Entre deux élaborations de powerpoint, un petit post sur une question qui me turlupine depuis l’émission de radio voussavezquoi. L’économie de marché est-elle vraiment la plus efficace? La question, d’ailleurs, a-t-elle un sens?
Pour ce genre de question fondamentale et complexe, rien de tel que de faire une analogie pour simplifier, comme dans d’autres cas; et si au lieu de s’intéresser à l’économie, on s’intéressait au mariage (ou, de façon plus générale, à l’appariement entre individus)? On peut en retirer quelques éléments de réponse en reportant à ce sujet quelques-uns des débats des années 50.
Un premier mécanisme auquel on peut penser est celui de la planification. Appliqué au mariage, cela donnerait à peu près la chose suivante : l’Etat collecte l’ensemble des caractéristiques et goûts des individus candidats au mariage. Toutes ces informations sont compilées et traitées afin de déterminer, pour chaque individu, quel est le -ou la – partenaire approprié, et détermine l’ensemble des appariements optimaux, étant donné l’ensemble des possibilités disponibles. En cas de changement des caractéristiques et des goûts individuels, le système redétermine le nouvel appariement optimal. Le système devrait également indiquer aux nouveaux couples la quantité optimale de progéniture qu’ils sont susceptibles de produire, ainsi que la façon de l’éduquer pour accroître la qualité des appariements ultérieurs.
Il y a, en théorie, plusieurs façons d’expliquer en quoi ce système ne fonctionnera pas. La première, c’est qu’elle suppose de la part des planificateurs publics un degré extrêmement élevé de sens public, que l’on a peu de chances de rencontrer : la tentation de truquer le système à son avantage (au hasard, en se réservant les meilleurs "candidats") est très forte, et on voit mal quel système d’incitations permettrait de s’en protéger (envoyer les tricheurs au goulag lorsqu’ils sont détectés?). Un Hayekien, surtout, verrait immédiatement la faille du système : il exige une quantité énorme d’informations pour atteindre une éventuelle allocation optimale; et le temps que toutes ces informations soient collectées et traitées, les conditions sont devenues différentes, ce qui fait que l’équilibre précédent devient caduc. Il y a des conditions extrêmes dans lesquelles un tel mécanisme pourrait fonctionner vaguement (une société détruite par un conflit, dans laquelle la répartition par sexes est devenue très déséquilibrée; ou d’autres scénarios de science-fiction particulièrement dystopiques, comme celui-ci) mais ces conditions n’ont que peu de chances de se réaliser, et si c’est le cas, n’ont aucune chance de durer bien longtemps.
Mais surtout, il suffit de se frotter un peu les yeux et d’observer ce système pour voir à quel point il est absurde. Les seules questions que l’on peut se poser, c’est comment on a pu trouver des gens pour s’imaginer qu’il pouvait fonctionner, et pourquoi cette croyance a pu durer si longtemps. On peut se demander aussi comment il peut exister des gens pour croire encore qu’il pourrait fonctionner. On se demande même quelle leçon il faut exactement tirer du constat selon lequel les pays qui ont tenté de s’en rapprocher ont échoué. Certains disent que l’échec du système économique soviétique "prouve" la supériorité de l’économie de marché; vu sous cet angle, l’échec du système soviétique montre surtout… que le système soviétique ne fonctionnait pas, mais que l’on aurait pu, et dû, s’en douter.
Passons maintenant à la théorie de l’équilibre général, appliquée à notre problème. Celle-ci aboutit à la conclusion suivante : dans une société d’individus parfaitement informés de l’ensemble des caractéristiques des autres individus, avec un système complet de marchés, incluant notamment la possibilité complète de se couvrir contre les risques futurs (possibilité d’acheter une option sur un autre conjoint en cas de changement des caractéristiques du premier par exemple), à partir d’un ensemble d’individus, l’appariement spontané issu de la compétition des préférences individuelles sera tel qu’il est impossible d’en obtenir un meilleur, qui soit à même de satisfaire plus un individu sans réduire la satisfaction des autres. Il s’agit d’un résultat théorique remarquable, mais quelles conclusions peut-on en tirer exactement sur l’efficacité des mécanismes de "marché" spontanés? Surtout lorsque l’on constate que l’affaiblissement des hypothèses de départ ne conduit plus au même résultat? Pas grand-chose, en réalité. Il y a donc quelque chose de bizarre à la fois dans ceux qui en retirent des conclusions appliquées, comme dans ceux qui vont obstinément chercher les petites bêtes théoriques dans le raisonnement pour expliquer qu’en fait, celui-ci traduit un fonctionnement beaucoup plus proche du premier modèle qu’on veut bien le dire. La bizarrerie s’accroît lorsque l’on constate que les seconds sont bien plus nombreux que les premiers, et très vindicatifs : n’ont-ils pas mieux à faire?
Si l’on regarde maintenant la réalité, elle apparaît comme bien compliquée, et fort éloignée des débats précédents. Globalement, les appariements entre individus sont déterminés de façon décentralisée. Mais cela ne veut pas dire que la concurrence "libre et non faussée" y règne. Diverses interventions publiques et réglementations y interviennent, comme des incitations fiscales ou des subventions, des limites légales portant sur la réglementation du divorce, l’âge légal pour s’apparier, sur les obligations entre conjoints, le nombre maximal de conjoints qu’il est possible d’avoir simultanément, le sexe du conjoint que l’on peut choisir, etc. Le sujet montre aussi l’importance des normes sociales et des habitudes. Certains comportements, bien que légaux, font l’objet d’une réprobation générale et d’innombrables pièces de théâtre (ah, le coup de l’amant dans le placard…); il existe des images sociales de ce en quoi consiste le "bon couple", etc, etc. Surtout, ces normes sociales et ces interventions publiques évoluent constamment, de façon imprévisible. Certains sujets liés font l’objet d’âpres débats (voir la question de l’avortement). De ce point de vue, on peut même arriver à la conclusion que les appariements entre individus sont aujourd’hui beaucoup plus "libéralisés" qu’ils ne l’étaient il y a une cinquantaine d’années, à la fois du point de vue des normes sociales (la stigmatisation des "filles-mères" a pour ainsi dire disparu par exemple) et de la réglementation (le divorce, ou les couples homosexuels, étant des exemples de libéralisation à la fois sur le plan des normes et de la législation).
Mais surtout, il apparaît, en observant la réalité, qu’il est bien difficile de dire lequel des deux systèmes (celui d’il y a 50 ans ou l’actuel) est le plus "efficace". Selon certaines dimensions, il est possible de dire que la situation actuelle est plus satisfaisante pour les individus que l’ancienne, en leur permettant de s’apparier de façon plus conforme à leurs souhaits; mais tout lecteur de Michel Houellebecq trouvera aussi dans cette extension du "marché" toute une série de motifs d’inquiétude. Et il n’est pas nécessaire d’être un conservateur étriqué pour s’inquiéter de certaines évolutions, comme l’idée que les divorces ne soient plus l’objet d’un passage devant le juge. L’évolution démographique de certains pays européens pourra aussi générer des inquiétudes sur la soutenabilité de ces évolutions. Il est surtout bien difficile de savoir si la situation actuelle rend les gens plus satisfaits qu’ils n’étaient autrefois : aucun moyen ne permet de répondre sérieusement à cette question. On pourrait demander aux gens d’aujourd’hui s’ils seraient prêts à troquer leur ensemble de règles et de normes avec l’ancien : mais leur réponse ne nous enseignerait pas grand-chose sur l’avis de ceux qui n’avaient jamais connu autre chose. En tout les cas, savoir lequel des deux systèmes est le plus efficace "au sens de Pareto" est une question à laquelle il est impossible de répondre.
En appliquant le même raisonnement à l’économie et à la question de l’efficacité de l’économie de marché, on peut dresser certains parallèles. Ce qu’on appelle "économie de marché" recouvre des réalités extrêmement différentes, entre des pays à l’économie très libéralisée et à la fiscalité faible comme Hong Kong ou la Somalie, des pays très réglementés et à la fiscalité forte, Comme la Suède ou Cuba; des formes de réglementations extrêmement différentes; et des systèmes de normes sociales eux aussi extrêmement variés et liés très fortement aux systèmes de réglementations. Il est extrêmement difficile d’imaginer qu’il soit facile de passer d’un système à un autre, ou que ce qui fonctionne à un endroit peut facilement s’adapter ailleurs. Là aussi, considérer l’efficacité "au sens de Pareto" ne mène pas à grand-chose.
Lorsque quelqu’un dit "l’économie de marché est la plus efficace" la seule chose qu’il dit en fait, c’est que les systèmes d’économie centralement planifiée ne fonctionnent pas – ce qui ne devrait pas constituer une grande découverte. Cela ne nous dit strictement rien d’autre, et ne nous dit surtout pas à quelle forme "d’économie de marché" on fait référence. Lorsque quelqu’un dit "ce n’est pas vrai, l’économie de marché n’est pas la plus efficace" il ne nous dit rien de très utilisable non plus (sa référence alternative n’étant pas, sauf très rares exceptions, la planification centrale). Cela ne signifie rien parce que les termes "économie de marché" et "efficacité" sont eux-mêmes extrêmement flous, et recouvrent des idées trop diverses pour être d’une quelconque utilité lorsqu’ils sont appliqués à ce genre de questions fondamentales.
Sur ce, je retourne au boulot, sinon, je vais me faire taper sur les doigts.
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au sujet des incitations à rester honnête pour les plannificateurs, il existe tout un discours sur la "méthode chinoise" : refus de la logique de droit ou de justice au sens ordinaire de la chose, recours routinier à la peine de mort pour les fonctionnaires trop corrompus, notamment, qu’on ne peut pas totalement écarter. Même si l’avenir nous dira bien assez tôt si ce modèle est "plus efficace", et ce, par une méthode de marché : la compétition économique.
C’est vraiment une très bonne idée d’illustrer ces concepts économiques par la question du mariage. Planification, équilibre, institutions, tout y est! Et on voit bien que "l’efficacité" du mariage, ça ne veut pas dire grand-chose.
Avez-vous lu le petit livre "Le capitalisme est-il moral"? A.Comte-Sponville y reste fidèle à une certaine tradition, qui voudrait que l’économie soit une science a-morale. Et il conclut évidemment que le capitalisme est… amoral! Le lien avec ce billet, c’est qu’ACS fait aussi un parallèle entre efficacité économique et mariage. Il les oppose complètement et propose les quatre ‘ordres’ hiérarchiques suivants, du moins important au plus important :
1) le techno-scientifique (p.ex. les techniques de gestion financière)
2) le politico-juridique (p.ex. la légalisation du divorce)
3) la morale (l’aide gratuite à autrui)
4) l’amour (supérieur aux autres ordres)
Je n’étais pas d’accord avec sa conclusion, en gros parce qu’il cantonne le capitalisme à la maximisation des profits, c’est-à-dire au 1) façon Chicago. Mais dans le mariage on ne peut pas distinguer les critères financiers, moraux et affectifs. Ils forment un tout, en fonction duquel on dira qu’un résultat est un "succès" ou un "échec". De plus, il s’agit d’une appréciation personnelle très subjective. L’efficacité, vue comme la maximisation des richesses, donne certes un critère objectif. Mais ce critère rate l’essentiel et on ne peut rien en tirer, qu’on soit plutôt laissez-fairiste ou plutôt interventionniste. C’est bien pour ça que, pour de nombreux libéraux, la justification du capitalisme est avant tout éthique. L’autonomie des individus (que dois-je faire?), le respect de la propriété (qu’ai-je le droit de faire?), ce sont bien des questions de morale et de valeurs, n’en déplaise à ACS.
Tès intéressant billet. Je me suis fait en le lisant la réflexion suivante: en fait, ce qui distingue principalement les deux systèmes (centralisé et "de marché") c’est que seul l’un d’entre eux requiert des informations impossibles à obtenir: ce que chaque individu aurait dû vouloir pour être satisfait.
En effet, dans un système décentralisé, chacun est responsable de ses choix, et qu’un individu applique pour lui-même une stratégie suboptimale n’implique pas un échec du système.
De cette explication vaseuse, je voulais dire qu’un autre paramètre important pour l’évaluation des systèmes est la manière dont leurs performances se dégradent à mesure que l’on s’éloigne de l’idéal théorique — et on a l’impression que le système de marché est plus robuste que les systèmes moins "libéraux".
Je rapproche votre billet de celui de John Kay dans FT : "Darwin’s wife and war in Iraq: a missing link"
http://www.ft.com/cms/s/0/dbc77c...
L’idée force est "people did not use our models to help make decisions, but to justify decisions they had previously taken". A savoir que les informations que nous recueillons et les calculs que nous effectuons sur ces bases servent à justifier la rationalité des décisions que nous avons prises, et non pas d’aide au jugement. Et si la décision prise était mauvaise (ou n’était pas la meilleure) et qu’on y trouve avantage, on appelle cela de la dissonance cognitive.
Sur le mariage comme sur les modèles économiques les a priori sont toujours contestables et contestés. A posteriori toutes les actions accomplies sont analysées à la lumière des résultats (succès et échecs) obtenus, la décision précède le modélisation.
L’analogie économie-mariage est effectivement intéressante car elle permet d’apporter un éclairage nouveau.
Il me semble essentiel cependant de noter une différence fondamentale entre ces deux "marchés". Le nombre de partenaires sexuels/amoureux disponibles est a priori fixe alors que la richesse produite est potentiellement infinie.
Pour faire simple, le marché tend à exacerber les inégalités mais prétend être capable d’augmenter fortement la production de richesse. Du coup, le résultat net pour les plus faibles est ambigü : ils profitent de l’augmentation de richesse mais subissent les inégalités. Les libéraux pensent que le net est positif, mais c’est un sujet de débat.
Appliqué à l’appariement amoureux, le libéralisme provoque à peu près le même effet d’augmentation des inégalités, mais la "création de richesse" est beaucoup plus faible puisque le nombre de partenaires potentiel est fixe. Du coup, le résultat net pour les plus faibles est beaucoup plus sûrement négatif. On retrouve la situation pathétique des "prolétaires de l’amour" décrits par Houellebecq.
Je ne sais plus si c’est Ariely ou Hartford qui explique qu’un déséquilibre même faible entre l’offre et la demande sur le "marché du mariage" entraîne une perte massive de pouvoir de négociation pour le sexe qui devient surreprésenté. Cet effet est directement lié au caractère fixe du nombre de partenaires potentiels. Si les jeunes femmes sont en surnombre, elles devront réduire fortement leur niveau d’exigence pour éviter de rester sur le carreau.
Curieusement en France on est beaucoup plus libéraux en matière matrimoniale qu’en matière économique. Le PACS est l’équivallent d’un contrat de travail sans contrainte de licenciement dont aucun employeur n’oserait rêver. Le concubinage simple correspond carrément à l’absence de contrat.
Pourtant les caractéristiques des marchés sous-jacents devraient plutôt nous encourager à inverser les priorités. Moins de libéralisme matrimonial pour protéger les plus faibles et plus de libéralisme économique pour augmenter la richesse.
1 remarque sur la partie ‘morale’ de notre histoire : à tout prendre, je préfère qu’on me laisse essayer, puis choisir et décider qui sera mon/mes conjoint(s) que laisser décider quelqu’un à ma place.
On est jamais mieux servi que par soi-même…
Exemple [presque] réel…
Le mécanisme de planification matrimoniale que vous décrivez correspond exactement à celui que cherche à utiliser Ted, le héros de How I Met Your Mother, pour trouver la femme de sa vie : il a recours à une agence qui avec un super ordinateur donne un score à tous les couples possibles de sa base de données et se targue d’un taux de divorce de 0%. Sauf que…
"et le temps que toutes ces informations soient collectées et traitées, les conditions sont devenues différentes, ce qui fait que l’équilibre précédent devient caduc."
C’est exactement ce qui arrive au malheureux Ted ! sa 9.1 (sur 10, donc un très beau score) a déjà été appariée à quelqu’un avec qui elle ne fait que 8.2 (ce qui n’est déjà pas si mal) et est sur le point de se marier. Et zut. Conclusion : la planification, même rien qu’au niveau de la ville de New York, ca ne marche pas et en plus ca engendre des frustrations…
Comme toute analogie, celle-ci a des limites. Une des plus importantes est que, si je cherche une femme et qu’une femme cherche un mari, même si nous sommes désespérément célibataires, nous ne ferons pas forcément affaire, faute d’un minimum d’affinités. Or cette situation est rare sur un marché normal, où l’offre et la demande finissent par se rencontrer. Il y a quelque chose d’irrationnel dans le sexe et dans l’amour, que voulez-vous.
Le point qui me semble intéressant sur le communisme, ce n’est pas qu’il a échoué, le point n’étant plus guère contesté. Le point le plus intéressant, c’est qu’il n’a pas échoué partout et en tout. Certains allemands de l’est regrettent l’époque passée, l’URSS a brillé dans certains domaines, … La bonne question à se poser est de savoir s’il y a quelque chose à retirer des expériences communistes. Je pense que ce point est dramatiquement sous-étudié et que c’est bien dommage.
C’est amusant de reprendre les débats des années 1950 en ces termes. Pour la défense de la planification quand même, notons que dans un système matrimonial décentralisé, le matching, quoique optimal sur le long terme, prend du temps et qu’en attendant le célibat, quoique frictionnel, peut être très important. Inversement si un bon commissaire priseur walrassien s’occupait de tout ça (rappelons que le commissaire priseur de Walras joue à peu près le rôle du Gosplan en URSS) le matching serait probablement sous-optimal mais prendrait peut-être moins de temps.
L’un des problèmes de l’économie de marché, disait-on des années 30 aux années 60, c’est le gaspillage : les entreprises produisent sans savoir s’il y aura de la demande pour leur produit et des stocks de biens restent inutilisés (comme les célibataires frictionnels selon notre charmante analogie). Inversement le problème du communisme (tel qu’il s’est pratiqué en tout cas) est celui de la pénurie (Janos Kornai etc), les incitations à produire étant faibles. Mais là j’ai du mal à trouver l’analogue avec le marché matrimonial ; peut-être que si tout le monde est "matché" automatiquement les incitations à acheter du sent-bon et des vêtements chers seraient sous-optimales ?
J’arrive ici comme un carabinier d’Offenbach, mais tant pis… Si je suis d’accord sur la teneur ultime du billet (le centralisme planificateur est totalement inefficace, le marché, on ne sait trop ce qu’il est ni ce qu’il vaut), je partage avec d’autres commentateurs un grand scepticisme sur la comparaison marché/"marché" matrimonial.
Excellent, je prends pour illustrer mon cours de première……..merci, continuez…….mais si l’ on maintient l’ analogie avec la foire matrimoniale qui foire dans deux cas sur trois je crois, alors :
1. Le dol est un problème que l’ ont peut effectivement transposer dans le mariage
2. Qui aura la garde des biens après le divorce……dont la procédure semble en cours
3. Lorsque je me promène sur la croisette à Cannes, force est de constater qu’ une logique économique sous tend effectivement la stratégie de choix du conjoint
4. Encore 15 copies à corriger, salut!
Humm,
Les spéculations de ce billet me semblent particulièrement douteuses du fait qu’il y manque une dimension autrement plus complexe que quelques
affirmations hasardeuses sur le fait que la planification put être une "croyance" "absurde".
Je ne suis spécialiste de rien, et donc ne parle que d’un point de vue critique , comme simple lecteur de passage. L’exemple qui me vient à l’esprit et qui tend à démontrer la futilité de la demonstration se base sur l’analyse démographique d’une population. La bêtise planificatrice serait donc, si je suis votre raisonnement de ne jamais chercher à prevoir d’infrastructures pour la société en fonction des différents âges de la population.
Ainsi, partant d’une population X qui en 2000 est X+ 100 000, il n’y aurait pas lieu de penser qu’en
2012 ,100 000 potentiels collégiens auraient besoin de collèges et de professeurs.
Evidemment, lorqu’en 1893 l’instruction fut rendue obligatoire, nul besoin d’imaginer qu’à partir des années 1900 les besoins en écoles primaires iraient en constante hausse, ni non plus les collèges, les lycées, les universités,dans les décennies qui suivirent et que vous les lardons de la République, héritiers de ces heures peu glorieuses, , n’auriez eu à suivre les cursus brillants qui sont les votres depuis les années 80…?
Evidemment, l’exemple se transpose en bien des domaines….
Ce billet me semble donc bien léger , quelque peu spécieux et surtout tendancieux.
Et sinon quelle serait la réponse de l’équilibre du marché à ces petites questions transposée à partir de 1893 jusqu’à nos jours ?
Je suis entièrement d’accord avec la conclusion de ce post. On peut l’exprimer de la façon suivante : une économie basée sur la spécialisation et l’échange ne peut pas se passer des mécanismes de marché. Mais quand on a dit cela, on n’a pas encore dit grand-chose d’utile, car il y a une infinité de formes possibles d’économie qu’on peut appeler « de marché » dans la mesure où elles recourent pour fonctionner aux mécanismes de marché. La vraie question est : quelle gouvernance faut-il appliquer pour que les activités économiques et la redistribution des revenus aboutissent à la situation la meilleure possible du point de vue de la « satisfaction sociale », dans une économie qui fonctionne en faisant appel aux mécanismes de marché ?
Je vous invite à aller sur mon blog pour une réflexion plus poussée.