Sur ce point, on peut effectivement constater que ça n’a pas baissé… Mais Numéricable préparerait une nouvelle offre à 20€. Bon, maintenant, attention, je connais la comm’ de Free et je ne suis pas un béat. Pour ce qui est de la rente, non, j’ai évoqué la possibilité que le partage de la rente fasse éclater le cartel, conduise à une baisse des prix ou diversifie simplement l’offre. Avec, au pire, un cartel maintenu.
    Pour le reste, en effet, vaste problème.

  9. @Cimon:
    _La prix de la licence n’introduit pas de distorsions (à l’inverse des obligations associées à la licence): c’est un "sunk cost". Ce n’est pas parce que vous vous êtes fait avoir par un promoteur immobilier que vous pourrez louer l’appartement acheté plus cher.
    _Le livre en question est de Delpa et Wyplosz. Il n’y a pas lieu d’indemniser les opérateurs historiques puisque ces derniers savaient qu’il pourrait y avoir l’attribution d’une 4e licence (c’était dans les clauses des 3 licences).

  10. @fred

    – On parle bien du cas où il y a un promoteur et quatre appartements seulement, n’est-ce pas ?
    – Pour indemniser, il faudrait qu’il y ait impossibilité de savoir qu’on pourrait un jour perdre (ou partager) sa rente ?

  11. _On parle bien d’un promoteur et de quatre appartements à vendre une fois pour toutes.
    En revanche, il y a bien distorsion lorsqu’il s’agit de locations avec des loyers différents (par exemple la facturation de terminaison d’appel différente en fonction des opérateurs).
    _Oui, c’est un peu l’idée. Mais il y a une question de degré. Par exemple, pour les licences de taxis, on parle depuis les années 50 de les supprimer, mais on pense qu’il faut malgré tout indemniser.
    Dans le cas des opérateurs télécoms, le contrat date de moins de 15 ans, il y a une date-limite explicite dedans. Je ne vois pas comment on peut justifier une indemnisation: le prix payé à l’époque tenait compte de cette possibilité.

  12. @ fred

    On peut voir ça de cette manière.

    Donc les prochaines licences vaudront moins (puisque la faculté théorique est devenue pratique à vil coût), ce qui ne revient pas à une indemnisation pour les opérateurs (ils ne reçoivent rien, sauf s’ils voient leur licence renouvelée) mais quand même à une perte pour l’État.

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