On redoutait que les pôles de compétitivité ne constituent qu’une forme inefficace de plus de politique industrielle centralisée; si l’on en croit ceci, nos inquiétudes sont confirmées.
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Vous remarquerez qu’il ne s’était pas trouvé grand monde pour assumer la paternité ou cautionner de ce brillant projet.
Ou alors me trompe-je ?
No comment sur les pôles de truc muche machins, même Blanc reconnaissait que ça ne créait que de nouvelles couches de contraintes administrativo-mandarines.
Par contre je trouve que AD fait preuve d’un blairisme particulièrement alarmant quand il a picolé un verre chez jojo, extrait :
"Sur le fond, je suis entièrement d’accord avec le premier thème : la croissance économique est le préalable indispensable à toute évolution de la société et de l’économie française. Discuter de "modèle social" ne mène à rien sans croissance; "
Le changement pour le changement on vous dit 🙂 Ok je sors.
Comme d’habitude, ces brillants chercheurs en économie arrivent à une conclusion assez classique (laissez faire le marché) et en partie fondée mais n’en tirent aucune vraie conclusion opérationelle.
Quels sont les lois, décrets, arrêtés à abroger pour faciliter la mobilité naturelle des entreprises, des salariés? L’objectif de Sarkozy de faire de la France un pays de propriétaires est il compatible avec l’augmentation de la mobilité des salariés? Pense-t-on la favoriser en développant le crédit hypotécaire et les taux variables comme instrument de fluidification du marché immobilier? Est on prêt à en subir les conséquences en termes de risque de crise financière?
En conclusion, un constat convenu, aucune solution, aucune proposition opérationnelle…vive la recherche! Et je ne crois pas que la question de la mobilité présentée comme centrale dans l’argumentation ne mérite pas autre chose qu’une déploration creuse de son insuffisance.
Franchement, vous exagérez. Ce document est une étude empirique de l’existant; pourquoi lui reprocher de ne pas être autre chose, dès lors qu’il ne prétend pas être plus que cela? Par ailleurs, la question de la mobilité des entreprises et des salariés n’y est pas si centrale, puisque la conclusion des auteurs, c’est qu’il serait préférable de s’interroger sur une alternative à la politique d’incitations à créer des clusters définis, qui serait une politique visant à supprimer les goulots d’étranglement (infrastructures, biens publics, construction de logements).
Merci pour l’information.
Je n’ai pas encore lu l’opuscule mais le commentaire de "Un rapport assez faible" est a priori intéressant.
Pour information, en octobre 2007, The Economist publiait un article assez négatif intitulé "The fading lustre of clusters". Un mois plus tard, l’hebdomadaire britannique publiait un courrier intéressant de Michael Porter de la Harvard Business School : "I do not agree with your assertion that technology clusters have a "fading lustre"…. The concept of clusters is now well understood and empirical work on their incidence and impact is growing rapidly. But there is still confusion about the policy implications. Should clusters be allowed to form spontaneously, which is what has usually occurred, or should there be some sort of policy intervention? Cluster-policy thinking is very different from "industrial-policy" thinking, though many economists lump the two together. Cluster theory is neutral, rather than about picking winners, intervention, protection and subsidies. Clusters are good in any field because they boost productivity and innovation, and cluster policy seeks to reduce constraints and encourage externalities to raise the productivity of competition. There is limited experience in policy toward clusters, which sit in between policies aimed at the general business environment and policies targeted at creating incentives for individual firms. There are literally hundreds of cluster initiatives all over the world today that are pursuing varying approaches to public-private collaboration to improve the business environment. While some of these initiatives will have limited impact, and a few may do harm, as in the biotech examples you mentioned, there are strong reasons to believe the cluster/region level will be a growing focus of economic policy."
@type énervé : je ne comprends pas votre problème. Il s’agit d’évaluer une mesure publique. C’est fait. Vous semblez jeter la pierre à ceux qui évaluent, idéologues du marché, selon votre approche. Mais qui est celui qui a mis sur pied cette chose ? Ceux qui évaluent ? Qui est le plus idéologue ? Celui qui constate que ça ne marche pas ou celui qui fait sans se demander si ça marchera ? Oui, vive la recherche.
Ce que je regrette dans ce rapport c’est qu’il enfonce une porte ouverte (qui pense que 71 clusters ne répondent qu’à une logique économique?) et vante tout au long du rapport la mobilité des salariés sans en analiser les avantages et inconvénients.
La recherche pour moi ce n’est pas cela, s’ils veulent de la mobilité qu’ils en fassent une analyse au lieu de jouer aux courageux chercheurs critiques. Je trouve au contraire qu’ils le sont bien peu.
Et puisque l’on parle d’idéologie, pour moi le discours sur la mobilité des facteurs en est une dès lors qu’il ne s’appuie pas sur une analyse. Or dans ce rapport, si la critique des clusters est juste, l’apologie de la mobilité des entreprises est déplacée.
S’ils ne font qu’évaluer, qu’ils ne fassent que cela et ne parlent pas d’alternative s’ils ne l’évaluent pas non plus.
Si je vous suit bien, vous reprochez à ce rapport des choses dont il ne parle pas, et vous lui reprochez de sortir du cepremap dont vous n’avez pas apprécié un discours du directeur sur un autre sujet. Si je peux me permettre, c’est plus une manifestation de mauvaise humeur générale qu’une critique du rapport au sens strict 😉
Sur la question de la mobilité (qui au passage concerne tous les facteurs, pas seulement les salariés… Et l’argument selon lequel dans un pays ou les salariés sont peu mobiles, faire dépendre leur emploi d’un seul secteur est leur faire supporter un risque élevé n’est pas stupide) c’est une pratique classique en économie publique : si une politique est justifiée par un échec du marché, alors il est préférable de se demander d’abord comment corriger directement cet échec du marché avant d’aller chercher autre chose.
Maintenant, sur le fait que la politique de soutien à tout crin de la propriété immobilière est nuisible in fine aux salariés, assez d’accord. On en a déjà parlé sur ce blog et sur celui de Libération.
Par ailleurs, j’ai beaucoup moins de respect pour D. Cohen (directeur du CEREMAP) depuis qu’il a donné son point de vue en tant "qu’expert en droit du licenciement" dans Le monde du 10 janvier. Ce texte est édifant, D. Cohen usurpe d’abord un titre puis accumule des poncifs présentés malhonnêtement et uniquement en faveur des employeurs. Par conséquent la frontière entre scientifiques et idéologues est souvent franchie dans la plus totale indifférence.
Ce n’est pas le sujet, mais là aussi, vous êtes inutilement sévère. Les titres donnés aux intervenants sont le fait du journal; pour avoir eu droit à un traitement similaire et m’être déjà vu décerner des expertises que je n’ai pas, je ne jeterai pas la pierre à Cohen. Ensuite, son argumentation consiste à recommander un mécanisme d’amende forfaitaire en cas de licenciement, payée par l’employeur au salarié, plutôt qu’un système de procès qui crée une incertitude et qui pénalise les petites entreprises mais pas les grandes. On est d’accord ou pas, mais dire que c’est un poncif patronal, c’est assez grotesque.
La recherche c’est bien, mais il faut éviter aussi de s’en gargariser. Que faites-vous de la transmission ? C’est très important aussi.
Aristote, vous nous avez habitué à plus d’à-propos. A moins que ce ne soit quelq’un d’autre de votre famille. Si vous me demandez si j’aime les pâtes au roquefort, je vous réponds oui. Mais j’aime aussi la côte de boeuf. Seulement, je ne vais pas vous parler de côte de boeuf alors que vous me demandez si j’aime les pâtes. Vous comprendre ?
Une proposition personnelle qui se veut constructive à la lecture des commentaires : Mr Delaigue, feriez-vous à vos lecteurs l’honneur de formuler disons trois voeux économico-politiques pour par exemple l’année 2008, choisis de préférence en fonction des conclusions auxquelles vous permettent de parvenir vos compétences d’économiste ?
Qu’est-ce que vous entendez par là? Des recommandations de mesures? des pronostics?
Dans mon esprit, des recommandations, plutôt, librement choisies : de votre choix, à l’attention qui quiconque pourrait éventuellement vous entendre au vu de la nature inévitablement publique que prendraient alors vos propos, restreintes en nombre par souci de concision et hiérarchisées si possible par ordre d’intérêt en fonction du compromis entre le possible et le souhaitable dans l’époque et le contexte.
Vous semblez brillant, votre discours est clair, vos propos sont compréhensibles, vous avez manifestement consacré une énergie considérable à vous approprier l’héritage de ceux qui vous ont précédé en économie, vous consacrez certainement encore beaucoup d’énergie à cela. Je lis en filigrane dans les propos échangés ici l’idée selon laquelle on devrait un peu plus écouter les économistes dans ce qu’ils disent et ne pas leur faire dire ce qu’ils ne disent pas, ce qui invite à la concision. Alors, évidemment, comme tout un chacun, je suppose que moi-même et quiconque vous lit profiterait de la libre expression de votre opinion quand à ce qu’il serait possible d’envisager de faire, ici et maintenant (sur ce sujet qu’est l’économie, les profanes que sont la majorité de vos lecteurs potentiels ont fatalement les plus grandes difficultés du monde à prendre du recul), pour avancer un peu plus loin sur la longue route.
Heu. Après lecture le rapport du CEPREMAP est faible, pour le moins. Tester économétriquement les pôles de compétitivité en prenant des données concernant les SPL, il fallait le faire.
Cela n’implique en rien que les pôles de compétitivité sont utiles, mais ce n’est pas avec l’étude du CEPREMAP que l’on peut conclure quoi que ce soit.