Mise à jour – 09/12/2008

Une nouvelle question-réponse, qui va provoquer des hurlements, à ne pas en douter. Que vaut une vie humaine ?

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8 Commentaires

  1. J’avais plutôt en tête un coût de l’ordre de 1,5 millions d’euros :
    halshs.archives-ouvertes….

    Cette donnée est loin d’être utilisée à bon escient.

    Si c’était le cas on ne dépenserait pas 1,2 milliards d’euros pour sécuriser environ 500 passages à niveaux par an et sauver moins d’une dizaine de vie.

    Si c’était le cas on interdirait la vente de la cire, qui cause très probablement le décès de plusieurs centaines de personnes âgées par an. Ou bien encore on passerait quelques spots à la télévision contre l’alcoolisme, pour un coût négligeable par rapport à l’ampleur du phénomène.

    La santé publique, c’est hélas tout sauf rationnel.

  2. L’article est intéressant, mais d’une certaine manière suppose qu’on soit capable:
    – d’estimer implicitement des probabilités de mort
    – de faire des choix rationnels sur sa propre vie,
    deux hypothèses très fausses !

    Par exemple, un cas bien connu est le voyage en avion vs voyage en voiture. Il y a des gens qui ne prendraient l’avion pour rien au monde et sont prêts à faire des milliers de kilomètres en voiture par peur du crash, alors que rationnellement, il est en fait bien plus dangereux de voyager en voiture.

  3. Si je prend la voiture cet apres midi et que je me fais volontairement flasher une dizaine de fois, j’ai des chances de voir ma durée de vie augmenter?!

    @Augustissime : nous avons tendance à surpondérer les probabilités (même très faibles) qu’un risque se produise. D’où certaines politiques publiques en apparence irrationnelles. De plus, pour l’alcoolisme, la question n’est pas si simple. La baisse du nombre d’alcooliques résultant d’une augmentation des spots télé est faible. Leur multiplication aboutirait à un énorme gaspillage.

  4. Un point concernant les analyse de coût-bénéfice pour les politiques publiques en matière médicale/sécurité non pris en compte dans cette présentation est qu’une méthode habile est d’"escamoter" l’évaluation du prix d’une vie en choisissant de présenter plutôt les choix en terme d’alternatives.

    J’ai 1,2 milliards, est-ce que je les dépenses en aménagement de passages à niveau qui vont sauver 10 vie, ou en équipement/nouvelles équipes de SAMU qui vont en sauver 100 ? Chaque année, on détermine le niveau d’investissement possible, et ensuite à chacun des demandeurs de fonds de se soumettre au concours de beauté pour démontrer que les fonds dépensé chez lui sont plus efficaces que chez le voisin.
    Le complément est ensuite de présenter aux citoyens le choix de ce niveau d’investissements, être vous prêts à une augmentation d’impôts pour financer ces projets passés à la trappe par manque de fonds, qui sauvent x vies par euro d’impot que vous payez en plus ?

  5. Juste une remarque de forme sur votre texte, vous écrivez :

    « Pourtant, le principe est simple : avant que la personne ne soit tombée, la probabilité que quelqu’un meure est faible, justifiant de ne pas engager trop de moyens et traduisant une faible valeur de la vie pour les passants. Maintenant qu’une victime est au fond, clairement identifiée et que la probabilité de son décès est élevée, la valeur de sa vie est importante et les moyens mobilisés en rapport »

    En fait ce n’est pas la valeur de la vie qui a changé entre les deux situations. Mais juste l’évaluation des risques. Et comme ce que l’on price c’est « Risque » x « valeur de la vie » cela change l’ordre de grandeur des coûts engagé pour la préserver. Il y a un peu la même confusion sémantique dans l’exemple sur le gilet de sauvetage.

    J’aurais préféré une formulation du genre :

    « Pourtant, le principe est simple : La probabilité qu’une personne tombe et décède est très faible. Il n’est donc pas judicieux de se prémunir contre un risque très hypothétique. Mais si celui-ci se réalise, la personne immobilisée au fond du ravin à un risque de mort très élevé. Risque qui justifie les dépenses importantes qui peuvent être engagé pour la sauver. »

    Mais c’est juste du pinaillage, vos questions réponses sont excellentes.

  6. En espérant ne pas me faire modérer cette fois-ci…

    Une vie humaine vaut-elle moins dans un pays sous-développé que dans un pays développé? je pense que c’est cette question qui est intéressante, non?

  7. Très intéressant 🙂

    Est-ce que ce type d’analyse existe en ce qui concerne la qualité de vie?

    Exemple: on peut remplacer le coeur d’une personne âgée de 75 ans. En moyenne ça va sauver quelques mois de sa vie (pas tellement plus -l’opération étant dure à supporter à cet age un certain nombre vont mourir sur la table d’opération). Avec le même argent, on peut donner de l’aide à domicile à des dizaines de familles dont l’un des membres souffre de handicap, ce qui peut faire une différence très grande sur la qualité de vie (et en fait économiser les soins de santé lié à l’épuisement des aidants).

    Comment arbitrer ce genre de choix économique? Je ne suis pas sur qu’il existe une réponse, mais comment aborderiez-vous le calcul au meilleur de vos connaissances actuelles?

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ce texte n’approfondit guère le problème, c’est vrai. Je ne sais pas si cela répondra à votre question, mais voici une notion qui pourrait y correspondre.

Commentaires fermés.