Interlude

Quel est l’intérêt de :

subventionner la recherche à hauteur de 400 millions pour des entreprises dont le seul salut commercial réside déjà actuellement dans la recherche ? Quand le marché donne une incitation aussi claire, est-il utile d’en rajouter une couche ? En économie, ça s’appelle un effet d’aubaine. Sauf, si les fonds manquent vraiment ?
amnistier les fraudeurs fiscaux, à la condition qu’ils achètent des titres de la dette publique qui, pour ce que j’en sais, se vend très bien sans eux (et très certainement aussi avec eux, incognito)? A rien, apparemment.

Share Button

11 Commentaires

  1. Ceux qui ont mis leurs capitaux dans les paradis fiscaux ont maintenant peut qu’ils s’évaporent et attendent qu’on leur offre l’occasion (moyennant amnistie bien sur) de les ramener dans un pays où les dépôts seront garantis. Le président de l’Assemblée Nationale n’est que leur porte-voix.

  2. >"dans un pays où les dépôts seront garantis"

    Comment voulez vous que l’Etat puisse garantir plus de 1000 milliards d’euros de dépôts ?

  3. @ toto : simplement en disant que les dépots sont garantis. Ce n’est pas plus compliqué que cela en France. Les banques sont bien gérées, à de rares exception près.
    Une fois la spirale à la baisse stoppée vous verez des groupes comme BNP ou la SG faire leurs emplettes. Le vrai problème se situe par contre en Grande Bretagne où là effestivement les anglais vont souffrir d’avoir détruit l’état et dérégulés leur économie. La note va être très douloureuse pour eux.

  4. @toto : l’Etat garantit quelques milliers de milliards de dette de retraite, sans que personne ne s’en émeuve. Alors quelques milliards d’euros de dépôts…

  5. @Gizmo:
    L’Etat ne garantit que le système par répartition pour ceux qui ont commencé à cotiser. Il garantit également le solde (subventions d’équilibre) mais pas le principal. Ce sont les cotisations des actifs qui "garantissent" les retraites. Les paramètres de celles ci sont d’ailleurs révisables pour les actifs, cf. réformes de 1993 et 2003.
    Pour ce qui est de l’amnistie fiscale, le débat qui s’est engagé prouve au moins que la droite n’a même pas le minimum de décence qu’on aurait pu espérer d’elle en cette période…
    Evidemment qu’on n’a jamais eu besoin des parasites sociaux exilés pour vendre notre dette. Au contraire, en ce moment les dettes souveraines de l’OCDE sont les actifs les plus sûrs pour les banques, et les seuls acceptés en collatéral jusqu’en 2008 par la Fed lors de ses adjudications de liquidité d’urgence.

  6. Gizmo :
    >"@toto : l’Etat garantit quelques milliers de milliards de dette de retraite"

    Mais cette dette des retraites sont elles réellement garanties ?

    Pourra t-on tout financer à la fois (retraites, dépots et autres ) ?.

  7. "l’Etat garantit quelques milliers de milliards de dette de retraite, sans que personne ne s’en émeuve."

    Qui s’imagine sérieusement les toucher ?

  8. @CNAV : avec un pseudo pareil, je ne vous ferai pas l’injure de vous expliquer la différence entre approche en système fermé, et approche en système ouvert. Pourtant, quand vous écrivez, " L’Etat ne garantit que le système par répartition pour ceux qui ont commencé à cotiser. Il garantit également le solde (subventions d’équilibre) mais pas le principal. Ce sont les cotisations des actifs qui "garantissent" les retraites.", vous mélangez les deux approches. Je me permets de vous répondre un peu longuement (pour vous, mais aussi pour les autres lecteurs, Alexandre, ce n’est pas du troll). Dans la première phrase, vous vous situez pleinement dans une approche de la dette implicite limitée aux seuls individus entrés dans le système aujourd’hui (ajoutons pour pinailler que ces derniers se limitent pas à ceux qui ont cotisé ; j’ai dans mon proche entourage un presque centenaire qui va bientôt totaliser autant d’années de retraite que d’activité, et qui n’a donc que partiellement cotisé, et pourtant acquis des droits sans contrepartie, faisant partie de cette génération ayant bénéficié du "repas gratuit" de la mise en place du système par répartition à la Libération, et dont je n’ai nulle envie de réclamer l’euthanasie). Dans cette approche "en droits acquis", on calcule l’équivalent patrimonial (le provisionnement pour faire court) du système par répartition. Le montant de la dette implicite dépend alors crucialement du choix du taux d’actualisation, des paramètres démographiques et économiques et on l’évalue entre 5 400 milliards d’euros (pour un taux d’actualisation de 4%) et 7 800 milliards d’euros (pour un taux de 2%, plus prudent évidemment). Lorsque que vous ajoutez : "[l’Etat], garantit également le solde (subventions d’équilibre) mais pas le principal.", vous vous situez alors dans une approche en système ouvert, en prenant en compte l’équilibre de long terme du régime. Dans cette optique, la dette implicite à long terme (après 2050) se monte entre 200 points de PIB (hypothèse d’un taux d’intérêt égal à taux de croissance du PIB +1,5%) et 267 points de PIB (taux de croissance du PIB + 2,5%). Mais cela suppose quand même que l’Etat s’engage à conserver un régime par répartition…
    Mon message, un peu lapidaire je le concède, anticipait un peu sur le billet subséquent d’Alexandre, faisant état des biais de présentation de la crise actuelle. On effraie l’homme honnête en balançant force de milliards, en oubliant que ces milliards s’inscrivent dans un contexte plus global. Pour répondre à Toto et Belk, oui je crois qu’on peut tout financer : lorsque l’Etat s’engage à garantir les dépôts, c’est surtout pour restaurer la confiance. Si un run généralisé se produit, c’est un effondrement des transactions auquel il faut s’attendre, et l’Etat n’y a pas intérêt (cf. la part de la TVA dans les recettes fiscales). Mais l’assurance des dépôts reste une assurance : tant que le risque ne s’est pas réalisé, l’engagement est virtuel. Pour les retraites, l’engagement est différent, y compris en système ouvert : l’Etat garantit les engagements actuels, mais s’engage aussi à assurer la pérennité de la répartition (même s’il peut en changer les paramètres). Je n’ai pas entendu dans les discours actuels que la répartition serait abandonnée au profit de la capitalisation. Il faut dire que ce serait un peu osé en ce moment.
    Référence sur la dette implicite des retraites :
    http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_...

  9. @ Gizmo
    En somme si j’ai bien compris vos explications vous seriez en accord avec Henri Sterdyniak, de l’OFCE :

    "Le système par répartition est plus sûr. Les retraités français ou les travailleurs de 45 à 60 ans ne s’inquiètent pas à cause de la crise financière, alors qu’aux Etats-Unis de nombreux salariés s’aperçoivent qu’ils ont une retraite plus faible que prévu", a déclaré à l’AFP Henri Sterdyniak, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

    Ces salariés "vont être contraints de travailler plus longtemps ou partir à la retraite plus tard. La crise justifie toutes les craintes qu’on pouvait avoir sur la capitalisation", a-t-il ajouté.

    Aux Etats-Unis, les fonds de retraite ont fondu de quelque 2.000 milliards de dollars ces 18 derniers mois, selon le bureau du budget du Congrès (CBO). Le directeur du CBO, Peter Orszag, a jugé possible mardi que des salariés dépendant de fonds privés très affectés par l’effondrement des valeurs boursières "soient contraints de retarder leur départ à la retraite".

    A l’inverse, souligne la présidente de la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (Cnav), Danièle Karniewicz (CFE-CGC), la répartition "est un garde-fou incroyable par rapport à des marchés financiers volatils".

    Source : Dépêche AFP :
    "Le régime par répartition protège les retraités français de la crise financière" Par Daniel MARTINEZ

  10. @Toto : au bémol près qu’il serait illusoire de penser que la répartition est immune aux variations des marchés financiers (de la même manière qu’il est illusoire de penser que la capitalisation est protégée contre les risques démographiques) : une baisse durable (ce qui reste à montrer) de la rentabilité du capital, affectera la combinaison productive, et la production d’équilibre. Si une récession en résulte, la chute des salaires, et donc de la masse salariale sur laquelle sont assises les cotisations retraite, affectera l’équilibre financier de la réparition.

  11. Gizmo :
    > "Si une récession en résulte, la chute des salaires, et donc de la masse salariale sur laquelle sont assises les cotisations retraite, affectera l’équilibre financier de la réparition."

    Oui en effet ! L’équilibre de la répartition est déjà bien affecté par un "petit" problème démographique. L’allongement de la durée de cotisation + baisse des pensions + augmentation des contisations pourraient le sauver ; par contre qui sauvera le système par capitalisation soumis directement aux krachs boursiers ?

Commentaires fermés.