Lu sur Rue89 :
“Le 9 avril, Nadine Morano, ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, fait des emplettes au Printemps de Nancy (Meurthe-et-Moselle), en compagnie de sa fille et… d’un garde du corps. La présence du cerbère suscite quelques plaisanteries des employées. Plaisanteries qui se soldent par un licenciement pour faute grave, pour l’une d’entre elles.”
C’est donc ainsi que nos ministres occupent leurs journées, conçoivent leur relation au public et luttent contre le chômage. J’espère qu’ils savent où est la porte.
Pour mémoire, Nadine Morano n’a pas l’habitude d’un tel accueil dans les magasins. Et pour cause…
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Lla concurrence locale se fera une belle publicité à bon compte en embauchant cette vendeuse plutôt qu’une autre.
Les nancéens qui gagnent leur vie en travaillant devraient avoir en effet honte d’aller acheter dans un magasin aux telles pratiques.
Allez, soyons équilibrés, voici la réponse de la ministre:
http://www.europe1.fr/France/Une...
Je dois avouer qu’à comparer les deux versions, celle de Mme Morano me paraît…moins cohérente que celle de la vendeuse. Mais bon, les Prud’hommes trancheront.
Ce qui joue en défaveur de Mme Morano, c’est aussi le fait son caractère "affirmé" lui a déjà joué des tours par le passé:
les plus célèbres:
le "hou la menteuse"
http://www.rue89.com/2009/06/05/...
le photographe indélicat
http://www.lepoint.fr/insolite/n...
on parle plus de longuet en tunisie il y a 5 ans que de cette affaire là en plus…
C’est un fait que les puissants en France sont tous voisins et parents. Le dirigeant de Kookai qui a sa fille mariée à son voisin neuilléen homme politique, ami de Morano… et hop. Ou quelque chose comme ça. Comme le fils Sarko marié à l’héritière de Darty, Papa témoin à un mariage de Jean Réno (ou est- ce quelqu’un de sa famille? je ne sais plus), les clubs privés ou journalistes côtoient hommes politiques et patrons de grandes entreprises, sans oublier les moules à merde comme BHL ou Jakatali. Auteuil Neuilly Passy, tel est notre ghetto !
Réponse de Stéphane Ménia
Est-il bien nécessaire d’aller jusque là ? Il y a juste probablement des responsables du personnel qui ont le courage d’un caniche.
Bah…, c’est la France, si je vous racontais mes déboires, 13000 euros de frais d’avocats, prudhommes et TGI pour une justice en sous effectifs. J’ai opté pour l’option radicale, l’exil…
Sans compter ce qui précédait, et la boite de mon père coulée avec l’approbation des juges sans même procéder aux expertises d’enquête.
Difficile de faire plus partial que l’article de Rue89 en question.
Au fait, Rue89, c’est pas le site hyper fiable qui avait sorti la pseudo-affaire de "l’ophtalmologue raciste" sur simple ouï-dire ?
Je ne suis pas un fan de Nadine Morano, mais si un vendeur appelait à me casser la gueule dans un magasin, moi aussi je ne laisserais pas les choses en l’état. Ce n’est pas trop demander que d’être un minimum respecté, surtout devant son enfant.
Réponse de Stéphane Ménia
Si vous étiez ministre, vous n’apprécieriez probablement pas plus que n’importe qui ce genre de choses et vous auriez raison. Mais si vous étiez un bon ministre, vous vous diriez probablement que c’est pour ça que vous êtes membre d’une élite et que cette bonne femme vend du kookaï dans un magasin. Vous vous diriez aussi que lui créer de très sérieuses emmerdes n’est probablement pas une bonne idée et que lui rentrer dedans un bon coup suffit, histoire de réparer le manque de respect dont vous avez été la victime. L’ennui, c’est que si la même chose vous arrivait, vous ne pourriez rien faire à part obtenir de vagues excuses (et encore…). Car, je suis au regret de vous annoncer que vous n’êtes pas ministre. Ensuite, il faut se demander pourquoi une inconnue a envie de dire ce genre de choses à une ministre. De toute façon, la réponse appropriée et jurisprudentielle aurait dû être : “casse toi pov’ conne”.
"il faut se demander pourquoi une inconnue a envie de dire ce genre de choses à une ministre" (Stéphane d’éconoclaste)
Un peu léger quand même. Même si des gens quasi-parfaits tels que moi ou Stéphane d’éconoclaste étaient ministres, il se trouverait toujours des "inconnues" pour avoir diverses envies.
Les choses sont en fait très simples : quelqu’un qui travaille en contact avec la clientèle ne peut pas tenir ce genre de propos. C’est tout. Je n’ai rien contre cette employée et je suis désolé pour elle, mais elle n’avait qu’à se comporter de façon professionnelle si elle ne voulait pas d’ennui.
Comme DSK, ahahahah !
Enfin, les Prud’hommes et le tribunal nouyorquè trancheront.
Réponse de Stéphane Ménia
Non, pas léger. Il y a toujours eu des invectives envers les politiques. Le plus souvent dans des lieux plus publics. La nouveauté, c’est la surréaction de l’ “élite”. Maintenant, je vois bien votre point de vue et j’aimerais qu’il soit respecté tout le temps et pas seulement quand Morano ronfle. Après tout, c’est peut-être l’exemple à suivre, en effet. Et je l’appliquerai d’ailleurs aux étudiants qui auront un mot déplacé à mon égard : à dégager définitivement, peu importe les excuses, les regrets. Morano est comme une prof incapable de se faire respecter sans conseil de discipline.
"la réponse appropriée et jurisprudentielle aurait dû être : "casse toi pov’ conne""
Tout à fait d’accord avec Stéphane (sérieusement). Pourquoi les ministres et les présidents devraient-ils se comporter autrement que nous ?
"…tout le temps et pas seulement quand Morano ronfle" : Entièrement d’accord avec ça.
"Car, je suis au regret de vous annoncer que vous n’êtes pas ministre."
J’en suis bien conscient. Mais personnellement, je ne pense pas qu’il faille être ministre pour avoir le droit d’être un minimum respecté. Un vendeur qui insulte un client n’est pas à sa place (et cela ne veut pas dire que l’emploi est forcément détruit). Par ailleurs, si un élève demande à casser la gueule à un prof, je crois également que ce ne doit pas être sans réaction.
Réponse de Stéphane Ménia
C’est une affaire de contexte. N’oubliez pas aussi que quand on intercepte des mots que nous ne sommes pas supposés entendre, il est plus sage de considérer qu’ils ne nous sont pas adressés. En tant que prof, cela arrive régulièrement, pour des choses plus ou moins déplacées. Ça ne veut pas dire qu’il faut les ignorer. Mais la situation est renversée, de fait. Un simple “Ah ouai ?” suffit à ridiculiser l’autre. C’est très différent de quelqu’un qui se plante en face de vous et les prononce. Bref…
"Morano est comme une prof incapable de se faire respecter sans conseil de discipline"
Bien vu, je plussoie abondamment (d’ailleurs le conseil de discipline ne permet pas de se faire respecter, tout au plus de se faire indirectement craindre, et donc doublement mépriser).
C’est la direction du magasin, ou de la chaine, qui est totalement nulle. Si Mme Morano voulait absolument "des suites" l’employée pouvait parfaitement recevoir un avertissement, et l’affaire en restait là.
Faut-il que nos ministres se sentent à la fois puissants et fragiles pour avoir besoin de briser ainsi le personnel des chaînes où ils habillent leurs enfants !!
Si elle avait été ministre des sports, elle aurait pu relever le défi pugilistique.
Mais en tant que sous-ministre du chômage, euh, pardon, de l’emploi, elle a préféré nous montrer à quoi sert le chômage : il permet aux puissants d’opprimer les humbles beaucoup plus facilement.
S’il n’y avait pas de chômage, personne n’aurait entendu parler de cette affaire car à peine licenciée la vendeuse aurait déjà retrouvé du travail.
La vendeuse elle-même aurait peut-être déjà oublié cette altercation.
En réalité peu importe la raison pour laquelle Pierre a un boulot tandis que Jacques n’en a pas, alors que ce pourrait très bien être l’inverse : disserter là-dessus c’est comme dire "si ma tante en avait, eh bien ce serait mon oncle" Quel intérêt ?
La seule question que nous devons nous poser c’est pourquoi faut-il qu’il n’y ait pas assez de travail pour tout le monde ?
Nous pouvons chercher une manière satisfaisante de gérer la pénurie, nous ne trouverons jamais. Il n’y a pas de chômage juste ou moral.
Le licenciement de cette vendeuse est ni plus ni moins injuste que l’embauche prochaine de sa remplaçante, ou que n’importe quel refus d’embauche opposé à n’importe qui.
Quand on est ministre, il me semble que l’on doit avoir une certaine hauteur et retenue du fait meme de sa position et de son pouvoir.
Il y a plus de noblesse de ne pas en abuser et à etre magnanime que de de réclamer des sanctions envers une employée dont la blague est douteuse mais pas réellememt méchante…
Il m’est arrivé un truc similaire … pas en tant que ministre mais arbitre de handball. Je me rends à Plouville sur Yvette arbitrer, je pénètre dans le stade, et j’entends "oh merde, c’est encore l’autre con"…. je passe mon chemin, demande mon vestiaire, met ma tenue, controle la feuille de match et je vois mon zozo en train de s’échauffer. Je sais que le réglement prévoit ce cas et m’autorise à l’expulser alors que le match n’a pas débuté….
Mais cette situation étant rare, je ne sais plus si son équipe doit commencer le match avec un joueur sorti pour deux minutes ou débuter à 7.
Du coup, j’ai laissé couler pour ne pas faire une faute d’arbitrage manifeste en ne connaissant pas le réglement.
Sur le coup, c’est vrai que la réaction première est d’expulser zozo, on aime guère se faire traiter de connard, et on possède tout pouvoir ou presque en tant qu’arbitre, un peu comme Morano en tant que sinistre.
Mais ensuite, c’est vrai qu’on se demande pourquoi en entrant dans l’arène, la première réaction d’un joueur est de dire "bordel, pas lui"… ce qui sous entendrait que je suis un mauvais arbitre. La preuve, je ne sais pas appliquer la procédure quand un mec est insultant avant le match.
Bref, pas évident… sévir ou faire son mea-culpa en disant "si ça se trouve, ce mec a raison, je suis un vrai charlot" ?
Morano visiblement préfère sévir … je n’en dirais pas plus, elle a déjà porté plainte contre une internaute qui la traitait de menteuse. Je ne peux donc déclamer ici ma pensée profonde envers cette minsitre de la ripoublique.
"la lutte contre le chômage" ? Aucun rapport. Le Printemps embauchera une autre vendeuse, qui était peut-être au chômage et sera espérons-le plus correcte avec les clients. Impact net sur l’emploi : zéro.
Réponse de Stéphane Ménia
Si vous voulez la jouer premier degré, je vais vous sortir mon modèle d’appariement et vous montrer que l’emploi pourrait disparaître du fait des coûts d’appariement. Mais comme je sais déjà que mon modèle d’appariement est plus gros que le vôtre, je vais plutôt vous dire : oui, vous avez raison. C’est donc, comme je le dis, une drôle de conception de la lutte contre le chômage…
"je vais plutôt vous dire : oui, vous avez raison."
amha ça vaut mieux…
"C’est donc, comme je le dis, une drôle de conception de la lutte contre le chômage…"
Drôle de conception en effet, puisque ça n’a rien à voir.
Content d’être d’accord à 100% avec vous !
Réponse de Stéphane Ménia
Vous manquez cruellement de sens de la dérision.
I am reading this in google translate so maybe I am not getting all the nuances but it seems to me that the salesperson was rude for no reason at all. The minister reacted and because she is powerful can get the salesperson fired. Maybe the store should review its personnel policies — would it have reacted in a similar way if I had been insulted? probably not!
Réponse de Stéphane Ménia
You’re right. And our minister helped this happen while she’s supposed to be more clever than ordinary people…
Comme dirait l’autre, c’est un comportement de parvenu, qui veut montrer sa place en cassant au possible tous ceux qui la mettent en question. Ou autrement dit, c’est quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’arrondir les angles et de durcir le cuir parce qu’il est trop jeune dans le métier, et pense que le seul fait qu’il soit là où il est suffit à la garantir. Ou encore, qui confond responsabilité et autoritaritarisme, hiérarchie et force.
D’où l’utilité des dynasties pour éviter de tels snobs ! 🙂
Réponse de Stéphane Ménia
Bon, je vais la faire, mais que tout le monde la prenne comme de l’humour, hein : ou alors, peut-être qu’elle est juste très conne ?
no comprendo…
mais tant pis
@ atin: the salesperson’s version is actuallay much more nuanced. She claims that a colleague jokingly boasted that he could beat the minister’s bodyguard anytime, and that she merely replied that a good way for him to test it would be to attack the minister herself right away. Problem is, the lady in question only heard the words after "attack"…
It’s word against word, but she also claims that she has produced two testimony letters that back her. If this version is correct, I doubt we should say that "she was rude for no reason at all". And in any case, even if she was, I am totally on board with Stéphane on his reply to your comment.
@stéphane: Jamais je n’oserai mettre en doute l’intelligence de nos dirigeants. C’est tout au plus un manque d’exercice du pouvoir qui les rend maladroits. C’est d’ailleurs pour ça qu’il vaut mieux qu’ils restent longtemps au pouvoir, pour apprendre sur le tas 🙂
C’est le sport national : http://www.lefigaro.fr/flash-act...