Bon article sur Telos, le premier à ma connaissance expliquant de façon exhaustive et le plus simplement possible, en français, le problème bancaire et les différentes voies pour la solution.
- William Nordhaus, Paul Romer, Nobel d’économie 2018 - 19 octobre 2018
- Arsène Wenger - 21 avril 2018
- Sur classe éco - 11 février 2018
- inégalités salariales - 14 janvier 2018
- Salaire minimum - 18 décembre 2017
- Star wars et la stagnation séculaire - 11 décembre 2017
- Bitcoin! 10 000! 11 000! oh je sais plus quoi! - 4 décembre 2017
- Haro - 26 novembre 2017
- Sur classe éco - 20 novembre 2017
- Les études coûtent-elles assez cher? - 30 octobre 2017
En gros, c’est ce que dit Zingales, non?
Le Chapter11, c’est pas fait pour les chiens. Si c’est trop lent et compliqué pour les temps que nous traversons, mieux vaut que l’Etat force une "chapter11-isation" à la hache plutôt que de d’engloutir ses ressources dans des rachats d’actifs dont personne ne sait combien ils valent.
Réponse de Alexandre Delaigue
Oui, la conversion de la dette en actions est exactement ce que préconise Zingales. C’est une façon de recapitaliser sans faire subir de conséquences aux contribuables.
cet article repose sur l’erreur habituelle : penser qu’il existe une "vraie valeur" des actifs, ou plus invraisemblable encore, que leur "valeur à long terme" est plus certaine que leur prix actuel. Je croyais que les économistes savaient depuis longtemps que la valeur est une notion subjective (quoi qu’en aient dit Smith et Marx).
Réponse de Alexandre Delaigue
heu, non. A son terme, une créance a une valeur nominale, qui correspond à la somme récupérée dessus. Et quand le terme est arrivé, on a une certitude à 100% sur la valeur de cette créance. Par ailleurs, dans un monde de mark to market, la valeur de marché a une importance significative sur le moment.
elvin: ça n’interdit pas d’espérer qu’il existera dans l’avenir quelqu’un pour y croire ! Peu importe alors de savoir quelle est la valeur dans l’absolu d’un actif du moment qu’il se trouve un malin assez richement doté pour accepter d’en payer le prix attendu.
Bon, évidemment, après des années de propagande à expliquer que l’état ne savait pas gérer, ça va être difficile de trouver à quelque terme que ce soit un investisseur qui accepte de payer le prix que l’état aura payé pour quelque actif que ce soit : soit en achat direct, soit par actions d’ailleurs.
Pour cette raison, les investisseurs professionnels risquent de ne pas estimer qu’il y ait de différence entre un risque de faillite et une conversion en actions, et donc, constatant que c’est principalement l’état qui bénéficierait d’une non-liquidation, demandent à l’état une part de son bénéfice.
@Alexandre
Il me semble bien que la preuve est plus que largement faite qu’on n’est jamais sûr de pouvoir récupérer cette valeur nominale !
Bien sûr que la valeur de marché a une importance SUR LE MOMENT. Le problème, c’est qu’elle changera dès le moment suivant, et a fortiori à long terme. Or c’est la seul chose qui compte vraiment. Si le débiteur fait faillite, y’aura beau avoir écrit une valeur nominale, je récupèrerai peau de zob.
Cela dit, comme dit Melun, on peut toujours espérer…
Et l’Etat est plutôt moins compétent que les investisseurs professionnels pour estimer le "bon" prix.
Réponse de Alexandre Delaigue
Oui; mais la subjectivité de la valeur à un moment donné ne change rien au problème. Actuellement, il y a une incertitude radicale sur les actifs qui fait qu’il n’y a pas de prix de marché auquel se référer. Si vous considérez que cette incertitude est à la source du problème, on est en crise de liquidité. Si vous pensez que le problème, c’est que de toute façon ces actifs rapporteront au final beaucoup moins que prévu initialement, vous êtes en problème de solvabilité. Dans le premier cas, l’intervention doit viser à rétablir les transactions sur les marchés; dans le second, cela ne changera rien et les banques auront besoin d’être recapitalisées.
C’est bien ce que je dis, et l’une des rares critiques que j’avais faites à Pierre Noël Giraud à la sortie de son livre : la distinction entre crise de liquidité et crise de solvabilité est purement subjective. L’incertitude sur le prix "final" (j’aime mieux dire prix que valeur, car ça n’est pas du tout la même chose) est forcément encore plus grande que l’incertitude sur le prix de marché actuel, pour la simple raison qu’il est plus éloigné dans le temps .
Question : comment peut on encore débattre sur le fait de savoir si l’état est meilleur gestionnaire que le privé? Sans intervention de l’état nous n’aurions plus de banques, plus de marchés financiers, plus d’entreprises ….
Remarque : le débat sur la notion de liquidité et de solvabilité est fort intéressant mais fait simplement appel a des connaissances basiques de comptabilité et d’analyse financière que devrait avoir tout chargé d’affaires débutant dans une banque. Nous sommes tout simplement entrain de redécouvrir que toute réflexion économique repose sur des basiques. Et n’en déplaise à beaucoups de prof d’éco, la comptabilité et l’analyse financiére est un préalable indispensable. Sans cela on ne comprend rien à la crise et à son déroulement.
La preuve en est le débat sur la valeur des actifs dans le bilan d’une entreprise. Le meilleur exercice est de prendre le bilan du maçon au coin de la rue et d’essayer de comprendre les encours de productions et leurs impacts sur la trésorerie d’une part et sur la CAF d’autre part. Après cela votre débat est d’une simplicité enfantine.
N’y a-t-il pas confusion entre prix et valeur? Une créance certaine a un prix fixe exprimé en monnaie. Mais la valeur – présente ou future – de cette monnaie étant subjective, la valeur de la créance l’est aussi.
Réponse de Alexandre Delaigue
En l’occurence, on parle de valeur comptable.
Il me semble que pour une fois ou l’État a la possibilité de faire un investissement de première qualité dans des entreprises essentielles, les banques de dépôts, en lessivant les actionnaires, les créditeurs et en laissant couler la compétition, on pourrait voir les choses du bon coté non?
Ce que j’appellerais le Warren Buffet moment. Un investissement princier a un prix de crapaud.
Ceci dit on peut toujours compter sur l’État pour préférer investir dans la sidérurgie, les chantiers navals ou les cafetières bas de gamme.
@FAFA (c’est pas Laurent Fabius, tout de même ???)
Tous ceux qui ont travaillé dans des entreprises en relation avec l’Etat savent à quel point c’est un gestionnaire exécrable. Et s’il était si bon gestionnaire (je parle de l’Etat US), il n’y aurait pas eu de crise, pour commencer. C’est facile de passer pour un bon gestionnaire quant on est capable de faire payer ses conneries par les contribuables en arrivant à faire croire à tout le monde que c’est la faute des autres.
Sur le deuxième point, je suis bien d’accord, à condition d’aller jusqu’au bout des basiques et de comprendre, au-delà du respect des normes comptables, ce que veulent réellement dire les chiffres. Le maçon peut avoir un bilan parfaitement correct du point de vue de son commissaire aux comptes, c’est pas ça qui lui garantit que ses clients vont tous le payer à la valeur comptable inscrite au compte clients, ni que lui-même paiera ses fournisseurs à la valeur comptable inscrite au compte fournisseurs s’il fait faillite, ce qui se passe actuellement pour pas mal de banques. Un bilan, comme tous les chiffres en économie, ça n’est jamais que l’idée qu’on se fait des choses à un instant donné.
Pas faux, Elvin. Mais la comptabilité, comme tout langage, est une convention. En descendant dans l’absolu, on supprime les masques mais aussi la possibilité de l’échange de richesses, faute de langage commun.
Quant à l’Etat, gestionnaire exécrable, à d’autres. Si vous êtes en quête d’absolu économique, évitez de penser par clichés ou anecdotes. L’Etat est un gestionnaire dont les performances sont à la mesure de sa taille et de la complexité de ses problèmes: un gestionnaire ordinaire, ou médiocre. Une entreprise faisant face aux mêmes contraintes fait tout aussi mal (ou bien).
@Paulo
1) c’est pas tout d’avoir un langage, il faut savoir ce que les mots veulent dire
2) je ne pense pas par clichés, je parle d’expérience.
@elvin: désolé, mais ayant travaillez 15 dans 2 des grands groupes bancaires francais auprès de clientèles d’entreprises, je pense que dire que l’état est le plus mauvais gestionnaire est faux. Autant je suis d’accord sur le fait que les ressources de l’état sont extensibles (tient tient comme c’est bizare les caisses de l’état ne sont plus vides) autant j’ai vu un nombre très important de dirigeant d’entreprises privées cachés leurs erreurs et couler des boites qui étaient de vrais Rolls.
A mon avis le débat n’est pas là, mais plutot de rédéfinir complémtement la démocratie et ses buts. Qand j’entends les propositin du pré&sident de l’assemblée nationiale ce serait à pisser de rirre si la situation n’était pas aussi dramatique.
Pour ce qui de mon propos sur la compta je n’étais pas du être assez clair. Ce que je voulais aborder c’est la notion des provisions et des encours de production qui son t au coeur de la crise actuelle, du moins de sa propgation au secteur bancaire.
@Paulo 13 : Vos propos illustrent parfaitement ce que je veux dire, a savoir :
– La comptabilité est la traduction en chiffres et normes communes de ce qui se passe dans une entreprise au cours d’un exercice et de l’évolution de son patrimoine et une espèce de bouillie indigeste qu’on triture selon les besoins de chacuns.
@FAFA:
j’ai dit et je maintiens que l’Etat est un gestionnaire exécrable. Je n’ai pas dit que les dirigeants d’entreprise privée sont irréprochables.
La différence, c’est que quand les dirigeants d’entreprise sont trop mauvais, leurs boîtes font faillite ou se font racheter, et on les vire, alors que l’Etat fait toujours payer ses conneries par les autres et trouve une majorité de gogos pour lui demander d’en faire encore plus.