C’est la question que se posait Seven à partir d’un article du Monde : pourquoi y-a-t-il si peu de femmes au pouvoir?
On peut imaginer a priori plusieurs raisons pour expliquer la faible présence des femmes dans l’exercice du pouvoir. Ces raisons potentielles sont les suivantes :
– Les hommes et les femmes ont des qualités différentes. En particulier, les hommes sont meilleurs pour exercer le pouvoir que les femmes, et donc se retrouvent naturellement aux postes de pouvoir.
– Les femmes subissent des discriminations. Le pouvoir est un bastion masculin parce que les femmes sont jugées sur la base de préjugés comme moins capables que les hommes.
– les institutions et les circonstances du fonctionnement de la société sont défavorables aux femmes qui veulent exercer le pouvoir, qui doivent en plus d’une carrière s’occuper d’enfants et d’un ménage et qui voient leur progression barrée par leur vie personnelle.
– La différence s’explique par les goûts : les femmes n’aiment pas le pouvoir, donc ne sont pas attirées par son exercice, laissant la place aux hommes attirés par la lutte pour les places dirigeantes.
Lorsqu’on est journaliste, on peut disserter à l’infini entre ces diverses conjectures et produire un flot éternel de commentaires sur le sujet. L’attitude scientifique consiste elle à essayer d’identifier l’importance relative de ces différents facteurs. Pour cela, on peut appliquer la méthode réductionniste : on mènera alors une expérience qui permet d’isoler ces différents facteurs, afin de mesurer l’importance relative de chacun d’entre eux. C’est ce qu’on fait Muriel Niederle et Lise Vesterlund dans un travail de recherche récent.
L’expérience était la suivante. Des groupes de 4 personnes, deux femmes et deux hommes (comme souvent dans ce type d’expérience, des étudiants…), se voient imposer un exercice de calcul : trouver de tête le résultat de l’addition de séries de 4 nombres de deux chiffres (par exemple 21+47+23+17=?) pendant 5 minutes. On constate alors qu’il y a des différences entre les participants, mais aucune différence notable entre hommes et femmes dans l’ensemble : la distribution de la réussite de cet exercice est identique pour les deux sexes.
Ensuite, on propose un gain aux participants. Mais deux modes de rémunération sont proposés. Le mode de rémunération “forfaitaire” consiste à recevoir 0.5$ par calcul juste; le mode de rémunération “tournoi” conduit à recevoir 2$ par calcul juste, mais à une condition : avoir obtenu plus de bons résultats que les 3 autres participants à l’épreuve. On peut noter que pour quelqu’un qui ne sait pas comment il se place par rapport aux autres, le choix entre les deux modes de rémunération est neutre (en moyenne, il touchera autant quel que soit le mode choisi).
Que constate-t-on? Alors qu’hommes et femmes sont en moyenne aussi bons les uns que les autres à réussir l’exercice, et que le jeu traite les unes et les autres de façon strictement égale (pas de discrimination) plus de 75% des hommes choisissent le mode “tournoi” contre moins d’un quart des femmes. La majorité des hommes les plus faibles en calcul choisissent le mode tournoi qui les désavantage; la majorité des femmes les meilleures en calcul choisissent le mode forfaitaire qui leur apporte un gain plus faible. Comment expliquer cette différence? La recherche montre à partir de tests divers que les biais cognitifs classiques ne sont pas également présents chez les hommes et chez les femmes. Les hommes sont plus souvent victimes de confiance excessive que les femmes, c’est à dire qu’ils surestiment leurs capacités à mieux réussir le problème que les autres, et cette confiance excessive explique une bonne part de la différence; le reste est expliqué par un goût moins prononcé des femmes pour le mécanismes compétitif.
Ce travail ne montre pas que les discriminations ou les différences de qualité entre hommes et femmes n’ont aucune importance; mais cette étude met en évidence le fait que même en l’absence de discriminations, d’institutions et de circonstances discriminantes, ou de différences de compétences entre hommes et femmes, on constate que les hommes ont tendance à privilégier exagérément les environnements compétitifs, et les femmes à s’en éloigner beaucoup trop. La conclusion de ce calcul est simple : un environnement compétitif – et la recherche du pouvoir est un tel environnement – sera fortement biaisé en faveur des hommes, mais dans le même temps rempli d’incompétents persuadés d’être bien meilleurs qu’ils ne sont.
C’est un argument favorable à des réglementations favorisant la parité : en réduisant la compétition pour les places au pouvoir, elle peut paradoxalement conduire à une amélioration moyenne du personnel dirigeant, en y amenant des femmes dont les talents ne pouvaient pas s’exprimer dans un environnement compétitif.
(via aplia)
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Commentaire devenu sans objet suite à reformulation du post.
La question qui suit, très pikipokienne, serait de demander si ce biais de gout pour la compétition est d’origine génétique, éducative, ou un mélange des deux.
L’étude est intéressante, mais je trouve que la conclusion du post va trop loin. L’étude montre que les hommes et les femmes ont un goût différent pour le risque et la compétition. Leurs rémunérations et les postes occupés diffèrent aussi. Il y a normalement un lien entre les deux. Mais quel serait l’intérêt d’une réglementation favorisant la parité? Inciter les gens à occuper des postes qui ne les attirent pas? Non bien sûr. Moins payer les cadres masculins qui paradent en haut de l’organigramme en dépit de leurs piètres performances? Mais non : il s’agit de mieux détecter les talents et d’améliorer la qualité du personnel dirigeant. En clair : améliorer "l’efficacité du système"! Mmmmh… combien de mauvaises réglementations ont-elles déjà été prises avec les mêmes illusions?
En entreprise, les méthodes de recrutement étant flexibles et décidées par les dirigeants, le conseil d’administration, et au final par les actionnaires, nul besoin de réglementation dans ce cas. L’innovation existe dans les RH comme dans tous les autres domaines. Les différentes méthodes de recrutement et de promotion interne sont d’ores et déjà sur le grill du marché. Celles qui permettent de détecter les meilleurs talents et d’accroître le profit de l’entreprise ont naturellement la préférence des investisseurs, qui ne se préoccupent pas de savoir à quel groupe appartient le ou la candidat(e). Ceci vaut d’ailleurs pour toutes les formes de discrimination en entreprise. Alors tout ce que la réglementation pourrait faire dans ce domaine, c’est empêcher l’innovation de fonctionner.
Il faut distinguer la procédure de sélection et le travail concrètement effectué. Le problème vient lorsqu’on applique une procédure compétitive pour sélectionner des gens pour faire un travail pour lequel le goût pour la compétition n’est pas une qualité utile.
Si je faisais allusion à la parité, c’est plutôt en matière politique, pas dans les organisations (publiques et privées d’ailleurs). C’est dans le monde politique qu’on fonde la sélection sur la compétition pour faire un travail ensuite essentiellement gestionnaire. Donc c’est là que réglementer la parité, en réduisant de fait la dimension compétitive (cela oblige les partis à “faire monter” des femmes) peut avoir un effet positif.
J’ai un peu de mal avec l’affirmation que le système promeut des incompétents males au détriment de compétent(e)s femelles. Comment défini t on l’incompétence? Un peu de sémantique SVP avant de faire de grandes généralisations.
Les qualités intellectuelles, chez un dirigeant comme chez un Président de la République, ne me paraissent pas être le marqueur de la compétence. Le charisme, le sens de la prise de risque, la faculté d’adaptation, la disponibilité, etc. sans compter l’adéquation a l’organisme vivant qu’est l’entreprise sont bien plus important. Il y a suffisamment de grouillots hyper diplômés disponibles pour faire le travail de préparation.
Quand aux techniques utilisées par les entreprises pour recruter les meilleurs talents, c’est largement du pipeau. Si la mode est a la diversité, on diversifiera: on aura des femmes, des minoritées ethniques, même des Français (je suis dans une boite Anglo), l’idéal étant la femme noire unijambiste.
Mais la diversité ne sera que dans l’apparence car la seule diversité qui ne sera jamais bien acceptée dans l’organisme social qu’est une entreprise,c’est celle des modes de pensée qui ne sont pas dans le moule. La promotion dans une entreprise dépend du sens politique des gens et de leur faculté a se faire des amis (ou a ne pas se faire d’ennemis) et a créer des alliances; pas a leur capacité a obtenir le Nobel.
Si vous règlementez, vous aurez du "box ticking". Allez on va mettre un handicapé ce coup la!
Et puis franchement pourquoi voulez vous augmenter la compétition. Jobs for the boys SVP.
L’argument c’est qu’à compétence égale, et en l’absence de discrimination, la simple procédure compétitive crée un biais. Ceci n’est pas un post sur la compétence, ni qui promeut la compétition.
Je suis assez d’accord avec le commentaire de Gu Si Fang au sens où il me semble que l’intervention de l’Etat se justifie avant tout dans les cas où si chaque acteur privé choisit son optimium alors l’optimum global est sous optimal (par exemple dans le cas d’externalités).
Or dans le cas que vous décrivez, il semble que les entreprises aient parfaitement les incitations pour faire progresser les femmes autant que les hommes. Il est donc contestable que l’Etat puisse faire ce choix mieux que les acteurs individuels.
De plus l’expérience que vous décrivez montre deux choses :
1) que les hommes et les femmes ont des compétences égales
2) que les hommes ont plus l’esprit de compétition que les femmes
Cela n’est valable que pour le calcul mental décrit dans l’expérience, mais même si on suppose qu’on peut généraliser ces deux résultats pour les différents emplois, alors il reste que dans beaucoup de cas le fait 2) est considéré comme une compétence dans le secteur privé et en particulier dans les postes de pouvoir. Si le fait d’avoir l’esprit de compétition est une compétence recherchée pour les postes de pouvoir et que les hommes ont plus cet esprit que les femmes, alors il est normal qu’ils soient plus recherchés que les femmes.
L’étude ne montre pas votre point 1. Sur ce point, tout ce que cela montre c’est que les femmes font des additions comme les hommes!
Ce qu’elle montre, par contre, c’est que sur un sujet ou il n’y a pas de différence de compétence, pas de discrimination, les comportements des hommes et des femmes sont différents. Et que cela a des conséquences.
Pourquoi les blogueurs, et leurs commentateurs, sont ils majoritairement des hommes ?
Je doute que ce soit le cas. Il faut se méfier de l’image de la blogosphère qui se prétend la plus importante, elle ne représente qu’elle même.
L’essentiel des blogs en France sont des skyblogs qui sont nettement plus mixtes et peut-être même plutôt féminins. Pour des blogs plus adultes, des blogs sur des sujets comme le point de croix, la mode, sont parmi les plus fréquentés. Les blogs économiques sont plutôt masculins parce que la matière est encore très masculine, mais cela change; Les gens qui donnent leur avis en pensant qu’il mérite par sa nature intrinsèque d’être entendu et révéré sont majoritairement des hommes : mais cela va précisément dans le sens de cette étude.
"même en l’absence de discriminations" : le postulat implicite est que l’approche expérimentale réductionniste permet réellement de se débarasser de toutes les discriminations. Il y a évidemment de bonnes raisons de penser que c’est faux et qu’une part non négligeable des discriminations est, au choix, endogénéisé (Friedberg) // internalisée (Merton) // intériorisée (entourer la mention la plus appropriée). Peut-être est-ce la thèse de Bourdieu dans "La domination masculine", mais là je passe le relais à ceux qui l’ont lu.
Bien évidemment. Mais dans ce protocole les discriminations “environnementales” sont absentes. Le problème des discriminations internalisées, c’est que le concept flirte dangereusement avec l’indémontrable.
Je dois être tres lourd mais lorsque l’on dit que a "compétence égale" etc. on doit définir ce qu’est une compétence et une égalité de compétence.
De plus les carrières en entreprises sont plus "politiques" que compétitives. Les dirigeants ne sont pas recrutés sur concours (sauf en France ou le pecking order est pratiquement fixé a la naissance).
Il y a beaucoup plus d’homme en position de pouvoir a cause de l’hystérésis du système, qui ne changera que si l’intéret collectif des insiders le demande et au fur et a mesure ou des femmes arriveront a briser le plafond de verre et atteindront une masse critique. Reparlons en en 2100.
Oui, vous faites un peu le pénible, là… En quoi est-ce contradictoire avec le post?
Peut-être peut on distinguer "pouvoir" et "direction". A mon avis, il n’est pas nécessaire d’avoir le goût du pouvoir pour être un bon directeur, patron ou manager. C’est peut-être justement parce que les femmes ont globalement l’esprit de compétition moins développé et monis "d’overconfidence", que leur présence à de tels postes serait intéressante: elle limiterait peut-être les luttes pour le pouvoir ou leur dérivées, pas toujours très productives…
Les recrutements par concours avec contrôle de l’égalité des chances de chacun sont-ils moins discriminants que les autres formes de sélection ?
Joli étude. Mais qui aurait gagné à être corrélé avec un certain nombre d’autres critères. Et en particulier l’age – et le milieu social – des participant(e)s
Les hommes et les femmes de pouvoir ont – pour les plus jeunes – 50 ans. Ils sont nés au plutôt à la fin des années 50. A cette époque, les femmes n’avaient pas le droit de travailler et d’ouvrir un compte chèque sans l’autorisation de leur mari. Peut-être que cet environnement ne développait effectivement pas l’esprit de compétition.
Mais les choses n’ont-elle pas changé depuis ?
L’étude est intéressante et je suis d’accord avec votre première conclusion : la compétition est un mode de sélection suboptimal. Mais je ne suis pas sur que la parité ait un effet positif.
D’abord, rarissimes sont les postes de responsabilité où la dimension compétitive est faible. Dans le monde politique, le boulot n’est pas que gestionnaire. Un ministre est en compétition avec ses pairs pour son budget, pour les priorités législatives du gouvernement; il est en compétition avec les partenaires sociaux pour convaincre le public etc…
Ensuite et surtout, réduire la compétition n’entraînera une amélioration de la qualité des recrutements que si on remplace ce mode de sélection par un autre plus efficace. De plus, si la parité réduit la compétition pour les femmes, elle l’exacerbe pour les hommes.
Bref, la parité n’entraîne a priori aucune amélioration de la qualité des recrutements. Pour obtenir un tel but, il faudrait mettre en place des critères de recrutement spécifiquement construits pour sélectionner les plus compétent(e)s. Et ça, c’est autrement plus difficile.
La conclusion de l’article me laisse songeur:
avec les mesures de parité on a en fait 2 marchés: celui des hommes qui devient plus compétitif qu’avant (moins de postes, mais pas focrément moins de candidats) et l’autre qui est effectivement moins compétitif. Je vois pas pourquoi la moyenne des deux est inférieure…
si le fait que les hommes aient une confiance en eux excessive provoque l’apparition de beaucoup d’incomprétents aux postes de pouvoir, alors une bien meilleure solution que la parité pour assurer la compétence est de barrer purement et simplement l’accès aux postes de pouvoir aux hommes! En effet si les femmes sont moins victimes d’excès de confiance, alors ne recrutons que des femmes, elles devraient être en moyenne plus compétentes que des hommes…
Il me semble que certains commentateurs n’ont qu’une connaissance très théorique de l’entreprise. A part dans les petites PME, les actionnaires et le conseil d’administration n’ont pas connaissance des procédures de recrutement (et, à l’exception très minoritiare de l’actionnariat socialement responsable, ne s’en soucient guère). Cela relève de la Diection des Ressorces Humaines qui applique les méthodes à la mode dans les écoles de management ou sous-traite à des prestataires de recrutement.
De plus, ces commentateurs attribuent aux acteurs de l’entreprise une rationalité dont Herbert Simon avait déjà mis en évidence le caractère limité (la pratique confirmant amplement ce postulat). En outre, toute entreprise étant un groupe humain avec sa culture et sa dynamique propre (à l’intérieur d’une culture sectorielle et entrepreneuriale nationale: voir Philippe d’Iribarne), les processus de décision, et particulièrement ceux qui concernent la sélection des personnes, sont imprégnés de représentations et de valeurs, qui peuvent être positives ou négatives, mais conduisent rarement à un optimum "purement" rationnel.
Quelques remarques :
Le domaine politique n’est pas le seul concerné. Deux exemples intéressants: la Norvège et, plus récemment, l’Espagne ont voté des lois imposant un certain niveau de parité dans les conseils d’administration.
Contrairement à ce qu’affirme l’idéologie dominante, l’esprit de compétition individuel n’est pas forcement bénéfique pour l’entreprise, l’individu tendant à privilégier sa stratégie personnelle par rapport à celle de l’entreprise. C’est plus certainement l’esprit d’équipe (et de compétition en équipe) qui est à rechercher. En outre lorsque, comme illustré dans l’expérience citée (et malheureusement fréquemment constaté dans la vie réelle) cela conduit à promouvoir des personnes surestimant leurs capacités, on aboutit au principe de Peters…
Le concept de discrimination internalisée (dans ce cas, la confiance en soi), s’il est difficilement mesurable, est loin d’être indémontrable. Mais peut-être que pour l’économiste non-mesurable et indémontrable sont synonymes…;-)
Commentaire hors sujet mais… que pensez-vous de http://www.telos-eu.com/2007/03/... ?
Une objection aux resultats de l’etude:
"Les hommes sont plus souvent victimes de confiance excessive que les femmes". Et si c’etait que les femmes n’avaient pas assez confiance en elles, et que ceci etait un pur produit de l’education? On va apprendre au gamin a faire des roues arrieres sur son velo et laisser la gamine jouer a la poupee, sans que leurs resultats scolaires s’en ressentent.
Il y aura toujours des environnement "competitifs", pour la simple raison que la plupart des organisations sont pyramidales, alors plutot que de suggerer que les femmes ont un desavantage "naturel" et de favoriser la parite en vertu de cette "tare", je suggere de modifier les moeurs (les quotas peuvent tout de meme etre interessants par leur effet d’appel d’air et d’encouragement dans un premier temps, mais certainement pas sur du long terme).
De plus, l’experience est biaisee, les participants n’ont probablement pas pu evaluer leur niveau par rapport aux autres participants, et les enjeux etant faibles l’homme sera porte a risquer plus. De fait cette etude porte autant sur la confiance en soi que sur l’aversion au risque, et par des phenomenes lies a l’education les femmes sont plus averses au risque que les hommes, pour la raison que la femme se sent plus responsable de sa famille que l’homme en general – voir les etudes sur le micro-credit et sur les avantages sociaux a preter aux femmes plutot qu’aux hommes. Ou me trompe-je completement?
Pourquoi ne pas aussi s’interroger sur le rôle des femmes sur le pouvoir des hommes. L’histoire est truffé d’exemples ou les femmes "tirent les ficelles" et dans certains pays les femmes détiennent le pouvoir et les hommes sont des éxécutants ou des reproducteurs.
Et puis, qu’est ce que réellement le pouvoir ?
Pourquoi ne pas s’interroger aussi sur la différence de la durée de vie entre femmes et hommes. Le pouvoir use t-il plus ? Et au final, le revenu des femmes n’est-il pas supérieur à celui des hommes puisque leur durée de vie est supérieur à celle des hommes ?
Ce billet est très intéressant. L’étude que vous citez montre de manière assez convaincante que les hommes et les femmes ont en moyennes des personnalités différentes. Je reste toutefois un peu perplexe quant à votre dernier paragraphe :
"C’est un argument favorable à des réglementations favorisant la parité : en réduisant la compétition pour les places au pouvoir, elle peut paradoxalement conduire à une amélioration moyenne du personnel dirigeant, en y amenant des femmes dont les talents ne pouvaient pas s’exprimer dans un environnement compétitif."
Le résultat que vous mentionnez me semble correct, on peut en effet imaginer que la parité conduise à une amélioration de la qualité du personnel de direction.
Mais peut-on être sûr, du point de vue de la société dans son ensemble, qu’il est souhaitable d’augmenter la qualité moyenne du personnel de direction ?
Ne peut-on pas imaginer que l’optimum social se situe au niveau où les femmes les plus compétentes pour gérer les entreprise ne gèrent pas d’entreprises, mais exercent d’autres professions très utiles pour la société, par exemple pédiatre, professeur, chercheur, etc. ?
Pour Nitarom:
Peut-etre que vous plaisantez, mais au cas ou vous parliez serieusement: les femmes touchent en moyenne 33% de moins que les hommes a niveau egal de responsabilite (etude Insee non citee par un journaliste peu consciencieux – tapez plafond de verre sur Google). Citez-moi des pays autres que la communaute pigmee de la rive sud de la riviere Ouaga en Zambie inferieure ou "les femmes détiennent le pouvoir et les hommes sont des éxécutants ou des reproducteurs". Et grande nouvelle: les femmes vivent-elles 33% de plus que les hommes?
Pour LB: professeur et chercheur sont rarement des positions de pouvoir, pediatre peut-etre plus "stressant" et "competitif" que chef d’entreprise. Pourquoi les femmes n’auraient-elles pas le droit au pouvoir?
Justement, sur ce point en particulier, les blogs
constituent un intéressant terrain sociologique. Les blogs
de filles existent en effet en quantité considérable, voir
http://www.lenuagedesfilles.com/ et ne doivent rien à
Skyblog, ni au point de croix. On y parle de sujets qui
relèvent de la sphère traditionnellement considérée comme
féminine, et certains, comme Hélène
(monblogdefille.mabulle.co… ou Caroline
(penseesderonde.mabulle.co… reçoivent plus de
commentaires que dans les pires cauchemars d’Eolas.
En son temps, j’avais publié un billet comparant Tarquine
et Eolas, deux blogostars proches d’un point de vue
sociométrique (même classe d’âge, même profession) voire
microsociologique (utilisateurs de Dotclear, bricoleurs de
CSS). Ce qu’ils produisent est pourtant radicalement
différent, presque exclusivement public et professionnel
pour Eolas, uniquement privé et familial chez Tarquine.
Pourtant, créer un blog personnel ne relève que d’une
décision privée, et répond d’autant moins à une pression
sociale qu’ils sont anonymes.
Que dans leur immense majorité les blogs de filles se
restreignent à une sphère familiale relève de ce qu’un
sociologue disparu depuis peu appelait amor fati, le fait
de réduire ses ambitions, et de considérer que celles-ci
sont pleinement réalisées lorsque l’on atteint ces
positions sociales de second plan qui vous sont, en fait,
réservées.
On voit ça dans ces postes ministériels qui, pas seulement
en France, reviennent aux femmes : la famille, la santé,
l’environnement, la justice à la rigueur mais l’économie,
jamais. Il est vrai que, quand on voit ce qu’elles
prennent
quand elles sortent de leur domaine réservé…
A part ça, la remarque d’henriparisien sur la question de
l’âge est aussi pertinente que rarement soulevée, et vaut
pour d’autres catégories, comme les "enfants issus de
l’immigration".
Simplement une petite remarque. Si cela était vérifié, alors nous devrions trouver plus d’hommes que de femmes dans les grandes écoles. Car c’est là que débute la compétition pour le pouvoir. Or je pense que c’est relativement équilibré, en tout cas ce n’est pas 75%-25%.
Je précise ma pensée. En réalité, c’est le nombre de candidats au concours de grandes écoles qu’il faudrait donner, plutôt que celui des admis.
Très intéressant. On pourrait essayer (je ne sais pas comment) de vérifier si l’énoncé "les hommes en réunion politique monopolisent le temps de parole, la plupart du temps en formules infatuées et sans portée pratique", est vrai (dans la mesure où il s’agit finalement d’un prolongement de votre réflexion).
Interessant comme étude… Pour apporter mon grain de sel et dans un
sujet plus léger, cela explique aussi
pourquoi tant d’hommes se juge beaux (les sondages à ce sujet sont
étonnants)
alors que les femmes sont souvent criblés de complexes. En fait, le manque
de
confiance en soi est la tarte à la crème des magazines féminin…
Mince, je ne devrais pas citer mes sources … Ca ne fait pas sérieux …
Remarquez, maintenant, vous devez avoir deviné si je porte jupon ou
pantalon…
Cordialement (et pardon pour la mise en forme barbare)