D’un côté :
Téléchargement illégal : la Sacem autorisée à identifier les ordinateurs des pirates
La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), chargée de la collecte des droits d’auteur, a annoncé vendredi 7 décembre avoir reçu l’autorisation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) d’identifier les “pirates” sur Internet
De l’autre :
Free Universal Music Downloads on New Nokia Phones
Nokia, the telecommunications company, and the Universal Music Group, the recording company, said on Tuesday that they would offer unlimited free downloads of Universal songs to buyers of certain Nokia phones as a way to promote cellphones as media devices and to develop new revenue for a music industry struggling with piracy.
Que dire de plus?
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Techniquement parlant, les réseaux de téléphonie mobile sont intrinsèquement bien plus difficile à employer anonymement qu’internet. Il est donc beaucoup plus viable d’imaginer organiser des micro-paiements sur réseaux de téléphonie mobile que internet.
On disait même autrefois que la différence entre internet et la téléphonie était qu’avec internet, on rendait le service d’abord et on se demandait à qui le facturer après alors qu’en téléphonie, on s’assurait d’abord de pouvoir facturer le service, puis on s’assurait de pouvoir rendre le service qu’on allait facturer, et ensuite on envisageait de rendre le service : ceci expliquant les différences de performance allant couramment de 1 à 15 ou 100 selon comment on comptait.
Précision: l’offre de Nokia "Comes with music" permet de télécharger des morceaux de Universal gratuitement pendant 1 an, après il faut s’abonner.
Les morceaux sont soumis à DRM (je crois), mais peuvent s’écouter sans limite de durée (sous réserve de conserver les fichiers de licence).
C’est donc "illimité" dans un certain sens. Et c’est gratuit seulement si on fait abstraction du prix du téléphone (aussi gratuit que IE, quoi).
Ce serait marrant de voir la SACEM s’attaquer à Nokia ou Universal…
Il n’y a pas d’abus dans le deuxième cas. Universal est dépositaire des droits des auteurs qui ont signés chez elles. Elle a donc toute légitimité pour concéder l’exploitation des œuvres à qui bon lui semble aux conditions qu’elles souhaitent (sous réserve des contrats entre chaque auteur et Universal).
Dans le cas d’espèce, il est même précisé que cette offre, si elle est « gratuite » pour les utilisateurs du téléphone, ne l’est sûrement pas pour Nokia.
Dans votre combat contre les majors et pour un téléchargement gratuit, vous oubliez que si celles-ci existent, c’est qu’elle rende un « service » aux auteurs en s’assurant que ceux-ci sont bien rémunérés pour leur création.
Ne leur reprochez pas de faire ceux pour quoi elles sont faites 🙂
Mais je n’ai rien contre les majors qui fournissent un service à leurs clients; j’ai quelque chose contre les majors qui traitent leurs clients comme des criminels. D’un côté, on a une réaction concurrentielle consistant à expérimenter pour s’adapter; de l’autre, du rent-seeking.
D’un côté ils n’ont rien compris et de l’autre, ils ont tout compris.
C’est ça le message du billet ? 😉
Que dire de plus ? c’est qu’avec leurs conneries, on va se taper encore et encore de la musique à tue-tête dans le tram (ou le métro pour ceux qui voyagent en métro) sur des téléphones portables qui crachent de la soupe et qui font chier tout le monde; alors que d’autres essayent paisiblement de lire le dernier bouquin de Christian Laval sur les racines du néo-libéralisme…
Décidé : je boycotte universal
ps : désolé mais le billet arrive au moment où je me suis engueulé avec un djeun’s qui me faisait hurler son groupe de rap dans les oreilles dans le trma..
Ca par exemple, lire ce billet pendant que je suis en train de degommer les drms de mes fichier dument payer sur itunes afin de ne pas etre l’esclaves des turpitudes d’Apple dans sa recherche de monopole.
Le hasard est cocasse.
Doit-on payer un "se(r)vice" ou bien de l’"endoctrinage"…?
A votre avis, si les majors toléraient le téléchargement illégal de leur contenu sur le net, combien Nokia serait-il prêt à payer pour le "privilège" d’offrir l’unlimited free download sur leurs mobiles?
L’offre spéciale de Nokia aurait elle seulement existé? Je vois ça d’ici : "Buy a Nokia Nxx and win unlimited free breathing of air"
Les deux approches que vous opposez ne sont que superficiellement différentes. Dans les 2 cas, il s’agit d’exploiter l’actif que constitue leur catalogue de contenu soit directement soit indirectement au travers d’un package.
Cette évolution indique seulement la forte dévalorisation de l’actif en question. Quand votre produit passe au statut de cadeau Bonux, la fin est proche.
La commission de Bruxelles nous prépare de nouveau une taxe sur l’Internet de 12 €/mois. Voir ici : http://www.lepoint.fr/content/me...
Si ils font ça, promis juré, je n’achète plus un CD ou un DVD et je vais l’amortir la taxe en téléchargeant un max (ce que je n’ai encore jamais fait). J’imagine que je ne serai pas le seul et donc la logique économique d’une telle mesure m’échappe totalement. Il me semble que les auteurs ont plus à y perdre qu’à y gagner.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais pour accéder à un réseau de téléphonie mobile moderne, on vous impose d’insérer dans l’appareil une puce ressemblant furieusement à une carte de paiement.
La ressemblance n’est pas innocente : il n’y a techniquement presque aucune différence technologique entre votre carte bleue et la puce que vous devez insérer dans le terminal de téléphonie mobile.
Les réseaux de téléphonie mobiles sont entièrement contrôlés par leurs opérateurs : leurs meilleures perspectives de profit, à ce jour, sont de véhiculer les "services" du futur, et prélever une partie de la facturation des services fournis par l’intermédiaire de leurs terminaux.
Pour "diverses raisons techniques", il semble beaucoup plus viable de facturer au moyen de cartes à puce qu’au travers de Windows ultimate tounul edition.
Le simple fait que la dialectique de windows ait changé pour la mise à jour de Vista (argumentant Vista comme coûtant moins cher à sécuriser que XP) démontre que Microsoft est en train de perdre la bataille qui seule pouvait lui donner un avenir à la hauteur de ses ambitions : fournier l’oindispensable outile d’accès aux services de l’économie immatérielle. Son échec éveille, et c’est logique, de nouvelles ambitions.
Mais pour jouer, il faut au minimum de grosses alliances industrielles : au minimum entre un fournisseur de terminaux et un fournisseur de services.
Attendez-vous à de plus en plus d’initiatives similaires au fur et à mesure du décrochage de Microsoft du marché des terminaux basiques d’accès aux services de base de l’économie immatérielle.
Lors d’une recente discussion qu j’ai eue sur la theme de l’internet ici a BXL, Charles Crouch, un prof Americain de la Boston University(http://www.bu.edu/brussels/peopl... nous disait que la tendance actuelle a "criminaliser" le telechargement gratuit, le copiage de musique etc a coup de legislation de protection du droit de la propriete intellectuelle etait une maniere de maintenir a flot un business model completement desuet. Comment peut-on poursuivre ses propres clients devant les tribunaux?, demandait-il. On va devoir s’habituer a la musique gratuite, et les majors devront trouver d’autres moyens de faire de l’argent: trouver un nouveau business model, qui leur permette de vivre, mais qui ne criminalise pas les utilisateurs. La tentative Nokia/Universal sus-mentionnee est interessante dans la mesure ou on voit que se developpe en effet progressivement un nouveau modele.