Merci

Oui, merci à Esther Duflo pour son billet dans le Libération d’aujourd’hui : “OMC, la honte de la France

Rappel : il faut supprimer la PAC.

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Alexandre Delaigue

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16 Commentaires

  1. > "Mais moins de 3 % de la population française peuvent-ils garder indéfiniment le reste du pays et du monde en otage ?" (Esther Duflo)

    C’est vrai que cette situation est franchement agacante. Entendre Douste defendre l’indefendable au nom de la France, c’est vraiment insupportable.
    Quand est-ce qu’un contre-lobby se creera-t-il? D’ou pourrait-il partir? De l’Internet? … un travail pour Alexandre? 😉

  2. Et le cout economique (et ecologique …) pour la France de ne plus avoir d’agriculture, les economistes l’ont calcule ?

    On en fait quoi de tous ces champs, des logements sociaux ?

  3. Cela fait plaisir de voir qu’il y a encore des gens pour s’imaginer que la PAC contribue à l’augmentation du nombre d’agriculteurs en France, ou que l’agriculture industrielle subventionnée modèle PAC préserve l’environnement. C’est comme croire encore au père noel après l’âge de 18 ans : c’est touchant.

  4. Spica : "On en fait quoi de tous ces champs, des logements sociaux ?"

    A tout prendre, bonne idée, en effet.
    On manque plus de logements sociaux que de champs subventionnés.

  5. La PAC, c’est peut-être une mauvaise, c’est peut-être une bonne chose. Je crois que personne ne cerne tous les tenants et aboutissants d’une éventuelle disparition de la PAC. Par exemple, dans cet article de Esther Duflo on sort l’argument du Sahel et tutti quanti alors que pas mal d’experts pensent qu’au contraire les pays les plus pauvres trinqueront si la PAC disparaît vu qu’ils ont déjà des accords douaniers (de moins en moins) préférentiels avec l’Europe contrairement aux grands pays exportateurs (Chine, Inde, Brésil). Donc, ça serait tout bénéf pour ces grands producteurs et la catastrophe pour les petits africains. Un peu comme dans le textile où la Chine bouffe les parts de marchés des traditionnels pays à bas coût du genre Tunisie ou Turquie (pour citer ceux qui résistent le mieux).

    Petit article qui me semble mieux sur la question: http://www.latribune.fr/Dossiers...

  6. econoclaste-alexandre : Cela fait plaisir de voir qu’il y a encore des gens pour s’imaginer que la PAC contribue à l’augmentation du nombre d’agriculteurs en France, ou que l’agriculture industrielle subventionnée modèle PAC préserve l’environnement.

    Je reagissais au propos de Duflo qui semble vouloir jeter le bebe avec l’eau du bain. Qu’il faille completement revoir la PAC, tout le monde est d’accord a part la FNSEA. Mais si on supprime la PAC, il ne va plus rester que l’ agriculure industrielle. Et j’ai du mal a croire que les agriculteurs des pays pauvres vont pouvoir resister a la concurrence de ces gros agriculteurs hyper productifs meme sans subventions.

    Et puis je ne parle pas de la quantite de kerosene qu’il va falloir pour avoir des tomates fraiches.

  7. L’attitude du gouvernement français sur la PAC est scandaleuse. Soit. Mais comment expliquer un tel acharnement, quasi unanime, alors que l’agriculture française – loin d’être « stratégique » – est devenue marginale ?

    PS: On peut se demander où Esther Duflo est allée chercher que les européens protègent leurs producteurs de coton…

  8. Ou est-elle allée le chercher? Mais dans les données réelles, tout simplement :

    "Les principaux producteurs mondiaux de coton ont tous des mesures de soutien à la production. En 2001/2002, les subventions dans le secteur cotonnier ont atteint un niveau record de 5,8 milliards de dollars. En tête des pays ayant accordé cette année-là les soutiens les plus importants, on trouve les États-Unis, avec 3,3 milliards distribués essentiellement à 25 000 producteurs. Dans le cadre du Farm Bill voté en 2002, le programme d’aide américain est pérennisé pour les cinq prochaines campagnes cotonnières.

    La Chine, premier producteur mondial, se place en deuxième position des soutiens, avec 1,2 milliard durant la campagne 2001/2002. Cependant, les subventions chinoises doivent progressivement disparaître, dans le cadre de l’adhésion du pays à l’OMC.

    L’Union européenne (UE) arrive en troisième place, avec 957 millions de dollars de subventions. Seuls deux pays de l’UE produisent et exportent du coton : l’Espagne (10 000 producteurs) et la Grèce (90 000 producteurs) qui ne représentent que 2,5 % de la production mondiale."

    http://www.african-geopolitics.o...

  9. Décevant cet article de Duflo.
    Elle commence par nous dire que que l’agriculture vivriaire du Niger souffre pour embrayer sur le coton et la France qui empecherait les USA de baisser leur subventions a l’exportation sur ce même produit.Le raisonnement est tordu.
    Précisons que l’Europe est un acteur mineur sur le marché du coton et ne peut influencer les prix. Il y a par ailleurs une dérive dans l’objectif initial de suppression des scandaleuses subventions a l’exportation et l’ouverture totale de notre marché. Renoncer a la souveraineté alimentaire, c’est non.
    Duflo ferait mieux de revenir des USA. Ses idées sur le développement commencent a derriver grave: "l’Europe se spécialisera davantage dans les services et les pays en développement davantage dans l’agriculture"
    Le nouvel avenir du développement pour l’Afrique, la spécialisation dans l’agriculture, l’activité économique qui a la plus faible productivité ! Vu qu’elle a travaillé en Inde, elle pourrait se demander si l’Inde décolle aujourd’hui en exportant du thé ou des services informatiques…

    "On a blâmé les sauterelles et la sécheresse, mais la production agricole était cette année seulement 7 % plus faible que lors d’une année ordinaire au Niger" Donc il ne faut pas faire des cultures vivriaires mais du coton. C’est débile. Il y a famine parcequ’une partie de la population est devenue insolvable. Qu’ils fassent du cotton ou des cultures vivriaires, ils seront insovables en cas de sécheresse ou cricquets. Je propose de faire des prets/dons aux agriculteurs pour qu’ils puissent racheter des semences en cas de besoin. Le Niger est un gros producteur d’uranium, ils devraient avoir les moyens a l’avenir. Et si l’agriculture n’est pas viable la-bas, qu’ils commencent par faire du textile avant de monter en gamme.
    Je suppute le fait que c’est la mise en cause du pouvoir nigerien, protégeant coute que coute les mécanismes du marché et donc refusant de distribuer la nourriture gratuitement ce qui a causé la famine qui a du l’énnerver. C’est une grande adepte de l’orthodoxie économique. Elle ferait mieux de s’interresser au taux de scolarisation local ( surtout celui des femmes), c’est une chose que l’Europe pourrai subventionner. Cela nous couterait pas grand chose et ce serait plus efficace.

  10. Pour Eric, une définition de base:
    L’agriculture est une activité dans laquelle les gains de productivités ont été et sont importants. Il n’y a pas de produtivité forte ou faible en soit, la productivité est le rapport entre la quantité produite et les facteurs utilisés.

  11. Econoclaste-alexandre: t’as oublié la phrase suivante dans ta citation: "Le coton européen est cependant commercialisé en même temps que celui de l’Afrique sub-saharienne et l’Europe, importateur net, est un partenaire privilégié de la région."
    Encore une fois, les cours baissent surtout à cause de la Chine (qui outre des prix défiant toute concurrence se permet aussi d’aider ses producteurs) et dans une moindre mesure des USA (ils sont eux-mêmes victimes de la baisse des prix et essayent de compenser par des aides). Et il faudrait taper sur l’Europe parce qu’elle essaye de sauver de la misère ses petits exploitants marginaux tout en privilégiant les importations africaines? C’est encore un drôle d’argument de Duflo, je trouve…
    L’argument anti-PAC par la justification du coup de pouce libéral au tiers-monde très à la mode en ce moment me semble très foireuse. Si argument valable il y a, il me paraît plus convaincant sur la question de la répartition du budget européen.

  12. Merci à Econoclaste-Alexandre d’avoir éclairé ma lanterne (l’ampleur des subventions européennes pour le coton est étonnante !). Du point de vue des pays africains, cependant, les préférences commerciales accordées par l’Europe ne compensent pas le manque à gagner sur la valeur de leurs exportations. Plus encore, de nombreuses études suggèrent que les aides publiques au développement ne suffisent pas à contrebalancer le poids des barrières au commerce (voir par exemple les publications récentes du PNUD ou encore le « Commitment to Development Index » dans "Foreign Policy").

  13. Après m’être plus amplement informé, je renie une (grande) partie de mes propos précédents:
    – la baisse du prix du coton est surtout dûe à la production américaine (suppression de la maîtrise de l’offre aux Etats-Unis depuis 1996) et non chinoise. Il n’en reste pas moins que la production européenne du coton est marginale et a peu d’influence sur les cours. Il n’en reste pas moins aussi qu’une suppression des aides publiques et donc une baisse de la production américaine et donc un prix plus élevé du coton favoriserait avant tout la Chine (qui produirait plus, aides publiques ou pas) et le Brésil; les pays africains resteraient encore sur le carreau et d’autant plus qu’ils n’auraient pas un accès privilégié au marché européen.

    r0.unctad.org/infocomm/fr…

    – par contre, sur les exportations de culture vivrière (blé, etc), là les européens et la PAC sont coupables de faire du dumping à l’exportation (tout comme les ricains). C’est ainsi que les pays africains sont devenus des importateurs et ont été obligés de se déplacer vers la culture du coton. Mais là aussi, sans aides à la production dans les pays du Nord, il est probable que ceux qui rafleraient la mise seraient la Chine, l’Inde et le Brésil au détriment des pays africains.

    En résumé, ok, la PAC telle qu’à présent est un problème et doit être au minimum réformée. Mais les arguments de Duflo sont foireux (le coton par ex.) et la disparition de la PAC ne suffira pas aux pays africains.

  14. L’argument de Duflo, c’est: Les USA profitent de l’intrangisance de l’Europe (la France plus exactement) pour ne pas faire évoluer leur position et non que la politique protectioniste de l’Europe pourrie directement la vie des producteurs Africains. Elle est bien consciente aue l’Europe n’a pas de poids sur le marché du coton. C’est un deal coton contre blé.
    Greg:
    "Il n’y a pas de produtivité forte ou faible en soit, la productivité est le rapport entre la quantité produite et les facteurs utilisés." Donc une activité qui a une faible productivité emploie beaucoup de facteurs de productions pour produire (relativement aux autres activités). C’est le cas de l’agriculture. Il n’y a guere que le Danemark ou la productivité agricole est la meme que celle du reste du PIB, c’est le contre-exemple unique.

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