La faute à l’Europe

La cause de la hausse du chômage en France, c’est l’Europe. Longtemps, j’ai combattu cette idée, considérant que l’UE était un bien commode bouc-émissaire. Pourtant, j’avais tort. Et voici pourquoi.

Vous connaissez beaucoup d’institutions qui vous font passer le taux de chômage de 8,4% à 8,8% en une demi-journée ? Il n’y a plus de doute possible… 😉

Share Button

12 Commentaires

  1. Et avec cela,Eurostat a le front de nous mettre dans les derniers à la fin 2006, seules la Pologne et la Slovaquie ayant un taux de chômage plus élevé que le notre!

    Si c’est pas calamiteux…

  2. Ceci dit, n’y-t-il pas un effet déflationniste à peu près inévitable à l’intégration de marchés locaux en un marché unique ?

    Non.

  3. Du grand art de bloggeur ce post en deux temps…cela dit quelle tristesse… se voir déjuger par un organisme qui a pourtant tant besoin de la coopération des instituts nationaux pour fonctionner, quel désaveu…et tellement mérité. A-t-il fallu que la ficelle soit grosse pour qu’elle ne puisse même pas passer chez un organisme dont pourtant l’insee contrôle indirectement les postes clefs (dont celui des stat. du chômage…). Le malaise est grand chez les statisticiens de base dont même les plus neutres (ceux qui d’ordinaire s’en foutent un peu, viennent à la Tour faire leur boulot et puis voilà) finissent par se rendre compte à quel point on les instrumente. Et comme aucun des directeurs ne voudra se déjuger, le pire est peut-être à venir…si mes informations sont bonnes, grève à la dares cette semaine.

  4. Pour répondre au commentaire de dginsee (j’y travaille aussi) : il me semble plutôt qu’Eurostat protège l’Insee en la matière, puisqu’il protège l’enquête Emploi du fait de son harmonisation européenne et des règlements qui la concernent.
    Cela dit, j’ai vu que le dernier compte-rendu de réunion de direction de l’Insee évoquait une task-force d’Eurostat pour évaluer la qualité de l’enquête Emploi en la comparant avec les données administratives et où l’Insee ferait partie des leaders …
    Mais bon, c’est plutôt bien, je suis à fond pour que la qualité de la nouvelle enquête Emploi soit améliorée (j’ai pu constater qu’effectivement elle est bien moins fiable que la précédente … et il est temps que nos dirigeants se rendent compte que les expériences style recensement en continu ou Resane sont certes moins coûteuses pour le contribuable mais dangereuses si elles s’avèrent peu robustes) … mais aussi à fond pour que les résultats de l’enquête Emploi soient publiés car c’est toujours moins biaisé que ce qui est fait avec les chiffres de l’ANPE.

    Cela dit, je n’ai pas l’impression d’être "instrumenté" par la direction de l’Insee : j’aurais été instrumenté si ils avaient publié des chiffres biaisés. J’ai plutôt l’impression d’être instrumenté chaque fois qu’un journal ou un homme politique déforme les résultats d’une étude, et par ailleurs je ne me suis jamais senti aussi mal qu’avec les études Laroque-Salanie et autres, et la précédente direction qui, tout indépendante qu’elle soit, était pourtant clairement politisée (même si pour eux c’était sans doute la "vérité économique") et était tellement prétentieuse que publier les résultats les moins robustes ne la gênait pas.
    Moi je préfère l’approche plus modeste de la nouvelle direction, même si sur l’enquête Emploi, ils se sont plantés dans leur communication.
    Aujourd’hui ce qui me fait plutôt mal au coeur c’est toutes les conneries qui sont dites dans le débat politique, y compris et surtout sur les statistiques et aussi sur les producteurs de statistiques.

  5. Pour moi, ne pas publier des chiffres non biaisés
    en pretextant qu’ils le sont (puis en essayant à toute force
    de faire prouver aux équipes qu’ils le sont, comme c’est le cas aujourd’hui), en pleine période de débat électoral de surcroît, est une instrumentation tout aussi detestable que publier des chiffres biaisés. D’ailleurs, continuer à cautionnner les chiffres actuels de l’anpe, est-ce si différent que de publier des chiffres biaisés. Ce n’est évidemment pas l’"INSEE" qui est en cause, mais sa direction générale. Il y a plusieurs explication à la faillite complète de Charpin : une incompétence statistique profonde (les anectodes sont nombreuses, j’ai pu vérifier personnellement qu’il ne sait pas très bien ce que c’est qu’un écart-type) qui vire d’ailleurs à la défiance envers la statistique en général(un comble quand même) et une prudence politique qui comme toute chose poussée à son extrême devient son contraire, la pire des imprudences. C’est devenu pathologique.
    Je suis néanmoins d’accord avec Duong sur le fait que l’épisode Laroque-Salanié fut catastrophique pour l’institution et d’ailleurs l’hyper-prudence timorée de Charpin en est la conséquence lointaine et donc nous continuons à payer les pots cassés à cette époque.

  6. Je comprends si vous êtes proches des équipes concernées que vous vous sentiez effectivement instrumentalisés dans ce débat.
    Je souhaiterais évidemment moi aussi que les chiffres de l’enquête Emploi soient publiés, même si je comprends que cette histoire (qui n’est pas une première d’un point de vue statistique) tombait très mal au milieu de la campagne électorale violente que nous connaissons, et avec le rejet actuel dans notre pays à la fois des institutions et des statistiques.
    Personnellement j’ai été aussi traumatisé par la manière dont les médias caricaturent et déforment les chiffres sortis par l’Insee, et aussi parfois par la faible robustesse de certains chiffres publiés, il faut bien le dire.
    Donc j’ai tendance à comprendre ce sentiment de prudence hyper-timorée dont, comme vous, je pense qu’au niveau de la direction, il est la conséquence lointaine des affaires Laroque-Salanie et autres qui ont entaché la précédente direction, et surtotu durablement l’Insee (j’ai même lu Montebourg qualifier l’Insee "d’officine libérale" il y a quelques temps à propos des études Laroque-Salanie justement …).

  7. L’insee est un service public. Et de grosses menace pèse sur elle par la privatisation. C’est d’ailleurs le role caché de la task force

  8. Je savais que en France tout est service public, sauf étrangement le sexe et la baguette (de pain), alors ajouter l’INSEE pourquoi pas.

    Je ne pense pas que qui que ce soit mette en doute la bonne foi des équipes de l’INSEE (il me semble normal que lorsque des chiffres risquent de "déranger" surtout en période sensible, le management les vérifie doublement) il me semble surtout qu’il manque probablement des équivalents privés dans ce pays. Et puis que veulent dire ces chiffres…..

  9. La task-force d’Eurostat sur l’enquête Emploi est un processus courant, comme il existe des task forces sur de multiples sujets pour améliorer les stats dans les pays européens.
    Rien à voir avec une éventuelle privatisation.
    Dans aucun pays, les instituts nationaux de statistique ne sont privés, dans la mesure où l’Etat est le principal "client" avec les collectivités locales.
    On peut envisager différents types de réorganisations à terme, mais l’Etat restera le principal commanditaire.

  10. et secodip il est privé ou public??
    quelle est son independance face à wallmart et carrefour.
    Un service public, c’est par l’objectif qu’on lui donne et l’obligation d’honneteté, qu’il est supérieur.
    secodip, ce qui compte c’est le résultat de la boite. Tan que faire un bon produit statistique rapporte cela va bien. Quand les revenus sont meilleurs avec des ententes, les resultats changent

Commentaires fermés.