Quel est le lien entre l’investissement et la demande globale ?
Rédacteur : Stéphane Ménia
L’accélérateur simple
L’idée du mécanisme d’accélération est que la demande d’investissement répond à un besoin des entreprises de s’adapter à la demande. Le modèle de l’accélérateur simple décrit l’investissement comme une fonction linéaire de la variation du revenu global.
A l’origine, c’est la constatation de l’existence d’un rapport stable entre le capital disponible dans une économie et la production (revenu global) de cette économie qui fonde l’idée du principe de l’accélérateur simple.
En effet, si on appelle v le coefficient de capital, rapport du capital (K) au revenu global (Y), on a :
v = K/Y
En supposant que v est constant, on peut écrire alors :
v = ΔK/ΔY
Or, ΔK n’est autre que l’investissement. D’où :
v = I/ΔY
Et, I = vΔY
On a alors une fonction d’investissement linéaire en ΔY, ce qui en fait donc une fonction de la demande globale.
Cette hypothèse, aussi simple et séduisante soit-elle, n’en demeure pas moins simpliste. Les tests économétriques sur cette relation se sont avérés très décevants. Les raisons qui peuvent l’expliquer sont tout aussi évidentes :
– La rationalisation permet d’accroître le volume de la production sans pour autant accroître le stock de capital ;
– L’intensification de la productivité des équipements et du travail peut se faire si l’entreprise estime que la hausse de la demande n’est que passagère (recours aux heures supplémentaires, allongement de la durée d’utilisation des machines etc.).
– Surtout, le phénomène d’accélération n’est valable que dans les situations de plein-emploi des capacités. En effet, en période de sous-emploi, la seule conséquence d’une hausse de l’activité sera une remise en route des capacités inutilisées jusqu’à ce qu’on arrive à leur plein emploi. Une fois celui-ci atteint, on peut s’attendre à ce que l’investissement reprenne, et encore, cela prendra du temps, puisque, par définition, le plein-emploi est un état caractérisé par la rigidité de l’offre à court terme.
L’accélérateur flexible.
Une variante de l’accélérateur simple a été développée par L-M. Koyck (1954). Il consiste à relier l’investissement, non pas à la simple variation courante du revenu, mais à une moyenne pondérée des évolutions passées.
Ce qu’il faut en retenir :
– L’investissement est une fonction croissante du niveau de la production ;
– L’investissement est une fonction décroissante du stock de capital.
La fonction d’investissement prend la forme :
I = α(1-λ)Yt – (1-λ).Kt-1
α et λ, compris entre 0 et 1 sont des paramètres de pondération utilisés pour calculer le stock de capital comme une moyenne pondérée des productions passées.
Sur le diagramme suivant, on voit l’évolution au cours du temps de la demande globale et de l’investissement, dans le cas de l’accélérateur simple et de l’accélérateur flexible.