Sexe, drogue… et économie est paru en 2008. Il a été réédité en 2013 (vachement moins cher, achetez-le). Vous trouverez toutes les informations utiles le concernant sur cette page.
Quand nous avons débuté la rédaction de cet ouvrage, nous savions parfaitement de quoi nous allions parler, ce qui est plutôt un bon départ, c’est vrai. Depuis des années, sur ce site, nous abordons des sujets variés, avec comme objectifs de vulgariser au mieux les travaux des économistes qui offrent une grille de lecture de problèmes le plus souvent en rapport avec les débat publics. Les 24 chapitres reprennent certains thèmes déjà abordés sur le site, le blog notamment, en les prolongeant. Cet ouvrage ne comprend pas de copier-coller sauvage de pages entières déjà publiées sur le site… Certains sujets n’ont jamais été abordés ou très peu. Bref, nous ne nous sommes pas contentés d’agrafer quelques textes assemblés à la va-vite… Nous avons prolongé notre façon de travailler en profitant du fait que ce que le temps internet ne nous permettait pas de faire, celui d’une rédaction d’ouvrage le rendait possible.
Néanmoins, si le contenu ne posait guère de problème, nous n’avions pas pleinement formalisé le message global à faire passer. Au fil de la rédaction de l’ouvrage, il s’est avéré que trois idées force émergeaient :
– l’économie n’est pas une discipline ennuyeuse, bornée par des sujets ne préoccupant en priorité que les experts et grands ce monde. Elle traite aussi du quotidien des gens et il n’y a pas de raison pour que le public ne comprenne pas ses ressorts élémentaires, dans un cadre ludique, qui plus est ;
– la science économique est dérangeante, en ce sens qu’elle débouche sur des résultats souvent contre-intuitifs ou s’aventure sur des terrains qui sont supposés relever d’autres domaines de réflexion, alors même que l’économie dispose d’outils intéressants pour les aborder, souvent aux côtés d’autres sciences sociales ;
– le public ne sait pas vraiment, au moins en France, quel est le travail quotidien des économistes. Il ignore largement les thèmes de recherche qui comptent pour la discipline et ont une idée assez périmée des débats qui l’agitent, restant bien trop scotchés sur des oppositions qui n’en sont plus pour les professionnels.
D’où le plan retenu pour le livre, basé sur l’idée (à peine exagérée) que le lecteur ne se fera pas que des amis s’il décide de reprendre à son compte les analyses et la façon de penser des économistes sur des sujets aussi variés que l’existence de l’Union européenne, la criminalité, la polygamie ou l’éducation. L’économie, malgré elle, peut être vue comme une science involontaire de la provocation, là où son image usuelle est celle d’une idéologie conservatrice, portée par des individus aussi ternes que le gris de leurs costumes.
Nous espérons que ce livre vous permettra de passer un moment agréable et instructif.
Alexandre Delaigue et Stéphane Ménia
Présentation de l’éditeur
Vous pensez que votre vie privée ne regarde que vous ? Détrompez-vous ! Aujourd’hui, les économistes sont partout : sexualité, drogue, éducation, mondes virtuels, environnement, bonheur, autant de sujets sur lesquels ils se penchent avec le plus grand intérêt, décryptant les comportements, analysant les interactions. Leurs conclusions peuvent déranger : ainsi, on découvre dans ce livre que la polygamie offre de nombreux avantages et qu’elle serait favorable aux femmes ; ou que l’interdiction de fumer dans les lieux publics ne diminue pas le nombre de cancers du poumon. Et ce n’est pas tout ! Si l’on se tourne vers des sujets plus classiques de l’économie, qu’il s’agisse de la dette publique, des grandes institutions internationales ou de la corruption, on s’aperçoit que leurs réflexions vont toujours à l’encontre de ce que l’on attend d’eux. L’économie serait-elle devenue un nouvel art de la provocation ?
En fait, ce qu’il faut comprendre c’est que les économistes ont profondément changé depuis quelques décennies. Après l’âge d’or de l’après-guerre qui a vu le triomphe des théories keynésiennes avec une croissance et un emploi au plus haut, les années 70 furent bien cruelles. Inflation et chômage se mirent à croître de concert, les pays pauvres allèrent de crise financière en crise financières et toutes les prévisions économiques se virent régulièrement démenties. Qu’ont fait les économistes ? Ils se sont enfermés dans leurs laboratoires et plutôt que d’essayer de changer le monde ils se sont efforcés de le comprendre. Aujourd’hui, ceux qui sont le plus considérés par leurs pairs sont de parfaits inconnus pour le grand public. Et ils ont complètement révolutionné leur science : ils se sont mis à étudier le comportement des gens, ont profité de l’essor des nouvelles technologies et des outils mathématiques, et appliqué leurs nouveaux outils à des sujets sur lesquels on ne les attendait pas. Avec une préoccupation unique : vérifier que les choix réalisés correspondent à la meilleure affectation possible des ressources. C’est ce regard froid et bien éloigné des considérations bien pensantes qui peut déranger.
Avec talent et humour, Alexandre Delaigue et Stéphane Ménia poursuivent ici le travail qu’ils ont entrepris sur leur blog il y a sept ans pour vulgariser les travaux les plus sophistiqués des économistes et les rendre accessibles à un public large (D. Kahneman sur la psychologie, R. Easterlin sur le bonheur, G. Becker sur la criminalité)). Iconoclaste et instructif, ce livre présente leurs raisonnements et conclusions sur 24 sujets contemporains. Pour tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est l’économie aujourd’hui et à quoi elle sert.
Sommaire
Introduction : L’économie, une nouvelle science de la provocation ? (intégrale en PDF)
Scandaliser sa belle-mère (et tout individu du troisième âge)
01. La polygamie, pensez-y…
02. Il faut laisser fumer les gens dans les lieux publics
03. Les économistes aiment les sujets bizarres
04. On apprend des choses à l’école
Être interdit à la télévision (sauf chez Ardisson)
05. La dette publique est un faux problème
06. Les prévisions des économistes sont nulles (et c’est normal)
07. Le réchauffement climatique, ça va durer
08. Voter, quelle étrange idée…
Plomber l’ambiance à l’apéro (voire au digestif)
09. Les français sont nuls en économie
10. Les riches sont des fainéants comme les autres
11. Faire payer le pigeon est excellent
12. C’est votre faute si se loger coûte cher
Se faire expulser de Davos (ou de Porto Alegre)
13. L’UE est une affaire mal engagée
14. L’OMC, le FMI et la banque mondiale ne servent à rien.
15. Les maisons de disque et les laboratoires pharmaceutiques sont des petits malins
16. La corruption, c’est comme les impôts (extrait en PDF)
Rendre son psy complètement fou (ou encore plus qu’avant)
17. Le bonheur est une question économique
18. Je vis dans une économie virtuelle
19. Être rationnel est humain
20. Les gens sont des sages hystériques
Finir sa vie tout seul (ou avec un caniche)
21. La publicité n’est pas nuisible
22. Patrick Juvet connaît l’économie
23. Les économistes ne votent pas (tous) à droite
24. Il faut indemniser les chauffeurs de taxi
Conclusion. Si, par hasard, il vous reste encore quelques amis…
Quelques avis (forcément éclairés) sur le livre
“(…) Au moment où la finance est dépeinte comme folle, Sexe, drogue… et économie donne avec humour l’idée rassurante que les analyses rationnelles existent, toutes surprenantes qu’elles puissent être, même si elles n’atteignent jamais les plateaux de télévision (…)” Sylvain Lapoix, Marianne2.fr
“(…) une lecture plaisante et instructive sur une discipline qu’on surnomme à tort, depuis Thomas Carlyle, la « science lugubre ».(…)” Gérard Moatti, Les échos.
“(…) un vrai régal. Sur chaque sujet, les auteurs associent systématiquement une connaissance approfondie des théories économiques et de la littérature la plus récente avec une plume grand public très rare parmi les économistes professionnels. Avec à chaque fois des conclusions prudentes et nuancées sur les problèmes posés. Bref une lecture à la fois utile et très accessible pour ceux qui s’intéressent à l’économie réelle au-delà des équations (…)” Guillaume Duval, Alternatives économiques.
“(…) Très sérieux. Et drôle en plus de ça. (…) Un peu provoc, mais jamais sans fondement. En vingt-quatre « leçons d’économie contemporaine », empruntant parfois aux travaux d’économistes renommés, les auteurs valsent de sujets légers en sujets plus complexes. (…) Après sa lecture, vous n’écouterez plus les propos de madame Lagarde de la même oreille…” Carine Janin, Ouest-France
“(…) Stimulant, le livre se penche sur les marchés de la drogue, du sexe, du crime, du bonheur, mais aussi du marché politique. Et de conclure qu’avec un regard froid et rationnel, l’économiste renouvelle les idées sur notre société, avec des réponses souvent dérangeantes. (…)” La Tribune, 14/11/08.
“(…) S’il est une chose que l’on comprend grâce à ce livre délicieux qu’est Sexe, drogue… et économie et à ses deux malicieux auteurs, c’est que l’économiste est un animal à sang froid et que c’est son inestimable qualité dans notre monde en surchauffe. (…)” Arnaud Gonzague, Terra Economica