Public Choice in everything

Papandréou soumet à référendum l’accord de l’UE de la semaine dernière.
Si je vous pose la question suivante : préférez-vous être premier ministre légitime d’un pays qui a comme monnaie la drachme ou être premier ministre légitime d’un pays qui a comme monnaie l’euro, vous choisissez quoi ? Ben, l’un ou l’autre, je m’en fous, allez vous me répondre. Du moment qu’on me donne le pouvoir sans risque d’être renversé la semaine prochaine…
Je me trompe peut-être, mais…

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27 Commentaires

  1. Si j’avais l’idée saugrenue d’être premier ministre, évidemment d’un pays qui a pour monnaie la drachme. Ce qui ne prouverait rien d’autre que ma soif de pouvoir.

  2. C’est vrai que le mauvais côté, c’est de donner cette impression de "pas sûr de lui" juste au moment où on en a le plus besoin.

    De l’autre, s’il passe en force, ça risque de mal se passer justement.

    Donc, les gens ont une compréhension assez partielle de la situation (surtout, quoi qu’on fasse, ils diront forcément qu’il y a des responsables qui n’ont pas été punis) mais si on agit contre leur avis ça peut aussi empirer la situation. Même si on savait exactement quoi faire pour mettre fin à la crise, ce serait pas simple à mettre en œuvre.

  3. Premier ministre avec l’euro: ça voudrait dire que je ne suis pas en train de diriger un pays pourri comme la Grèce, où je ne peux pas lever d’impôts, où il y a tout le temps des manifs violentes à gérer.

    Pour ce qui est du pouvoir "sans risque d’être renversé la semaine prochaine", vu l’ambiance dans certains pays actuellement et le devenir des ces dirigeants qui ne risquaient pas d’être renversés, je préfère encore être renversé pour un oui ou pour un non, je pourrai aller finir mes jours tranquillou à l’étranger

  4. Ben, le choix pour la grèce, c’est 10 ans de recessions : vraiment 10 ans, les plans de projections stabilisent le déficit en 2020, où l’aventure : la sortie de l’euro.

    L’autre pays qui a tenté l’aventure récemment, c’est l’argentine. Et 10 après, elle ne s’en est pas si mal sortie. Même si effectivement elle a bénéficié de l’envolée des matières premières.

    Alors, je serais grec, je refuserais le plan de soutient. Toujours si j’étais grec, je serais reconnaissant à Papandréou de le soumettre à référendum.

  5. Facile. On s’en moque, l’essentiel c’est d’avoir un compte en Franc Suisse.

    Il va etre interessant de voir combien de Grecs vont maintenant ouvrir un compte dans une banque Allemande. Watch out: Bank run.

  6. En même temps s’il ne faisait pas ce référendum, ce serait un exemple flagrant de non démocratie,ce qui ne ferait qu’exciter le peuple encore plus qu’il ne l’est déjà.

  7. Ce billet là, gardez le bien au chaud. Dans cent ans, peut être qu’à la manière de l’assassinat de François Ferdinand pour la WW1, on fera remonter au 31 octobre 2011, l’effondrement de la construction européenne. Ce n’est pas la réponse des Grecs au referendum qui importe, mais le double bind que crée le referendum lui même.

  8. La démocratie, c’est-à-dire demander l’avis du peuple, qu’est-ce que c’est emmerdant !
    Ce n’est pas l’Elysée qui dira le contraire : c’est même dangereux, la démocratie.

  9. De toute façon la Grèce ne peut pas continuer avec l’Euro, car cette monnaie ne va pas avec leur compétitivité.

    A un moment donné il faut savoir être réaliste, la Grèce devrait sortir de l’Euro.

    Mais malheureusement ce n’est pas aussi simple, car une éventuelle sortie de la Grèce pourrait avoir comme conséquence une contagion à l’Espagne et/ou l’Italie, qui a leur tour pourraient quitter la zone euro, ce qui déboucherait sur un effondrement de cette zone.

    D’après Nouriel Roubini, "(…) cela serait alors aussi grave, voire plus grave, que la chute de Lemhan en 2008".

  10. Je veux être le premier ministre d’un pays qui a l’euro.
    Le choix du recours au référendum de Papandreou est une erreur. Et je trouve drôle que certains hommes de gauche soutiennent cette initiative alors que le référendum a été assimilé à juste titre à un outil bonapartiste proche du coup d’état. Le référendum c’est la négation du choix politique en ce sens que son résultat ne permet aucune concession, aucune adaptation. Un référendum aujourd’hui en France sur la peine de mort pour les violeurs et assassins d’enfants et vous connaissez le résultat… Le rôle d’un responsable politique ce n’est pas d’être populaire, c’est de donner un sens à l’évolution de la cité (du pays) même s’il est impopulaire. Le choix se fait lors des élections nationales et il n’y a aucune obligation de se représenter. Les accusations de traitre que subit Papandreou ne sont pas plus intelligentes et même pas dignes. Ce n’est pas Papandreou, ou du moins sa seule responsabilité, qui fait qu’un Grec sur trois n’ai pas d’activité salariée déclarée, qu’il n’existe pas de cadastre dans ce pays.

  11. En meme temps, les exemples concret de la situation sociale grecque que j’ai sont: deux chargés de cours d’université de thessalonique sur le point d’etre viré ou quasi, apres réduction de leur salaire, deja pas gras, la pension de la yaya qui a travaillé toute sa vie, est de 400 euros et va diminuer…etc. Ce n’est pas une question de pathos, c’est plutot qu’il ne rentre pas vraiment dans les critéres "ne paie pas ses impots et/ou ne fout rien" et que bon on ne peut serrer la vis que jusqu a ce qu’elle casse…

  12. Le choix de Papandréou est de toute évidence politique et électoraliste. Il veut d’un coté éviter de finir comme Ben Ali et Moubarak, et de l’autre se dédouaner (surtout en cas de victoire du non) en disant que ce n’est pas lui qui au final qui aura refusé le plan mais le peuple Grec.

    Mais au delà du résultat il faut voir aussi les dommages collatéraux que va engendrer cette décision de référendum.
    Le président Sarkozy pensait avoir, grâce à cet accord, "sauvé le monde", on s’aperçoit qu’il n’en n’est rien.
    Par ailleurs la décision de référendum de Papandreou est peut-être (voir certainement) économiquement un erreur, cependant les deux grand acteur de l’accord (Sarkozy Merkel, qui eux aussi avaient des intérêts politiques et électoraliste) devront faire avec, et non passer outre comme semble l’indiquer le communiquer de l’Élysée de ce jour 15h28, au risque de faire passer ce plan non plus comme un accord mais comme un "diktat".

  13. Les hommes sont tellement irresponsables par rapport aux préjudices qu’ils peuvent causer à la devise que ce n’est pas une bonne idée de laisser quoi que ce soit à la discrétion de la direction de la banque centrale. Stanley Jevons 1875 à propos de l’instauration de l’étalon-or aux Etats unis.
    Plus rien n’étonne celui qui sait un peu d’histoire…

  14. Pour répondre à la question précise, ce n’est pas la monnaie qui déterminerait mon choix de poste de Premier Ministre, mais l’ambiance à attendre. La Suisse et le franc suisse auraient ma préférence.
    Quant à la déclaration de Sarkozy, on peut l’entendre comme la possibilité laissée au peuple grec de dire oui. Ce dont je doute fortement!

  15. En tant que mékeskidi de l’économie, j’ai du mal à voir en pratique les conséquences pour un pays comme la Grèce d’une éventuelle sortie de l’Euro.

    À vue de pif, je dirais que d’un côté le pays retrouvera la maîtrise de sa monnaie et sa propre banque centrale, et que ces outils lui permettraient au moins de diminuer le poids de la dette sur son économie, non ? Surtout quand la BCE, elle, ne réagit pas forcément comme il faudrait pour régler la crise grecque…

    D’un autre côté, la Grèce devrait se passer de "l’aide" des autres pays de la zone euro. Mais quand on voit que la contrepartie de cette fameuse aide (qui reste, même aujourd’hui, insuffisante pour régler le problème de la dette grecque) est d’imposer au pays une austérité qui est 1) injuste et 2) contre-productive, ça fait aussi réfléchir.

    Bon, comme dit précédemment, c’est juste mes impressions (et/ou préjugés) de mékeskidi, donc je peux me tromper (très probablement) de beaucoup. Si quelqu’un pouvait m’éclairer sur ces questions, ce serait sympa…

  16. Je ne partage pas l’opinion d’un certain nombre de commentateurs précédents.
    1) Penser que les gens ne vont pas "bien voter" parce qu’ils ne comprennent pas les questions économiques qui se posent, on rêve ! Pourquoi pas revenir à la démocratie censitaire ? Du reste, j’ai l’impression que les Grecs comprennent parfaitement bien qu’ils sont ruinés, principalement du fait de l’incompétence de certains de leurs gouvernants précédents et de l’aveuglement de leurs partenaires européens, même s’il est de bon ton de dire que c’est la faute aux fraudeurs fiscaux !
    2) Je ne trouve pas que ce soit la même chose qu’un referendum sur la peine de mort. Sur la peine de mort, chacun vote en pensant qu’il ne sera jamais concerné personnellement par la peine de mort (les assassins, c’est les autres). Dans le cas de la Grèce, chacun va voter sur un sujet qui concernera au premier chef son propre avenir.
    3) Et si proposer un referendum, c’était un coup de maitre de Papandreou ? Les Grecs vont voter "oui" et il sera en sortira nettement renforcé pour faire avaler la pilule. On ne gagne jamais à éviter de porter sur la place publique les problèmes qui se posent, et les Grecs seront davantage prêts à payer la facture s’ils ont le sentiment qu’on leur a demandé leur avis.

  17. Demandez par referendum "voulez-vous être riches et en bonne santé sans vous donner aucun mal pour ça ?" ou "voulez-vous pouvoir voler de branche en branche comme les petits oiseaux ?", et vous aurez à coup sûr une grande majorité de oui.
    Le seul problème, c’est que c’est impossible.
    C’est une des limites de la démocratie…

  18. Au sujet d’un referundum sur la peine de mort en France, on se doute de la réponse.
    C’est bien pour ça qu’on ne pose pas la question au peuple.
    Vive la démocratie ! (quand on veut)

  19. @bob Ça devient lassant cette affirmation. Ça fait quand même plusieurs années que la peine de mort est très majoritairement désapprouvée. Le dernier sondage dont j’avais entendu parlé recueillait 73% de "contre" le rétablissement (http://www.bva.fr/administration...

  20. Article intéressant sur les conséquences possibles d’un refus du plan de sauvetage par la Grèce :
    http://www.lesechos.fr/economie-...

    Je me pose la même question que les auteurs : Pourquoi est ce que les Grecs ne se précipitent pas pour transférer leurs euros dans des banques Allemandes?

  21. à nasheuh : merci pour le lien, ça corrigera une idée apparemment fausse que j’avais en tête (même si les sondages, hein…).

  22. ‘Pourquoi est ce que les Grecs ne se précipitent pas pour transférer leurs euros dans des banques Allemandes?’
    Ce que j’imagine (ou alors j’aimerais qu’on m’explique aussi):
    Parce que les pauvres n’en ont pas, et que les riches ont deja transfere leur pognon ailleurs.
    On ne parle pas des fonds propres de banques grecques hein, pour la simple et bonne raison qu’ils n’existent pas, ces fonds propres sont les prets qu’on leur fait.

  23. Et il développe aujourd’hui : « The leadership of a small upper-middle-income country [la Grèce] is willing to do something unpopular and likely contrary to the interests of its population for the sake of the greater good. Still, as a structural matter I think it’s a fairly disturbing trend. The action is now moving on to Italy where “international community” is basically trying to stage a coup against Silvio Berlusconi. Here, too, that sounds like a good outcome for the world if it can be achieved but again constitutes a fairly disturbing trajectory ».

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