Economie matin a interrogé Alexandre au sujet de la dette publique, point qu’il a souvent développé ici et qui fait l’objet d’un chapitre de notre ouvrage.
Si l’article est fidèle au message, un aspect doit être précisé : Ce n’est pas de la Delaigue économie qu’il développe, mais simplement une lecture normale de l’économie de la dette, ne faisant pas la part belle à une idéologie particulière. Tout au plus, on peut y relever un biais en faveur de la dette qui s’explique uniquement par le fait que le discours dominant, à pondérer, est qu’elle est partout et toujours un fléau économique. Ce qui ne peut être conclu qu’à coup de raccourcis orientés.
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faudra envoyer le bouquin à Aphatie!! 🙂
Vous êtes les Modigliani-Miller de la finance publique.
Réponse de Alexandre Delaigue
Par les temps qui courent, cela peut être à double tranchant 🙂
Je plussoie marc : envoyez votre bouquin à Aphatie, je ne cesse de m’énerver devant la tv quand je l’entend ressasser son discours sur la dette publique. Le pire étant peut être hier soir… il a du en faire se pendre quelques-uns avec son discours catastrophiste !
Donc sarkozy a raison d’opter pour des hausses d’impôts et de laisser filer les déficits ?
Dans le même ordre d’idées mais en plus polémique, l’analyse développée par Bruno Tinel et Franck Van De Velde dans le Monde Diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr...
Pitch : la dette est un argument politique de justification d’austérité.
Vous avez raison, mais votre position est purement théorique.
Le bon niveau d’endettement relève plus de l’art que de la science, comme des tas de compagnies sont en train de découvrir. Le seul problème c’est que le mauvais niveau d’endettement ne se découvre que en cas de crise et dans ces cas la il y a du sang sur les murs.
Il me semble que les finances publiques devraient prendre exemple sur les compagnies les mieux gérées et rester prudentes.
D’une certaine façon, préférer la dette c’est aussi préférer ne pas annoncer les mauvaises nouvelles, révéler les erreurs de gestion et repousser a demain les décisions difficiles.
C’est aussi probablement effectuer des transferts de richesses entre les prêteurs et les emprunteurs.
Franchement tout ceci est bien opaque et l’opacité nuit a la démocratie.
Réponse de Alexandre Delaigue
Vous n’avez pas tort mais la plupart de vos critiques sont tout aussi valides si la dépense est financée par l’impôt. L’opacité de la redistribution est celle d’un système fiscal garni de niches; les transferts de richesse sont eux aussi dissimulés en pratique en l’absence d’analyse sérieuse de l’incidence fiscale. Quant à l’argument de la prudence, historiquement, et actuellement, de nombreux pays ne se portent pas mal avec des niveaux d’endettement public largement supérieurs. L’application des règles des compagnies prudentes implique de comparer ressources propres et dettes; si l’on pouvait trouver un équivalent, déterminerait-on que le ratio d’endettement actuel est trop élevé? C’est impossible à dire. Et je ne pense pas que la découverte du mauvais niveau d’endettement soit si douloureuse; de nombreux pays très endettés connaissent une hausse du coût de leur dette sans que cela se fasse à la mode Argentine. Ce mécanisme de contrôle par le marché a ses défauts, mais le mécanisme de contrôle par le citoyen n’en manque pas non plus (regardez l’indigence du débat sur l’ISF, ou sur l’impôt de financement du RSA).