Olivier Bouba-Olga s’énerve contre Eric le Boucher et sa récente chronique consacrée aux difficultés de l’industrie française. Il n’y a rien à ajouter à ses commentaires, si ce n’est relever quelques énormités supplémentaires (ma favorite étant le fait que le récent déficit commercial français constitue une “ponction” sur la croissance. Bienheureuse Corée du Nord qui en évitant tout commerce extérieur évite de subir ce genre de “ponction”, contrairement à la France). Ce qui est surtout frappant, c’est le point de départ de l’analyse de Le Boucher, qui lui permet d’épiloguer sur les difficultés de l’économie française : la croissance au troisième trimestre 2006 est nulle.
Et là il y a quand même un gros problème de logique. Après tout, la question de la capacité de l’économie française à croître au cours des prochaines décennies est fondamentale, et s’interroger à ce propos sur les difficultés de l’industrie n’a rien d’absurde (même si en l’occurrence, c’est mal fait). Mais là, ELB déduit l’idée d’une tendance lourde à un déclin français d’une évaluation des trois derniers mois de croissance nationale. Or il faut rappeler, dans un premier temps, que ces évaluations trimestrielles sont des estimations, amenées à être corrigées : dans trois ans, il est vraisemblable qu’on ne présentera plus la croissance française comme “nulle au troisième trimestre 2006”. D’autre part, la faible croissance de ce trimestre est pour une large part un phénomène que les statisticiens appellent une “mean reversion” : la croissance au second trimestre avait été très forte, hors norme, ce qui impliquait de fortes chances d’une compensation au trimestre suivant (même si celle-ci est finalement plus forte que prévu… De la même façon que la croissance du second trimestre était plus forte que prévue).
Quant aux difficultés actuelles de l’industrie, elles se limitent à deux secteurs principaux : l’automobile et les problèmes d’Airbus. Or dans les deux cas, les problèmes viennent plutôt des circonstances que de problèmes structurels (il vaut infiniment mieux être Renault que Ford aujourd’hui… et Airbus souffre principalement d’être en transition entre la fin d’une gamme et l’arrivée d’une autre); il y a quelques années, ces mêmes secteurs et entreprises étaient considérés comme des preuves indiscutables de succès national (et il y a encore plus d’années, comme en grande difficulté).
En d’autres termes, tout l’article d’Eric le Boucher consiste à inventer une tendance à partir de bruit statistique. Le fait est qu’il n’est pas le seul : c’est une tendance lourde des gouvernements et des commentateurs que d’essayer de trouver des choses à dire à partir d’une conjoncture qui fluctue. Il y a même des commentateurs boursiers qui ne sont payés qu’à faire cela. C’est ainsi que l’on peut entendre des phrases dépourvues de sens comme “la méfiance des consommateurs américains vis à vis de la conjoncture chinoise fait baisser l’action Wal Mart de 0.03%” ou autres “l’approche des fêtes de Noel bénéficient aux établissements de crédit, la Société Générale augmente de 0.24 points”. Rappelons que les fluctuations de court terme des cours des titres sont déterminées par le comportement des acheteurs et des vendeurs, et que celui-ci est entièrement aléatoire. M. Untel veut vendre ses actions Total demain, et le fera après avoir lu son courrier : cela fera alors baisser le cours de l’action de cette entreprise. C’est l’accumulation de ces petits aléas qui font les fluctuations boursières; les tendances ne peuvent qu’être lues a posteriori, si elles existent. Mais le plus souvent, les fluctuations de court terme n’ont pas à être expliquées par une tendance quelconque.
Et c’est assez largement la même chose pour les variables macroéconomiques. Commenter sans recul l’évolution du chômage, de la croissance ou du commerce extérieur, c’est s’exposer à oublier que ces phénomènes (et leur mesure) sont soumis à des fluctuations erratiques, qu’il y aura donc toujours des moments de hausse et des moments de baisse qui produiront beaucoup de bruit et de fureur de la part des commentateurs, pour une signification minime. Seul le long terme peut éclairer un peu mieux sur les vraies tendances. Il est vrai que la croissance à long terme, comme le rappelait récemment Chiappori, est une étrangeté dans notre pays qui ne semble connaitre que les fluctuations.
Et pour l’économie française, la tendance depuis une dizaine d’années n’est pas si mauvaise. ELB relève d’ailleurs que c’est (avec ce troisième trimestre… Et en attendant le quatrième) la première fois que la croissance française est sous la croissance allemande depuis 1994. Au total, la France compte depuis cette période parmi les plus fortes croissance de la zone euro. Est-ce insuffisant, faut-il mieux faire? Peut-être, on aura l’occasion d’y revenir, car il y a là une vraie interrogation sur l’avenir des économies européennes : la perennité des modèles socio-démocrates européens dépendra de leur capacité à croitre à long terme.
En attendant, je me risque à un pronostic : comme la croissance française est anormalement faible au troisième trimestre 2006, je parie que la croissance au quatrième trimestre sera significative, et un peu au dessus de la tendance des 10 dernières années. Je parie aussi que si c’est le cas, il y aura encore des Marc Touati ou des Eric le Boucher pour expliquer qu’une hirondelle ne fait pas le printemps et que les difficultés structurelles de l’économie française sont toujours présentes (et le gouvernement ne fait rien!) et que la croissance leur donne raison. Si j’ai tort (mais dans ce cas, je referai mon pronostic, à force je finirai par avoir raison…) ils expliqueront que c’est la preuve définitive du déclin industriel national et que là encore, ils ont raison. C’est le grand avantage du discours décliniste : il peut être tenu quels que soient les faits.
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Je suis surpris par la corrélation que vous attendez entre deux valeurs que vous qualifiez pourtant d’aléatoires. Si la croissance au premier trimestre et celle au deuxième sont des variations aléatoires autour d’une moyenne, pourquoi y aurait-il "correction" ? ma maitresse m’a appris que c’est pas parceque j’ai obtenu 6 sur le premier dé que j’obtiendrai 1 sur le second… Donc, y’a-t-il tout de meme anticipation des acteurs, correction dans leur comportement, ou autre forme de corrélation (par exemple si par hasard tout le monde achete des produits de longue durée durant une période, ces produits vont moins se vendre dans la période suivante). On peut imaginer plein de choses dont vous me direz lesquelles sont vraies, mais toujours est-il que ce n’est plus vraiment de l’aléatoire.
Le taux de croissance du 3ème trimestre 2006 est calculé par rapport à quoi ? Au 3ème trimestre de 2005 ou au 2ème trimestre de 2006 ?
j’oubliais : il y a une faute de frappe dans votre dernière phrase 😉
L’analyse que j’ai faite sur mon blog verel.over-blog.com/artic…
montre que la croissance française est passée sous celle de l’Allemagne depuis le début 2005. On notera d’ailleurs que ELB a tort de dire que c’est la première fois qu’on passe sous l’Allemagne
La croissance française sur les 18 derniers mois est également inférieure à celle de la zone euro
Est ce une tendance lourde ou pas? Evidemment très difficile à dire. Je trouve que un an et demi cela commence à être inquiétant mais ce n’est sans doute pas suffisant pour être affirmatif. Pour ce qui est de l’industrie, on notera que depuis 30 ans il y a souvent eu une corrélation générale entre la santé de notre industrie automobile et celle de notre pays. Mais plus le temps passe et plus il est difficile de faire le lien entre l’état de Renault et Peugeot (présents dans de nombreux pays) et celui de l’industrie et de la production française. J’observe une accélération des transferts vers l’Est pour la production automobile française mais faute de la chiffrer je ne peux tirer des conclusions
Pour finir, il me semble qu’il n’y a pas d’indices suffisant pour conclure, mais assez pour surveiller attentivement et s’interroger. Et qu’on peut reprocher à ELB ses affirmations péremptoires mais il n’est pas sur qu’il ait tort
Deux trimestre successifs avec une tendance radicalement opposée (au 2ème la France largement en tête et au troisième la même loin derrière) cela donne envie effectivement de parler de bruit statistique. En même temps, le volume de l’écart du troisième trimestre fait tiquer. Il faut donc essayer de supprimer le bruit statistique pour comprendre la réalité cachée par ce bruit. Pour cela, il faut une période plus longue. Le calcul montre qu’en prenant deux semestres glissants, on obtient une tendance plus régulière: depuis début 2005 l’écart entre la France et l’Allemagne d’une part, l’écart entre la France et l’UE à 15 d’autre part sont toujours dans le même sens, défavorable à notre pays. On commence à ne plus être dans le bruit, même si les écarts sont relativement faibles : 0.15% à 0.20% par trimestre en moyenne
Excellente mise au point, même si l’avis que l’on peut porter sur les papiers d’Eric le Boucher peut être positif "en général".
Je remarque par ailleurs que ton système de protection antispam exige la résolution d’une opération plutôt complexe. Mais comment font les non-économistes pour déposer un commentaire ?
"…mean regression…"
Mean reversion?
Je n’avais pas lu l’article de Le Boucher avant le commentaire virulent de OBO et celui plus mesuré que vous avez produit.
A mon avis ces deux commentaires, quoique techniquement impeccables, sont complètement a coté de la plaque.
Le Boucher est un journaliste qui écrit dans un journal de faux-culs, pour un public a prétentions intellectuelles qui pense que ATTAC est une source impartiale d’analyse. Il est donc une voix solitaire et son style s’en ressent forcement.
Tel que je le ressens, il a une intuition a faire passer, qui est que il y a quelque chose de pourri au royaume de France. On peut critiquer le point de départ de son argumentation, on peut critiquer la validité technique de l’argument, on peut critiquer la forme, mais la vrai question qui se pose est l’intuition est elle correcte, et que se passe t il exactement?
Je ne suis pas économiste, juste un scientifique avec un solide culture en corporate finance. je n’ai guère de temps pour analyser les statistiques de l’INSEE ou étudier les analyses sectorielles mais mon "intuition", impressionniste, forcément impressioniste, est que quelque chose de fondamental est en train de se passer qui mérite que l’on s’y intéresse.
Au niveau macro, il semble que, depuis trois ou quatre ans, nous avons un problème de balance commerciale qui traduirait un problème d’offre.
Au niveau micro il me semble que les PME Françaises sont malthusiennes dans leurs ambitions, sous gérées, sous capitalisées, sous innovantes et subissent les évènements plutôt qu’elles ne les organisent.
Au niveau anecdotique, ayant longtemps vécu a Londres j’ai été sidéré de l’afflux croissant de jeunes Français non qualifiés dans des disciplines (serveurs, vendeuses, etc.) qui sont censées avoir du mal a recruter en France; je doute que la raison en soit un meilleur niveau de vie a Londres pour ce genre d’emploi de serviteur des maitres du Monde.
Mon "intuition" est donc qu’il y a un problème en France, qui ne semble abordé par personne, de malthusianisme, nombrilisme, protectionnisme, conduite avec l’oeil rivé sur le rétroviseur et nostalgique d’un age d’or qui n’a jamais existé; incompréhension de l’évolution du Monde; tendance a rejeter les problèmes sur les "riches" ou les "étrangers" et a penser que la solution viendra d’un meilleur "partage" alors que la France est tout simplement un pays socialiste mal géré.
Il me semble que le message a faire passer avec force est qu’il ne faut pas essayer de faire plus du même, mais il faut faire différemment.
Faire partager cette vision, a supposer qu’elle soit correcte, réclame que chacun, a sa place, fasse son boulot.
Le Boucher le fait avec des coups de gueule journalistiques et il me semble que les économistes professionnels devraient arrêter de pinailler sur la technicité des arguments mais plutôt sur la réalité de l’intuition et, si ils en sont capables, la présenter de facon absolument impeccable techniquement.
Et convaincante pour les politiques, afin qu’ils puissent redevenir ces explicateurs du Monde et passeurs de visions qu’ils ont cessés d’etre depuis trop longtemps.
Le discours décliniste, on le voit arriver de loin maintenant… Il n’est pas induit des faits, il ne cherche pas à passer l’épreuve des faits, il cherche juste dans les faits quelque chose pour le confirmer… et seulement cela. On est loin du discours scientifique.
Quel est le but inavoué derrière ce discours? Qu’essaye-t-on de nous vendre?
a propos du discours décliniste, ce qui me surprend ce sont les reportages journalistiques, qui montre par exemple qu’en Espagne la croissance vas bien, le batiment se porte merveilleusement bien, mais Attention ! cela est trés trés fragile, il ne faut pas ils ont des pauvres aussi et cela ne vas de toute facon pas durer.
Matthieu : la mean reversion (merci à yabonn pour la correction de la coquille) traduit le fait qu’un phénomène stochastique (comme la croissance trimestrielle) aura une forte probabilité de revenir vers sa moyenne après un écart conséquent. Il n’y a pas là de problème d’anticipation, c’est un pur phénomène statistique.
Pierre : par rapport au second trimestre 2006 :
http://www.insee.fr/fr/indicateu...
et merci pour la correction 🙂
Verel : le problème c’est qu’on commente là des chiffres qui vont faire l’objet de corrections ultérieures. Qu’en se focalisant sur un écart comme celui d’avec l’Allemagne, on néglige le fait que ce pays fait actuellement un rattrapage après la dévaluation réelle qu’il a mise en oeuvre au début des années 2000 (je doute par ailleurs que la stratégie consistant à baisser les salaires pour rétablir sa compétitivité soit un modèle pertinent… Or c’est celui qu’ELB recommande). Il y a quand même d’autres indicateurs plus pertinents pour discuter de ce sujet que la croissance à court terme, qui rappellent qu’il y a avant tout un problème de croissance des grosses économies d’Europe continentale; constater que les reprises sont de plus en plus faibles, de plus en plus tardives. Il y a là des vrais problèmes, qui sont identifiés, et surtout, qui peuvent être résolus.
Hugues : la preuve, tu as réussi à poster un commentaire :-). Sinon, oui, Le Boucher peut produire mieux. Mais là, ce qui est énervant, c’est cette façon de passer totalement à côté de vraies questions concrètes pour sombrer dans le pathos sur la pauvre industrie française victime des 35 heures… Sur les trois derniers mois.
Adam S : votre question est très juste; mais précisément, ce qui est très frustrant c’est de lire beaucoup trop rarement des analyses fondées qui permettent d’y répondre. Il y a une vraie interrogation à mener sur la capacité future de la France, et de l’Europe continentale, à croitre à un bon rythme à long terme dans les prochaines années. Mais le débat sur le sujet sort rarement du caricatural, dans cette tendance ELB. Parce qu’il faut un bon diagnostic pour éviter de continuer d’être comme vous le dites assez justement, un pays socialiste mal géré. Là, ELB recommande en filigrane pour être "mieux géré" de baisser les salaires pour rétablir l’écart de compétitivité avec l’Allemagne qui l’a fait récemment : c’est une mauvaise idée, et la répandre aura des conséquences nocives.
Vulgos : Je pense que vous cherchez trop d’intentions cachées là ou il n’y a rien que l’incantation paresseuse d’une conventionnal wisdom.
Je n’avais pas cru comprendre que ELB recommandait une baisse des salaires. Je dois lire trop vite.
Je pense simplement, sur le sujet des salaires:
– Que le partage de la VA entre les actifs et les inactifs est dévoyé. Les actifs pauvres et de plus en plus précaires finançant des inactifs riches et qui furent des actifs protégés.
– Que le succès de la flexicurité Danoise, est du au transfert du financement de l’État Providence des charges sur le travail vers l’impôt et un impôt payé par tous et peu progressif me semble t il.
Une telle modification, intellectuellement tres simple, aurait au moins le mérite de faire saisir a chacun le cout de ses désirs et permettrait un peu de prioritiser la liste croissante et sans fin des "besoins" a financer.
Mettre l’hypocrisie au pied du mur, avec ce qu’il faut de mauvaise foi, ne devrait pas poser de problème insurmontable en ces temps de campagne électorale.
Ok, on calcule par rapport au 2ème trimestre. Mais alors, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il y ait relativement peu de croissance au cours des mois de juillet, août et septembre, à cause des vacances estivales.
econoclaste-alexandre : un sociologue ou un psychologue social vous dira que les conventionnal wisdom cachent toujours quelque chose, ce qui ne veut pas dire que cela soit conscient.
Adam S : Si ELB recommande pour la France la stratégie allemande, cela revient simplement à produire une dévaluation réelle via les salaires. Donc soit il ne sait pas de quoi il parle (c’est possible) soit il recommande cette stratégie, plutôt mauvaise mais typique de ce qu’on appelle libéralisme en France : la pénitence salvatrice.
Pour le reste, votre analyse néglige le simple fait qu’en France (et en Allemagne, en Italie) l’hypocrisie et le refus de réformes provient de ce que, pour la première fois dans l’histoire, les privilégiés ou ceux qui peuvent espérer le devenir constituent une majorité. Dans ces conditions, peu de gens veulent changer quoi que ce soit et voir la réalité.
Pierre : non, car c’est en données corrigées des variations saisonnières.
Vulgos : d’expérience, les conventionnal wisdom cachent souvent la paresse de leur émetteur; et le fait qu’il est usant d’aller à son encontre : cela met contre vous des tas de gens sûrs d’avoir raison, et place dans votre camp une bonne dose de toqués. Il vous faut donc expliquer aux toqués que ce qu’ils pensent n’est pas ce que vous avez voulu dire (et qu’ils ont donc tort), et à ceux qui ont fait l’effort de s’informer pour apprendre ladite conventionnal wisdom que leurs efforts ont été insuffisants. A ce rythme vous vous sentez rapidement un peu seul. Donc on peut reprocher à ELB de reproduire un consensus paresseux; mais les forces qui l’y poussent doivent être respectées.
econoclaste-alexandre : je vois aussi les choses comme cela, mais seulement au niveau de la superficie. Ainsi, dire que les conventionnal wisdom cachent la paresse de leur émetteur et qu’il est usant d’aller contre, c’est vrai mais ça n’explique rien sur les conventionnal wisdom. Que signifie par exemple "la paresse de leur émetteur" sinon que l’émetteur ne se fatigue pas à penser par lui-même, à être critique, et ne fait que répéter un discours prémaché, c’est-à-dire social, commun à un groupe? Et pourquoi est-il usant d’aller à l’encontre d’un tel discours sinon parce qu’il ne s’agit pas d’un discours rationnel tenu par quelques individus mais dans son noyau l’expression d’un intérêt social particulier, de groupe? C’est cela les forces qui poussent ELB…