Vacances finies, ou presque. Quelques coups de clavier avant la reprise.
C’est la récession. Enfin, la menace de récession. On pourrait rire des paroles de Nicolas Sarkozy de février, récemment rappelées par Le monde, mais c’est anecdotique (mais tellement conforme à la no-brain campaign permanente du président). Plus fondamentalement, on peut remarquer deux points.
Le premier est sémantique : les moteurs de la croissance française seraient essoufflés : consommation, investissement et demande externe (les composantes de la demande globale). En fait, il s’agit plus des moteurs de la conjoncture que de la croissance (phénomène de plus long terme), puisque celle-ci dépend avant tout de l’offre : capital physique, capital humain et progrès technique pour faire bref (voir ce texte). Ca ne change rien à la conjoncture, mais je trouve utile de le rappeler.
Le second est que le gouvernement a vigoureusement décidé de ne pas entamer de politique de relance. Très bien, mais n’y voyez pas là une conversion à un libéralisme débridé. C’est tout simplement qu’il n’a pas les moyens de relancer, et qu’il explique en filigrane qu’il n’est pas même en l’état de faire jouer des stabilisateurs automatiques élémentaires, qui ne sont ni de droite, ni de gauche, mais un outil universel de la politique conjoncturelle dont on peut faire bon usage sans ruiner un pays. La bonne nouvelle, si on peut dire, c’est qu’il les fera jouer malgré lui si la récession est là (si les recettes fiscales sont mauvaises, on voit mal comment réduire aussi sec les dépenses ; à moins que les impôts n’augmentent ?). L’autre bonne nouvelle, c’est que la BCE pourrait prendre le relai pour éviter la cata conjoncturelle. Dans ces conditions, il faut bien reconnaître que les gesticulations autour des réformes, qui seraient, dit-on, entamées par une politique de relance sont plus drôles qu’autre chose, dans le contexte. De la belle communication. De la mauvaise économie.
Pendant les vacances, j’ai un peu lu. Et j’ai lu le livre de Hugues, Petites exceptions françaises. Je vous le conseille vivement, parce que c’est vraiment bien de retrouver l’esprit des commentaires et vaticinations dans un bouquin. Le bonhomme écrit bien, on le sait. C’est drôle et décalé à souhait (et il y a très peu de politique). Pas long et pas cher. Alors, vous attendez quoi ? Dans un tout autre genre, j’ai lu Zodiac de Neal Stephenson. Comme d’habitude, avalé en deux jours. C’est vraiment l’auteur de cyberpunk que je préfère (même s’il a arrêté le genre). J’ai lu du Fred Vargas. RAS, j’aime bien son personnage, Adamsberg, mais à petite dose. Et en économie ? Presque rien ! Juste un petit livre dont Alexandre a parlé : Economics : a very short introduction de Dasgupta. Honte à moi, même si j’ai lu un peu d’économie dans autre chose que des livres. Ah, sinon, je vous déconseille fortement le hors-série de Capital publié cet été qui est supposé montrer l’économie au travers des écrivains. Une petite fumisterie sans intérêt, tant le concept d’écrivain est étendu à des personnes improbables (on trouve ainsi des articles de journaux rédigés par des… journalistes). Vraiment du remplissage.
Je n’ai pas acheté ou même écouté le dernier disque de Carla Bruni-Sarkozy (la diva qui se fait photographier sur le toit de la France – anecdote au fond sans intérêt, mais si significative) mais ça, vous vous en doutiez. Par contre, j’ai acheté le dernier Prong, groupe que je conseille à tous les petits jeunes qui en ont marre du mauvais metal qu’on leur fait avaler depuis 10 ans. Comme c’est encore l’été, une vidéo, d’un vieil album.
Au rayon “pas de repas gratuit”, j’avais réservé une voiture de location chez Easy Car (40€ de moins que chez le meilleur concurrent). Arrivé sur place, le correspondant local n’avait pas la réservation. Après un coup de fil en Angleterre, on apprend que la résa n’a mystérieusement pas été transmise. Ils m’ont promis de rembourser la différence de prix avec le loueur local vers lequel j’ai dû me tourner (peut-être même une indemnité, je sais plus). Pour l’instant, j’ai 100 € de plus dans la nature, en attendant de voir s’ils tiennent parole. Et quand bien même, c’est très pénible. Comme quoi, on peut vous le répéter toute l’année et se faire avoir aussi…
Je n’ai pas pris de petites notes sur des tas de trucs dont j’ai songé à parler durant les dernières semaines. Si ça me revient, je repasse. A bientôt.
- Sur le passeport vaccinal - 18 mai 2021
- Laissez le temps de travail en paix - 19 mai 2020
- Élinor Ostrom, le Covid-19 et le déconfinement - 16 mai 2020
- Ne tuons pas l’enseignement à distance. Optimisons-le - 15 mai 2020
- Quelques commentaires sur les évaluations à l’arrache des systèmes de santé en pleine épidémie - 9 mai 2020
- Du bon usage du supposé dilemme santé vs économie - 9 mai 2020
- Le problème avec la courbe. Édition Covid-19 - 4 mai 2020
- Reprise d’activité - 21 avril 2020
- Problème corrigé sur les notes de lecture - 6 février 2020
- éconoclaste a 20 ans. Épisode 2. Passeurs dans les années 2000 - 27 décembre 2019
Et bonne rentrée !
A propos des stabilisateurs automatiques… j’ai dans le fond de ma mémoire un souvenir flou : on n’avait pas entendu parler d’une constitutionnalisation de l’équilibre budgétaire il y a quelques mois ?
Comme la médiatisation de la révision constitutionnelle de juillet n’a consisté qu’en la présentation des résultats des votes et des diverses techniques politiciennes, on a finalement pas beaucoup entendu parler des conséquences de cette révision.
L’article 34 mentionne dorénavant l’objectif d’équilibre des comptes des administrations publiques dans le cadre d’une programmation pluriannuelle. Sorte de règle d’or à la française, sauf qu’elle n’est pas du tout explicite, on se demande bien comment elle sera interprétée par les législateurs et les gouvernants.
Essayez Rent a Car ils sont très compétitifs !
Vu le billet vous allez vous faire traiter de vilain "gauchisse-trotsko-crypto-communiste"
Bonne rentrée (pluvieuse en ce moment) !
Une chose est certaine, tu as eu de bonnes lectures cet été. Mais tu as mal réservé ta voiture. Moi, j’ai choisi AutoEurope et ça a très bien marché.
Réponse de Stéphane Ménia
AutoEurope, ayant justement lu l’histoire d’une mésaventure identique à la mienne, j’ai évité. Ce qui m’a bien fait rire (jaune) rétrospectivement. Je pensais qu’Easy ne sous-traitait pas.
Le travail a repris…